Just Married
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L'Incontesté
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Épreuve 3 ;;
De l'autre côté du miroir
Lorsque vous vous réveillez ce matin, la journée semble magnifique. Le soleil entre dans votre chambre et vous vous sentez particulièrement bien après une bonne nuit de sommeil. Néanmoins, quelque chose vous gêne, n'est pas comme d'habitude. Sur votre torse ou entre vos jambes, vous sentez un poids inhabituel. Soudain effrayé, vous vous levez pour vous observer dans le miroir et réalisez que vous avez changé de sexe.

Variante

Dans ce texte, nous vous demandons de faire un acrostiche.
Pour rappel, un acrostiche est un mot composé par les premières lettres des paragraphes d'un texte. Vous êtes libre de choisir le mot en question, tout comme vous êtes libres de prendre en compte vos dialogues ou non.

Rappel des règles

✗ L'épreuve se termine au bout de 24 heures, soit ce soir, le 06 juillet, à 23h59.
✗ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.


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L'Incontesté
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De l'autre côté du miroir."Lorsque vous vous réveillez ce matin, la journée semble magnifique. Le soleil entre dans votre chambre et vous vous sentez particulièrement bien après une bonne nuit de sommeil. Néanmoins, quelque chose vous gêne, n'est pas comme d'habitude. Sur votre torse ou entre vos jambes, vous sentez un poids inhabituel. Soudain effrayé, vous vous levez pour vous observer dans le miroir et réalisez que vous avez changé de sexe."
Voir cette place vide à ses côtés la fit soupirer un peu et elle referma les yeux. Sans doute était il encore trop tôt pour vraiment quitter le lit de son côté alors que son époux était certainement déjà partit au travail depuis un moment. C'était presque frustrant parfois de ne pas pouvoir sentir sa chaleur tout contre son corps encore nu d'une nuit bien trop courte. Mais, elle avait finit par s'habituer après tout ces mois de cohabitation. De toute façon, ce n'était pas comme si elle avait le choix..

Il n'oubliait pourtant jamais de venir déposer un baiser sur les lèvres de sa Jess avant de quitter l'appartement, bien qu'elle ne se réveille pas toujours à ce contact. Un léger sourire s'esquissa d'ailleurs alors qu'elle venait les frôler du bout des doigts, l'éclat du soleil venant attirer son attention sur la bague à son doigt. Décidément, la brune ne parvenait pas à s'y faire à ce petit bijou offert pour leur six mois, peu de temps avant le bug. Elle se sentait un peu lourde et préféra donc fermer les yeux une nouvelle fois pour chercher à retrouver le sommeil. Pourtant, quelque chose sembla différent lorsque son corps se tourna dans les draps. Fronçant les sourcils, elle se redresse dans le lit et la lumière se fait..

Ce matin aurait pu être comme tout les autres, mais ce n'était pas le cas. Pourquoi ? Parce qu'elle ne se reconnaissait plus. Disparue cette poitrine dont elle était si fière ! Se levant d'un bond, elle trouva le miroir de la salle de bain et un crie vint écorcher sa gorge alors qu'elle remarqua ce détail.. Enfin détail, il était bien plus que ça. Comment avait elle pu devenir un homme en une seule nuit ? C'était tout à fait impossible ! Surtout sans s'en rendre compte et encore plus alors même qu'elle avait passé la nuit précédente dans les bras d'Akirõ. Ils auraient remarqué quelque chose tout de même ! Cela ne pouvait être qu'un rêve. Oui voilà..

Tirant donc un peu dessus, elle grimaça de douleur et commença à sentir la panique l'envahir. Merde, c'était bien réel.. Non pas que ce serait déplaisant d'être un homme dans le fond, ça ne lui changerait certainement pas grand chose à sa vie de tout les jours, mais elle se plaisait dans son corps de femme ! Lorsqu'on y est habituée depuis plus de trente ans, normal de ne pas vouloir en changer ! Non ? Et puis, pas sur que son époux apprécie ce changement non plus, elle ignorait un peu s'il était de ce bord ou pas.. Enfin, ce n'était pas la question bordel !

Il lui fallait un verre là, pour digérer un peu la pilule. Non, une bouteille complète même. Rien à cirer que ce soit que le matin, enfin le milieu de matinée, elle avait besoin de boire. Bon, avant elle devait tout de même s'habiller, parce que ça la perturbait d'avoir ce service inhabituel qui se baladait librement entre ses cuisses.. Fouillant dans l'armoire, Jess se servit dans les vêtements d'Aki et cacha donc cette anatomie qui ne pouvait être vraiment la sienne, un débardeur pour cacher son absence de poitrine. Puis, direction la cuisine afin de prendre la première bouteille qui lui tomberait sous la main et un cendrier pour se rouler un joint. Son esprit essayait de comprendre alors qu'elle se laissait tomber dans le canapé. Une chance qu'elle ne travaille pas encore, ça aurait claqué un sacré bordel sinon..

Même si dans le fond, cela pourrait avoir un côté assez comique de se pointer en tant qu'homme alors que la veille elle était encore une femme. Un sourire amusé prit place sur son visage en s'imaginant la tête de son ancien patron au club de danse.. Ca serait hilarant tiens de lui dire qui elle était.. Une question se posa soudainement dans son esprit : était elle donc toujours mariée à Akirõ en tant que femme ? Et donc, si c'était le cas, ce n'était plus tout à fait officiel.. Ou alors, son statut avait changé aussi ? Difficile à dire, mais elle ne voulait pas trop tenter le diable non plus. Un retour en cellule ne serait pas le bienvenue, préférant éviter de se retrouver dans cet endroit tant qu'elle n'aurait pas comprit ce qui lui arrivait.

En même temps... Ce n'était peut être qu'une journée ? Ou un rêve très réaliste ? Jess n'arrivait pas à se convaincre que ce soit la réalité. Dans ce cas, si elle sortait s'amuser un peu ? Après tout, ce n'était pas tout les jours que l'on pouvait tester le corps de l'autre sexe. Se levant donc du canapé, bien décidée, elle fila se préparer un peu mieux pour tenter de paraitre légèrement sexy. Difficile lorsque les vêtements de son mari donnait plutôt l'air classe, tant pis, elle ferait avec. Quitte à être la victime de ce changement étrange, autant que cela soit utile à quelques recherches. Et c'est sur cette pensée qu'elle quitta l'appartement. Direction le centre ville, peu importe l'endroit tant qu'il y aurait du monde à approcher. Le mieux serait même de croiser quelqu'un qu'elle connaissait. Peut être qu'elle devrait s'y rendre au club de danse ce soir, se retrouver à la place du client plutôt que de celle qui se trémousse contre la barre. Souriant amusée, elle sentait que la journée ne se passerait pas si mal au final.
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Noriko Tsukuyomi [PaB]
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Avouons-le. J'aime l'ironie et le sarcasme. Aussi je ne suis pas sans l'utiliser à tort et à travers. Bon, parfois, je vais bien trop loin, et cela se retourne contre moi, mais je ne vais pas me plaindre, j'ai déjà fait bien pire. Je manie la langue aussi bien que la cravache, et beaucoup semblent ne pas s'en plaindre. Je ne suis pas une courtisane pour rien, comprenez. Alors bien sûr, parfois, non, souvent, je me fais des ennemis, voire des rivales. Que voulez-vous, je suis une véritable beauté, drapée dans un kimono aux couleurs chatoyantes, mais aux yeux de glace, et au sourire cruel.

Nimbée d'une lumière tout à fait naturelle, je me réveillai au matin d'une soirée bien trop arrosée, avec des heurts à n'en plus finir. J'aime bien créer un certain chaos autour de moi, dans ce monde derrière les portes de la mort. Je m’ennuie tellement vite, il me fallait un peu d'animation. Ce n'était pas la gueule de bois qui me fit tiquer, mais quelque chose de bien pire pour mon statut de Chimère détestant les hommes au point le plus ultime. Un petit rigolo ou une petite rigolote m'avait joué un bien mauvais tour.

Idéalement, j'aurais pu dire que l'ironie m'avait éclaté en plein visage comme un élastique. On m'a fait ma fête, et je devais en subir les conséquences. Le reflet du miroir me donnait un exemple parfait de beauté assassine, mais masculine. J'avais du mal à bien me tenir. C'était si moche, et sale. Non, vraiment, il n'y a rien de pire que subir les affres d'une potion de changement de genre !

Mal m'en prit de jouer aux petites intrigantes, et cette fois-ci, je n'ai pas eu la possibilité de fuir. Oh, j'aurais pu avoir quelques petits désagréments, mais mon ego fut blessé au plus haut point. Non, mais vraiment, cela mérite la décapitation, l’écartèlement, et la mise a feu du corps et pas forcément dans cet ordre là ! Je ne vais pas pouvoir sortir sous peine de subir les regards. Parce que si tous ces gens ne savent pas ce que je suis réellement, MOI je le sais ! Rah, c'est rageant cela. Cette double découverte me donne la migraine. En même temps, j'aurais pu trouver ça amusant, si j'avais pas juré de couper ces attributs dés qu'ils apparaissaient devant mes yeux. C'est ça, l'effet pervers de haïr tout ce qui est de sexe opposé, faites attention avec cela mes jolis.

Amusée autant qu'écoeurée, je me mis en quête de trouver un antidote. J'aurais pu attendre bien sagement dans mon appartement que cela se stoppe, mais je suis une femme d'action, que voulez-vous. J'ignorai cependant qui avait osé me faire ce petit tour de passe passe. Cela mérite vengeance, et à la hauteur de ce que j'avais enduré comme honte. Arpentant alors les rues du Tokyo des Morts, je me regardais, droite comme un i, en tentant de ne pas parler, sans quoi le grave de ma voix me ferait sursauter comme une pucelle en détresse. Je n'ai jamais été autant mal à l'aise de toute ma non vie ! Je devais trouver un moyen et cela ne serait pas aisé ! Mes pas me portèrent jusqu'à une enseigne, vendant des potions d'apparence. Avec un peu de chance, je pourrai inverser le processus.

Lamentions, pleurs, et je ne sais quoi encore d'autre plus tard, la Nécromancienne me faisant face et ayant créé je ne sais combien de potions différentes pour sa clientèle, me regarda avec suspicion. Mais comment avouer l'inavouable ?! On m'avait joué un sale tour, mais je ne devais pas dire que je l'avais mérité, ça ne le faisait pas quoi. Alors disons que mon niveau d'actrice est très élevé, mais sous cette forme, je dû repartir bredouille. Riez, de toute façon, je n'ai pas pu faire ce que je voulais, alors je restai loin des populations, et je glissai dans les ruelles sombres bien qu'en pleine journée. Je passerai sans doute le reste de la journée à chantonner, avec un peu trop d'emphase, et me faire traiter de mec bourré, en chantant une belle chanson française : « Sans contrefaçon, je suis un garçon » ? Ma vengeance, mes agneaux, sera terrible !
Noriko Tsukuyomi [PaB]
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Jason [RR]
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Infos Utiles:

Il n'émergea pas de suite lorsque son réveil sonna. D'aucuns auraient pu blâmer la soirée fortement alcoolisée, mais la vérité, c'est que de toute façon, il aurait chassé l'objet qui l'invectivait à se lever d'un revers de main quelles que soient les circonstances. Il n'aimait pas se lever, il était un gros dormeur, et cela ne changerait probablement pas. Et ce matin là n'échappait pas à la règle, de toute évidence.
Malheureusement pour lui, le mal était fait, et il était à présent réveillé. Agacé, il se tourna d'un côté, puis de l'autre, avant que brusquement, ses yeux ne s'écarquillent en grand dans l'obscurité totale de son appartement. Il avait senti quelque chose d'anormal près de lui. Non, pas près de lui. Sur lui !

Lentement, comme s'il avait peur de la réponse, sa main se dirigea vers son torse, sous ses draps, et toucha... une poitrine ?! Il sentit alors son coeur s'accélérer violemment avant d'effectuer le même exercice à son entrejambes, et de constater un sérieux problème anatomique. Suffisamment sérieux pour l'inciter à quitter le lit en une poignée de secondes et à se diriger vers la salle de bain d'un pas soutenu tout en activant l'ouverture de ses volets au passage, ce qui, pour Jason, en disait long. Très long...
Il s'approcha alors du miroir, et resta figé devant celui-ci en constatant qu'à la place de son torse musclé, il avait désormais une poitrine tout ce qu'il y a de plus féminin. Durant de longues secondes, il resta là, bouche bée, à fixer son propre corps, qu'il semblait ne pas connaître aussi bien qu'il le pensait, en fin de compte, tandis que son esprit d'enquêteur commençait déjà à tenter de comprendre le pourquoi du comment, et de quelle façon une telle chose avait pu arriver.

La première chose dont il avait besoin était une cigarette. Aussi fit il demi tour dans sa chambre à présent illuminée par la lumière d'Akerys (qu'il n'affectionnait pas vraiment, étant plus habitué aux ruelles sombres et pluvieuses de Terra) afin de s'allumer une clope avant de s'assoir au bord du lit. Comment une telle chose avait elle pu se produire ?! Il avait bu, certes, mais beaucoup moins que certains soirs. Il se souvenait parfaitement de sa soirée. Il était sorti avec Dahlia, et était rentré seul, et jusqu'ici, il possédait encore son corps masculin...
Il fronça soudain les sourcils, sentant lentement l'agacement s'amplifier à mesure que les secondes passaient, et que sa nouvelle poitrine se rappelait à lui de par son poids, et sa taille.

Un tshirt enfilé plus tard, Jason retourna fixer son propre reflet dans le miroir de la salle de bain. Il avait rendez vous avec Dahlia, sa coéquipière, pour un brieffing sur une affaire en cours. S'il se montrait dans une telle apparence... Jamais sa fierté n'y survivrait ! Sans compter que ce serait du pain béni pour qu'elle lui en mette plein la gueule, et se foute de lui jusque dans la tombe... Il avait intérêt à trouver un moyen de ramener les choses à leur état normal, ou bien alors il n'aurait plus qu'à se faire porter pâle... Hors de question de sortir dans cet état !

Si Rock était un esprit pragmatique, il fit rapidement un lien entre son état et le monde d'Akerys, qui était un monde de mages, et de magie...
Il était ici depuis bientôt six mois, et avait traqué plusieurs mages noirs, si bien qu'il s'était fait plusieurs ennemis, qu'il en soit conscient ou non. Et si, lui, de son côté, aurait plutôt été enclin à éliminer quelqu'un dont il aurait voulu se venger, certains sont parfois plus vicieux que ça. Il en savait quelque chose. Son état pouvait être le résultat de son travail, c'était une possibilité...

Il existait aussi la possibilité que tout cela ne soit qu'un rêve, une illusion, dont il se réveillerait avec un bon vieux mal de crâne en maudissant le verre de trop qu'il avait pris la veille au soir alors qu'il aurait dû s'arrêter à ce moment là. Pourtant, lorsque sa main tâta une nouvelle fois sa poitrine volumineuse, cette illusion lui parut un peu trop réaliste à son goût, et ce fut bien la seule fois de sa vie qu'il grimaça après avoir pu palper des seins aussi alléchants. Il n'arrivait pas à croire que ces seins étaient en fait les siens. Et qu'au niveau de son entrejambes, il lui manquait en fait...
Soupirant longuement, il se redressa doucement, et se mit à faire les cents pas dans son appartement après s'être passé la main sur le visage. Il sentait venir la migraine à grands pas.

Oppressé à la fois par l'état de son corps et par l'urgence de la situation liée au rendez-vous qui approchait à grands pas, le brun faisait tout son possible pour conserver son sang froid. Mais bientôt, il dut se rendre à l'évidence: les faits étaient là ! Il était devenu une femme, et à moins de demander l'aide d'un professionnel, à savoir un mage, il ne voyait pas très bien comment se sortir de ce bordel. Autrement dit, il était fait comme un rat. Il n'avait pas d'autre choix que de faire appel à une aide extérieure, puisqu'il ne pouvait pas sortir de chez lui dans cet état. C'était aussi simple que ça... Quant à une éventuelle inaction...

Ne rien faire n'était tout simplement pas réaliste, puisque tôt ou tard, et plus tôt que tard, quelqu'un viendrait forcément à sa recherche. Le choix ne lui était donc pas permis. Résigné, il se saisit de sa HopeWatch, l'attacha à son oreille, et contacta Mei, avant de lui demander d'annuler son brieffing et de rappliquer en urgence à son appartement avec un mage spécialisé en maléfices et illusions. Là dessus, il raccrocha un peu sèchement avant de se laisser choir sur son lit, et de soupirer à nouveau longuement.
- Journée de merde... Murmura t'il pour lui même avant de s'effondrer les bras en croix.
Jason [RR]
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Tessa [KHS]
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Baignée dans le soleil du matin, je me réveille en forme en ce samedi. Je suis chez mes parents pour le week-end et ça fait longtemps que je ne m’étais pas autant reposée. Grognant un peu, je m’étire un peu dans le lit et là… il manque quelque chose. D’un coup, mon regard se porte sur ma poitrine. Disparue… la seule partie de mon anatomie dont je suis fière. Refusant d’admettre cette information, je me redresse d’un coup et regarde plus bas… réveillez-moi c’est un cauchemar ! Ma poitrine a disparu et j’ai des boules !!! En panique, je me lève à toute vitesse et court dans un coin de ma chambre, celui avec un miroir sur pied. Horrifiée, je vois mon corps… qui n’est pas le mien, ce n’est pas possible !! Mon visage a des traits masculins et j’ai l’impression de voir une copie conforme de mon père dans le miroir. Oh my god… N’y croyant pas, je bouge et je vois mon reflet imiter mon mouvement. Seule solution pour vérifier, je touche mon corps et c’est bien trop vrai à mon goût. Et ça n’a pas l’air d’être un rêve parce que je me suis pincée et j’ai eu mal.  OMG. Qu’est-ce que mes parents vont dire ? Eux qui ont tellement voulu avoir une fille qu’ils ont fait des essais pendant des années au risque que je naisse avec plus de dix ans d’écart avec mes frères. La réalisation me frappe en plein fouet et je tombe à terre. J’ai envie de pleurer mais rien ne sort. Je ne peux pas sortir de ma chambre et les affronter comme ça. Respirant un grand coup, je me relève. Soyons pragmatique. Il faut que je me change déjà. Je crois que William a laissé des vêtements la dernière fois qu’il était ici. Discrètement, je sors de ma chambre pour aller dans la chambre d’amis juste à côté. La maison est silencieuse et je me demande si mes parents sont là ou pas. Rapidement, je récupère un t-shirt et un short qui traine dans l’armoire. Je me change et évite de regarder dans le miroir.

