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Époux/se : Beni Hawkins
Autre: Remerciements, big up, infos à savoir ?
Clyde E. Hawkins


Clyde Everett Hawkins
« The popular idea that a child forgets easily is not an accurate one. Many people go right through life in the grip of an idea which has been impressed on them in very tender years. » Agatha Christie
![]() | Généralités Nom ;; Hawkins Prénoms ;; Clyde Everett Âge ;; 28 ans, né le 13 mars 2080 Genre ;; Masculin Origines ;; Anglo-américain d'origine. Nationalité Japonaise, pucé et vacciné... Activité ;; Chargé de communication et comptable... au sein d'un clan Yakusa... Sexualité ;; Homoflexible (à tendances Beniphile pas assumées) Avatar ;; Virus, DRAMAtical Murder Règlement ;; Aboule, MUAHAHAH ! - Yaishi Chemin ;; Reboot Commentaire ;; Clyde est à l'origine un PNJ de Beni Nobunaga. Je le prends pour éviter qu'il prenne la poussière dans les prédèfs et parce qu'il est trop classe ! La rédaction de la fiche est de ma plume, mais tout a été passé au crible par Beni afin que ça colle à son idée du perso ! Donc j'ai son aval... Comme sur sa fiche, les poèmes sont de Jackeline Chacon que vous pouvez retrouver => Ici |
Are you a little bit Crazy ?
De prime abord, Clyde est le gendre idéal... Si, si ! Il est poli à l'excès, galant, souriant, cultivé. Il se tient bien, s'habille de façon correcte malgré quelques légères excentricités. Il ne fait pas de vague et pourrait probablement aider une grand mère à porter ses sacs de commissions sans même qu'on le lui demande... Pour faire court, c'est un as du déguisement pouvant endosser approximativement tous les visages nécessaires afin de parvenir à ses fins.
Car ainsi est Clyde. Si l'on excepte Beni, et encore, tout être humain autre que lui même n'a pour ainsi dire aucun intérêt, aucune importance et aucune valeur. Des outils, éventuellement des sources d'amusement ou bien d'espèces sonnantes et trébuchantes. Il adopte la plupart du temps la philosophie du chien : si tu ne peux pas le manger ou jouer avec, pisse dessus et va voir ailleurs. Seuls les artistes trouvent grâce à ses yeux, en particulier les musiciens et les écrivains, mais il reste très difficile.
Par « source d'amusement », il faut comprendre que Clyde est un véritable sadique qui prendra énormément de plaisir à vous démolir autant moralement que socialement si vous lui donnez la moindre munition qu'il puisse utiliser contre vous... Et si vous ne lui en donnez pas inconsciemment de vous même ? Il ira les chercher. C'est un « control freak » qui s'arrange pour avoir toujours le plus de cartes possible en main, en particulier les six as. Il n'y en a que quatre ? Dans son jeu, vous en trouverez toujours bien davantage... Et même s'il est sans atout ? Il déborde de tant de flegme et de calme, ayant toujours un sarcasme aiguisé à vous servir sans perdre le sourire et sans sembler vous insulter, que vous aurez l'impression qu'il a un coup ou deux d'avance et s'apprête à prendre votre reine, laissant votre roi à nu. Pas de blitzkrieg avec Clyde, il pratique la guerre d'usure qui vous laissera comme un rat terrorisé au fond de votre tranchée...
Au final, son caractère se « construit » autour de deux obsessions, la seconde découlant de la première qui se trouve être son besoin d'être le plus gros poisson dans la mare et de ne recevoir ni ordre ni conseil de qui que ce soit. Il veut être le calife à la place du calife mais se montre pour le moment d'une patience et d'une obéissance angélique, amassant connaissances et contacts avant de peut-être lancer un jour un coup d'état au sein du clan de yakuza auquel il a juré allégeance...
En attendant, il se sert de son acolyte pour satisfaire son besoin de contrôle. Sans qu'il ne sache encore vraiment pourquoi, Beni est un jour entré dans sa vie et a refusé d'en sortir malgré qu'il lui ait fait subir les pires horreurs afin de s'assurer qu'il lui « appartenait » définitivement, corps et âme... Régulièrement, il lui impose son désir.. Plus rarement, il le couvre de coups... Il purge sa propre douleur, et le poids des maltraitances de son père, sur son ami puis pleure en le soignant avant de s'endormir contre lui épuisé par sa rage. Pour le moment, aussi dysfonctionnelle que soit leur relation, tout semble aller relativement bien. Mais si l'un des deux se retrouvait marié ? Ce serait probablement la fin de tout pour Clyde. Qui peut savoir sur quel rivage il irait s'échouer une fois privé de sa bouée... ?
Dernier point, même si cela n'a pas encore été diagnostiqué comme un TOC, Clyde est relativement obsédé par l'ordre et la propreté. Si quelque chose n'est pas parfaitement aligné, il le redressera. Si on lui sert des petits pois carottes, il risque de les trier dans son assiette avant de commencer à manger. S'il passe dans une librairie ou une bibliothèque et qu'il trouve des livres qui ne sont pas à leur place, il les rangera. Pour autant, il peut se passer de le faire sans trop de mal si la situation ne s'y prête pas. Cela l'agacera, mais il saura se tenir et agir parfaitement normalement sinon de façon peut-être un peu plus brusque qu'à son habitude.
De la même façon, il est très tactile mais se nettoiera les mains au gel hydroalcoolique dès qu'il en aura l'occasion après que vous lui ayez serré la main. Il n'y a que le contact de Beni qui ne le rebute pas, sauf quand ce dernier revient d'une nuit avec une pute ou avec sa conquête du jour...
Quelqu'un de parfaitement équilibré, donc...
Car ainsi est Clyde. Si l'on excepte Beni, et encore, tout être humain autre que lui même n'a pour ainsi dire aucun intérêt, aucune importance et aucune valeur. Des outils, éventuellement des sources d'amusement ou bien d'espèces sonnantes et trébuchantes. Il adopte la plupart du temps la philosophie du chien : si tu ne peux pas le manger ou jouer avec, pisse dessus et va voir ailleurs. Seuls les artistes trouvent grâce à ses yeux, en particulier les musiciens et les écrivains, mais il reste très difficile.
Par « source d'amusement », il faut comprendre que Clyde est un véritable sadique qui prendra énormément de plaisir à vous démolir autant moralement que socialement si vous lui donnez la moindre munition qu'il puisse utiliser contre vous... Et si vous ne lui en donnez pas inconsciemment de vous même ? Il ira les chercher. C'est un « control freak » qui s'arrange pour avoir toujours le plus de cartes possible en main, en particulier les six as. Il n'y en a que quatre ? Dans son jeu, vous en trouverez toujours bien davantage... Et même s'il est sans atout ? Il déborde de tant de flegme et de calme, ayant toujours un sarcasme aiguisé à vous servir sans perdre le sourire et sans sembler vous insulter, que vous aurez l'impression qu'il a un coup ou deux d'avance et s'apprête à prendre votre reine, laissant votre roi à nu. Pas de blitzkrieg avec Clyde, il pratique la guerre d'usure qui vous laissera comme un rat terrorisé au fond de votre tranchée...
Au final, son caractère se « construit » autour de deux obsessions, la seconde découlant de la première qui se trouve être son besoin d'être le plus gros poisson dans la mare et de ne recevoir ni ordre ni conseil de qui que ce soit. Il veut être le calife à la place du calife mais se montre pour le moment d'une patience et d'une obéissance angélique, amassant connaissances et contacts avant de peut-être lancer un jour un coup d'état au sein du clan de yakuza auquel il a juré allégeance...
En attendant, il se sert de son acolyte pour satisfaire son besoin de contrôle. Sans qu'il ne sache encore vraiment pourquoi, Beni est un jour entré dans sa vie et a refusé d'en sortir malgré qu'il lui ait fait subir les pires horreurs afin de s'assurer qu'il lui « appartenait » définitivement, corps et âme... Régulièrement, il lui impose son désir.. Plus rarement, il le couvre de coups... Il purge sa propre douleur, et le poids des maltraitances de son père, sur son ami puis pleure en le soignant avant de s'endormir contre lui épuisé par sa rage. Pour le moment, aussi dysfonctionnelle que soit leur relation, tout semble aller relativement bien. Mais si l'un des deux se retrouvait marié ? Ce serait probablement la fin de tout pour Clyde. Qui peut savoir sur quel rivage il irait s'échouer une fois privé de sa bouée... ?
Dernier point, même si cela n'a pas encore été diagnostiqué comme un TOC, Clyde est relativement obsédé par l'ordre et la propreté. Si quelque chose n'est pas parfaitement aligné, il le redressera. Si on lui sert des petits pois carottes, il risque de les trier dans son assiette avant de commencer à manger. S'il passe dans une librairie ou une bibliothèque et qu'il trouve des livres qui ne sont pas à leur place, il les rangera. Pour autant, il peut se passer de le faire sans trop de mal si la situation ne s'y prête pas. Cela l'agacera, mais il saura se tenir et agir parfaitement normalement sinon de façon peut-être un peu plus brusque qu'à son habitude.
De la même façon, il est très tactile mais se nettoiera les mains au gel hydroalcoolique dès qu'il en aura l'occasion après que vous lui ayez serré la main. Il n'y a que le contact de Beni qui ne le rebute pas, sauf quand ce dernier revient d'une nuit avec une pute ou avec sa conquête du jour...
Quelqu'un de parfaitement équilibré, donc...
I look like ...