Oh… alors que je sors dans le couloir, une pensée me vient. Et si je n’étais pas la seule à qui ça arrive ? Non ce n’est pas possible. On est à Kobe dans le monde réel. Ce genre de truc n’arrive que dans les séries. Genre dans un monde parallèle de Doctor Who. Sans le vouloir, je me demande comment font les Seigneurs du Temps pour changer de sexe sans sourciller au détour d’une régénération ? Bizarrement, ça me rassure un peu. Les personnages ont beau changer de corps, ils ne change pas de personnalité. Enfin, ils ne changent pas la personne qu’ils sont au final, juste leurs traits de personnalité qui varient. Arrivée en haut de l’escalier, je m’arrête. Si mes parents sont là, que vont-ils dire ? Vont-ils trouver cela normal que j’ai changé, comme si ils avaient toujours eu un fils et non une fille ? Ou alors est-ce qu’ils vont croire que je suis un monstre ? Et s’ils étaient touchés eux aussi ? Genre mon père qui est devenu ma mère et ma mère est devenu mon père ? J’étouffe mon rire nerveux. Cela serait tellement drôle si c’était le cas. Prenant mon courage à deux mains, je descends enfin les marches, attentive à ne pas faire de bruit. Le silence m’accueille et prenant confiance, je descends rapidement et va à la cuisine. Un mot est posé sur une cloche en métal sur le plan de travail. Je m’empresse de le lire :

« Régale toi avec ces pancakes, Sweetie, nous allons rentrer tard ce soir, ne nous attends pas pour manger, le dîner est dans le frigo ». Je reconnais l’écriture de mon père et je réalise que finalement, ce n’est peut-être que moi qui aie changé. Je relis le mot à voix haute et là, je m’arrête quand une autre information me frappe de plein fouet : Sweetie. Neil. Oh God. Mon esprit fait toute de suite la relation avec autre chose : Jamie. Oh non. Oh NON. AU SECOURS !!! Qu’est qu’il va dire ? Il ne voudra jamais de moi comme ça ! Mon copain est hétéro pas gay ! Mon petit monde éclate en morceaux.  

Désespérée, je me laisse glisser par terre, le dos au comptoir de la cuisine. Je remonte mes genoux contre ma poitrine et pose mon front dessus. Qu’est-ce que je vais faire ? Et si c’était permanent ? Je sens les larmes couler et mon corps est secoué de sanglot. Je vis un cauchemar. Certains rêveraient d’expérimenter le fait de changer de genre mais pas moi. Cela ne fait pas rêver. C’est pire que tout. C’est en ce moment que je réalise que ma vie et peut-être même ma personnalité serait complètement différente si j’étais un homme. Une chance sur deux. La roulette du destin qui tourne au moment où le hasard décide quelle sera la base de notre vie.  

Et soudain, la sonnerie de la porte retentit dans toute la maison et me tire de mes pensées philosophiques et existentielles. Je relève la tête et je commence à stresser. Qui ça peut être? Prise de panique, je me suis figée. Peut-être que la personne va partir. Je croise les doigts et là… nouvelle sonnerie. Mais partez à la fin!! Au bout de la troisième sonnerie, je me lève enfin. J’essuie mes larmes et me dirige vers la porte. Anxieuse, j’ouvre la porte et là… si je me pensais en train de délirer, ça devient encore pire. Neil. Sérieusement?! Sans voix, je le regarde, n’en croyant pas mes yeux. Genre ça pouvait pas être le facteur? Nan, faut que ça soit mon faux copain, le mec avec qui je prétends être en couple pour que mon vrai petit-ami ne soit pas emmerder par ma famille. Au secours. Je crois halluciner quand je l’entends dire qu'il ne savait pas que “Tessa avait un frère aussi charmant qu’elle”. Son sourire mesquin me réveille et je lui claque la porte au nez. IL EST SÉRIEUX?!! Il me prends pour mon frère et il me drague en plus?! Je vais le tuer!!

Là, je prie que ça soit un cauchemar. Il n’y a que cette solution. Je verrouille la porte d’entrée et remonte à toute vitesse dans ma chambre. Je retourne dans mon lit et me cache sous la couverture. J’hallucine toujours de la petite scène de toute à l’heure. La seule solution que je vois, c’est d’essayer de m’endormir pour oublier et me revenir dans le monde réel. Pitié que je me réveille!! Avec toutes les émotions que j’ai ressenti aujourd’hui, je ne tarde pas à sombrer dans les ténèbres. Verdict au réveil.

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Tessa [KHS]
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[FS] Runy
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Infos contexte :



Regardant l'horizon voilé de nuages rosés, Herrade était immobile sur une plage, baignée par les derniers rayons de soleil de ce qui avait dû être une chaude journée. Tout autour d'elle avait l'air à la fois réel, connu, mais semblait également... différent, comme si elle regardait à travers les yeux de quelqu'un d'autre, ou de très loin, du fond de sa tête. Cette sensation lui donnait un léger vertige, et elle promenait lentement son regard sur les alentours, dodelinante, bercée par la brise légère qui agitait les fins cheveux blancs échappés de ses dreads. Alors qu'elle tâchait de fixer ses yeux sur autre chose qu'un désert d'eau et de sable, une silhouette apparut au loin, incertaine, nimbée de brume... un chien ? Un gros chien ? Elle tâchait de le voir mieux, de le détailler, sentant sa tête lourde se balançant sans arrêt, brouillant sa vision, mais alors qu'il s'éloignait d'elle, de dos, elle sut tout à coup de qui il s'agissait, et son cœur fit un bon dans sa poitrine. Elle tenta vainement de lui courir après, mais ses pattes restaient fermement ancrées dans le sable, refusant de bouger, et elle se sentit chuter, incapable de se rattraper, cherchant toujours à apercevoir celui qui s'éloignait d'elle à l'autre bout de la plage... Attendez, des pattes ?

Évidemment, la chute dans le sable fit violemment sursauter la jeune femme, qui commençait déjà à émerger de ce rêve improbable et un brin oppressant. Yeux grands ouverts et palpitant affolé, Herrade dut faire un effort pour se rappeler qui elle était et où elle se trouvait. Le soleil entrait déjà par la fenêtre de sa petite piaule à l'aménagement quasi austère, comme un rappel mesquin du temps qu'elle perdait vautrée dans ce lit alors qu'il y avait tant à faire - même pendant son jour de repos, oui. Il y avait toujours quelque chose à faire pour le royaume, et d'ordinaire la soldate était parmi les premiers levés pour entamer sa ronde ou ses entraînements. Aujourd'hui, cependant, elle s'accorda encore quelques minutes de répit au creux de ses draps légers ; son rêve l'avait perturbée. Elle percevait encore la silhouette infime, la vision rapide qu'elle avait eu de ses propres membres... des pattes, comme celles d'un loup. Voilà qui expliquait pourquoi elle s'était sentie si petite et déséquilibrée ! Et celui qui partait sans un regard vers elle... oui, elle avait déjà vécu ça, en quelque sorte. En tant qu'humaine. Mais la plage et le départ de l'autre étaient tout à fait réels... un peu trop à son goût.

V'hallys... Comme chaque fois, prononcer son nom dans le tourbillon de ses pensées lui faisait ressentir pléthore de sentiments opposés, accompagnés des fourmillements à présent familiers. Elle ignorait pourquoi elle avait revu leur dernière discussion sous une forme de loups, mais ce souvenir lui rappela qu'ils ne s'étaient pas quittés en bons termes, et à nouveau le remord lui serra la gorge. Mais elle n'avait pas le temps pour ça, et n'avait d'ailleurs aucune envie de se morfondre. De l'action, que diable, c'était encore ce qui lui réussissait le mieux ! Un entraînement poussé lui remettrait les idées en place, et achèverait de chasser la sensation étrange qui ne la quittait plus depuis son réveil. Fichu rêve, fichu inconscient ! Repoussant rageusement le pan de son drap, Herrade passa en position assise, posant ses pieds au sol, puis se frotta le visage, comme chaque matin... ou presque ? Quelque chose n'allait pas. Lentement, la jeune femme entrouvrit ses doigts, regardant au travers avec son habituel regard acéré, légèrement teinté d'angoisse. Bon sang. Bon sang.

Embourbée dans les méandres de son rêve, elle n'avait même pas fait attention à ce qui la gênait réellement avec son corps - et pourquoi aurait-elle fait attention, c'était impossible ! Et pourtant... Sa poitrine, déjà peu présente d'ordinaire, avait déserté la brassière qu'elle portait pour dormir, lui laissant le champ libre pour apercevoir le renflement généreux qui gonflait son short. Tenant toujours les mains à hauteur de son visage, Herrade resta bêtement perdue dans la contemplation de son corps, qui au cours d'une nuit, avait décidé de changer de sexe. Perplexe, il lui fallut quelques minutes de mort cérébrale avant de penser à se lever, puis rester encore un peu immobile debout, au milieu de sa chambre étroite. Maladroitement, et presque avec gêne, la soldate parcourut sa nouvelle anatomie du bout des doigts, allant jusqu'à palper ses épaules et sa mâchoire pour constater jusqu'où le maléfice avait opéré. C'était dur de se rendre compte de l'étendue des dégâts sans reflet, aussi décida-t-elle de filer jusqu'aux douches du baraquement, histoire de faire face à cette réalité absurde, et d'aviser ensuite.

Il n'y avait personne dans les couloirs ni dans les sanitaires, à son plus grand soulagement ; debout, fière et droite, devant le miroir qui lui renvoyait son reflet de la tête aux pieds, Herrade s'adressa un sourire ironique. D'aucuns trouveraient malin de souligner que ce changement de sexe n'apportait rien de neuf à sa stature musclée et à son caractère de cochon. En soi, ils n'avaient pas vraiment tort... déjà musclée et grande de base, la jeune femme déplorait seulement la perte de ses petits seins et de son fessier rebondi, des détails insignifiants pour une soldate qui n'avait pas pour habitude de mettre en avant ses atouts féminins. À la place, elle se trouvait affublée du grand totem masculin, la fameuse perche dont la taille faisait la fierté de tous ces beaux parleurs. Bon, voilà, c'était un fait. Inexpliqué et inexplicable à son sens, mais maintenant qu'elle en disposait, que pouvait-elle faire d'autre que de vivre avec ? Peut-être que demain, tout serait revenu à la normale...

La science exigeait donc de profiter de cette curiosité tant qu'elle était là - sa science personnelle en tout cas, hors de question d'aller crier la nouvelle sur les toits. Du miroir mural, la belle se faufila dans une cabine de douche, se soustrayant à d'éventuels regards curieux. Là, saisissant l'élastique de son pyjama, Herrade se permit de poser son regard inquisiteur sur son nouvel attribut, allant jusqu'à le manipuler pour en découvrir toutes les facettes et les composantes. L'expérience commençait à passer de loufoque à intéressante ; elle n'était pas experte, mais a priori, elle n'aurait pas à rougir si elle devait participer à un concours de poutres ! Une fois sa curiosité satisfaite, elle laissa là son membre chatouilleux - voilà donc la fameuse excitation mâle du matin - et s'assit contre le carrelage frais de la douche, pensive. Qu'est-ce que cette nouveauté allait changer à sa journée ? Elle n'osait pas penser à du plus long terme, n'étant pas encore sûre de vouloir conserver cette métamorphose, mais cette dernière lui ouvrait quelques portes qu'elle pouvait avoir plaisir à franchir... quelques expériences, des échanges à côté desquels il serait trop bête de passer parce que cette histoire était complètement bizarre. Après tout, elle connaissait bien quelqu'un qui pourrait se montrer tout aussi curieux qu'elle - voire qui serait en mesure de lui faire profiter de sa longue expérience, même si elle était déjà exaspérée par cette idée. Ce serait l'occasion pour ce petit saligaud de se vanter, encore. À moins que l'effet de surprise ne lui rabatte le caquet ? La tête renversée contre la paroi, Herrade ne quittait plus son sourire en coin ; plus elle y réfléchissait, plus cette idée folle lui plaisait, et elle savait que chaque minute qui passait la convainquait de se lancer. Quand elle fut finalement prête à franchir le pas, la soldate se releva, noua fermement les liens de son short, puis sortit de son habituelle démarche rapide - "la locomotive Herrade s'élance sur les rails", comme disaient les autres couillons. Le soleil brillait sur son parquet, illuminant sa chambrette de reflets vaporeux ; il valait mieux qu'elle se hâte si elle voulait profiter de sa journée de mâle frais. Un rire nerveux lui échappa tandis qu'elle s'habillait ; oui, rien que pour voir la tête de V'hallys, elle avait hâte de dévoiler son secret. En espérant que cet idiot saurait, pour une fois, tenir sa langue... ou pas, songea l'effrontée avec un nouveau rire intérieur.
[FS] Runy
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Heinrich Nagashika [PM]
Anonymous
Heinrich Nagashika [PM]
Sam 6 Juil - 13:08
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A l'aube d'une nouvelle journée, je ne sus exactement la raison de mon réveil. Les premiers rayons du soleil atteignaient péniblement la fenêtre toutefois, ils éclairaient suffisamment à l'intérieur de la chambre pour que je remarque, de mon regard ensommeillé, le lit désert de mon colocataire. J'en présumais qu'il était déjà parti et sans que je le veuille, un soupir franchit la barrière de mes lèvres…

Puisque je n'allais pas réussir à me rendormir ; la cause ne se figurait absolument pas à ma gauche, sur cette literie impeccable pouvant qu'il avait une nouvelle fois couché ailleurs ; je grognais de déplaisir et me redressais… Pour retomber tout aussi rapidement sur ma couette !
Un vertige me prit soudainement, me donnant l'impression que la chambre paraissait plus grande et plus haute, un instant. Je crus même entrevoir entre deux chandelles sur les trente-six, des jambes fines et délicates au lieu de mes grandes asperges poilues ! Je n'allais pas en grande forme…

Prudent, je patientais que cette étrange sensation disparaisse, massant du bout des doigts l'une de mes tempes par réflexe. Je me concentrais sur ma respiration pour m'apaiser même si je ressentais comme un poids étrange sur la poitrine à chaque inspiration et expiration.
Mes muscles me semblaient aussi courbaturés, y compris en des lieux où je ne savais même pas qu'un être humain en possédait ! Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Serait-ce la grippe ? Ou le repas d'hier soir ? De mémoire, je ne me souvenais pas d'avoir eu des maux de ventre…

Après plusieurs minutes, j'ouvris les yeux de nouveau et observais mon bureau pour focaliser mon regard sur un objet, le temps de me lever. Je traversais la pièce afin de me rendre à la salle d'eau et une fois encore, je la perçus plus large qu'elle n'était en réalité. Néanmoins, je me sentais bien plus stable sur mes jambes. Je préférais tout de même y aller un pas après l'autre.
Un léger sourire ironique décrispa les traits de mon visage en imaginant les commentaires d'Anderson-Kun s'il me surprenait à avancer au rythme d'un escargot…

Ragaillardi à l'idée d'échapper aux prunelles d'ambre de mon colocataire autant qu'à ses sarcasmes, j'en arrivais à oublier mon état vaseux pour me réfugier sous la douche. J'éparpillais mes vêtements un peu partout au sol et pénétrais dans la cabine en me tenant au cas où.
Avec une surprise manifeste, je dus me mettre sur la pointe des pieds pour attraper le pommeau de douche. *Était-ce possible de rétrécir pendant son sommeil ?* pensais-je un instant avant de pouffer face à l'absurdité de la chose ! Je tournais le robinet avec un sourire, attrapais mon gel douche et commençais à me frictionner…

En alerte, à l'orée d'une crise de panique, je baissais le regard sur ce que je touchais. Je papillonnais des yeux, ne comprenant absolument pas ce qu'il se passait. J'appuyais doucement sur mon corps afin d'être certain de mon constat : Une poitrine. Deux seins.
Ma respiration s'accéléra, mon cœur tambourina et je n'osais pas regarder plus loin que le bas-ventre. Sans plus attendre, je sortis de la douche en me cognant à l'une des parois dans la précipitation.