Avec son mètre quatre vingt trois pour soixante dix petits kilos tout mouillé de flegme Britannique, Clyde n'est pas vraiment le genre d'homme que l'on qualifierait de physiquement imposant. Cet état de fait est encore accentué par un accessoire particulièrement encombrant, mais qu'il emporte partout avec lui, j'ai nommé le presque tristement célèbre « Beni » et sa stature d'armoire à glace qui réduit n'importe qui à l'état de compagnon de misère de Blanche-Neige. Si son cadet fait de son mieux pour le copier et lui ressembler autant que possible, son « charme » so british reste difficilement égalable. Ses origines nord européennes l'ont doté d'une peau d'une pâleur diaphane, virant rapidement au rouge lorsqu'il boit plus que de raison, et résistant hélas très mal au soleil. Ses cheveux sont extrêmement fins, les rendant presque impossible à dompter en particulier en cas d'électricité statique, d'une étonnante douceur et d'un blond platine presque blanc. Cette crinière sert de cadre et d'écrin à des yeux d'un bleu vibrant, observant le monde qui l'entoure avec circonspection de derrière des lunettes rectangulaires accentuant son allure l'élève modèle tout droit sorti d'Oxford. S'il ne rit que très rarement, Clyde sourit très facilement. Mais ce sourire a toujours quelque chose de dérangeant poussant à se demander s'il est sincèrement heureux ou bien s'il se moque simplement de vous.
Ne portant presque que des costumes de bonne qualité, assortis aux vêtements de son compère, il se fond facilement dans la masse des salary men même si quelque chose dans sa démarche le distingue presque systématiquement du commun des mortels. Que cela soit vrai ou non - et la plupart du temps cela ne l'est pas -, il donne toujours l'impression de posséder la rue dans laquelle il marche, la maison dans laquelle il pénètre, la ville dans laquelle il vit et semble déborder d'une assurance froide. Cependant, il peut également se faire particulièrement discret et apparaître soudainement juste à côté de vous sans que vous ne l'ayez vu venir et toujours avec ce sourire mi-figue mi raisin aux lèvres et cette étrange étincelle dans le regard malgré ses lunettes.
Privé de ses vêtements, son corps est celui d'un homme élancé et ne se laissant pas aller. Il n'est visiblement pas quelqu'un misant sur la force physique ce qui ne veut pas dire qu'il ne sait pas frapper juste et bien si le besoin s'en fait sentir. Il manque simplement de puissance, mais un coup bien placé reste un coup bien placé. Non... Ce qui est inquiétant, c'est le grand serpent noir s'enroulant sur son bras depuis son poignet pour glisser sur ses omoplates et venir mordre son sein. Ce tatouage n'est que la première partie de l’œuvre couvrant l'intégralité de son dos ainsi que ses flancs et le haut de son fessier. On est yakusa ou on ne l'est pas...
Et si on pouvait également le priver de sa chair ? On découvrirait sur ses os des tas de tissus cicatriciels dus aux bons soins de son père qui l'a « bousculé » trop souvent et trop fort, le brisant à plusieurs reprises en particulier sur le haut de son corps. De ce fait, et même s'il y a extrêmement peu de chance que vous le croisiez dévêtu, il ne faudra pas vous étonner de constater que sa peau déjà blanche de nature est zébrée de marques encore plus pâles, d'autres brunes ou vaguement rosées. Il ressemble peut-être de prime abord à la victime facile, mais un seul regard suffit à faire comprendre qu'il y a bien longtemps que la douleur ne l'intimide plus... C'est même à se demander s'il la ressent encore...
Ne portant presque que des costumes de bonne qualité, assortis aux vêtements de son compère, il se fond facilement dans la masse des salary men même si quelque chose dans sa démarche le distingue presque systématiquement du commun des mortels. Que cela soit vrai ou non - et la plupart du temps cela ne l'est pas -, il donne toujours l'impression de posséder la rue dans laquelle il marche, la maison dans laquelle il pénètre, la ville dans laquelle il vit et semble déborder d'une assurance froide. Cependant, il peut également se faire particulièrement discret et apparaître soudainement juste à côté de vous sans que vous ne l'ayez vu venir et toujours avec ce sourire mi-figue mi raisin aux lèvres et cette étrange étincelle dans le regard malgré ses lunettes.
Privé de ses vêtements, son corps est celui d'un homme élancé et ne se laissant pas aller. Il n'est visiblement pas quelqu'un misant sur la force physique ce qui ne veut pas dire qu'il ne sait pas frapper juste et bien si le besoin s'en fait sentir. Il manque simplement de puissance, mais un coup bien placé reste un coup bien placé. Non... Ce qui est inquiétant, c'est le grand serpent noir s'enroulant sur son bras depuis son poignet pour glisser sur ses omoplates et venir mordre son sein. Ce tatouage n'est que la première partie de l’œuvre couvrant l'intégralité de son dos ainsi que ses flancs et le haut de son fessier. On est yakusa ou on ne l'est pas...
Et si on pouvait également le priver de sa chair ? On découvrirait sur ses os des tas de tissus cicatriciels dus aux bons soins de son père qui l'a « bousculé » trop souvent et trop fort, le brisant à plusieurs reprises en particulier sur le haut de son corps. De ce fait, et même s'il y a extrêmement peu de chance que vous le croisiez dévêtu, il ne faudra pas vous étonner de constater que sa peau déjà blanche de nature est zébrée de marques encore plus pâles, d'autres brunes ou vaguement rosées. Il ressemble peut-être de prime abord à la victime facile, mais un seul regard suffit à faire comprendre qu'il y a bien longtemps que la douleur ne l'intimide plus... C'est même à se demander s'il la ressent encore...
Clyde E. Hawkins

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What happened in your life ?
D'aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours aimé me perdre dans le ciel nocturne... En regardant là haut, je voyais des myriades de minuscules points lumineux. Tous différents. Tous péniblement identiques. Tous enfoncés dans l'obscurité qui finirait tôt ou tard par absorber jusqu'à leur dernière particule de lumière même si je ne serais alors plus là pour le voir... Qu'il n'y aurait alors, de toute évidence, plus rien du tout à voir... Autant d'étoiles, sinon bien plus, que de personnes vivant sur cette foutue planète. Cela m'aidait de savoir que quelqu'un, quelque part, devait vivre une existence plus pourrie que la mienne... Ou, peut-être, simplement aussi pathétique...
Je suis né en Angleterre, le pays où l’euphémisme est élevé au rang de discipline olympique, d'un couple prouvant à lui seul que les humains n'ont aucunement besoin d'un générateur d'improbabilité électronique pour créer les relations les plus bancales qui soit. Un père Britannique de souche, loyal sujet de sa Majesté depuis sa place au sein de la très célèbre House of Parliament. (Big Ben, pour ceux qui n'écoutaient pas en cours d'anglais...Oui, c'est à toi que je m'adresse Beni...). Un être flegmatique au possible, dès lors qu'il se trouvait en public, mais ayant un peu moins de retenue une fois derrière les murs du domicile conjugal. Sans doute avait-il frappé ma mère une fois de trop car j'avais sept ans, l'âge dit « de raison », lorsqu'elle demanda le divorce et exposa l'affaire sans penser à préciser que nous étions deux à subir ses chaleureuses attentions. Il en résulta que mon illustre paternel fût remercié de ses fonctions au Palais de Westminster et se vit attribuer une vague charge de diplomate au pays du soleil levant. Il m'emmena dans ses bagages, ne pouvant se permettre de laisser derrière lui son second punching-ball préféré. Et, bien que le divorce ne fût officiellement reconnu que plusieurs années après, mon Américaine de mère - aux goûts particulièrement déplorables en matière de prénoms – retrouva sa liberté, un semblant de dignité, et ses très chers U.S. Of A.
Je suppose que c'est donc à cet âge que j'ai compris à quel point mon père était égoïste, sadique, et parfaitement illogique dans ses actions. Je peux bien admettre maintenant que le fait qu'il consente à accepter ce poste, et donc à se faire implanter, ait été une assez bonne opération de sa part. Après tout, cela lui assurait une place douillette bien que peu reluisante en politique internationale et pouvait potentiellement « régler » son léger problème matrimonial étant donné qu'aucune anglaise bien née n'aurait voulu de lui après le scandale révélé par ma génitrice. Mais... Avais t-il réellement besoin de m'imposer cela à moi ? Il aurait pu me laisser avec mes grands parents... Ou bien m'expédier outre atlantique au pire... Mais non... J'avais donc sept ans et ma vie venait d'être bouleversée dans ses grandes largeurs.
Si je dois être franc avec vous, et vous prendrez une minute pour marquer d'une pierre blanche cet événement historique, je n'attendais déjà plus grand chose de lui à ce stade de mon existence. C'est triste, non ? D'être si jeune et déjà si blasé... De savoir qu'il ne servait à rien de compter sur ceux qui étaient censés me soutenir, me porter à bout de bras... J'ai appris à voler de mes propres ailes tordues par les coups de la façon la plus expéditive qui soit : en étant purement et simplement jeté hors du nid... Oh, il ne m'a pas mis à la rue ! Grand dieu non ! Mon père avait trop besoin que je joue mon rôle de « fils modèle » pour se faire bien voir de ses partenaires Nippons. Il s'est simplement évertué, au fil des années, à détruire la notion même de « famille » et « d'amour » au sein de mon esprit affûté et pourtant encore si malléable. Il les a corrompu... La famille, ce sont des gens dont on peut se servir pour tout et n'importe quoi... Se faire bien voir en société, se passer les nerfs en privé... « L'amour », c'était un coup de pied dans les côtes lorsqu'on s'approche pour poser une question. Un nez cassé pour avoir voulu montrer un dessin. Un bras en miette car notre réussite scolaire le renvoyait à ses propres échecs à répétitions... A sa chute...
Nous en étions encore là de nos relations filiales, nous ignorant presque religieusement jusqu'au moment de la prochaine correction, lorsque je l'ai rencontré... Je m'en souviens encore comme si c'était hier et cela reste comme l'un des rares souvenirs « heureux » de mon enfance. Beni... Loin derrière le jour où ma grand-mère m'avait fait découvrir Frost et Poe, mais plus ou moins au même niveau que mon élection en tant que délégué de classe et membre du conseil de discipline de notre école. Il fallait dire qu'obtenir ces postes, lorsqu'on avait deux ans de retard sur le reste de la classe en raison du changement de système scolaire et de langue d'apprentissage, ainsi qu'un accent anglais à couper au couteau bien que parfaitement classieux si vous vouliez mon avis (et même si vous ne le vouliez pas d'ailleurs), c'était un véritable exploit ! Mais revenons en à nos rouquins...
Car il était roux, à l'époque... Un gros tas de muscles me dépassant d'une bonne demi tête malgré mes deux ans de plus. La dite tête surmontée d'un amas pas tout à fait hirsute mais presque de poils aussi rouge que le sang qui avait pissé de mon nez lorsque mon paternel lui avait présenté son poing sans les politesses d'usage. Cette tâche de couleur faisait déjà, avant mon arrivée, office de signal d'alarme dans la cour du collège. Quand on le voyait se pointer, ce qui était de plus en plus rare comme je l'avais entendu dire lors des conseils de discipline, cela signifiait que quelqu'un allait prendre cher. Presque avec indifférence, j'attendais que mon tour vienne car c'était comme couru d'avance. Vous pensez bien, l'élite à lunette versus le délinquant à la capacité cognitive d'un poisson rouge... C'était écrit... Mais, étrangement, la personne servant de souffleur lors de notre grande scène avait dû se tromper de scénario car le coup n'arriva jamais...
« Eh le binoclard, qu'est-ce que tu lis ? »
Je n'avais ni tenté de fuir en percevant son approche, ni frémis en entendant sa voix qui partait en canard dans les aigus d'une façon presque comique. La puberté, c'était vraiment pas quelque chose d'amusant... Prenant le temps de terminer mon vers avant de répondre, je choisis de mon mieux mes mots parmi mon vocabulaire japonais encore branlant :
« Pourquoi je te le dirais? Un gorille tel que toi ne pourrait pas comprendre. »
Pas de réplique immédiate... J'avais dû être encore trop optimiste en le mettant au même niveau que le poisson rouge... Allons-y donc pour le bivalve... Peut-être n'avait-il tout simplement pas l'habitude qu'on ne s'écrase pas immédiatement à la première semonce ou qu'on ne vienne pas docilement s'allonger par terre pour lui servir de paillasson ? J'étais navré de perturber ainsi son programme, mais j'avais plus urgent à faire dans la minute à venir.
« Qu'est-ce que t'as dit, quatre z'yeux ?
- Si tu comptes me frapper, ne te gêne pas. Mais attends au moins que j'aie terminé mon poème. »
En effet, il pouvait bien s'en donner à cœur joie sans que cela ne vienne me perturber peu ou proue dans le déroulement de ma journée. Il avait beau être costaud pour son âge, un véritable monstre même, il ne pourrait de toute façon pas rivaliser avec les roustes que m'infligeait mon père de façon presque hebdomadaire. Mais qu'il attende au moins que j'ai terminé ma lecture et retiré mes lunettes ! Je n'en avais pas pour bien longtemps, de toute façon. Ce n'était pas comme si j'étais plongé dans mon énième relecture du « Raven » de E.A.Poe... Je lui demandais une minute ou deux, pas vingt. Et ce n'était pas non plus comme s'il avait autre chose à faire que de patienter, de toute évidence. Au bout d'un moment, j'ai lâché un léger soupir blasé et répondu à sa question initiale :
« ...C'est un recueil de poèmes. Mais je suppose que la poésie est un mot étranger à ton vocabulaire. »
Quoi ? C'était parfaitement véridique ! Je m'arrangeais toujours pour obtenir le droit de lire les bulletins de notes de mes « camarades » (en cirant respectueusement les chaussures de mes professeurs) et j'avais donc une assez bonne idée de son niveau intellectuel. Bivalve, donc... Et si vous vous demandez pourquoi donc je prenais la peine de me renseigner sur leurs capacités, c'était par pure ambition. J'avais bien l'intention de redorer mon nom de famille en remplaçant le prénom de mon père par le mien dans son domaine de prédilection : la politique. Pour ce faire, il était toujours bon de savoir qui pourrait, un jour ou l'autre, s'avérer utile en tant que « fils de » ou bien en raison de son mérite personnel. Le rouquin n'était définitivement pas sur ma liste de « must have »... En attendant, le fait que je ne joue pas son jeu semblait le déstabiliser de plus en plus mais il tenta de répliquer :
« Je... Je sais ce que c'est, la poésie.
- Oh, vraiment ?
- J'suis pas idiot. J'ai déjà lu des poèmes, des tas de poèmes.»
Je haussai alors un sourcil dubitatif avant de laisser un éclat de rire assez peu élégant passer la frontière de mes lèvres. J'avais déjà pas mal de doute sur la simple hypothèse qu'il sache lire. Alors de là à l'imaginer plongé dans des poèmes... ? Mais après tout, les haïkus étaient extrêmement courts... Il avait dû en lire un jour une page - contraint, forcé et probablement même sous la menace d'une arme de destruction massive -, et considérer cela à juste titre ou presque comme « des tas »... Nous n'avions pas les mêmes valeurs. Je remontai mes lunettes sur mon nez, perplexe, alors qu'il enchaînait à mi chemin entre la gêne et l'amusement lui-même :
« Toi alors, tu manques pas d'air... T'as un nom ?
- Naturellement. Je me prénomme Clyde Everett Hawkins. Et tu es ? »
Je savais pertinemment qui il était... Qui ne le connaissait pas ? Mais je commençais déjà à comprendre qu'il était plus facile de marchander depuis une position de force et je préférais donc qu'il ignore à quel point j'étais « renseigné ».
« Beni. Beni Nobunaga...
- Benny, hum, c'est un drôle de nom.
- C'est le tien qui est bizarre. J'm'appelle Beni, ça veut dire rouge, ça te pose un problème ? »
Mon regard s'était reposé sur sa tignasse qui allait finalement assez bien avec ses yeux bleu vif. Je me demandais s'il était né chevelu ou bien s'il s'agissait seulement d'un coup du sort... Le destin... Certains pensent que tout ce qui nous attend est depuis longtemps inscrit dans les étoiles... Si j'avais su à l'époque... Je sentis un début de sourire étirer mes lèvres et je replongeai dans mon recueil pour chercher une page bien particulière :
« Rouge, hein. Voilà qui va bien à un poil-de-carotte comme toi... »
Je détestais l'idée d'écrire dans un livre mais, n'ayant rien d'autre sous la main, j’annotai la page au crayon à papier afin de ne pas oublier cette nouvelle nuance ajoutée à mon vocabulaire qui s'étoffait un peu plus chaque jour. Juste à côté se trouvait un texte semblant avoir été écrit pour l'occasion et que je prendrais peut-être la peine de lui traduire un jour, si je m'ennuyais. Pour le moment, il allait devoir se contenter de la musicalité lancinante de la langue de Shakespeare :
« Red is the pain that bleeds
Red is the hatred that feeds
Red is the love that rots
Red is all evil thoughts
Red is desire for power
Red is the devils hour
Red is a killers knife
Red is a burning life
Red is the destructive side
Red is all those wicked sins inside »
Après tout, les huîtres étaient également des bivalves... Et, les plus belles des perles étaient sauvages plutôt que de culture... Je pouvais bien accorder le bénéfice du doute à Beni... Il pourrait peut-être se révéler utile.
Je suis très loin d'être stupide, je vous prie de me croire sur parole, cependant... Même des années plus tard, je ne comprends toujours pas quel chemin de traverse à bien pu prendre notre relation pour en arriver là. Du jour au lendemain, ou presque, je me suis retrouvé avec une espèce d'ombre démesurée et encombrante qui me suivait absolument partout où la décence le permettait. Je n'avais jamais vraiment aimé les animaux et je me trouvais soudainement affublé d'un gros chien maladroit qui était à tout juste un gène ou deux de m'accueillir en remuant la queue et en aboyant lorsque j'arrivais chaque matin à l'école. C'était... Perturbant ? Mais je devais bien admettre que c'était également assez agréable...Valorisant, même. A sa manière, gauche et horriblement candide malgré la brutalité dont il faisait preuve depuis des années, Beni me respectait. Et je suppose que j'avais une plutôt bonne influence sur lui car, à la surprise générale, il recommença à venir plus régulièrement en cours et ne s'endormait plus qu'une fois sur quatre ! Bon... D'accord... Un fois sur deux, mais c'était déjà pas trop mal de sa part, je suppose.
Je crois que je n'ai compris à quel point il s'était incrusté dans mon existence que le jour où, reposant mon instrument après avoir joué étude après étude pendant une bonne heure avant de terminer par le prélude à la première suite pour violoncelle solo de Bach, je le trouvai endormi dans un fauteuil derrière moi dans la pièce. Il était chez moi et je ne l'avais même pas invité ! Certes, ce n'était pas la première fois qu'il venait mais... Il s'était juste posé là et avait visiblement englouti la part de gâteau que lui avait apporté l'une des domestiques pour le faire patienter. Comme d'habitude, il s'en était mis absolument partout... Je sentis la ligne de ma bouche tenter de se tordre sur un sourire et avançai vers lui pour lui donner un coup d'archet sur la tête. Il sursauta, se redressa et lâcha :
« Non, j'dormais pas !