Nu, mouillé et légèrement savonné, je me tins devant le miroir du lavabo.
Avec une certaine fascination, je passais mes mains sur ce visage de femme tout à fait inattendu et déconcertant : Regard plus en amande même si mes iris restaient bleues, nez plus fin et en trompette, traits du visage bien plus arrondis…
J'en perdais mes mots. J'en perdais mon esprit. J'en perdais mes émotions.
Une pensée absurde se joint à cette irréalité : Si j'avais revêtu un corps féminin, comment se faisait-il que mon grand pyjama taillé pour un grand adolescent m'aille ?

Consterné, je me retournais et observais sans réellement les voir, mon t-shirt et mon boxer. Ils me paraissaient changés et en même temps, tout à fait comme à l'ordinaire. Comment allais-je faire si cet état devenait permanent ? Qu'allais-je devenir ? Pourrais-je affronter le regard des autres ? Et mon paternel, comment allait-il réagir ? Je le perdrais définitivement s'il découvrait son hér…
Je bloquais sur le terme "Héritier", interrompant mes questionnements paniqués dans un même temps. Si je n'étais plus son fils et ce qu'il rejetait, mon homosexualité, n'en était donc plus un problème… Mais, serait-ce toujours moi dans ce corps ?

En un cri désespéré, je déchargeais tout mon émotionnel : frustration, colère, chagrin. Sans comprendre comment, je me secouais et sautais au milieu de cette salle d'eau. Par des chuchotements d'abord, je commençais à m'appeler et progressivement, j'en vins à hurler mon nom…

Sous le choc d'un réveil forcé, la respiration saccadée, je découvris Okāsan penchée au-dessus de moi. Elle me tenait les épaules et son regard reflétait son inquiétude à mon égard. Reprenant par concrètement dans la réalité, je me redressais quelque peu et tout en la prenant dans mes bras, je lui intimais qu'elle n'avait pas à s'alarmer, qu'il s'agissait d'un simple cauchemar. Je croisais mon propre regard apeuré dans le miroir du salon et tentais de m'y convaincre aussi…
Heinrich Nagashika [PM]
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UtM - Ulrich Jäger
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Toujours cocasse comme situation. Se réveiller nu dans un lit à Bangkok, avec une sacrée gueule de bois et un joli blackout, voilà ce qu’Ulrich devait affronter en ouvrant les yeux, éblouit par le soleil de Thaïlande. L’homme gesticulait un peu dans son lit, cherchant à se rendormir, jusqu’à ce que sa main droite heurte un morceau de chair moelleux, un quelque chose qui lui donnait l’étrange sensation d’avoir posé la main sur un sein. Surpris par une telle découverte, Ulrich regardait autour de lui et distinguait une femme à sa droite et une autre à sa gauche, deux thaïlandaises aussi nues que lui. Mais, là où il senti que quelque chose clochait, c’est lorsqu’une douleur aux fesses le saisit de façon foudroyante et qu’il put observer que les deux femmes étaient mieux équipées que lui entre les jambes.

Rien n’aurait pu le préparer à toutes les découvertes qu’il allait faire aujourd’hui.

Après avoir mis les deux femmes dehors, non sans entendre quelques messes basses et rires sans qu’il ne comprenne de quoi les deux prostituées se moquaient, Ulrich se rendait dans la salle de bain en marchant. Pas après pas, il sentait que quelque chose bougeait avec son corps, une masse qui ne devrait pas être présente à cet endroit de son torse, pendant que ses bijoux de famille lui donnaient l’impression d’être absents.
Sûrement les effets de l’alcool. L’Allemand faisait couler de l’eau froide du robinet, dans le lavabo, et plongea son visage sous le liquide. Convenablement éveillé, il regardait une seconde fois son corps à travers le miroir, confiant que la petite hallucination de tantôt serait un lointain souvenir.

Voilà. Ulrich était devenue Ulrichette, une demoiselle blonde dans la jeunesse de l’âge. Il observait longuement son reflet dans le miroir, sans paniquer, sans crier à l’aide. Parfaitement calme. Le sang-froid, ça le connaissait et c’était même l’une de ses seules qualités, pouvoir être capable de garder son calme dans toutes les situations, aussi incongrues soient-elles. Sauf lors de son mariage, là il avait fui et poser un lapin à sa femme, avant de se ramasser un poing dans la gueule, une belle patate de forain. Bref. Les faits étaient là et son corps était féminin à présent.
Première chose à régler, sa douleur aux fesses, puis s’occuper de ce changement impromptu de sexe.
Ulrich avait toujours une petite pharmacie de secours dans sa valise, il prit de la crème et s’en étalait dans une étrange position dans laquelle il faisait plus ou moins passer son visage entre ses jambes. Jusqu’à ce que la porte de sa chambre d’hôtel s’ouvre. Son meilleur ami débarquait.

« Salut Ulrich ! Comment tu vas de... » Le visage du meilleur ami se décomposait.
« Si... bon... matin... » Le garçon haussait la voix, décontenancé.
« Putain tu fous quoi Ulrich à tartiner ton cul ?! » S’exclamait-il, se questionnait-il. Il y avait de quoi se poser des questions.
Oh, le visage d’Ulrich se décomposait aussi, ses joues rougissaient de honte et il lâchait le pot de crème au sol, sursautant de son lit. Après réflexion, il aurait peut-être dû faire ça dans la salle de bain, porte fermée. Il toussotait et répondait à son meilleur ami, tout en remontant son caleçon.
« J’avais... quelques douleurs. » Expliquait-il avec calme.

Et puis les minutes passèrent. Ulrich expliqua à son ami ce qu’il s’était passé, qu’il ne se souvenait de rien et qu’il s’était éveillé en ayant changé de sexe. En discutant, les deux hommes, enfin l’homme et la femme, se motivaient mutuellement, voyant en ce malheur une certaine chance à exploiter. Ce n’était pas tous les jours qu’Ulrich aurait l’occasion de vivre dans un corps de femme, alors pourquoi ne pas en profiter ? Alex, son meilleur ami, partit acheter des sous-vêtements et des vêtements, ainsi que des chaussures pour fille, pendant qu’Ulrich prenait sa douche et se lavait les dents.

Si on lui avait dit ça avant de partir pour la Thaïlande...
« Putain Ulrich ! Merde ! T’es une femme ! C’est trop génial ! » S’extasiait à présent son ami !
« Ouai je sais ! C’est trop cool putain ! » Répondait-elle.
Mais, cet engouement allait être de courte durée. Ulrich allait comprendre le sens de -Souffrir pour être belle- Première étape pour être une jolie femme ? S’épiler ! Ulrichette tendait ses belles gambettes poilues vers son pote qui étalait de la cire sur sa peau. A chaque fois qu’il retirait la cire, Ulrichette gémissait et grondait de douleur. Et ce n’était que les jambes, il restait encore le torse et les aisselles. Sérieusement, Ulrich était content d’être un mec, mais pouvoir un jour vivre dans la peau d’une femme, c’était quand même une belle expérience selon lui, une expérience qu’il ne voulait pas manquer.


Toute belle, toute propre, Ulrich était enfin prête pour partir en soirée avec son meilleur ami. Pour l’occasion et pour la première fois de sa vie, il s’était maquillé, avait mis une robe et des talons.


Il allait enfin pouvoir commencer sa nouvelle vie de femme et vivre ses rêves !
UtM - Ulrich Jäger
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Sona Buvelle [VB]
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Sona Buvelle [VB]
Appelez moi Sony
"Aie" c'est la meilleure façon de décrire le début de cette journée : mon réveil fut douloureux ce matin, rythmés par deux gifles et la voix criarde d'une domestique m'invectivant.

"Pour l'amour du ciel quittez cet endroit ! Où est Madame Buvelle ?! Ou est elle ? Sortez de la ! Brigand ! Usurpateur !"

Paniquée je m'étais redressée en sursaut et malgré mon incapacité à lui rétorquer d'arrêter la boisson à une heure matinale si elle désirait garder sa place, je me contentais de lui jeter un regard noir, bien qu'encore perdue dans mes rêves. Je devais sûrement avoir une mine affreuse mais de la à ne pas être reconnue par mon propre personnel de maison, il y avait de quoi me faire du souci !

En voyant mon visage, le sien se figea d'abord de surprise avant de se décomposer lentement en une moue étrange... Avait-elle vu un fantôme ?! Elle garda mine déconfite un long moment avant de prendre une profonde inspiration et de me présenter ses plus plates excuses, ajoutant qu’elle ne savait pas ce qui avait pu se passer et en me priant de la pardonner pour son erreur. C’était un spectacle pathétique, si un réveil aussi brutal m’avait bel et bien mise de mauvaise humeur, je n’allais pas la faire rouer de coup non plus ! Il lui fallut un bon moment pour enfin reprendre ses esprits et, les yeux embués de larmes, elle alla me chercher un miroir et me le glissa sous les yeux en babillant un avertissement incompréhensible.

Le visage dans cette glace n’était définitivement pas le mien … L’on aurait dit que j’avais un frère jumeau enfermé à l’intérieur et, alors que je passai une main sur les contours carrés qui encadraient à présent ma mâchoire, je pus apercevoir un lueur d’étonnement dans les yeux de l’homme-reflet qui avait imité mon geste. J’étais devenu … un HOMME ?! Des épaules larges, un poitrail sec et quelques poils au menton : l’ensemble jurait sacrément avec ma robe de nuit et ma longue chevelure bleutée. Comment était-ce possible? Qui m'avait lancé cette malédiction ? Et surtout : comment allais-je faire pour cacher cela au monde entier ? Il me fallait une solution, et vite ! Le temps pressait d’autant plus qu’il y avait un bal organisé ce soir là : toute l’aristocratie de la région y serait et c’était à moi d’y mener la danse … ”D’autant plus à présent” me dis-je. Certains nobles avaient peut-être même prévu de me faire la cour ! Rien que d’imaginer les chevaliers se présenter devant un autre homme pour lui demander sa main me faisait rougir de honte. La colère que cela engendrerait auprès des autres familles serait terrible et l’honneur de mon nom en serait bafoué !

Entraînée par la seule force de l’adrénaline, j’ordonnais à mon cerveau de réfléchir plus vite encore et, une fois qu’une idée avait germée dans le creux de ma tête, je me dépêchais de faire passer une missive à l’ensemble des serviteurs du Manoir Buvelle : nous avions très peu de temps et beaucoup de choses à faire si nous voulions arranger le bal et le rendre digne de ce nom malgré cet imprévu. Nous n’avions plus d’autres choix que de tenter le tout pour le tout pour impressionner la galerie. Si mon idée fonctionnait, alors celui qui m’avait joué ce mauvais tour allait se retrouvé lui-même bien surpris !

Zigzaguant à travers la maisonnée puis progressivement à travers l’ensemble de la cité de Démacia, mes suivants se rendaient chez les tailleurs et costumiers, ils firent le tour des places pour y annoncer haut et fort la nouvelle : « Quiconque désire se rendre aux festivités estivale de la famille Buvelle se munira d’un masque et se vêtira de sorte à pouvoir danser ».




Moi, je devais impérativement être parfaite dans mon rôle d’hôte. Des centaines de paires d’yeux allaient être rivés sur moi et, bien que cela soit dans mes habitudes, il y avait aujourd’hui une sacrée différence qu’il me faudrait assumer pleinement. Si je ne pouvais être une femme belle et gracieuse, alors autant que je sois un homme charmant et élégant ! Moi qui avait toujours préféré embaucher des dames pour s’occuper de mes bains et de ma mise en beauté, je commençais à regretter ce choix lorsque je me glissais dans la grande bassine d’eau sous le regard fuyant de l’une d’elles. Tout aussi gênée que moi, elle ne se fit pas prier quand, d’un signe de main je l’invitai à me laissa macérer seule dans l’eau chaude et ses vapeurs. Aujourd’hui, j’allais m’en occuper seule, enfin … seul.

Obligée de mettre l’une de mes tenues habituelles en attendant le retour des miens, je me vêtis d’un tunique la moins féminine possible et retournai quérir l’une de mes suivantes. Si au moins je n’avais pas à me maquiller aujourd’hui, la question de ma coiffure restait un mystère entier. Devait-on couper ces longs cheveux dont j’étais si fière ? Je ne pouvais m’y résoudre… Après une longue réflexion, il fut décidé que je les garderais en une longue queue de cheval, à l’instar de certains guerriers.  

Il allait être temps de me rendre sur place. J’avais récupéré une tenue un peu plus adaptée à ma nouvelle peau : l’une de mes robes avait été transformée en urgence et contre un beau paquet d’argent par les couturiers pour en faire une tunique qui me seyait beaucoup mieux. D’une main, je levais le bâton au bout duquel était attaché un loup blanc pour le poser sur mes yeux et mon nez. L’artifice était parfait … Personne ne pouvait douter de mon identité et pourtant, une aura de mystère se dégageait de ce nouveau personnage que j’incarnais : à la musique se mêlait le théâtre. Il ne me restait plus qu’à ouvrir les festivités une fois les nombreux invités de marque présents.




Silence … La salle se remplissait lentement, rythmée par les discussions des aristocrates venus en nombre assister à la représentation. Dans cette société, il était bon de se montrer autant que possible et, une fête organisée par une grande famille était une occasion en or pour se pavaner. On annonça qu’une grande célébrité de Valoran jouerait en exclusivité son dernier chef-d’oeuvre avant que l’orchestre ne prenne le relais pour engager les danses. Une fois l’attention de chaque personne dans la salle bien acquise, le rideau se leva enfin, dévoilant sur la scène une personne de dos. Sa chevelure bleue, virant au jaune à la pointe de sa queue de cheval tombait sur une élégante pièce de tissus aux même couleurs. Un murmure parcouru alors la salle. S’agissait-il de Sona comme cela était prévu ? Ou bien d’une blague de très mauvais goût ? Chacun avait son avis et le partageait à son voisin jusqu’à ce qu’une note les fassent taire : une mélodie enchanteresse emplit la salle et charma les oreilles de chacun. Des harmonies chantantes vinrent se glisser contre eux et titillèrent leur tympans. C’était une œuvre emprunte d’un parfum léger et subtil, teinté par des couleurs pastels et couvert d’une féminité qui surprit les auditeurs et les transporta dans les bras accueillants d’une femme aimante de la première à la dernière note.

Ovationné suite à cette prestation, je me retournai alors vers eux, leur servant un sourire charmeur. Cette mise en scène relança une vague d’applaudissement et je saluai alors, exagérant mes mouvements. Ce jour-là, je n’étais pas tout à fait Sona Buvelle et ma sobriété habituelle laissait place à un tempérament plus extraverti. Caché derrière un simple masque, je me sentais protégé. Tout un chacun m’avait reconnu et ils devaient se demander par quel artifice j’étais parvenu à un tel tour de force ! Ce dernier n’étant du tout pas celui qu’ils croyaient.

Ni une ni deux, les musiciens de l’orchestre de chambre se joignirent à moi sur scène et entamèrent une valse langoureuse tandis que, d’un pas assuré, je descendais les marches pour rejoindre mes précieux convives. Les invitant à prendre possession de la piste de danse, j’attrapais la main d’une belle demoiselle aux cheveux roux et la laissai alors, contre toutes attentes,  guider la danse. Si les visages autour de nous étaient d’abord interrogateurs, je vis l’un des ducs revêtir son masque et enjoindre sa duchesse à nous imiter. Petit à petit, tous les gentilshommes ou presque se laissèrent guider par leur partenaire avec un sourire ravi. Toutes ces femmes portaient une part ma de virilité nouvelle.

Y a-t-il un meilleur moyen pour se débarrasser de ses problèmes que des les accepter ?

Précisons:
Sona Buvelle [VB]
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Lys [Dead End]
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Spoiler:

"Bonjour il est 7h. J'me le dis à moi-même à chaque fois que je me réveille, comme je suis très souvent seule ça me donne l'impression que quelqu'un s'est levé auprès de moi : un gonze qui ira me préparer un petit déjeuner avec amour : une miche de pain sans plateau - mon régime de base - en me demandant si j'ai bien dormi ou si mes chaînes m'ont pas trop grattée durant la nuit. En réponse, généralement, j'ai un silence.
Sauf que là, en plus du silence, je ressens une écrasante angoisse. Allongée sur le sol dur : je me dis que c'est normal, je le mets sur le compte de ma situation actuelle. J'suis dans une sorte de cachot qui ne connaît pas les fenêtres et au par terre sans concept d'entretient : y'a des os, petits et grands, dans un coin, une forte odeur d'urine et une peinture marronnasse plus que contemporaine sur le mur de briques.

Riri - c'est le nom de fortune que j'ai targué à l'espèce de paradoxe de nain géant qui garde l'entrée de ma chambre d'ami - me jette un coup d'oeil à travers les barreaux de ma porte, pendant que je me lève en me sentant étouffer, que j'suis en train de faire les exercices de respiration que m'avait conseillé un gars de l'extérieur dont jme souviens plus le nom - dire s'il m'avait marqué. Je zigzague un peu. Puis j'hurle, pour la forme - cette angoisse me fait flipper à mort : "LAISSEZ-MOI SORTIR !"

A cela près, j'aurais geignis mon malheur plus fort, mais Riri ne fait pas trop attention à ce que je raconte. De derrière la porte, il me reluque de bas en haut comme si, tout à coup, sous ma crasse et mes odeurs corporelles douteuses, j'étais devenue à son goût.