-Est-ce que je pourrais éventuellement savoir ce que tu fais ici ?
-Bah, j'avais faim... Et traîner sans toi c'est chiant...
-Tu as conscience que tu as une maison et qu'ici c'est chez moi, non ?
-Pas envie de rentrer...
-Je vois... Tu as de la crème, juste là... Apprends au moins à manger proprement... »
Et j'étais déjà en train de lui nettoyer la bouche tout en réfléchissant. J'avais déjà eu l'occasion d'aller chez lui et je comprenais parfaitement qu'il préfère s'abstenir autant que possible d'y rester... Même en passant sur l'état de salubrité très contestable des lieux, et on ne le faisait qu'avec énormément de difficultés, il était impossible d'ignorer les remugles d'alcool accompagnant sa mère à chaque pas qu'elle daignait faire dans l'espace restreint de leur demeure. Elle n'était pas méchante, en fait.. Juste assez imbibée pour qu'allumer un kotatsu à côté d'elle soit suffisamment dangereux pour dissuader jusqu'au plus frileux... Même s'il m'avait prévenu, j'avais été surpris... J'avais trouvé mon étoile jumelle dans la multitude des points lumineux. Celui dont la vie était autant sinon pire que la mienne. Je crois même que j'ai ri. Pas pour me moquer, non. Juste parce qu'au final, je ne me sentais pas mieux... Pas soulagé... Je crois que c'est à ce moment là que j'ai accepté que le rouquin se fasse vraiment sa place dans mon existence. Ses parents avaient foiré autant que les miens. Ils nous avaient abandonnés ou presque... Mais on avait beau n'être que des gosses, je savais que Beni ne me lâcherait jamais à moins que je ne l'y contraigne par la force. Et encore... Même ça, je n'étais pas certain que ça suffise. Ça me convenait... J'aimais l'idée d'être enfin nécessaire à quelqu'un. J'avais l'impression d'avoir trouvé ma place et qu'il justifiait à lui seul mon existence. Pour autant, je ne voyais pas de raison de l'informer du fait que j'acceptais de le supporter... C'était un accord tacite et ça l'est toujours. Je n'ai absolument rien signé, cela rendra les choses plus aisées quand je devrais le rendre à la grande SPA de l'Incontestable.
Tout ça pour dire qu'en constatant de visu dans quel cadre il vivait, comment il vivait, je m'étais senti le droit de m'ouvrir à mon tour... Juste un peu... Juste assez pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu'il vienne chez moi sans prévenir car il aurait alors risqué de tomber sur mon paternel et que ce dernier se serait fait un plaisir de trouver mille excuses pour nous séparer l'un de l'autre. Pas maintenant, alors même que je commençais à comprendre que j'avais besoin de ce mollusque qui s'était accroché à moi comme une bernicle à sa baleine à bosse trop cabossée. Je préférais être le seul à prendre, me découvrant des élans de grand frère protecteur que je n'aurais jamais soupçonné. Après tout, j'avais l'habitude... Mais cela n’empêchait pas qu'il arrivait parfois, très rarement, que je ne parvienne pas à contenir ma tension... Comme cette fois où il m'avait brisé l’humérus et que Beni faisait son difficile pour me faire la lecture alors que j'étais déjà privé de musique...
« Oh ça va, pas la peine de t'énerver, c'est quand même pas moi qui t'ai cassé le bras. »
I snapped...C'était la goutte d'eau de trop. Celle qui fait déborder le vase, submerge les Pays-Bas et tue le dernier ours polaire... Vous savez ce qu'on dit d'Hitler ? Il se destinait originellement aux beaux arts jusqu'à ce qu'on le prive de son rêve... Là, mon père m'avait privé de mon violoncelle et c'était sans compter que ses coups ne faisaient rien pour améliorer mes capacités oculaires déjà médiocres depuis des années que nous vivions en huis clos. Allait-il également me priver de poésie à la longue ? Sûrement n'avais-je finalement besoin que d'une bonne excuse pour partir en roues libres et il m'en donnait des dizaines chaque jour que Dieu faisait... Même Beni ne pouvait plus rien pour moi à ce stade... Je me souviens encore de lui, tâche sanguine dans un état presque catatonique alors qu'il me voyait pour la première fois perdre le contrôle. J'avais de la peine pour lui... J'en avais encore davantage pour moi, alors que je m'arrachais les cheveux de ma seule main valide :
« Ce connard... Un jour je serai meilleur que lui. Et lui, il sera mort ! »
Beni pensait sûrement que je faisais toujours référence à la politique mais ce n'était déjà plus aussi clairement définit dans mon esprit. En grandissant, je comprenais qu'il y avait des pouvoirs annexes bien plus puissants. Bien plus adaptés au duo qui nous formions lui et moi.
Arriva ce qui devait arriver... Nous grandîmes... Enfin, Beni surtout même si je n'étais pas bien loin derrière lui en raison de mes gènes européens. Il faisait toujours aussi peur et moi je faisais ce que je pouvais pour ne pas avoir l'air trop stupide à ses côtés. Car, si lui était bâti tout en muscles, j'avais pour ma part toujours l'air aussi efflanqué malgré qu'il m'aidait à m’entraîner. Il me suffit d'un changement de lunettes pour transformer mon physique de premier de la classe en charisme un peu plus évident... Un peu plus inquiétant, également. Mais nous faisions toujours autant la paire. Il était l'Everest, et moi le K2... L'idée de cette comparaison me vint un jour en cours de géographie. A mon « ami », qui n'écoutait que très vaguement à mes côtés, j'avais déclaré :
« Lorsqu'on a demandé à Mallory pourquoi il voulait faire l’ascension de l'Everest, il a simplement répondu « Parce qu'il est là »...
-Ouai. Ça se tient... »
Il avait haussé une épaule, causant un micro séisme sur notre bureau. Évidement, ce genre de réponse terre à terre lui parlait bien plus que la définition qui avait été faite de « ma » montagne... Juste pour le tester, j'ajoutai :
« Du K2, il a été dit « Seulement le squelette d'un nom, tout de roche, de glace, de tempête et d'abîme. Il ne fait aucune tentative pour paraître humain. Il est atomes et étoiles. Il est nu comme le monde avant le premier homme - ou la planète en cendres après le dernier. » Tu en pense quoi ?
-Que c'est au moins aussi compliqué que ce que tu dis d'habitude. »
J'avais souri... Il avait tout compris, pour une fois... Mais je ne voulais pas vivre dans l'ombre de cette montagne légendaire et devoir me contenter de l'ébauche d'un nom de ce côté de l'Eden et de l'Enfer. Je voulais plus. J'avais besoin de plus. Davantage de pouvoir, d'argent. Je voulais que ça aille plus vite car j'avais l'impression que tout stagnait. Que je stagnais et que j'allais finir par m'enliser définitivement si je ne prenais pas ma vie - « nos vies » même, car Beni s'était abandonné à mon bon vouloir depuis bien longtemps – en main. Il commençait à se douter de quelque chose, d'ailleurs. Il n'était au final pas si stupide, mon bivalve. A croire qu'à l'instar de mes biceps qu'il avait créé à partir de rien ou presque, j'étais parvenu à agencer quelques connexions entre ses synapses... Nous nous fondions l'un dans l'autre, petit à petit. Au début, cela m'exaspérait car je voulais réussir seul. Mais je finis par comprendre que même un pied de biche en titane ne me débarrasserait pas de Beni. J'ai appris à faire une vertu de la nécessité, à utiliser notre dualité, notre complémentarité. Appris aussi à compter sur le fait que, s'il ne captait pas toujours tout ce qu'il se passait autour, il comprenait toujours ce que moi j'attendais de lui et agissait immédiatement en conséquence. Il était le parfait sidekick car il ne me posait pas de question et prenait tous mes mots pour parole d'évangile.
C'est comme cela que nous en vînmes à aller de moins en moins en cours, de plus en plus dans les salles de jeu et les débits de boissons. Les jiageya avec lesquels je m'étais « lié d'amitié » au portail du lycée nous avaient fourni d'excellents faux papiers attestant que nous étions majeurs et vaccinés. Entre cela, la carrure de Beni et ma morgue, presque toutes les portes s'ouvraient devant nous. Et celles qui refusaient de s'ouvrir, vous vous demandez ? C'est bien simple, mon acolyte les défonçait et nous réclamions ensuite « gentiment » notre du. Car on a rien sans rien, dans le milieu. Nous étions dorénavant membre du Hondo-Kai, pour le meilleur et pour le pire. Beni and Clyde... C'était écrit ! Nous avions tout juste vingt printemps à notre actif et nous étions yakuza... Les engrenages commençaient enfin à s'enclencher, le monde à tourner plus vite, le temps à accélérer. Et nous étions toujours tout les deux. Nous avions trouvé une famille, un cadre, et j'étais fermement décidé à me rendre absolument indispensable afin de monter le plus haut possible dans la hiérarchie. Efficience, c'est un mot que j'ai toujours apprécié. Les journées s'enchaînaient à un rythme diabolique qui me convenait parfaitement. Mais mon acolyte, qui entre temps s'était enfin rendu compte d'où nous en étions vis à vis du seuil de légalité, exprima un jour quelques réticences. Je pris le temps de lui expliquer, avec des mots simples, avant de finir :
« La mafia, Beni, ce n'est pas très différent de la politique. Comment veux-tu que je trouve ma place dans un pays gouverné par des machines? Non, je te le dis, Beni, actuellement, ce sont nous les plus haut placés. »
Avec le temps, nous avions trouvé notre routine. Vous connaissez la technique du bon et du mauvais flic ? Et bien nous, nous peaufinions celle du gentil et du méchant yakuza. Les rôles étaient on ne peut plus facile à distribuer, nous avions « la tête de l'emploi ». Pour autant, les gens ne s'y trompaient pas. Beni cognait plus fort, mais nous étions une véritable chimère. Gueule de lion à l'avant, crocs de serpent au bout de la queue. Cela donnait généralement quelque chose comme :
« Toc, toc ?
-Qui est là ?
-Les frères Sôjikyû...
-Oh merde !
-C'est à peu près cela, oui... Maintenant, si vous vouliez bien vous montrer raisonnable et régler vos mensualités dans les temps, je vous en serais très reconnaissant. Il serait ennuyeux que vous finissiez dans le même état que votre voiture la semaine dernière non ?
-C'était vous ?
-Pour être plus précis, c'était mon ami ici présent ! Dis bonjour Beni !
-Yohoo...
-Voyez vous, Beni a tendance à s'énerver très facilement et il aime par dessus tout casser des choses.
-Si vous pensez...
-D'ailleurs, Beni a croisé votre fille qui rentrait...
-...toute seule...
-...de son école hier. Il serait dommage...
-...très dommage...
-...qu'il lui arrive malheur en route. Vous ne pensez pas ?
-Vous aurez l'argent demain... Je vais hypothéquer la maison.
-Sage décision ! Je vous souhaite une excellente journée ! Vous saluerez votre dame !
-Bye ! »
Nous donnions visiblement satisfaction et passâmes rapidement au grade de shatei. A partir de là, il était définitivement trop tard pour faire demi tour et nous en avions tout les deux conscience. Shatei... « Petit frère »... C'était déjà plus ou moins ce qu'était mon double à mes yeux depuis bien des années. Est-ce que je m'en voulais de l'avoir attiré dans un tel guêpier, non pas par erreur d'aiguillage mais par une suite d’événements que j'avais diligemment orchestré ? Oui... Non... Ce genre de moment arrivait parfois mais je n'en faisais pas plus de cas que cela. Chacun était libre de ses choix et Beni avait simplement parié sur le mauvais cheval. Au moins, en contrepartie, j'étais bien décidé à lui éviter de faire le moindre faux pas et à l'aider à garder la tête hors de l'eau. De toute façon, j'avais besoin de lui.
Arriva la cérémonie du sakazuki... Ayant passé les derniers mois à habilement négocier ma progression au sein du kai, j'avais eu la veille mon premier rendez vous avec le tatoueur « officiel » de notre groupe. Assis en seiza, et attendant patiemment que mon jumeau en finisse de son serment, je ressentais encore la morsure de l'encre appliquée dans ma chair. Un long serpent noir ornait dorénavant et pour toujours mon bras, appartenant désormais à l'Oyabun, ainsi que mes omoplates et venait planter ses crocs venimeux dans mon sein. Certains de nos « frères » étaient venu me voir lors de cette séance. Jaloux que j'obtienne si rapidement ma marque, ils étaient venu voir le gaijin pleurer ou rendre son déjeuner, je suppose. Pas de chance pour eux ! Cela faisait bien des années que j'avais appris à faire abstraction de la douleur. Les connections nerveuses ne se faisaient peut-être simplement plus à force d'avoir été saturées de trop nombreuses fois. Ma première séance, également ma dernière si on excepte les inévitables retouches. J'ai tout encaissé d'une traite là où le reste de ma fratrie demandait grâce en court de route. Et, de derrière mes lunettes, j'avais vu leurs sourires mauvais se transformer en expression de respect. Pas un n'est parti avant la fin de mon encrage. Ils m'avaient accepté et se souviendraient de moi le moment venu. Il allait maintenant falloir que Beni s'en tire également avec les honneurs... Mais, pour le moment, il avait au moins réussi à faire rire notre « père » en critiquant le sel ajouté au saké rituel. Je suppose qu'il existait différentes façon de s'intégrer...
Vint mon tour et je fis en sorte que tout se passe avec précision et perfection. Encore une fois, j'étais le gaijin. Malgré ses cheveux originellement roux et ses yeux aussi bleus que les miens, Beni pouvait se prévaloir d'un sang « purement » Japonais. Merci le melting-pot. Je n'avais pour ma part été estampillé Nippon que sur le tard et devais donc prouver que j'avais tout intégré de la culture de mon pays d'adoption. Je récitai donc mes vœux en incluant volontairement de légères fautes de prononciation alors que j'avais depuis longtemps assimilé un vocabulaire plus riche que celui que possédait le Tokyoïte moyen et pouvais même aisément effacé toute trace d’accent de ma voix. J'étais conscient que les Japonais n'appréciaient pas du tout qu'un étranger maîtrise « trop bien » leur langue. Je gardai mon regard plongé au plus profond de l'onyx des pupilles de l'Oyabun qui hocha gravement la tête pour signifier la fin de mon intronisation. C'était fait...
Je n'eus après cela aucun mal à retrouver mon ombre. Non seulement il dépassait tout le monde d'une bonne tête, mais même sans cela je n'aurais eu qu'à me renseigner sur le lieu où se trouvait la section « sucrée » des festivités. Cela avait toujours été sa seconde plus grande faiblesse... La première ? La première c'était moi. Sans moi, il s'en serait tellement mieux tiré... Il aurait peut-être même fini par se trouver un travail... Par être uni à un gentil petit cordon bleu... Moi, je ne savais pas faire la cuisine, même si pour rien au monde je ne l'aurais admis devant lui. Mais j'avais une excuse imparable, j'étais Anglais !
Je le rejoignis donc et me rendis compte en avançant que le simple fait de l'observer faire l'enfant devant la pièce montée de choux à la crème avait étiré mes lèvres en un sourire parfaitement stupide. Me reprenant, je fronçai les sourcils et le haïs l'espace d'une seconde ou deux. Juste le temps de lui envoyer un coup bien senti à la base du crâne. Il se retourna, déjà prêt à appliquer le code d'Hammourabi même s'il n'avait pas la moindre petite idée de qui pouvait bien être cet homme. Mais sa brève colère mourut dans l’œuf lorsqu'il me reconnut et il baissa immédiatement le poing qu'il avait prévu de m'envoyer dans les gencives. Comme je le disais plus tôt, j'étais sa faiblesse... Je savais, intrinsèquement, que je pouvais lui faire absolument tout ce que je voulais. Qu'il m'appartenait, corps et âme, et que jamais il ne se rebellerait contre moi. S'en était presque jouissif. J'avais le contrôle... Et à chaque fois que je voyais ses phalanges abîmées fracasser un corps, j'avais un peu plus envie de tester ses limites. De lui prouver qu'il était à moi. De lui faire mal en sachant qu'il encaisserait comme il avait toujours encaissé mes insultes. Mais j'avais besoin d'en avoir la preuve physique. De le ressentir et de l'imprimer dans ma chair aussi sûrement et définitivement que l'aiguille du tatoueur. Je voulais qu'il me perce à son tour. Qu'il m'impose sa marque et lui appliquer la mienne... Mais pour le moment :
« Décidément, tu ne peux pas t'empêcher de me faire honte.
- Désolé, m'man. »
Affichant un sourire mi-figue mi-raisin, encore perturbé par les idées qui venaient de me traverser l'esprit, je laissai un bref soupire passer la barrière de mes lèvres avant de secouer la tête. Pas maintenant. Qu'il profite de la liesse pour une fois. Sûrement l'avait-il bien mérité, à sa façon. Comme pour enterrer la hache de guerre, je posai brièvement la main dans son dos puissant et le poussai légèrement vers une autre partie du buffet qu'il n'avait sûrement pas encore vu, trop absorbé par la pièce montée qu'il avait été :
« Je ne vais pas te sermonner pour cette fois... C'est jour de fête, aujourd'hui. Et regarde-moi ce buffet ! Il y a plus de fondant à la fraise que tu ne pourras jamais en manger.
- Toi, tu sais comment m'parler. »
Lui, par contre, avait le chic pour mettre les pieds dans le plat au plus mauvais moment. J'étais tranquillement occupé à parler business avec certains de nos supérieurs, enchaînant les verres, lorsqu'il profita que je sois venu me resservir pour me faire remarquer que je ne devrais pas boire autant. J'avais toujours eu du mal à accepter qu'on me dicte ma conduite, et en étais toujours quitte pour un surplus de rage lorsque c'était lui qui se permettait de le faire. Et depuis quand se sentait-il assez malin pour pouvoir me donner des conseils, cet abrutit ? C'était ma vie ! J'en faisais précisément ce que je voulais et je n'allais pas me gêner pour le lui prouver une fois de plus... J’enchaînai donc les verres comme d'autres accumulaient joyeusement les petits fours. Je poussai même le vice jusqu'à me faire un devoir de finir tous les gobelets abandonnés par leurs propriétaires. Et, si je ne terminai pas la soirée sous la table ou encastré dans un poteau électrique, ce fût car cette saleté vint me récupérer avant que je ne tourne de l’œil et insista pour conduire. Il en fallait beaucoup pour me saouler... Bien moins pour me désinhiber. Et, si je riais sûrement bien plus que d'habitude, je parvins à le guider sans peine jusqu'à l'appartement que nous allions désormais partager. J'avais les idées encore claires, malgré que même sa mère n'avait plus depuis longtemps le sang aussi dilué que le mien.