Galvanisée par son attention, c'est bête, mais je me victimise un peu plus. Je fais mine de pleurer, cachant mon visage dans mes mains. Je crois que ça marche parce qu'il décide d'ouvrir la porte. Je sursaute, recule instinctivement... "Merde", c'est ce que je pense soudain, parce que autant j'ai fait une connerie, que dans son langage je viens de lui lancer un appel au coït. L'humanoïde aux gros bras me tend un sourire timide et enjôleur : il avance ses lourdes savates jusqu'au mur, puis sort sa clé pour ouvrir le cadenas de la chaîne qui me rattache aux briques. La chaîne dans sa main, il tire brusquement dessus, et je tombe. Je crie de surprise et de peur. Terrifiée à l'idée d'être embrochée par... je veux même pas y penser, bordel, je ferme les yeux en hurlant, glissant sur le sol. Il me traîne hors du cachot. Le bord des marches d'escalier tape contre mon crâne : bam bam bam, quand il monte avec moi à l'étage, comme si j'étais rien de plus que son ballon, dégonflé, rattaché à une ficelle.

Un temps interminable où je crie, implore, piaille, gigote, chouine, jusqu'à ce que toute force me quitte... J'entends alors le grincement d'une porte lourde qui s'ouvre, puis on s'arrête. Essoufflée et tremblante, j'ai peur d'ouvrir les yeux. Je veux pas assister à quoi que ce soit de révélateur, je déteste les surprises, pour ça d'ailleurs que j'ai jamais cherché à connaître la date de mon anniversaire, ça m'allait très bien !

En face de moi s’élève une voix sereine "Elle ne s'est toujours pas réveillée... Pourquoi me l'as-tu emmenée ?" Aussitôt, une chose remue au fond de moi. Une force qui me terrifie encore plus que Riri. Cette puissance tressaute, comme ravie d'entendre la voix de l'homme. Aveugle, ça me rappelle brusquement où j'étais... avant. C'est la terreur de retourner dans les abysses qui me pousse à rouvrir les paupières. Seth est là. Il est assis sur une immense chaise en bois aux allures de trône, accoudé avec une désinvolture chargée de prestance, ses cheveux noirs cascadant sur ses épaules. Il m'observe, las, désintéressé. Puis son regard capte un détail, sur moi, je crois.

Touché par la curiosité, il se redresse lentement. Sa longue cape glisse sur le sol quand il s'approche de moi : il lève une main, invective "lève-toi!" je l'entends dans ma tête, pas même le temps d'y penser que je suis déjà debout, droite comme un piquet.

Tournant autour de moi, Seth me détaille attentivement, sommant l'humanoïde de nous laisser. La porte se referme derrière Riri, puis Seth cesse de tourner. Il s'arrête face à moi, les sourcils hauts. Soudain, il éclate de rire, un rire puissant, harmonieux et mesuré. "Qu... quoi ?" J'ose pas le dire à haute voix, mais il n'a pas besoin de que je formule, je suis plutôt du genre livre ouvert - sans trop de lignes. "— Regarde ! Mais regarde-toi !" qu'il me dit. Je plisse le front, je comprends pas. Je sais que je suis abonnée à la crasse, que c'est ce qui me définit, mais c'est pas nouveau, qu'est-ce qu'il... Il attrape mon menton, me force à baisser la tête pour que je regarde mon corps, fasse la corrélation entre les deux petites bosses qui sont plus là où elles devaient êtr... "— OH BORDEL C'EST QUOI CA!" Ca m'a échappé. Seth éclate d'un nouveau rire. Il me lâche d'un mouvement leste de sa main, donnant l'air de beaucoup s'amuser. Sans y penser je tâte ma poitrine : je sais qu'elle a jamais été mirobolante, plus mandarine qu'orange, mais c'était p'tetre la seule que j'avais pour moi... mon corps  ! Affolée, j'abaisse ma main vers ma braguette : je suis choquée de sentir comme un petit tuyau d'arrosage tout mou et deux balles de... "— Oh par pitié, laisse ça pour quand tu seras "seul" !" raille Seth. Je lui lance un regard noir, malgré moi, malgré la peur qu'il m'inspire. Ca n'a rien de drôle, d'ailleurs je comprends pas pourquoi il continue de rire ! "— Qu'est... qu'est-ce que tu m'as fait ?!!" "
— Moi ? Mais rien." dit-il en se désignant innocent, tout sourire.
"—Je... J'étais pas, j'ai jamais été un ho..ho.." Le mot ne sort pas, c'est que je ressens, maintenant, plus que ça : cette masse entre mes jambes, gênante, collée à moi, comment on peut vivre avec ça, comment "— RENDS-MOI MON CORPS!!" J'hurle comme une damnée pendant que Seth croise ses bras, subitement curieux de savoir.
"— Mon sous-fifre serait-il un homme, au final ?"
Je cligne des yeux, interloquée
"—J'ai jamais été ton..."
"— Pas toi, idiote. Pas toi..."
Il se retourne, marche un peu, en pleine réflexion.
"—T'est-il venu à l'idée que ton double puisse être un homme ?" Je suis bousculée, pas encore remise de la nouvelle révélation voilà qu'il m'en fait une autre. Je refuse d'entendre, je refuse d'y penser... cette bête aux yeux fauves, hideuse.

Encore fragilisée par le souvenir, je porte machinalement une main à mes côtes : c'est que j'ai la sensation qu'elle est là, juste en dessous, renflant derrière les barreaux d'os, attendant son heure. "— Je veux pas savoir..."  que je murmure, mais Seth ne m'écoute pas ; je sais que je suis qu'un chiffon pour lui, qu'il me garde en vie juste parce que l'autre est en sommeil.
"— Cela se tiendrait..." Il semble tenir sa conclusion. Il revient vers moi qui reste incapable de marcher, tend sa main pour caresser ma joue. Dans son geste, aucune tendresse, aucune précaution, c'est très mécanique et absent. "— Nous verrons bien" rajoute-t-il. Subitement, je comprends qu'il va me faire sombrer. Je tente de le supplier, je ne veux pas retourner dans les abysses ! Mais il me force à fixer ses yeux clairs. Ma lutte se démet, comme les soufflets d'un instrument désaccordé, puis désarticulé, qui tombent en lambeaux et m'entraînent...
C'est absurde, mais la dernière pensée qui me frappe alors que je perds connaissance, c'est le souvenir de Riri qui me reluque : savoir que je plais à un humanoïde sous mes traits d'homme, sûrement la révélation de trop.
Lys [Dead End]
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Morgane [Iry]
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Épreuve 3 ;; De l'autre côté du miroir B8u2

Les interforums … quelle drôle d’idée. J’étais bien à m’amuser sur Irydaë et voilà qu’on me tire dans un univers qui n’est pas le mien. C’est ma première fois parmi vous en tant que personnage, mesdames, messieurs ! Vous pouvez m’appeler de bien des manières … plus tard sous les draps. Mais pour l’instant, vous devrez vous contenter de Morgane, Morgane Forsythia. Je suis bien des choses, une beauté véritable, une tireuse hors pair avec une arbalète comme avec des gens, on m’appelle « le meilleur coup d’Irydaë », et ce n’est absolument pas auto-proclamé. Subsidiairement, je sers mes intérêts en tant qu’assassine et je ne suis pas votre justicière bienveillante qui viendra tuer votre grand méchant pour vous sauver. Moi, je veux de l’argent, du sexe, de l’alcool et de l’argent, la gloire et l’honneur, c’est pour ceux qui ont quelque chose à compenser.

Ironiquement, le vigilantisme est l’idéologie première de mon Ordre. N’est-ce pas merveilleux ? Des gens capables d’accomplir les pires ignominies au nom de la protection des innocents ! Des gens qui sauvent les vertus humaines en revêtant des manteaux de monstres ! Des martyrs, des héros … des hypocrites qui se voilent la face pour ne pas avoir à affronter leurs remords. Tuer, c’est tuer, mes petites colombes, qu’importent les raisons.

Bien ! Assez d’introduction, tout le monde se fait chier et en plus vous avez d’autres posts à lire. Vos yeux fatiguent, non ? Gardez-les ouverts, tout de même, je me fous bien de savoir si vos paupières sont lourdes, cette histoire est la mienne et l’on n’ignore pas une Forsythia. Alors, je vais juste continuer à parler de moi …

Etirer les chairs, les laminer, couper les artères et les vider, tout ceci est donc mon métier (raison de plus pour laquelle vous devriez être TRES attentif). Mais je ne suis pas un monstre, juste quelqu’un qui s’amuse beaucoup de sa vie. Je ne partage pas vos chaînes, vos contraintes, je suis libre, j’ai de l’argent, une passion, des bordels à visiter et des alcools à déguster. Si vous saviez à quel point l’existence d’assassine était … frissonnante. Je suis la preuve que le karma n’existe pas et je n’ai aucune honte à être moi-même. Pourquoi en aurais-je ? Je suis l’Irydar la plus heureuse qui soit !

Rabaissant les volets de la chambre de mon gite, j’avais fini de jouer avec mes ensembles de maquillage et de faire voler mes dagues dans le mur pour emmerder mon voisin de pièce. Mais personne ne vint … durant les deux premières minutes, heureusement, je suis persistante. Le battant de ma porte s’ouvrit avec un fracas très peu retenu. Je reconnus les muscles, la taille exagérément grande et la cicatrice à l’œil de ce cher Guntër, un collègue dont les bras étaient plus travaillés que la cervelle. Il n’était pas reconnu pour sa finesse, ni pour sa tendance à la diplomatie. Preuve en était …

- Arrête avec tes couteaux ou je t’envoie les rejoindre dans le mur, Morg.
- Oh biquet … je ne t’ai pas dérangé, si ?
- Si, je suis juste à gauche du mur, évidemment que je t’entends, abrutie !
- Mais je ne savais pas !
- Maintenant, tu sais.
- Non, non, non, mais je ne savais pas que tu savais différencier ta droite de ta gauche !
- … moque-toi tant que tu le peux. Hors de ces murs, y a rien qui m’empêche de te faire taire.
- C’est parce que tu n’as aucune répartie que tu ne peux pas me faire taire, gros tas. Dors bien … – Je souris et fermai la porte.

Tous des cons dans ce refuge. Dans cette ville. Dans ce continent, non, partout en fait, des cons partout. Pourquoi le monde était-il un ramassis d’abrutis ? Devait-il donc y avoir une décharge dans laquelle déverser toutes les ordures dont personne ne voulait pour qu’Irydaë ait dû exister ? Heureusement pour moi, je suis l’exception à la règle. Et maintenant que j’avais enfin terminé ma petite farce de la soirée, je n’avais aucun regret à rejoindre les draps. J’ai un contrat, demain, après tout.

Il n’y avait plus de soleil quand je me suis levée, après tout, mon travail est mieux fait lorsque nocturne. Pour une fois, je ne me réveillais pas avec mes mèches dans la bouche, miracle. Et tiens, pour une fois que ma poitrine ne se balade pas partout, hé ! Elle a l’air de tenir en place aujourd’hui, quel beau début de mission. Bon ! Toujours est-il qu’une queue de cheval s’impose, sinon je n’vais jamais pouvoir viser à l’arbalète, alors, je joins mes mains derrière ma nuque pour la nouer et … enfin, vous savez tous ce qu’il s’est passé, c’est marqué dans le thème de l’épreuve.

Ne vint alors au bout de mes doigts que du vent et de l'air, aucune liasse brune ne glissa sur mon épirderme. Alors je refouillai encore, rapprochant mes mains d’une forme de cheveux qui ne m’était pas familière. Mais comment dire … j’y tiens à mes cheveux et je jure que si quelqu’un y a touché pendant mon sommeil, si quelqu’un les a coupés, je le retrouverai, je lui raserai chaque poil de son corps, la moindre petite trace qu’il soit et je les lui ferai bouffer un par un jusqu’à ce qu’il en étouffe. J’étais extrêmement mécontente, histoire d’être polie, pour changer, je m’étais levée pour sortir, presque à poil, oui, ça ne me dérange absolument pas. Et pourtant je n’en fis rien. Miroir, mon beau miroir sur le mur me renvoya l’image que je projetais sous les traits d’un homme … que j’aurais définitivement bien baisé. Je n’aurais jamais cru dire que j’étais mon propre type de mec, mais je ne suis pas trop étonnée, puisqu’il s’agit de moi. J’étais déjà mon propre type de femme, avant, de toute manière, au moins, rien n’a trop changé. Amusant, mon créateur avait hésité pendant pas mal de temps sur mon genre, je suis sûr qu'il est bien content d'avoir l'occasion de jouer les deux. Morgan m'a l'air d'être un prénom tout indiqué.

- Morgane ! – j’entendis une voix fluette hors de la porte, et, complètement nue … enfin, nu, j’ouvris la porte sur la vision d’une petite dame ferme avec les cheveux courts et une cicatrice à l’œil.
- Bonjour, petite colombe … tu t’es perdue ?
- Bordel de merde. – elle était sûrement impressionnée par mes muscles et ma posture absolument sexy.
- Eh bien qu’est-ce qui te trouble ? – bien sûr que je le savais, mais c'était tellement drôle !
- C’est moi ! C’est Guntër !
- …

Et j’éclatai de rire. Je n’arrivais pas à savoir ce qui était le plus amusant entre son air désemparé et sa manie qu’elle avait d’alterner entre regarder mes yeux et à mi-hauteur. Visiblement, ce gros tas avait bel et bien un peu de charme enfoui au fond de lui, mais cette transformation n’avait pas l’air de lui convenir. Moi ? Oh ! Je n’ai rien contre un peu de changement. En fait, j’avais très vite vu les avantages de ces nouveaux aspects, d’abord, je pourrai m’amuser à séduire plus de femmes plutôt que d’hommes, ensuite, j’aurai moins de remords à ne pas porter de haut (je n’en avais déjà pas de trop), et enfin, j’allais pouvoir expérimenter l’orgasme masculin, et ça, ça n’avait pas de prix. En parlant de ça ... j’avais arrêté de rire et concentrait mon regard sur mon … ma collègue. Réfléchissant, je m’armai d’un sourire judicieusement choisi, perçant dans les iris de mon interlocutrice.

- Tu sais, Guntër, t’es plutôt mignonne …

Épreuve 3 ;; De l'autre côté du miroir Rsl7
Morgane [Iry]
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Louis Roy [TT]
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Spoiler:

Me réveillant ce matin, je me sentais assez nauséeux. C’est une sensation étrange, comme s’il y avait un poids en plus sur ma poitrine. La sensation que cela me rappelle est celle d’après la salle de sport quand le torse est travaillé mais, il y a autre chose. Aussi, en bougeant mes jambes pour me lever, il y a quelque chose qui manque entre mes jambes. Il me suffit aussi de baisser la tête pour voir qu’effectivement, il semblerait, que j’ai subi un changement dans la nuit. Et je dois avouer que ce changement est des plus radical. M’asseyant sur le bord du lit, je restais sans voix prenant le temps d’assimiler ma situation.

Est-il vraiment nécessaire, que j’explique ce qui m’arrive ? Est-ce que le monde a vraiment besoin de savoir ? Me posant ses questions, je me dirigeais vers ma salle de bain, prendre une douche me fera du bien. Et est-ce que c’est normal, que des seins bougent autant, rien qu’en marchant ? Aussi, il semblerait que j’ai les cheveux longs. Dieu merci, j’avais assez de membre de la famille de genre féminin et d’ami aussi, que ma salle de bain avait tout un nécessaire pour cheveux dont les précieux élastiques et chouchoux qui disparaisse plus vite que permis. Je finis donc de m’attacher les cheveux dans un chignon approximatif. Et sauta dans ma douche.

Rien ne vaut une bonne douche même si la nouvelle longueur de mes cheveux c’est montée très peu pratique. Maintenant la question serait de savoir si Par hasard, Lombard avait laissé certain de ses sous-vêtements chez moi. Retournant à la chambre, il ne fallut pas longtemps pour trouver un soutien-gorge, le prix et le mis. Bon y a plus agréable même si je dois avouer qu’avoir ma nouvelle poitrine de soutenu et qui ne me pesé plus sur le dos est plutôt cool. Je pris un de mes propre tee-shirt et short pour le reste de ma tenue, je dois avouer que je n’ai pas envie de me casser plus la tête que ça. Je continuais le reste de ma journée sans trop de changement pour l’instant mais, je n’avais rien de bien particulier à faire mis à part quelques courses qui attendrons plus tard, car il fait trop chaud pour l’instant. Je dois avouer être assez heureux d’avoir grandi entourez de femmes, cela vous rend plus sensible au problème qui peuvent arriver et au moins ça m’a permis de ne pas trop paniquer, car je dois avouer que c’est assez dérangeant comme sensation et que j’ai des courbatures dans le bas du dos et un poids dans le bas du ventre qui sont des plus désagréable. … Oh, oh mierda. Je me levai rapidement et alla à la salle de bain vérifier si par le plus grand des hasards je n’avais pas des protections hygiéniques de secours eeeet non. Bordel, bon, respire Louis, il suffit que tu ailles affronter le monde extérieur pour aller faire des courses et acheter le saint graal.