Ce n'était pas particulièrement grand, mais c'était chez nous. Je ne m'étais même pas posé la question de savoir si Beni souhaitait ou non que nous habitions ensemble. Cela m'avait simplement semblé logique, étant donné que nous passions déjà presque tout notre temps l'un avec l'autre et que les domestiques de la maison de mon père faisaient plus souvent sa lessive que sa propre mère... Ou même que lui, en fait... En même temps, depuis que je lui avais fait subir un relooking afin qu'il soit mieux assorti à ce que je portais, la plupart de ses vêtements nécessitaient un nettoyage à sec... J'avais déjà mal au crâne de songer à qui allait devoir se charger du linge... Et du ménage... Et de la cuisine... A moins que ce ne soit la faute de l'alcool ? Je ne l'aurais jamais admis, de toute façon...
Je le suivais tandis qu'il prenait ses marques, bien obligé d'avancer dans ses pas étant donné qu'il s'obstinait à m'aider à marcher alors que je tenais parfaitement droit tout seul... Il accepta d'annexer le canapé comme étant « son lit » et me mena à ma chambre. Je fus presque étonné qu'il m'abandonne à l'entrée et l'observai qui découvrait mon antre, l’immense lit recouvert d'une fourrure sombre contre laquelle sa peau de roux aurait semblé si belle... Si diaphane... Si fragile, alors que mon ami ne l'était définitivement pas. Secouant la tête pour chasser cette image de mon esprit embrumé, je me débarrassai de ma veste et la jetai sur une chaise. Le geste réveilla la morsure du serpent dans ma chair... Un éclair rouge dans mon esprit... Cramoisi... D'ici quelques jours, Beni allait recevoir sa marque et il appartiendrait alors au kai... Il avait déjà offert son allégeance à l'Oyabun. Juré de mourir, de souffrir pour lui. Promis de lui obéir en tout, sur son honneur... J'étais jaloux... Je voulais qu'il le fasse également pour moi... Qu'il m'abandonne réellement son « tout »... Qu'il m'appartienne, jusqu'à son honneur, et qu'il prenne le mien... Je titubai jusqu'à lui, autant à cause de l'alcool que parce que je le désirais en cet instant au delà des mots mais pas pour les bonnes raisons. J'aimais cet homme comme un frère... Mais je voulais le soumettre... Lui faire mal sans tirer la moindre larme de sang... Cela n'aurait pas dû se passer ainsi, et pourtant...
« C'est trop marrant.
- T'es bête... Tu veux dormir là?
- Nan, j't'ai dit, moi le canapé ça m... »
C'était trop tard, Beni... Beaucoup trop tard pour m'échapper... Mes mains s'étaient posées sur son visage et ma bouche était venue effacer le sourire qui étirait encore ses lèvres une demi seconde plus tôt. J'avais l'impression d'avoir appuyé sur un bouton « off »... Le courant ne passait plus. Son cerveau ne pouvait plus, ou ne voulait pas, ordonner à ses mains de me repousser. Je le sentais trembler de cette énergie contenue qui aurait largement suffi à me foudroyer, à me briser. Mais il en était incapable... Au creux de moi, je percevais un rire hystérique qui sonnait presque comme le mien. Il m'appartenait. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Il le désirait encore moins. Sans doute avait-il peur... Mais derrière tout cela, derrière cette crainte, il restait une confiance aveugle. Suffisamment aveugle pour qu'il me laisse docilement l'embrasser à pleine bouche, l’enivrer de tous les alcools que j'avais pu absorber ce soir là, alors que je me débarrassais de ma cravate et du reste de mes vêtements... Alors que je m'attaquais ensuite aux boutons de sa chemise, pressant mon corps tendu contre le sien qui ne pouvait s'empêcher de réagir à ma proximité, mordant ses joues, ses lèvres, sa mâchoire... C'était mes crocs, les crocs du serpent noir, que je voulais plonger en lui. Assez profondément pour marquer son âme au fer rouge.
Je crois bien qu'il appela mon prénom, mais cela sonnait à mes oreilles davantage comme une prière que comme une supplique. Cela m'électrisait, me faisait rire, et je lui répondais davantage en anglais que dans sa langue car je n'étais pas certain de pouvoir assumer au petit matin tout ce que j'aurais bien pu avouer cette nuit dans ses bras. J'étais de toute façon déjà sur lui, me roulant dans son odeur de fauve comme pour le pousser à lui aussi marquer son territoire. Le lion noir... Il était en moi et je dansais sur lui, extatique et déprimé à la fois. Mon regard restait planté dans le sien et je suivais le cheminement de chacune de ses pensées alors qu'il roulait des yeux de fous. Finalement, il m'en fallut plus. Toujours plus... J'avais besoin qu'il participe de lui même... La dernière étape, lorsqu'on dressait un animal sauvage, c'était de parvenir à lui faire réaliser ses tours tout seul... De sa propre volonté...
« Me fixe pas comme ça, Beni, touche-moi...! »
Il ne le fit bien évidement pas, mais au moins ses yeux se posèrent-ils plus franchement sur mon corps et je lui adressai un demi sourire satisfait sans cesser de le chevaucher. Finalement, je le sentis se tendre sous moi lorsqu'il réalisa ce qu'il voyait. L'irezumi. Enfin, il se décida à lever ses doigts vers ma peau, mais c'était pour toucher mon tatouage et non moi. Cela n'était pas suffisant... Je chassai sa main avec humeur :
« … Tu auras le tien bientôt, aussi. On ne pouvait juste pas nous tatouer en même temps. »
Et j’accélérais le rythme de ma cavalcade car je voulais qu'il oublie le serpent, le kai, le monde entier. Je voulais qu'il ne pense qu'à moi et au fait qu'il était complètement foutu, malléable. J'avais la tête qui tournait à force de respirer trop vite. Trop plein d'alcool... Trop plein de lui... Self deprecation... Nouvel éclair... J'enfonçai mes ongles dans son torse, ajoutant à ses tâches de rousseur mes larmes blanches et ses larmes rouges, ses doigts à lui s'étant perdus dans la fourrure de ma couverture. Je m’effondrai sur sa peau, juste le temps de reprendre mon souffle, alors que Beni devait être en train de tenter d'accepter le fait qu'il avait joui du corps d'un homme... De mon corps... J'avais gagné... J'avais perdu... Je ne restai pas contre lui, même si j'aurais aimé profiter davantage de la chaleur de ses bras et du tambourinement de son cœur qui battait contre ma chair humide de sueur. Je devais rester en contrôle de la situation jusqu'à son terme sinon j'allais le perdre... Je me levai sans un mot et récupérai un paquet de cigarette dans la poche de ma veste avant de m’asseoir à la fenêtre pour en fumer une. Consommée, consumée... Je le sentis plus que je le vis tourner la tête vers moi et me hurler une question muette. Je lâchai un nuage de tabac bleuté avant de redresser mes lunettes et de briser le silence qui s'était installé entre nous après notre dernier cri :
« Tu te demandes pourquoi j'ai fait ça... »
C'était écrit en gros sur ton visage, Beni... Dans tes yeux un peu trop écarquillés dévoilant un azur plus brillant qu'à l'accoutumée... Dans tes joues rougies par l'incompréhension, l'effort et aussi ce plaisir coupable que tu ne parvenais pas encore à admettre... Sur tes lèvres entrouvertes sur un souffle encore court... Nouvelle bouffée de cigarette et je me penchai juste assez pour saisir son menton entre deux doigt et l'inviter à fermer sa bouche alors que je lui soufflai la fumée amère au visage :
« Vois ça comme un pacte de fraternité... Nous vivons dans un monde dangereux, Beni. Où l'honneur et la loyauté priment sur tout le reste et où l'amitié entre hommes dépasse les liens du sang.
- Un pacte de fraternité... Mais on est que shatei.
- Pas pour longtemps. Je compte bien gravir les échelons. Et tu seras à mes côtés, comme tu l'as toujours été. C'est pour ça... Je veux m'assurer que tu ne me trahiras pas. Maintenant, nous sommes plus que des amis, des frères ou des amants... On partage chacun une part de l'autre. »
Il ne comprenait pas, et pour cause. Je ne lui avais servi que des demies vérités et, s'il n'était pas assez malin pour les deviner, il les percevait tout de même très certainement. Car après tout, cela faisait maintenant plus de dix ans que nous nous connaissions et je le savais acquis à ma cause et à elle seule. Je « savais » qu'il était proprement incapable de me trahir mais j'avais depuis peu ce besoin constant qu'il me le prouve. Besoin de tester la solidité et la longueur de sa chaîne. De limer les crocs et les griffes du lion, autant que de les affûter afin qu'ils se plantent sans pitié dans la chair de tous ceux qui pourraient tenter de me le prendre... D'une façon ou d'une autre... Tenant toujours sa mâchoire, je posai de nouveau mes lèvres à l'expression acide sur sa bouche, le faisant tressaillir mais le bloquant sur place d'un regard. J'ajoutai pour en revenir à un sujet plus « neutre » :
« Lorsqu'on te tatouera, tu ne devras pas te plaindre une seule fois. Ils viendront te voir, comme ils sont venus pour moi. Pour mesurer notre courage ou notre fragilité. Tu devras encaisser l'encrage dans son intégralité sans défaillir. Tu t'en sens capable ?
- J'ai l'estomac solide. Ça devrait aller...
- Cela sera plus que douloureux...
-Tu seras là ?
-... Bien sûr...
-Alors ça ira... »
Ce n'était pas non plus comme s'il avait le choix...
I know I hurt you well
It may have been wrong
But I have no regrets
I planned it all along
I can hit you harder
Harder than a knife
I always get revenge
Remember me for life
Le jour vint où Beni reçu son tatouage et, comme je le lui avais promis, je l'accompagnai. Dès le premier trait j'étais là, face à lui, mon regard plongé dans le sien. Cela a duré des heures sans que l'on prononce un seul mot, sans que le contact ne se brise. A chaque tremblement de son grand corps, je me rappelais... Je me souvenais de l'aiguille perçant ma peau... De Beni me perçant moi... Mon pouls s'accélérait et je devinais que le sien en faisait de même en voyant battre sa carotide. Il se souvenait également. Mon ami recevait la marque le liant au kai, mais c'était moi qui l'estampillais de nouveau chaque fois qu'une larme d'encre venait se loger dans sa chair. Je souriais... Peine et plaisir. Un grand lion noir ornait maintenant son dos et faisait écho à mon serpent.
Les missions se succédaient et devenaient plus intéressantes. Finis ou presque les petits commerçants et les putes des quartiers chauds, mis à part les plus « productifs ». Il s'agissait maintenant plus souvent d'escorter l'Oyabun dans ses rares visites à ses « respectés partenaires » et de faire entendre raison à ceux qu'il estimait un peu moins et qui devait apprendre à se plier au sôkaiya. J'aimais ça. J'aimais que ma présence soit requise lors des négociations, qu'on me demande parfois même comment aborder telle ou telle difficulté afin que le groupe s'en sorte le mieux possible et lorsqu'il s'agissait de faire travailler mes cellules grises. J'aimais également voir pleuvoir les coups que dispensaient généreusement Beni, fleurir les bleus, éclater les lèvres et les nez, satisfait de ne plus être celui que l'on brisait. J'aimais voir la peur dans leurs yeux lorsqu'ils voyaient arriver mon ami... La terreur glacée lorsque ma silhouette plus gracile se découpait dans l'embrasure de la porte que le lion venait de défoncer...
Puis vint un soir la mission de trop... Je ne l'avais pas vu depuis plusieurs années maintenant, mais je savais qu'il avait déménagé « au frais de l'Incontestable » ou presque car il avait été marié. C'était elle, sa nouvelle compagne, qui m'avait envoyé un faire-part à l'appartement que Beni et moi partagions. J'avais même pris sur moi d'aller la rencontrer un jour où mon père était absent, jolie petit chose aux traits délicats et au sourire communicatif et serein. Cela n'avait pas duré... Une fois ou deux, suite à cela, je l'avais croisée en ville. Les lunettes de soleil ne mentaient pas... Pas plus que son sourire fané et son incapacité à me répondre. Si j'ai éprouvé de la compassion - de la pitié - un jour pour quelqu'un, ce fut pour elle. Je savais ce qu'elle vivait et elle savait que je le savais. Elle comprenait pourquoi ma mère l'avait quitté, pourquoi j'avais coupé les ponts. Mais je ne pouvais rien pour elle. Si j'avais pu menacer ou soudoyer l'ordinateur, alors peut-être ? Mais ni les poings de Beni, ni ma langue acérée, ne pouvaient faire changer d'avis à une machine et ils n'appartenaient pas au milieu. Ils n'étaient alors que des katagari...
Jusqu'au jour où Hawkins père, lassé de son peu de poids en politique, avait décidé d'ouvrir une succursale à une société londonienne en plein cœur de Tokyo et, pour ce faire, avait emprunté des fonds conséquents aux mauvaises personnes... Au Hondo kai, pour être plus précis, ce qui l'avait enfin mis à ma portée même si je n'avais pour une fois absolument pas prévu que les événements se dérouleraient de cette façon. Les mois étaient passés sans que l'argent ne soit remboursé, sans parler des intérêts, et c'était encore une fois les frères Sôjikyû qu'on avait chargé de régler l'affaire.
On m'avait indiqué le nom et l'adresse et je les avais bien évidement reconnu mais n'en avais pas fait mention à mon ombre. Pour quoi faire ? Tout cela ne le concernait pas, c'était entre mon père et moi et j'ignorais de mon mieux la traînée de sueur froide qui coulait dans mon dos. J'avais grandi, j'étais désormais un homme et je savais rendre les coups grâce à Beni. Il ne pouvait plus rien contre moi car j'avais le pouvoir. Pour autant, je décidai de jouer la carte de la discrétion pour une fois, plutôt que de simplement entrer par la grande porte ou de nous en tailler une dans le mur. Pourquoi ? Car je savais que ma belle mère était là, pour commencer... Également car je n'étais pas parvenu à faire totalement abstraction de ma haine à l'égard de mon paternel... De mon dégoût et de ma peur... Et je ne voulais pas que Beni me découvre si faible... Mais ce qui devait arriver arriva, même si je ne m'étais pas attendu à trouver cela ici. Une photographie de moi, enfant... Joliment encadrée et posée sur le bureau... Pour le décorum ou par regret sincère ? Je n'en avais de toute façon plus rien à faire... Mon jumeau par contre, c'était une autre histoire...
« Clyde, c'est... »
Ce fût le début de la fin... La fin de bien des années d'abus et de terreur... Il débarqua subitement dans la pièce et tout ce que je vis fut son regard fou, hargneux, la colère émanant de lui comme si elle pouvait me brûler à distance et la façon dont son bras armé s'était levé. C'était la fois de trop... Déjà, mon flingue était braqué sur lui et ma main ne tremblait pas... L'échange se fit sur un ton polaire jusqu'à ce que Beni fasse l'erreur de s'en mêler :
« What's happening here ? Get out of my house, you punks !
- Clyde !
- … Everett ? Everett, what are you doing here ?
- It's too late to act like a good father, don't you think, dad ?
- Everett, don't tell me...
- Yes dad, I've become a yakuza. You destroyed my life, now it's my turn...
- Clyde...
- Ne te mêle pas de ça, Beni !
- Pose ce flingue.
- NE ME DIS PAS CE QUE JE DOIS FAIRE !! »
Est-ce qu'il ne comprenait pas ? Est-ce que, pour une fois dans sa vie, il ne pouvait pas faire l'effort de comprendre ? Que je devais le faire... Pour ma sale Yankee de mère démissionnaire, pour sa femme actuelle qui n'avait aucun moyen de fuir, pour le gosse que j'avais été et qui n'avait jamais été en mesure de se défendre... Et pour lui, ce petit frère que je m'étais créé de toute pièce. Pour lui... Bloqué dans cette pièce face à mon paternel, je ne voyais plus Beni qui était dans mon dos et ne le percevais plus comme l'adulte colossale qu'il était devenu mais de nouveau comme le jeune rouquin de la cours d'école qui m'avait adopté plutôt que de me brutaliser. Je devais le protéger, attaquer avant de l'être de nouveau. Mordre avant d'être déchiqueté. Pour une fois, peut-être, j'aurais dû l'écouter... Mais c'était sûrement la seule et unique fois où l'intégralité des cellules constituant mon corps se rebella contre cette idée... Le coup partit avec une précision mortelle. J'étais toujours précis dans absolument tout ce que je faisais... Le corps tomba par terre tandis que son sang et les morceaux d'os et de matière grise giclaient dans la pièce... Un sourire froid déforma mes lèvres. Je le sentais là, posé sur mon visage, alors que je n'avais aucune envie de rire... Je tournai le visage vers Beni qui, en voulant se déplacer, s'était gagné de nouvelles tâches de rousseur. Sans compter que même le meilleur des lavages à sec ne pourrait jamais ravoir son costume... Je claquai de la langue, désapprobateur, avant de lâcher :
« … Tu as vu ça ? En plein dans le mille. »
Une seconde plus tard, je rendais mes tripes dans la corbeille à papier à côté du bureau. Ce n'était pas la première fois que je tirais sur quelqu'un mais c'était la première fois que je tuais... Et malgré notre noir passé, c'était tout de même mon père qui gisait là... Sans vie... Je m'étais complètement vidé et me sentais vide même de haine. Cette haine qui m'avait porté s'était brusquement évanouie. Je croisai mon propre regard dans un miroir et compris que j'étais pas loin d'être foutu. On dit que les yeux sont le reflet de l'âme ? Derrière les carreaux de mes lunettes, il n'y avait que le néant. Un vide d'un bleu électrique, aseptisé. Mais un bruit me ramena à l'instant présente et à Beni qui n'avait pas encore bougé et dont le regard faisait la navette entre moi et mon paternel qu'il n'avait, heureusement, pas eu la « joie » de connaître.
« … Ne reste pas comme ça. Il faut qu'on se débarrasse du corps.
- P't'être... P't'être qu'on pourrait faire passer ça pour un suicide.
- Ne sois pas idiot, personne ne se tire une balle entre les deux yeux...
- … Comment on va faire, Clyde... Pour l'argent et...
- Calme-toi, Beni ! »
Je tournais peut-être à vide, mais je le sentais sur le point d'imploser. Des milliers de questions se couraient après dans son esprit que ce coup de théâtre n'avait rien fait pour éclaircir. On dit qu'une femme s'inquiète de son avenir jusqu'au jour de son mariage et que c'est précisément à cet instant que l'homme commence à s'en préoccuper ? C'était exactement la même chose pour nous... Je venais d'abandonner mes dernières peurs, lui commençait à paniquer...
« Oh, Beni...
- Clyde...
- Ça va bien se passer, je te le promets... On va s'en sortir, comme toujours. On n'a pas laissé d'empreintes, et personne ne nous a vus. On peut laisser le corps comme ça... La piste remontera jamais jusqu'à nous. Il faut juste qu'on se débarrasse de l'arme. »
Je m'étais redressé, tant bien que mal, et étais venu prendre son visage entre mes mains pour le ramener sur terre. Je tremblais de nouveau, mes dents claquaient inconfortablement derrière le sourire se voulant confiant que je lui adressais. Pourquoi ? Car il me regardait comme j'avais regardé mon père lorsque j'étais enfant, quand il avait détruit le peu de sécurité qu'un foyer est censé offrir. Je venais de zapper les fondations de l’abri que nous nous étions bâti. Il avait peur pour nous... Pour moi... De moi, peut-être aussi... Et pour ça, je me détestais... Et je le détestais lui... Il me donnait l'impression que j'étais devenu comme mon père, ce que j'avais toujours redouté...