Déjà, juste pour savoir qui a décidé que car je serai une femme aujourd’hui j’aurais les cheveux longs ? Non parce que, dans la chaleur caniculaire, que je supporte d’habitude, cette masse n’est franchement pas idéal. Aussi, je savais que risquais d’attirer les regards car ma taille n’avait pas changé mais je ne penserais as que des gens se retourneraient et ça commence à devenir assez agaçant. Vous n’avez jamais vu des gens d’1m88 ? Aussi, je ne pensais pas que la taille des hanches et de la taille changeait tant, mon short ne tiens pas là où je le mets d’habitude. Le chemin vers la supérette se passa sans trop d’encombre sauf quelque sifflement qui ont eu le droit à un sourire et un doigt d’honneur, car faut pas déconner mais l’impression d’avoir 3 tonnes de plomb dans le bas ventre et des douleurs qui n’ont aucune raison ne me rende pas des plus amiable a leurs conneries. Ah enfin, le supermarché et en vue avec lui la fraicheur de la clim, l’objectifs de cette mission et du flurbiprofène, je suis en train de décéder.

Enculé. Voilà ce que sont ces mecs. Qui a décidé qu’il pourrait me parler de cette manière et ne pas me respecter. Je vous jure, déjà qu’entendre n’importe quel homme faire ça a une femme me hérisse le poil mais, devoir le supporter pour soi-même est un autre level de chiant. Qu’est-ce qu’il leurs fait croire qu’ils peuvent me sortir ça mais je vous jure, mon poing dans sa gueule fut la chose la plus gentille que je pouvais faire pour lui. Me voilà donc, de nouveau sur le chemin de mon appart, une envie d’écraser la tête de ces mecs plus grande que mon envie de rentrer chez moi et manger de la glace. Il semblerait que mon air énerver soit assez efficaces pour faire en sorte que les gens ne me parlent pas ou ne fassent pas de commentaire et il vaut mieux car je les aurai très probablement incendiés sans qu’il puisse faire ou dire la moindre chose. Quand j’arrivais à mon appart, la première chose que je fis et de prendre le flubiprofène et me caler dans mon canapé avec la glace, de la musique et un livre. Je déclare cette journée finie et des plus frustrante. Je ne recommande pas l’expérience avec les mecs du supermarché et l’impression de mourir. Journée de Merde.
Louis Roy [TT]
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Donatello Zenone (LS)
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Donatello Zenone (LS)
Sam 6 Juil - 17:55
Bonjour à tous. Je suis Donatello Zenone, et je représente la Sérénissime, où l'on se frotte à la Venise réelle du XVe siècle. Je suis donc le Comte de Civitavecchia, le grand port de commerce de Rome, dans les Etats du Pape. Je suis marié à Savina, une noble vénitienne. Je mouille dans des affaires un peu louches de piraterie en Méditerranée et de trafic d'esclaves, avec la complicité de pirates ottomans. J'ai aussi de petits penchants incendiaires. Et voici ma tête pour ceux qui veulent savoir à quoi je ressemble.

Épreuve 3 ;; De l'autre côté du miroir 2s25

Et voici mon texte.


Ronfler jusque tard dans la matinée n'est pas dans mes habitudes. Je gère une des plus grandes villes du Latium, qui se trouve être un port de surcroît. Il n'est donc pas coutumier que je paresse au lit à ne rien faire, et de toutes les façons, on ne m'en laisse jamais l'opportunité. Ce n'est pas que je ne voudrais pas, mais bien que je ne peux pas. Un grand pouvoir apporte de grandes responsabilités... et parfois de gros emmerdements aussi. Mais bon, je le vis bien, et ça rapporte gros. Ici le coq ne chante pas. C'est un valet qui vient toquer à ma porte de bon matin dès que le soleil se lève.

On n'est jamais tranquille dans ce palais. En plus, celui qui tape en ce moment à ma porte à la main lourde... Oui, c'est bon, je me lève! Le petit personnel, de nos jours, c'est juste bon à énerver les employeurs. Je regarde ma fenêtre, l'aube est là, mais l'astre est loin d'être haut dans le ciel. Je rejette les draps sur le côté et je me redresse en bâillant à m'en décrocher la mâchoire. Je suis tout dépeigné. Je vois des cheveux partout, et certains me tombent dans les yeux. Je me mets sur mes jambes, je marche jusqu'à mon grand miroir. Mais c'est qui c'est superbe poupée? Elle est sacrément bien roulée! Une bonne paire de seins, un joli petit cul... Attends! Deux secondes! C'est mon miroir ça? Donc dedans, je vois mon reflet. A moi. Ah... Voilà quelque chose qui n'était pas prévu. Je ne peux décemment pas me montrer comme ça. Pour sortir de la chambre, je dois donc m'habiller un peu plus que d'habitude. Je ne peux pas sortir torse nu avec un simple pantalon. 

Ne surtout pas paniquer! Mais qu'est-ce que je vais me mettre pour sortir du coup? Je n'ai rien à me mettre! C'est une catastrophe! Il y a juste la garde-robe de ma femme Savina. Avec une soixantaine de robes. D'habitude, il y en a bien plus, mais elle en a emporté pour partir rendre visite à son père à Venise. Je pourrais m'habiller en homme après tout. 
N'empêche, c'est curieux... Je ne sais pas d'où me vient cette passion soudaine pour les vêtements et les chaussures. D'habitude je prends ce qui vient pour m'habiller. Mais là, tout d'un coup, j'ai envie de dépenser tout mon argent pour refaire ma garde-robe alors qu'elle est déjà pleine à craquer. C'est étrange.

"Fichue pour fichue... Oh mais j'ai une jolie voix en plus! Je dois rêver, je ne vois que ça. Je vais envoyer la garde en ville. Si on trouve une sorcière, je la fais cramer sur un bûcher. Si elle peut quelque chose, on la brûlera après qu'elle m'ait retransformée en homme, et si elle peut rien faire, je la crame rien que pour me passer les nerfs! 
Mais pourquoi je pense à voix haute à présent? C'est quoi ce besoin de parler, et parler, et parler? 
Et pourquoi j'ai soudain envie de raconter ma vie à une copine ou à ma mère? Tiens, ben je vais dire que c'est la faute des hommes. C'est forcément leur faute après tout."

Le pire dans tout ça, c'est que si je me montre comme ça, je suis sûr que les gardes vont essayer de me reluquer. Donc, il faut que je trouve quelque chose de bien décolleté. Et si j'en vois un qui regarde, je le traiterai de sale pervers! Parce que c'est mon corps ok?! Alors respectez-moi! Sinon je crie! Avec tout ça, je ne suis toujours pas habillée. Cela doit faire un bon quart d'heure maintenant que je suis devant mes placards sans savoir vraiment quoi mettre. Oh, un sac! Je suis sûr que je dois pouvoir ranger plein d'objets dedans. Mais qu'est-ce que je peux y mettre? A manger! Non! A boire! Et du maquillage! Alors que je devrais me maquiller avant de sortir, normalement, non? Pas grave, j'en emporte quand même. Ca peut toujours servir. Et un éventail, si jamais il fait chaud. Bon là, c'est un peu gris dehors, mais ça pourrait bien changer. 

Encore heureux, ça ne m'est pas arrivé dehors, ou ailleurs que chez moi. Je suis bien trop mignonne. Mais là, je ne sais pas pourquoi, je me trouve soudain trop grosse. Il faut que je maigrisse. Alors il faut sortir les bonbons que j'ai mis dans le sac. Mais je pourrais avoir faim. Donc je les garde. J'ai une idée, je vais boire beaucoup d'eau! Non, c'est très idiot. Après, je vais avoir envie d'uriner sans arrêt, et je ne vais pas passer ma vie à courir aux latrines! Avec tout ça, je ne suis toujours pas habillée. Ca commence à bien faire. Bon, comme je suis mignonne, il me faut quelque chose de joli! 

Mais, c'est quoi ça? Oh mon dieu! Je vais mourir! Je me suis cassé un ongle en fouillant dans ma garde-robe! Et en plus je suis trop grosse! Je suis horrible! Et les copines ne sont pas là pour que je leur raconte tout! Comment je vais faire moi? Personne ne m'aime, j'en étais sûr! Voilà, maintenant je pleure! Heureusement que je n'étais pas maquillée, sinon ça aurait coulé et je ressemblerais à un panda triste. Et j'ai dit que je devais être jolie. Pourquoi au fait? C'est une bonne question ça... Je vais m'habiller comme d'habitude si ça continue, parce que là, je ne vois rien qui me plaise vraiment. 

Encore une fois, le valet revient taper et me demande si tout va bien. Il est chiant celui-là! J'attrape un vase sur ma cheminée, et je le lance rageusement sur la porte. Il se brise, et il y en a partout. Maintenant qui c'est qui va ramasser, hein? 
C'est sa faute! Il n'avait qu'à être gentil, et ne pas venir me harceler alors que je suis en train de réfléchir à quoi me mettre. Je ne le supporte plus. 

Noooooooooooon! Pas ça! Je viens de repasser devant mon miroir, et je me suis bien regardée. J'ai un bouton sur le front! C'est affreux! Je suis défigurée! Je ne peux pas sortir dans cet état. Mais comment je vais aller chez le tailleur acheter de nouveaux habits? Je ne peux pas y aller comme ça! Il faut réfléchir. Je pourrais envoyer un garde. Non, il me verrait, et après, c'est foutu. Je ne veux pas qu'on me voit dans cet état-là! En plus, je suis sûr que les gardes auraient mauvais goût en matière d'habits. Il n'y a qu'à voir comment ils s'habillent. En plus ils puent. 

Tout compte fait, je crois que je vais me recoucher. Ca m'évitera de me torturer le cerveau pour rien. Je retourne dans mon lit. Je vais attendre jusqu'à demain, histoire de voir si au réveil je suis redevenue normale. Ou normal? Je ne sais plus... 
Ca devrait en tout cas me laisser des heures de temps libre. C'est bien. Mais qu'est-ce que je vais faire du coup? Tiens, et si je faisais la gueule sans raison? Ca me plaît bien cette idée. 

(désolé les filles, je vous aime ^^)
Donatello Zenone (LS)
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Eri Tanaka
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Petite présentation rapide:



De l'autre côté du miroir

Épreuve 3 ;; De l'autre côté du miroir Xjkw





J'aime pas les matins. Chaque premier rayon de soleil qui se pose sur mes paupières... Chaque premier soupir qui passe mes lèvres alors que j'ai ma première prière mentale pour me rendormir dans la seconde... Chaque première vision du plafond beige aux carrés parfaitement posés me rappelle pourquoi je haïs les matins. Parce que ça signifie que j'arrête de rêver et que je dois retrouver mon quotidien frustrant.
Avec une réticence visible, je finis par me lever et je déteste toujours autant les premières informations que j'analyse. Déjà je peux toujours lire une heure inférieure à cinq heures trente. Ensuite je sens ma faim. Ce moment où je dois me retenir de sortir de ma chambre pour grimper en vitesse l'étage me séparant de mes camarades masculins et finir par en violer un. « Moi j'kifferais trop si ma meuf était nympho ! T'imagines ? Tu ken quand tu veux, elle est opé »... Il y a des baffes qui se perdent... La nymphomanie n'est pas quelque chose de « drôle » ou « pratique ». C'est un handicap, une malédiction.
Immédiatement après m'être assise dans mon lit, je sens une différence. Mon regard et mes mains en viennent alors à toucher mon nouvel entre-jambe avant que mes lèvres s'ouvrent et manquent de sortir un son. Je coupe ma respiration pour tenter de me calmer. Ce... membre... que j'apprécie bien trop... sous mes yeux... et mes mains. Je vais en faire quoi ? Bordel... Non seulement c'est tentant mais choquant. Absurde. Idiot. Impossible.
Me relevant avec une soudaineté nouvelle, je crois n'avoir jamais été aussi rapide à aller à l'étage des garçons. C'est idiot mais il est bon de noter qu'en cas de catastrophe inexplicable, bizarre et inattendue... Ma première réaction est d'aller piquer des fringues à un de mes potes qui – habituellement – surplombe mes cent-soixante-sept centimètres avec ses deux mètres et quelques.
Et quelque part au fond de moi, je suis reconnaissante. À cinq heures du matin, tout le monde dort. Je sais que je suis plus grand(e?) qu'avant et sûrement plus lourd(e) mais j'ai réussi – me demandez pas comment – à retourner dans ma chambre. Je m'excuse intérieurement mais je devrais arriver à le « convaincre ». Après tout mes camarades aussi me verront... bah en homme... Pas de seins. Plus de vagin. Une nouvelle virilité. You-pi.

Passons rapidement sur mes premiers actes matinaux. À la cafétéria tout le monde a la tête dans le cul pour réaliser que je ne suis pas vraiment moi. Je pense, d'ailleurs, que sans ce grain de beauté sous ma lèvre inférieure, peu de gens m'aurait reconnu(e). Je suis assez neutre comme personne. Cheveux noirs, iris verts foncés, peau blanchâtre... Vraiment, je n'ai que mon air japonais pour moi. Et encore...  
Après le petit déjeuner, les premières emmerdes. Forcément. Vu mon état, ma journée n'allait pas être super géniale. Dès la première heure de cours, les premiers commentaires arrivèrent. On me demandait pourquoi je me travestissais – lorsque mon interlocuteur est idiot – et comment j'avais fait pour changer de sexe, de taille... Comment je le vivais.
- Sans mentir ? Je ne sais pas. Je pense que je n'ai pas réalisé en fait.

Les regards curieux m'observèrent alors que je répondais soit une absurdité soit quelque chose de bien trop sérieux pour ce qu'ils avaient l'habitude d'entendre de moi. Je ne suis pas qu'une ancienne mannequin. Je sais réfléchir aussi. Non mais oh ! Les Tanaka sont des patrons avant d'être des stars. Moi y comprit. Mettez-vous à ma place deux minutes. Votre père est chef d'entreprise nationale et votre mère un grand mannequin en vogue. Vous-même faites partie des enfants-stars qui ont « tenus ». Alors, petite Eri a reçu une éducation stricte et responsable. Sûrement trop. Mon psychologue m'avait fait comprendre que je manquais d'un côté « enfantin ». Ce à quoi j'avais juste répondu, comme une évidence, que je n'avais jamais connu l'enfance à proprement parler et qu'à cinq ans je gagnais sûrement plus que lui actuellement. Ce qui est probablement vrai.
Et j'ai eu un certain temps pour réfléchir. J'estime ne pas avoir besoin de vous expliquer pourquoi je n'étais ABSOLUMENT pas concentrée sur mes cours. J'étais un garçon mais j'avais toujours le même mental. Alors je pouvais en conclure rapidement que j'étais toujours malade. Seulement... la nymphomanie – avec un peu d'endurance et de pratique – chez les femmes, pouvait ne pas trop se voir. Physiquement, chez un homme... C'était plus compliqué.
Savoir son sexe levé et prêt à l'action était un poids mental assez conséquent... Mais je me refuse de parler de la douleur. Le sang circule et est en pression pour que la « virilité » masculine grimpe à s’agrandir. Vers onze heures, onze heures trente, la douleur m'empêchait de me concentrer complètement. Il n'y avait nul choix de ma part. Soutenue par un camarade qui a su fermer sa gueule quand il le fallait, j'ai passé ma pause déjeuner dans l'infirmerie sous un calmant dont j'ignore le nom. Mais j'ai arrêté d'avoir l'entre-jambe douloureux, chaud comme des braises, dur comme la roche, près à tout fendre devant lui...

Arrêtons de divaguer parce que j'en pleurais tant je souffrais tant physiquement que
mentalement... Nous notons qu'à ce moment-là de ma journée, je ne sais toujours pas ce qui se passe, pourquoi moi, comment et surtout : combien de temps cela allait-il durer ? Non mais avec les années peut-être que je rirais de cet instant irréel néanmoins, à l'instant, je n'ai qu'une envie et ce n'est pas joyeux.
Calmée et allongée, la frayeur semblant pompée toute l'énergie que j'avais, ne mentons pas, je me suis écroulée. J'ai fermé mes paupières durant de longues heures, rêvant sans rêves, dans une mer noire et opaque étrangement rassurante. Peut-être que je ne me souviens pas ou peut-être que mon subconscient a décidé que je ne devais pas retenir cela. Enfin, ce qui n'est pas dans ma mémoire est une source potentiel de terreurs nocturnes en moins.
Réveillée quatre heures plus tard, on m'informait que mes cours d'été étaient finis et que je devais attendre quelques heures de plus avant d'entamer ma nuit. Je ne le sentais pas du tout. Déjà parce que si je dormais la journée, je ne dormais plus la nuit. Ensuite... Parce que j'allais devoir manger. Me laver. Aller aux toilettes... D'ailleurs tiens. Je n'y suis pas aller aujourd'hui. Si ? Non... Je ne crois pas.
Objectivement, je peux constater que j'ai un cerveau qui fonctionne à l'envers. Beaucoup paniqueraient pour la douche, je suppose. Et moi, je suis là, à me demander si j'ai déjà pisser aujourd'hui. Je suis bizarre. Heureusement que personne ne me connaît ainsi. Je suis allée aux toilettes pour homme, m'enfermant dans une cabine alors que j'observais mon attirail avec un sourcil circoncis. Comment j'allais manier cette verge ? Non mais dans un certain contexte j'ai le coup de main – ou de hanches, tout dépend. Mais là... Je suis aussi inexpérimentée qu'une pucelle au Salon de l'Érotisme.
Surtout lorsque la question de viser est arrivée dans mon esprit. En conclusion : rester calme ça va mais je n'ai de Guillaume Tell que l'attirail en bon état et tendu. Il n'aurait pas fallu avoir porter une pomme sur la tête.
Timidement, je n'ai pas osé sortir pour dîner. Trop d'émotions. Trop. Trop. Juste trop. Je n'avais en rien choisis une journée à imiter quelqu'un de normal alors que dix nouveaux centimètres au repos glandouillait entre mes cuisses.
Intérieurement je pleurais sans y arriver. Je me suis couchée dans mon lit malgré l'heure hâtive en priant pour enfin arrêter de respirer. Je n'avais pas honte. J'avais juste trop de problème à gérer malgré mon jeune âge. On dirait que je parle comme une ancienne...
Cela doit paraître ridicule... Comme tout ce que je suis. Après tout, si j'y repense un peu... On peut dire que j'ai tout perdu non ? Je ne suis plus Eri Tanaka. Je suis le scandale Tanaka. Je n'ai aucun droit sur mon planning ou ma vie. Je suis une poupée et c'est ma mère qui me contrôle, doux visage pour une manipulatrice aguerrie.
Heureusement, douze heures plus tard, j'avais retrouvé ma poitrine ferme et ma taille modelée, mon poids léger et mes problème quotidiens. J'avais retrouvé ma voix aiguë et ma grâce travaillée.
Et il semblait que mon esprit n'ait pas intégré toutes les informations de la veille. J'hésite encore à crier au rêve éveillé mais cela me semble si attendu que je n'ose pas. L'histoire s'est sûrement passée mais personne n'en parle. Je n'allais pas faire le premier pas dans cette direction. Pour ravoir l'attention sur moi ? Non merci.
Socialement c'est sûrement très intéressant mais mentalement, je préfère penser que je n'ai rien vécu. L'ignorance est propre à l'Homme. Et aujourd'hui, pour une fois, j'aimerais être un Homme. Un Être stupide, inconscient, égoïste et heureux. Je peux ? Juste une fois, arrêter de penser.