Malgré ses inquiétudes il me laissa gérer l'incident, se contentant d'exécuter diligemment toutes les tâches que je lui confiais même s'il ne comprit probablement pas la raison de toutes les précautions que je prenais. Ma belle-mère m'avait contacté quelques jours après pour « m'annoncer » le décès de son époux et j'avais été la rencontrer de nouveau un bon mois après les faits. Elle savait... Ou, tout du moins, elle « comprit » lorsque mes yeux se posèrent exactement là où il était tombé après avoir balayé le bureau comme si je revivais la scène. Elle se contenta de hocher la tête et de me demander ce qu'elle devait faire pour « régler » nos problèmes. C'était simple... Vendre ses droits sur l'entreprise au Hondo-kai et surtout ne jamais aller demander à la police où ils en étaient de leurs investigations sur le meurtre de mon père. J'avais tiré quelques cordes... Tout ceci demeurerait un cold case, pour le meilleur et pour le pire, et elle était libre... Sur le pas de la porte, elle a posé ses lèvres de nouveaux souriantes sur ma joue et m'a remercié pour tout...
Ce soir là, comme beaucoup d'autre depuis ce coup de feu, je suis allé boire... Plus que de raison, sans doute, mais assez pour endormir une bonne partie des nouvelles peurs qui étaient nées en moi, mise à part celle de perdre Beni. Presque toutes les nuits depuis la mort de mon père, j'avais tenté de m'imposer à lui à différents stades d'ébriété mais m'étais toujours cassé les dents sur ses refus. Il n'était jamais suffisamment à moi... Je n'étais jamais assez sûr de lui... J'avais besoin de reprendre le contrôle et il était la seule chose que j'avais toujours réussi à contrôler... Aussi après être rentré de ma visite :
« Baise-moi, Beni.
- Pas cette fois, Clyde. Tu as l'alcool mauvais, comme ma mère. Tu devrais arrêter. Quand tu seras sobre, peut-être qu'on pourra baiser. »
C'était le coup de trop... Le refus de trop... J'avais besoin de lui et il me laissait seul face au vide... Je l'avais accepté dans ma vie, tant bien que mal. Je l'avais protégé contre sa propre stupidité, l'avais même aidé à en faire sa force... Et il me trahissait... Je lui jetai mon genoux dans la hanche, y mettant toute mes forces et ne visant pas la surface de sa peau mais bien le centre de son corps afin de rendre le coup plus puissant, comme il me l'avait appris. Il chuta au pied de mon lit dans lequel il avait tenter de me mettre à dormir... J'avais froid dedans et ce fut d'une voix froide, contrastant douloureusement d'avec mon ton enjôleur d'une minute plus tôt, que je lui mis une ultime fois les points sur les « i » :
« Je te l'ai déjà dit... Ne me dis pas ce que je dois faire ! Je mène ma vie comme je l'entends ! Je suis assez grand pour savoir ce que j'ai à faire ! Personne ne me dicte ma conduite, personne ! Et surtout pas un idiot comme toi !! »
Ma main rencontra sa joue et ma paume me brûla sous la puissance du choc. Une chaleur qui me rassura et me fit du bien. Ma dernière digue venait de céder et Beni ne réagissait pas. Il me regardait sans un mot, assis par terre. C'était donc ainsi... Il ne voulait pas de mon corps mais j'étais libre de disposer du sien comme bon me semblait. C'était là, dans son regard d'azur. Il ne se défendrait pas, ne rendrait pas les coups... Il comprenait la violence, la douleur ne lui faisait plus peur depuis longtemps. Il comprenait le besoin de se trouver un exutoire, de lâcher prise, et il était prêt à me servir de punching ball. Ça aurait dû m'arrêter... Mais il y avait de la pitié dans son regard et je refusais que quiconque, et surtout lui, en éprouve à mon égard. Mon pied rencontra son épaule et il vacilla sans pour autant tomber. Il releva les yeux sur moi, attendant patiemment la suite comme s'il me disait « vas-y »... Et je le fis... Je le martelai jusqu'à en avoir mal aux jambes et aux genoux... Jusqu'à ce que mes phalanges se fendillent et que le sang, le sien et le mien, vienne rougir mes poings... Il ne se défendit pas...
J'étais à bout de souffle et de force, au bout de ma colère aussi. A mes pieds, Beni était méconnaissable car il n'avait jamais cherché à utiliser son imposante stature pour mettre un terme à son calvaire. Il n'avait plus de visage ou, plutôt, il en avait plusieurs... Celui de mon père, celui de ma mère... Celui du gamin premier de la classe qui se cachait derrière ses livres. Ce n'était pas mon ami que j'avais réduit à l'état de pulpe sanguine mais tous les démons de mon enfance et même certains que je m'étais créé à l'âge adulte. Je suis tombé à genoux, à ses côtés. Je sentais les larmes couler sur mes joues depuis bien longtemps et n'avais pas chercher à les essuyer. Elles me purgeaient... J'assenai à Beni un dernier choc, celui de mon corps tombant sur le sien et de mes bras se refermant sur lui tandis que je berçais sa tête contre mon épaule. Je lui dis que j'étais désolé, des dizaines de fois... Que tout irait bien, des centaines de fois... Que j'avais besoin de lui, des milliers de fois... Que je l'aimais aussi... Il s'était évanoui...
Ce soir là, je le hissai dans mon lit, sur cette couverture de fourrure qu'il aimait tant et qu'il tâchait de son sang. Je le soignai sans qu'il reprenne conscience, puis je m'endormis à ses côtés en lui promettant que c'était la première et la dernière fois que je levais la main sur lui sans savoir si je serais capable de tenir ce serment. J'avais aimé lui faire mal... Je m'étais détesté d'en ressentir tant de soulagement. Mais j'avais la preuve dont j'avais besoin. Le lion noir m'appartenait, mes crocs étaient trop profondément ancrés en lui et il ne pouvait plus se passer du poison que je distillais et soufflais dans ses veines...
A life filled with games and fun
Excitement through criminal run
A dark soul with colorful hair
Psychotic laughter fills the air
Always wearing a sinister smile
A mad man that walks in style
Mentally ill and damaged heart
He mixes love and hate into art
Hidden anger in his laughter
Crying himself sick right after
Joys in killing innocent folks
A passion for blood and jokes
Confused because his past
He roams his childhood cast
Insanity puts him up and down
To live the life of a killer clown
Clyde E. Hawkins

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ANIKI !!
JE SERAI LE PREMIER A TE SOUHAITER LA BIENVENUE.
t'as vu comme chuis dévoué.

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Beni Hawkins

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Hey you~ ∠( ᐛ 」∠)_ Hellcome!
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J'ETAIS LA LE PREMIER, MARTY!! 

Beni Hawkins

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Re-bienvenue et bon courage pour ta validation =)
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Il est né le divin enfant /o/ (prions pour notre salut /mur)
Bon reboot Clyde et bonne validation ;3 ♥
*est content, va avoir de la lecture huhu*
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Hola :')
Tu sais que j'te love toi *die*
Bonne nouvelle tête, M'sieur Clyde
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Beni: Je n'aurais su envisager qu'il en aille autrement... (♥)
Marty: On a déjà des comptes a régler tout les deux...
Honoka: Merci! Bon courage aux modos surtout ^^"
Yuuto: Merci et bonne lecture :)
Isaiah: Tellement de chose à te dire, toi... :p
Bref, marchi à tous ^^
Marty: On a déjà des comptes a régler tout les deux...
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Yuuto: Merci et bonne lecture :)
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ALLEEEEEEEEEEEEEER !!!
Clyyyyyyyyyyyyyyyyyde *groupie*:pp01:
*voit Shin partir en courant, loin *
Bon reboot ∠( ᐛ 」∠)_

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Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits

- Spoiler:
- Ce qu'ils ont dit
:
- [22:06:43] Luz E. Alvadaro : "Le RP plus une passion, une profession" "Makoto Nanase 2017"
- Le plus beau compliment
:
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- Merci Karlito
:
- Merci Oz
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- Ce qu'ils ont dit
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Plop !
Pré-validation par la Goyave.
Après une demande de précision, c'tout bon ! Clyde n'aura fait que deux victimes donc : son père et lui-même. Donc... Amuse toi bien !
Pré-validation par la Goyave.
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci. |
Après une demande de précision, c'tout bon ! Clyde n'aura fait que deux victimes donc : son père et lui-même. Donc... Amuse toi bien !
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Re-Bienvenue sur le forum ! ♥ Validation officielle ! :)
Tu es validé(e) !
*flemme de changer de compte. xD
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Toutes mes félicitations, votre fiche est validée ! N'oubliez pas : • De remplir les champs de votre profil. • De réserver votre avatar ; Réservation avatars • Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici ! ♥ • Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici. • De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites. ♥ & Surtout, AMUSEZ-VOUS ! |
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Makoto: Oh? J'ai un fan? *Rattrape Shin avant qu'il parte trop loin*
Yaishi: Merci! Des poutous d'amour sur ton museau! (C'est Kae qui parle, pas Clyde ><) Et merci pour la prévalidation si rapide ^^
Yuka: Many thanks!!! Et merci pour la validation express ^^
Maintenant... A table...
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Clyde E. Hawkins

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