(c) Amaliiah sur Epicode

Eri Tanaka
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Invité
Aryël Eladan -Ignis de PE
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Présentation du Personnage:

Musique d'ambiance :pp10:
Je m’éveille tel dans un songe. De rêves vaporeux j’émerge, la tête immobilisée d’un indomptable engourdissement. Mon corps pour me peser lourdement, si lourdement. Pourtant, ce n’est plus l’épuisement qui l’habite mais une sensation délicieuse de repos qui me retient quelques instants de plus sous les couvertures Moi, Aryël Eladan, chef de ma patrie, n’ai guère le loisir de la paresse. L’immobilité me coûte, chaque seconde perdue pour ne jamais être rattrapée. Mais je se languis de ces instants où je pouvais encore me perdre dans ces ressentis délicieux qui accompagnent un réveil après une nuit pleinement reposante. Elles se font si rares, ces derniers temps. J’ouvre les paupières, parfaitement éveillée désormais, sans pour autant que cette impression discrète tambourinant au creux de mon abdomen ne se lasse. Dans la pénombre d’une aube timide, je me redresse à la recherche de l’origine de cette étrange sensation. Un gémissement m’échappe, suivi d’un rire bref. Je ne me suis pas connue aussi lâche au sortir du lit et pourtant me voilà qui m’extirpe péniblement des draps, un pas à la fois sur les dalles tièdes de la chambre. Je tâtonne dans la pénombre, étourdie un peu. Mes angoisses perpétuelles quant à ma santé me poussent à m’interroger : et si je tombais malade? Je préfère ne pas y penser, avançant péniblement en direction du grand miroir qui décore la pièce. La glace reflète péniblement les premières lueurs pâles du jour. Un jour où tout sera différent.

Et de l’autre côté, un inconnu. Pourtant calqué au moindre de mes gestes, trop lents, trop lourds, désarticulés comme si je n’appartenais plus à moi-même. Je l’observe, le cœur battant, la pudeur me prenant à la gorge. Je cherche déjà, par esprit, à me défaire de cet étranger au cœur de ma chambre, intrus, indésiré. Je sens ma peau se soulever d’horreur et de craintes mêlées. Nue, au sortir du lit et désarmée, je n’ai aucune chance de lui faire face si seulement ses intentions sont nébuleuses. Dans ma panique, je me recule, constatant que l’autre en fait même. Il me scrute d’un œil luisant de peur et d’appréhension, de stupeur et d’une sorte de dégoût qui lentement se mute en incompréhension. À chacun de mes mouvements, il les imite à la perfection, reproduisant mes mimiques pourtant si particulières avec une précision effarante. Je me crois hantée d’un spectre se jouant de moi quand d’un regard, j’inspecte mon propre corps pour le constater tout aussi étranger, une réplique de l’homme qui se trouve derrière le miroir. Mon propre reflet.

Révèle-toi, semble-t-il me souffler sous ses airs effrayés. Docile, j’obéis à cette demande pour mieux me perdre dans la contemplation de mon alter-ego masculin en approchant le miroir. J’ignore quelle est la source de ce sortilège et ne m’en soucie que peu pour le moment, obnubilée par le portrait peint par ce phénomène surnaturel. L’Aryël qui me fait face surplombe la pièce de plusieurs centimètres supplémentaires et d’une carrure plutôt imposante. Un rire nerveux m’échappe; il est vrai que je fus toujours une femme plus grande et au physique solide, dédié au combat. Une crinière blonde encadre mon nouveau visage aux traits plus prononcés. Il y a quelque chose d’assuré dans le dessin de ce menton, de volontaire dans ces lèvres. Une musculature fine saille davantage désormais sous ma peau, vestige de mon entraînement militaire un peu négligé ces deux dernières années. Autour de ma taille, une accumulation peu flatteuse suggère de trop nombreux abus de cette luxure qui m’entoure ici au Palais au Dôme d’Or. Entre mes jambes, un sexe qui n’y était pas la veille cause une sorte de perplexité gênée chez moi.

Et je m’interroge sur lui. Devrai-je me désigner ainsi désormais? De nombreuses idées et questions me traversent l’esprit tandis que je m’assieds contre le lit, à quelques pas du miroir. D’ici, la glace ne réfléchit qu’une part de mon corps d’homme bouleversé et confus, le menton dans la main et le regard perdu au loin. J’ignore à quoi ce subterfuge rime, mais je peux m’imaginer sans souci ses conséquences. Lorsqu’on viendra cogner à ma porte et que j’y paraîtrai, transformée, on croira à l’imposteur. Qui pour croire en cette histoire rocambolesque ? Les gardes m’emporteront et me jetteront aux cachots, sans connaître leur erreur. Et je ne pourrai leur en vouloir. Je ne me reconnais pas moi-même. Je passe un temps considérable à consulter mes mains aux doigts larges et puissants comme si elles appartenaient à un autre, à la recherche d’une solution. Sauf que mes réflexions s’embourbent rapidement dans la houle de mes sentiments contradictoires et de mon identité violée. Qui suis-je désormais?

Véritablement, je contemple cette idée. Qu’aurait été ma vie si j’avais été un homme? Je me revois auprès de mon père, la joue tuméfiée d’une énième bataille dans les rues, petit garçon turbulent mais au grand cœur. Aurait-ce été différent ? Quelque part, j’en doute. Je suis le produit de l’éducation chaleureuse et aimante d’un père dédié. À ses yeux, il n’y avait aucune différence et il m’aurait aimé tout autant. À vrai dire, j’aurais probablement emprunté les mêmes chemins d’un genre ou d’un autre. Ce n’est pas dans mes valeurs de trancher les choses selon une dichotomie, au contraire. Et cette idée me rassure en un sens. Hormis la réaction de mes proches, cette curieuse transformation n’aura aucun impact sur ce que je suis, hormis certainement ce rêve presque inavoué de porter un enfant. Alors pourquoi le malaise persiste-t-il?

Obstinément, la réponse m’échappe. D’un bond nerveux, je me redresse, cherchant de quoi me vêtir convenablement. Autant dire qu’aucun de mes vêtements ne parvient à me couvrir réellement, trop petits ! Rageant, j’abandonne l’idée, revenant incessamment vers le miroir qui m’attire malgré moi. Je lève les yeux tout à coup pour affronter mon reflet quand je sursaute. Pendant quelques secondes, j’ai enfin reconnu quelque chose de familier dans l’azur de mes prunelles. Quelque chose de profond, de rassurant, quelque chose qui enserre ma gorge. Que je ne croyais plus revoir, plus jamais. Je me perds dans le bleu de mes yeux une fois de plus. Ce n’est pas une simple impression. Sous cette forme, je lui ressemble à un point que je n’ai jamais cru possible. On m’a toujours dit que je devais tenir de ma mère, cette inconnue. Pourtant, je le vois bien maintenant que je suis homme. Il y a de papa en moi. La transformation a accentué les quelques détails que nous avions en commun, surtout les yeux. Une émotion étrange s’empare de moi. S’apparentant à la mélancolie mais plus douce. Je ferme les yeux pour mieux repenser à mon géniteur, le phare de ma vie, celui qui m’a forgée toute entière. Je revois ses sourires, son travail minutieux auprès de ses métaux spéciaux, sa voix tranquille et la manière si unique dont il plissait le nez pour mieux voir autour de lui, avec sa vue déclinante. Comme il me manque, comme il me manque. Mais je suis heureuse de retrouver une part de lui, insoupçonnée, en moi. Je savoure cet instant encore quelques minutes, à caresser mes souvenirs.

Instant qui s’évanouit entre mes doigts. Je m’éveille dans un sursaut, cette fois réellement. À mes côtés, une créature m’observe avec une curiosité mêlée d’appréhension. Un Hypnomade qui me semble familier, s’étant introduit dans ma chambre par je ne sais quel miracle. Je passe un certain temps à l’observer, ne parvenant pas à me faire une idée de ses intentions. Mais au creux de ses prunelles noires, je ne perçois aucune malice. Plutôt une sorte de douce tristesse. D’un pas lent, il se détourne. Je l’appelle, dans l’espoir de comprendre. Quelque part, j’ai l’impression que ce songe qu’il a tissé à mon intention comprenait une sorte de message ou un souvenir. Alors qu’il s’arrête pour me lancer un dernier regard, je lui souris, heureuse de me sentir plus près de mon père dans cette époque de tourments. Peut-être était-il là pour cette raison qui sait? Tel un songe, il disparaît, me laissant seule dans ce corps de femme et avec ce cœur un peu plus léger.

Si seulement papa était là. Peut-être pourrait-il m’expliquer tout ce que je ne comprends pas encore, peut-être me rassurerait-il sur tout ce qui m’angoisse. Sauf qu’il m’accompagnera toujours, de là où il est. Je replonge dans le sommeil avec son souvenir flottant dans mon esprit et la sensation d’être moins seule.
Aryël Eladan -Ignis de PE
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Stefan Allesia pour Reload

De l'autre coté du miroir
« Chhhht! Je t’en prie Dario, je te filerai ton poids en croquettes et je lancerai toutes les balles du monde mais par pitié, la ferme ! »

Rien à faire. Insensible à ses promesses, le chien continue d’aboyer contre lui avec conviction. Je dois pas sentir pareil que d’habitude… Et pour cause. Stefan s’est réveillé un quart d’heure plus tôt, la tête en no man’s land après des partiels dûment fêtés dans l’alcool, la junkfood et beaucoup trop de décibels pour un seul homme. L’impression diffuse que quelque chose n’était pas normal s’est bien faufilée dans son esprit brumeux alors qu’il frottait son visage chiffonné, repoussait les draps et partait en quête d’un verre d’eau et d’une aspirine mais il n’y a pas fait attention. Se réconcilier difficilement avec son équilibre et ne pas reconnaître sa voix font partie des symptômes normaux d’une gueule de bois. Se demander si tout a toujours été aussi grand dans cet appartement et pourquoi son chat le fuit en feulant sous le lit, un peu moins. Mais rien de tout ça n’était de nature à l’inquiéter jusqu’à ce qu’il atteigne la salle de bain et se trouve soudain nez-à-nez avec une  paire de seins.

« !!! »

Enfer. Stupeur et tremblements. Subitement dégrisé, Stefan ouvre la bouche pour pousser un grand cri. Se rappelle dans un éclair de lucidité des plus incongrus que ses trois colocataires dorment encore. Se couvre la bouche de ses mains. S’étouffe de panique en tournant sur lui-même et finit par fuir sans réfléchir le miroir infernal qui chamboule ses chromosomes. À présent, il se maudit de cette réaction idiote alors qu’il tente de faire taire le chien de Nolan qui l’a entendu se lever entre temps. Putain, si un jour on m’avait dit que je serais paniqué à l’idée que ce clebs n’essaie pas de me choper la teub au réveil, j’y aurais pas cru… En désespoir de cause, l’italien bat en retraite dans la salle de bain et s’adosse en tremblant contre la porte pour réfléchir aussi vite et clairement que possible. De ce qu’il se rappelle de la veille, tout s’est passé normalement. Il n’y avait que des potes de fac, il a surveillé son verre et, hormis peut-être un peu de marie-jeanne en fin de soirée, n’a rien consommé de bizarre. Il n’y a donc aucune raison apparente pour qu’il se réveille aujourd’hui avec quinze centimètres et un pénis de moins, un charmant carré blond, une jolie bouche pulpeuse et surtout des fesses rebondies et des seins. Des seins, bordel de merde ! Catastrophé, Stefan ne peut en détacher son regard. Dans d’autres circonstances, ses formes auraient été qualifiées d’honnêtes, sans être renversantes. Mais dans un monde presque entièrement dépourvu de femmes depuis cinq ou six décennies, sa plastique lui semble avoir été conçue pour frapper la libido du mâle moyen à coup de batte de baseball et lui faire enchaîner trois séries de pompes dans la foulée.

« C’est un cauchemar... Et Renzo ? Qu’est-ce que je vais dire à Renzo ? »

Stefan cache son visage dans ses mains, la mort dans l’âme en pensant à son petit ami. Même ma voix est sexy… Hélas, oui. Malgré tout, il se reprend rapidement. Même si les aboiements de Dario ont cessé, il ne peut pas rester ici. Les trois jeunes hommes en bonne santé qui vivent également à cette adresse ne vont pas tarder à émerger du sommeil et il est clair qu’il ne peut pas se présenter à eux sous cette forme sans que ça n’entraîne un paquet de questions stupides et de moments gênants. Il doit filer même s’il n’a aucune idée d’où aller. D’abord, des fringues. Fouillant partout, il chipe les premiers t-shirt et bermuda qui lui passent sous la main, jure en découvrant que même les vêtements de cette tapette de Stefie sont trop grands pour lui et tente une sortie prudente de la pièce.

Tendant le cou, il évalue la distance le séparant de la porte d’entrée, à savoir un couloir et le salon. Jouable. Il se raccroche à cet espoir en avançant sur la pointe des pieds, le cœur cognant comme un tambour entre ses côtes. Stefan aperçoit le battant et en remercie tout juste le ciel quand une autre porte s’ouvre dans son dos. Merde !!! Ni une ni deux, il bondit par-dessus le dossier du canapé en retenant son souffle pour épier la voix qui s’en vient. À priori, il s’agit de Yasuo qui se rend directement à la case café. Ouf… Avec prudence, il se redresse pour vérifier que la voie est libre et quitte sa cachette pour reprendre sa fuite. L’espoir lui gonfle la poitrine quand sa main atteint la poignée de la porte. Ce même espoir se prend une giclée d’acide en pleine poire lorsque le battant s’ouvre sur Nolan qui revient tout juste de promener son chien. Seigneur. Pendant quelques secondes, seuls les aboiements de Dario ponctuent le silence médusé qui s’abat sur l’entrée de l’appartement. Puis, d’un seul coup, Stefan réagit comme il en a l’habitude en situation de crise : très vite et complètement n’importe comment. Un sourire radieux illumine son visage et son accent italien vient ensoleiller la voix guillerette avec laquelle il s’exprime :

« Bonjour ! Je suis Lucrezia, la petite sœur de Stefan. Je vous ai rejoint très très tard hier soir, Stef m’a invitée alors que vous étiez déjà tous bourrés. Mais c’était super sympa, merci beaucoup ! »
« Tu… tu portes les vêtements de Stefie... »
« Ah, ça ? C’est parce qu’on a couché ensemble. Il me rendra les miens plus tard, faut que je file. Salut ! »


Aussitôt, il dépasse le pauvre Nolan, piétinant à regrets les débris de son cœur brisé sous ses pieds nus. Désolé, désolé, désolé… Stefan a bien conscience qu’il vient de balancer un bidon d’essence et une allumette sur la tranquillité de la colocation toute entière. Mais c’est pour la bonne cause. Fuyant dans la cage d’escalier, il se promet de leur dire la vérité plus tard à tous les trois si les choses ne reviennent pas à la normale. Il doit simplement en parler à quelqu’un d’autre avant eux. C’est pour lui qu’il traverse la ville d’une traite, regardant droit devant pour ne pas faire attention aux bitume sous ses pieds ou aux regards ébahis des passants qui se retournent sans exception sur son passage. Il n’a pas de soutien-gorge et ses maudits nichons rebondissent à chaque mouvement, lui valant plusieurs abordages sauvages et deux crises de nerfs en trente minutes de trajet, mais il poursuit sa route. Une seule raison le pousse en avant.

Renzo.

Tout étranger qu’il lui soit devenu, Stefan ressent bientôt dans chaque fibre de son corps le besoin lancinant de le voir. Pourtant, il a rarement été aussi terrifié à l’idée de sonner à sa porte. Et s’il ne me croyait pas ? S’il ne me reconnaissait pas ? S’il ne voulait plus de moi ? S’il me préférait comme ça ? Si je redevenais un homme ensuite ? Il ne sait même pas ce qui lui ferait le plus de mal parmi toutes ces options. Il ne doit pas y penser sinon il va se rouler en boule sous un porche et se mettre à pleurer. Non, il doit simplement continuer de marcher jusqu’à se retrouver devant lui et prier pour qu’il l’accepte. Peu importe qu’il soit devenu une femme, peu importe qu’il doive vivre jusqu’à la fin de ses jours dans ce corps disparu et convoité comme un objet précieux par la planète entière. Stefan sait qu’il pourra le supporter, qu’il pourra tout endurer à la seule condition que Renzo reste à ses côtés. Soit je vis tout avec toi, soit je ne vis plus du tout. C’est cette certitude palpitante qui le fait vaciller alors qu’il se tient sur son palier, qu’il tremble sans oser faire les derniers gestes qui le séparent encore de son amour. Seul le son de sa voix qui lui parvient à travers la porte lui permet finalement de bouger. Regarde-moi… La sonnette retentit de l’autre côté du battant. Des pas bien connus se rapprochent. Son cœur bondit. Reconnais-moi… La poignée s’abaisse, la porte s’ouvre. Il ne sait trop comment, Stefan parvient à sourire. Certainement à cause du crépitement étoilé qui lui remonte le long de la colonne, identique à celui qui l’a traversé la première fois qu’ils se sont rencontrés.
Codage par Libella sur Graphiorum adapté par Anju
Stefan Allesia [RE]
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Présentation:

Blottie dans ses chaudes couvertures de laine, Anoushka grognait dans son oreiller, se tortillait dans tous les sens et essayait d'échapper aux rayons persistants de l'aube. Alors qu'elle se redressait dans son lit, baillait à s'en décrocher la mâchoire et s'étirait à s'en faire craquer les os, elle ne se sentit pas elle-même : quelque chose avait changé en bas. Elle leva les couvertures, fit volter la chemise de nuit et écarta la peluche et alors ses yeux s'écarquillèrent sous le choc.

Apparemment, elle n'était plus une petite fille mais un petit garçon. Pas qu'elle sache forcément ce qu'une telle différence voulait dire. Il y avait juste ce quelque chose en plus en bas, non ? Andrei et Maksim n'étaient pas plus étranges que Louka et Natya, brebis et béliers ne paissaient pas différemment et au quotidien Baboula n'agissait pas autrement que Dedoula. Quant au rôle primordial de Grand Bélier, on lui avait dit qu'il était le plus fort des garçons et Anoushka n'avait pas demandé de plus amples explications, ce qu'elle regrettait maintenant car elle se rendait compte de son incompréhension autour du lien de cause à effet. Pourquoi n'y aurait-il pas une Grande Brebis pour diriger le troupeau ?

Blafarde, la petite fille devenue le petit garçon se leva de son lit pour s'approcher du miroir plus grand qu'elle qui trônait dans un coin de la pièce, attrapa les lunettes de Papa pour se donner du courage et inspira un grand coup pour faire front devant le miroir. Il lui renvoya l'image d'un petit garçon qui lui ressemblait étrangement.  

« Ah ! T'es nouveau, toi ! Doula a graizon, t'es pas nomal comme miyoi pa'ce que le M'sieu y veut que du fomage contrre toi. C'est toi qui m'as fait ça ?! »

Yeux écarquillés, bouche bée, corps tremblant, tout chez Anoushka dénotait une surprise choquée, un choc révélateur ou encore une révélation étonnante. Avec sa surface brillante, ses dorures étincelantes et ses étranges silhouettes qui le décoraient, le miroir lui paraissait maintenant un brin effrayant.

« Alo' t'es un miyoi magique, c'est ça ? C'pas gentil de me magifier comme ça ! T'es pas méchant comme le miyoi défomant (1), hein ? Tu parrrles (2) ? Pa'ce que j'veux bien une grréponse, moi. Si c'est ta faute, tu peux aussi m'aider à me changer en moi. S'teu plaît ! J'suis sage, pomis ! J'veux pas êtes un garrzon pa'ce qu'Andrei y m'aime bien comme moi et moi aussi j'aime bien moi comme moi. Grechange-moi, s'teu plaît, miyoi magique ! »

« Gageons que tu en es le courage. » lui répondit une voix froide comme du métal. Anoushka fronça les sourcils, s'avança d'un pas pour quémander une explication et ne put que couiner quand elle se retrouva aspirée par le miroir. Elle était désormais dans une vieille forêt ombragée où les arbres tordaient leurs branches sinueuses pour cacher les rayons du soleil, où un vent oublié virevoltait entre leurs feuilles épaisses et où une puissante odeur d'humus s'élevait de tous les côtés à en prendre la gorge.

Anoushka éternua d'inconfort, toussa pendant de longues secondes et un sanglot lui échappa. Elle avait peur, et à raison ! Car il n'y avait que deux créatures qui vivaient derrière les miroirs et qui n'étaient ni l'une ni l'autre de bon aloi ; qui du Diable ou de Baba Yaga préférer la rencontre ? (3)

Elle ne comptait cependant pas se laisser faire ! Le miroir lui avait lancé un défi et, foi en le Seigneur, elle allait le relever. Frottant ses yeux pour arrêter le flot des larmes, inspirant l'air épais de la forêt, serrant ses petits poings de détermination, la petite fille devenue le petit garçon rassembla tout son courage. Elle mit les lunettes de Papa sur ses yeux qu'elle ferma pour se concentrer, qui échappèrent au vert ombragé pour se plonger dans les ombres rassurantes de son esprit, alors qu'elle appelait la louve en elle ; museau, oreilles, pattes et queue. Une créature des bois pour arpenter la forêt du miroir magique.

« Tiens donc ! Un petit humain-loup. » croassa une voix au-dessus d'elle. Anoushka bondit en l'air, ses crocs se dressèrent contre le danger et un grondement s'éleva de sa gorge. Perché sur son arbre, Corbeau caqueta de rire. « Je ne crains rien sur ma branche. » Anoushka fit une moue. « Dis-ça à Grrenarrd, Corrrbeau (4). » « Certes, Renard m'a eu. Mais moins que le Miroir t'as eu. » Anoushka renifla. « Tu t'moques, moi je m'en vais. »

Le Corbeau poussa un cri. « Attends donc ! Tu as l'air d'avoir besoin d'aide. » Elle lui jeta un regard méfiant. « Le Miyoi m'a changée en garrrzon. T'sais comment changer ? » « Tu n'es pas mieux en garçon ? C'est ce que pense ton peuple. Soumets-toi à cette règle : sois un garçon, tu en seras plus fort. » Grimaçante, Anoushka secoua la tête. « C'est nul ! Je n'aime pas cette grrègle. Je suis toujou moi, garrrzon comme fille. Alo' dis moi, vite ! » Corbeau ricana du haut de son perchoir. « Je n'ai pas de ruse pour t'aider. Va voir Renard, lui qui est plus malin que moi. » Un soupir lui échappa alors qu'elle comprenait que sa remarque précédente avait vexé le volatile qui s'amusait particulièrement de sa déconvenue. Elle haussa les épaules, dépitée de sa bêtise, se détourna de l'arbre et s'en alla chercher Renard sous les quolibets hilares de Corbeau.

En même temps qu'elle discutait vainement avec Corbeau, Renard chassait Campagnol qui couina de terreur en tombant sur un humain-loup et acheva sa fuite éperdue raide mort à ses pieds. « C'est ma proie. Ne t'avise pas de me la voler, même Loup ne fait pas le poids devant ma ruse (5). » lui grogna Renard. Anoushka lui tendit le rongeur. « C'est ta prroie. Moi, j'ai besoin de ta grruse. Tu m'aides, steu plaît ? » Renard attrapa le rongeur qu'il craqua entre ses crocs, qu'il avala tout rond et qu'il rota avec une mine satisfaite ; il sourit à Anoushka.

Mais son sourire s'étirait jusqu'à ses oreilles et elle frissonna. « T'aider comment ? » « Tu dois me changer en moi fille ! » Alors Renard rit lui-aussi. « Je ne suis pas mon cousin Loki (6) et il habite très loin. » Anoushka haussa un sourcil. « Qui que c'est ? » « Parfois dieu, parfois géant, parfois  père, tantôt saumon, tantôt jument, tantôt mère. Comme le peuple Escargot, il est hermaphrodite. » « Un mot bien compliqué à dit, ça. Si Loki habite si loin, où est le peuple Eskagot ? »

Il y eu un blanc, un moment de silence, une pesanteur dans l'air puis Renard tordit son museau en un sourire qu'il voulut désolé ; il n'y arrivait jamais totalement. « Notre Maîtresse (7), la vieille Baba Yaga les a tous mangés. Tu es ici chez elle. Mais tiens-toi loin d'elle car Baba Yaga a toujours faim. » Anoushka leva les bras au ciel, désespérée : « Ô Seigneur, aide-moi, j'suis toute pédue. »

Renard se leva d'un bond, le sourire goguenard, l’œil pétillant, la queue joyeuse. « Je suis un Seigneur agréable à qui me sert bien. » Anoushka croisa les bras, se rappela sa bêtise avec Corbeau et sourit en coin. « Tu es Maître Renard mais ton repas, tu l'as eu par moi. C'est Dieu qui a mis nos chemins ensembles. Y faut aider son prrrochain. »

Oh ! Renard n'aima pas vraiment cette répartie, n'apprécia point être pris à son propre jeu, encore moins jouit-il de se retrouver les pattes liées. Mais il était bon joueur le ventre repu. « On dit que le Mal possède en lui-même les racines de sa défaite, aujourd'hui, l'imprudente Malice en aura fait de même. Je t'aiderai car tu ne m'as pas disputé ma proie qui alourdit mon ventre, apaise ma faim et calme mes excès ! »

Il s'arqua d'un coup, ses épaules tressautèrent, sa gueule béante crachait des sons rauques ; il cracha sur le sol un os taillé comme une clé. « Beurk... » grimaça Anoushka en se pensant la ramasser. Quand elle se releva, Renard avait disparu et le miroir se tenait devant elle. « Pas de tourrs, hein ! J'ai gagné tes épeuves. » lui dit-elle en introduisant la clé dans la serrure apparue de nulle part. Le miroir s'illumina, étincelèrent ses dorures et dansèrent les silhouettes de ses décors. Dans la vieille forêt, il n'y avait plus de petite fille devenue petit garçon.

Réveillée par la caresse d'un rayon de soleil, Anoushka grogna dans son oreiller, se tortilla dans tous les sens et essaya d'échapper aux rayons ; elle sourit car tout allait bien : le petit garçon était redevenu la petite fille.
Notes:
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Pink (Epicarena)
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Il était une fois une jolie fille toute mignonne qui s’appelait Petit Chaperon Rouge.
Le Petit Chaperon Rouge vivait avec sa mère dans une petite maison du village.
Elle allait chaque après-midi chez sa grand-mère pour lui tenir compagnie. Ou pour vérifier qu’elle était encore vivante.
Sûrement les deux.
Tous les jours, pour se rendre chez sa mamie, elle devait traverser une forêt effroyable, où le grand méchant loup sévissait.
« Oh, qui est là ? Monsieur le bûcheron ? »
Un instant, le Petit Chaperon Rouge se demanda si sa mamie était finalement devenue sénile.
« Mère-grand, ce n’est pas le bûcheron mais votre petite-fille préférée, le Petit Chaperon Rouge. »
« Oh, mais que tu as de grands bras !
          Mais que tu as de grandes jambes !
          Mais que tu as de grandes… ! »
Ne comprenant rien à ce qu’elle disait, le Petit Chaperon Rouge déposa son sac sur la commode et se regarda dans le miroir avant de pousser un cri d’effroi.

Petit Chaperon Rouge, petite fille à la cape rouge.
Es-tu ou soûle ou maboule ?
Ne te trompe pas, tu n'es ni loup ni big-foot.
Il n'y a pas d'erreur sur ton look.
Soigne ton pelage de mammouth.

Explications:
Pink (Epicarena)
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Raiponce Strauss [ILU]
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Contexte d'écriture et présentation d'Ilukaan:

Qui est Raiponce ?:

Je vous souhaite une bonne lecture !


Confiance
Chaleureusement, les lourdes paupières d’une sorcière toujours enveloppée par les bras protecteurs de Morphée, accueillirent les rayons lumineux et orangés qui commençaient à se pointer doucement à l’horizon. La fenêtre était légèrement entrouverte, et autorisait l’air frais  qu’accompagnait le lever du soleil, pénétrer la chambre dans laquelle régnait une ambiance calme et paisible.

Octroyant à son corps quelques minutes de répit de plus, la jeune sorcière se prélassa quelques temps dans son lit. Elle prit beaucoup de plaisir à respirer la senteur matinale environnante, et cela ne fit qu’accentuer son désir de sortir de la villa afin de profiter pleinement de ce moment opportun, unique dans la journée, qu’était le matin. Cela pourrait paraitre trivial aux yeux d’un autre, cependant, pour Raiponce qui savait apprécier chaque phénomène de la vie à sa juste valeur, rien ne pouvait être banal. Elle finit par ouvrir les yeux, avant de jeter un coup d’œil discret aux lits de ses camarades. Elle put constater avec joie qu’elle s’était levée de bonne heure, comme à son habitude, puisque toutes semblaient toujours demeurer dans un sommeil profond. Très vite, la Strauss quitta son matelas, prête à entamer, avec sa gaieté innée, les nombreuses activités qu’elle avait prévu pour aujourd’hui.

Néanmoins, si cette journée était dotée d’absolument tout pour qu’on puisse aisément la qualifier de parfaite, il ne suffit que d’un seul élément, un seul, pour qu’elle ne s’en retrouve entièrement chamboulée. Raiponce éprouvait de réelles difficultés à marcher, ressentant une gêne plutôt perturbante au niveau de son entrejambe. Une grimace déforma les doux traits de son visage, tandis qu’elle essayait tant bien que mal d’avancer correctement. Elle se dirigea laborieusement vers les douches communes, espérant trouver rapidement une explication à cette incommodité.

Fuir. Ce fut la seule et unique idée qui traversa l’esprit de la sorcière lorsqu’elle aperçut ce reflet dans le miroir. Ce reflet qu’elle refusait d’accepter, et qui ne pouvait décemment pas être sien. Elle voulut s’enterrer dans un trou des plus profonds et ne plus jamais en ressortir. Les lumières de la salle d’eau étaient affreusement puissantes, et dévoilaient à la Lupy, à son grand désespoir, sa  toute nouvelle apparence. C’était totalement invraisemblable. Elle passa une main tremblante sur son visage, plus aussi doux qu’auparavant, sur lequel se présentait un début de barbe. Elle constata que sa mâchoire n'était plus arrondie, mais plus carrée, et ses épaules se révélaient plus imposantes. Elle se mit à cligner des paupières, tandis qu’elle rapprochait exagérément son faciès de la vitre, continuant de croire à un mauvais rêve. Elle se donna une légère tape sur la joue, espérant que cela aurait le don de la tirer des griffes de cet horrible cauchemar. En voyant que ce geste n’eut aucun effet, elle réessaya, un peu plus fort cette fois ci. Cependant, rien ne se produisit. Soudain, elle se remémora cette fameuse gêne qui l’avait poussée à se rendre dans la salle de bain quelques minutes plus tôt. Son cœur se mit à battre à une allure redoublée contre sa poitrine, maintenant inexistante. Elle n’osa même pas jeter un coup d’œil à ses nouveaux attributs, tant la situation l’embarrassait.

Immédiatement, elle se sentit toute couverte de honte, ne tardant pas à s’imaginer les regards de ses camarades posés sur elle, et les questions sous lesquelles elle n’allait pas tarder à crouler. Elle laissa échapper un cri que l’on pourrait qualifier de tout, sauf de viril, alertant probablement tous les étudiants sommeillant à cet étage. Ses camarades eurent tôt fait de la rejoindre, lui intimant d’ouvrir la porte de la salle de bain. Après quelques minutes d’hésitation, la Strauss se décida enfin à leur présenter ce que le destin semblait avoir décidé pour elle. Quelques unes se forcèrent à étouffer un rire, tandis que les autres l’observaient avec le plus grand sérieux.

« Toi, tu as bu des Larmes d’Hermaphrodite, affirma l’une de ses amies, à peine  étonnée de la situation.

— C’est bien ce que je me disais ! Mais comment ai-je pu en boire sans m’en rendre compte ? répondit-elle, en sursautant à l'entente de cette voix bien trop grave et qui ne lui seyait absolument pas.

— Une mauvaise plaisanterie, sans doute. 

— Une plaisanterie de très mauvais goût ! 

— Vois le bon côté des choses Raiponce, s’exclama une autre de ses amies, la cadette, c’est super cool de vivre une expérience comme celle-là ! En plus t’es vachement mignonn-…mignon en garçon ! »


Au comble de l’embarras, Raiponce sortit de la pièce pour venir s’asseoir sur le bord de son lit, totalement dépitée. Comment pouvait-elle essayer de profiter d’une situation aussi gênante que celle-ci ? Tandis qu’elle gardait son grand regard irréversiblement rivé vers le sol, son esprit passa en revue tous les projets qu’elle avait planifié, et qui étaient désormais partis en fumée. Ses camarades lui déclarèrent qu’ils allaient tenter de trouver un antidote en sollicitant leur professeur de potions. Quant à la Strauss, elle devrait rester enfermée dans sa chambre, ne sortant sous aucun prétexte, au risque de devenir l’objet des railleries de tous. Ses grandes prunelles vertes parcoururent la salle, à la recherche de quelque chose qui serait susceptible de l’occuper durant cette journée qui lui semblait désormais incroyablement vide. Son regard se posa alors sur ses toiles. Bien-sûr ! Pourquoi diable n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? La jeune fille se hâta de se munir de ses pinceaux et de la totalité de son matériel de peinture, avant de se placer juste en face du miroir, ayant une vue complète sur son reflet. Le dessin était, sans l’ombre d’un doute, ce qui permettait à la jeune fille d’extérioriser ce qu’elle ressentait au fond d’elle. L’art faisait partie intégrante d’elle, un don incroyable avec lequel elle était venue au monde. Bien qu’elle doute de garder des souvenirs agréables de cette journée, la Lupy jugeait tout de même intéressant de l’immortaliser dans ce tableau grâce à son talent d’artiste. Raiponce avait ce don exceptionnel de saisir la beauté en toute chose, la représentant ensuite à sa manière. Cela lui permettrait probablement d’accepter plus aisément sa situation.

Noyant son regard dans cette peinture qu’elle créait, et qui prenait forme peu à peu tandis que les heures défilaient à une vitesse incroyable, elle faisait de son mieux pour ne manquer aucun détail, allant de cette barbe naissante, à cette poitrine ayant gagné en muscles. Son regard se posa alors, une énième fois, sur le miroir qui lui renvoyait cette image masculine. Elle s’y attarda un peu plus longuement, et un flash lui traversa soudainement l’esprit. Elle se tenait là, aux côtés de sa belle-mère nommée Gothel.


« Regarde-toi ma petite Raiponce, aussi fragile qu’une fleur. Tu ne tiendrais pas une seconde dehors, seule. »


Ce corps si frêle, Raiponce avait toujours eu l’habitude de le haïr, de le mépriser. Ce manque de robustesse ainsi que cette fragilité lui avaient souvent porté préjudice, notamment en cours de Défenses contre les Forces du Mal, où il lui était impossible de se relever si elle avait été touchée par un sort d’attaque. Elle s’était toujours dévalorisée, et de ce fait, elle souffrait d’un cruel manque de confiance en elle. Était-elle différente, désormais ? Gothel, tiendrait-elle le même discours, si elle la voyait ainsi ? La Strauss se releva pour se diriger vers le miroir, et contempler avec plus d’attention cette nouvelle silhouette qui lui était attribuée. Elle se redressa légèrement, mettant en avant cette musculature bien dessinée, à laquelle elle n’était absolument pas habituée. Jusqu’à maintenant, la blonde s’était toujours rabaissée au plus bas, ayant tendance à ne déceler en elle que ses défauts, et à fermer les yeux sur ses qualités. Toutefois, bien qu’elle soit maintenant plus robuste et plus résistante, elle était forcée d’admettre que son ancien corps, aussi frêle puisse-t-il être, lui manquait terriblement. Et jamais elle n’aurait pu croire qu’un tel incident la pousserait à s’apprécier à sa juste valeur.

« Je ne veux pas changer !

— Tu veux rester un homme toute ta vie ?! » s’exclama l’une de ses amies qui était revenue dans la chambre une heure auparavant, et qui daigna enfin lever son nez de son jeu de cartes.

Elle se laissa retomber mollement sur le lit, et un sourire vint étirer délicatement ses fines lèvres.

« Non, je veux seulement rester moi-même ! Accepter ce que je suis et réussir à avoir confiance en moi ! »

Codage par Libella sur Graphiorum

Raiponce Strauss [ILU]
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Kaoren [Esquisse]
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Remise en contexte:




Rose comme à sa criarde habitude, le ciel d’Esquisse vient de faire détonner tous ses rayons en l’espace d’une seconde. Les aurores de ce monde n’ont rien de la paisible frontière où coexistent harmonieusement les symphonies du jour et le silence de la nuit. Ici, le jour est un vacarme, un vacarme qui retentit soudainement entre deux rêveries. Mais Kaoren cauchemardait.

En quelques clignements d’yeux toujours fatigués, le voici successivement assis, accroupi et debout. Le camion qui lui servait de chambre est encore plein de ses camarades endormis ; tous n’étaient pas prêts à abandonner leur sommeil. Lui, ce matin, se sent presque léger, comme s’il s’était délesté d’un peu de sa réalité. Il observe un instant d’horizon à travers la carcasse du véhicule, puis laisse enfin glisser son regard vers une silhouette d’allure moins ambitieuse :

Vision de sa routine désormais bien gravée, c’est le Laboratoire qui se dresse à nouveau devant lui. Et au nom de cette routine, Kaoren s’en va le saluer. Il a pris l’habitude d’aller retrouver son reflet dans ses murs de cuivre chaque matin, avant d’aller le perdre dans ses couloirs obscurs. Ce n’est pas vraiment qu’il en attende une véritable conversation, mais il est parfois plus galvanisant de parler au mur qu’au silence d’un autre. Alors, pendant que ses compagnons dorment encore, c’est à lui qu’il part s’adresser une nouvelle fois.

Il descend du camion d’un sursaut, puis laisse ses songeries le porter jusqu’à son grand miroir cuivré. Mais lorsqu’il y relève le regard, c’est un nouveau personnage qui lui apparaît. Une jeune fille, au teint aussi terriblement pâle que le sien, aux yeux aussi désespérément noirs que les siens, et aux cheveux aussi sensationnellement rouges que les siens, se tient où aurait dû l’attendre un garçon aux mêmes traits. Elle l’observe d’un air stupéfait, comme si elle aussi se découvrait un nouvel interlocuteur. Comme si l’incohérence de l’Esquisse les avait jetés dans la même chaloupe. Kaoren se sent vite perdu. Lui qui s’est toujours adonné à décortiquer les figures de tous les inconnus qu’il rencontrait, pour les comparer aux siens dans une fresque symbolique de laquelle il s’efforçait de toujours sortir perdant, le voici face à l’égalité la plus parfaite. Les yeux de cette apparition ne sont pas dorés, ni violets, ni même bleus, et ne reflètent pas une touche de l’espoir ou de la fantaisie qui lui font défaut. Ils sont noirs, comme les siens, et ne reflètent que son pessimisme et sa morosité. Et tous ses traits répondent au même appel, de sa peau sans couleur signant sa fragilité à sa chevelure écarlate affichant les écueils de son impulsivité.

En son rôle de personnage à parfaire en tout point, Kaoren se trouve une égale. Comme s’il était face à la seule personne en mesure de prendre la place de son reflet dans le cuivre. Elle lui adresse désormais un regard tristement complice, le même qu’il lui aurait adressé. Ce regard qui demande « Qui suis-je ? » à qui veut l’entendre. Alors il comprend qu’elle partage jusqu’à sa personnalité, qu’il connaît jusque dans ses tréfonds les plus enfouis pour s’y être aventuré chaque jour que l’Esquisse le fit. Et terré entre ce qu’elle demande et ce qu’elle cache, il sait ce qu’elle attend. Cette jeune fille qui lui ressemble tant, et qui est sans doute aussi encline que lui à se remettre constamment en question, espère que quelqu’un viendra qui lui donnera tort en la dessinant plus parfaite qu’elle ne se le croit. Que quelqu’un saura flatter l’orgueil qu’elle réprime en elle, en lui faisant accepter qu’il n’est pas un cœur dans lequel ne vienne se loger cette bête impulsive. Et surtout, que tout cela lui sera dit avec un brin de poésie. Kaoren, passé maître dans l’art de grandir autrui, conscient de ces vérités qu’il n’a jamais su accepter seul et réceptacle d’une âme indiciblement poétesse, sait qu’il compte parmi les plus aptes à s’y prendre. Il se connaît comme s’il s’était refait. C’est donc les bras ouverts et de bon gré qu’il s’essaie à lancer cette conversation :

« Nous pouvons nous entendre. »

Subitement, Kaoren s’arrête. Ce n’est pas sa voix de jeune garçon qui vient de prononcer ces mots. C’est une voix de fille, qu’il attribue instinctivement à celle qui l’observe d’un air interdit, de l’autre côté du miroir. Il se sent comme réduit au silence, face à cette jumelle qui semble parler pour lui. Et il sait tout ce qu’elle s’apprête à lui dire, tout ce à quoi il ne pourra pas répondre. Des éloges, des consolations, et des accolades poétiques qu’il se verra condamné à accepter. Il a beau savoir combien elles lui seront agréables à entendre, l’idée de passer le premier au baptême du compliment lui déplaît d’autant. Il veut d’abord faire savoir à cette fille que le pâle de sa peau n’est que le manteau d’une âme purifiée des vanités du luxe, que le noir de ses yeux n’est que l’emblème du silence qu’elle sait garder jusque dans son regard quand aucun mot ne convient, et que le rouge de sa toison n’a de fin qu’à illustrer la plus belle des flammes qui sommeille où sa vision ne porte pas. En somme, il veut l’aider avant qu’elle l’aide. Alors, affranchi de tout sens des réalités, Kaoren s’efforce avec véhémence de s’exprimer malgré le silence qui lui semble imposé. Mais une nouvelle fois, c’est une voix féminine qui parle avec ses mots :

« À ton air de te craindre autant que tu voudrais t’aimer, je devine ce que tu cherches à me dire, à mon sujet comme au tien. Tu sais, ce que tu éprouves au quotidien ne devrait pas te laisser l’occasion de te trouver si imparfait. Tu te dis morose, fragile, susceptible ou bien égoïste, mais tous ces coups que tu t’assènes et encaisses sans broncher te contredisent sur chacun de ces points. Toi qui aimes tant les symboles, ce que tu prends pour ton orgueil n’est qu’une hydre qui se mord la queue avec chacune de ses têtes, et que tu cherches à décapiter en sachant que de chaque tête coupée en émergeront trois autres. En vérité, tu dois la rassasier d’autre chose pour conclure une paix avec elle, et tu sais parfaitement de quoi il s’agit. Mais si tu ne peux te résoudre à le faire, je peux m’en charger pour toi.

Ta peau n’a pas la pâleur de la fragilité, mais celle d’avoir côtoyé la mort et la désolation sans leur avoir offert la triomphale vision d’une ride sur ton front. Tes yeux n’ont pas la noirceur du défaitisme, mais celle des nombreux deuils qu’ils sont déterminés à porter jusqu’au jour où ils devront se fermer, en hommage à tous ceux dont l’Esquisse a ravi l’image. Et tes cheveux n’ont pas la rougeur de l’impulsivité, mais celle des passions qui font bouillir ton sang chaque fois que cet univers tente de te courber à sa tyrannie, ou chaque fois qu’il y condamne l’un des tiens. Tu sais braver le destin bien mieux que tu ne le crois, et seule son omnipotence lui a permis de rivaliser jusqu’ici avec la détermination dont tu t’es montré capable. En fait, c’est cette même détermination qui te pousse à continuer de parler quand ton sort semble te l’interdire.
 »

Obnubilé par ce drôle de jeu dont il s’est rendu à la fois l’auteur et l’heureuse victime, Kaoren contemple le mur pour lui tirer un ultime constat. Si tout paraissait rassembler le Kaoren qu’il se connaissait et cette figure qui lui retournait ses regards, la différence qui les sépare semble désormais bien évidente. Elle est du sexe des Muses. Elle ne lui parle pas, elle est là pour l’inspirer à parler de lui-même. Tout ce qui la sépare de lui réside dans son rôle, et il a fallu qu’il la rencontre pour comprendre le sien. Kaoren est un grand acteur, il sait mieux parler que beaucoup des siens, et sans que rien ne l’essouffle. Il endosse des rôles qu’il se découvre au vol, mais aucune de leurs inconnues ne résiste aux improvisations qui le blasonnent. Il sait faire un poème de n’importe quelle scène de sa morosité quotidienne. Et personne, mieux que lui, n’aurait su jouer sa muse.

Il se tâte le torse, et lui découvre comme une nouvelle proéminence. Il descend jusqu’à sa poitrine, devenue au contraire plus étroite. Il caresse les traits de son visage, plus doux et plus fins qu’à son habitude. Même sa main lui paraît plus délicate ; elle arbore des doigts de fée.
Kaoren [Esquisse]
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Lola Chastel [TA]
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de l'autre côté du miroir

Ladies and gentlemen
Your hero has returned again
Everything is going to be okay



HRP:


Mes yeux s’ouvrent mollement. Sans réelle volonté. Préférant m’offrir encore un peu de sommeil. Alors quand le réveil sonne pour me signifier qu’il est temps de bouger mon fessier de louve géante, je ne réponds que par un grondement viril. Bientôt, une main s’abat sur le radio-réveil. Nouveau grondement. Je me détourne pour m’aplatir sur le ventre et pour une fois, ma poitrine ne me gêne pas. Se lever. Pourquoi faire ? Revêtir mon costume noir d’agent de sécurité inutile. Oui. Parce que soyons honnêtes hein, les agents de sécurité dans les centres commerciaux, on sert à rien. Rien de bien incroyable en tout cas. Pour justifier mon salaire, je croise parfois les bras en prenant un air sévère du haut de mes deux mètres. Le reste du temps, je suis sur Tinder à repérer mes plans…

Euh. Une minute. Pourquoi mes boobs ne me gênent pas sur le ventre ? Pire ! Pourquoi est-ce que c’est entre mes jambes que je sens comme une gêne ? Cette fois, je ne fais plus la flemmarde et me lève. Un peu anxieuse. Assise sur mon lit, je baisse le regard vers ma poitrine pour constater l’étendu du néant. « Putain ! C’est quoi ce bordel ! » Mes seins ! On m’a volé mes seins ! J’en hurlerai presque de rage. Ou de panique. Je ne sais pas trop. Si déjà de base, je ne réfléchis pas beaucoup, mon cerveau est actuellement en error 404 brain.exe a cessé de fonctionner. Je bondis du lit. Nouveau hurlement. Entre mes jambes, une matraque et pas celle que j’ai pour le taff ! Non. Mais… qu’est-ce que ça fout là ?!

Une seconde plus tard et je saute de mon lit pour filer à toute vitesse dans ma salle de bain. Là, je me plante devant mon miroir. « Non. » Je fais un pas de côté. Puis, je me plante de nouveau devant le miroir. « Non ! » Je recommence le manège. « Non ! Non ! Non ! » Combien de bébés chats ai-je bouffé dans une vie antérieure pour mériter ça ? Je prends cette fois le temps de m’admirer plus longuement. M’ausculter plutôt. Ce détail de taille mis à part, le reste de mon corps n’a pas énormément changé. Si ce n’est deux gros pecs à la place de mes seins et un visage plus masculin, mais je suis toujours aussi grande et musclée. Enfin. Grand et musclé ? Peut-être même plus. Je m’amuse à prendre la pause et bander l’un de mes biceps. J’en fais de même pour le second. Puis les deux en même temps. En fait, je m’amuse rapidement à bander mes muscles les uns après les autres. L’espace de quelques secondes, je songe même à faire l’hélico… Non. Je suis plus une gamine, bordel ! Enfin, un gamin ? Un peu de sérieux, merde ! La situation est grave. Non, la seule vraie interrogation est : quand est-il de ma forme de louve ? De loup ! J’arrête de faire la folle et je me concentre pour faire le vide et laisser la bête prendre le dessus. Un hurlement de satisfaction sort de ma gueule quand je sens ma force lupine m’envahir. Jamais je ne me passerai de cette sensation. C’est grisant. Jouissif même. La joie est de courte durée quand ma tête se cogne contre le plafond et que je me retrouve à l’étroite dans la petite salle de bain de mon appart. Sans le faire exprès, je pète le rebord du lavabo d’un revers de patte. Bravo Lola. Se transformer à l’intérieur. Malin. Très malin…

Totalement dépitée de ma propre bêtise, je reprends forme humaine. Avant de sortir de ma chambre et bondir sur mon lit. J’attrape mon portable pour regarder la liste de mes contacts. Quelle sorcière ai-je bien pu mettre en colère pour mériter ce sortilège ? J’arrête de scroll quand je me fais la réflexion que la quasi-totalité de mes exs sont des sorcières… Hum. Oui, bon, je vais ne vais pas me lancer dans des recherches. Ça sera la pleine lune avant que j’ai trouvé la coupable ! A la place, je téléphone à mon boulot pour les prévenir que je suis malade. J’envoie ensuite un sms à Truth pour qu’on se voit plus tôt aujourd’hui. Truth. Ma petite Truth… Ce n’est que maintenant que je commence à stresser. Putain ! Si je lui plaisais plus maintenant que je suis un mâle ? Rien que d’y penser… Putain. Si Truth me plaque à cause d’un sale coup d’une sale sorcière… Il ne suffira pas de dire que j’ai le poil brillant pour échapper à ma grande colère !


Et ce qui devait arriver arriva. Oh. Non. Truth ne m’a pas plaqué. Une fois l’étonnement passé, nous avons fait avec cette étrange transformation. Vraiment, nous sommes très heureuses. Heureuses, mais fatiguées. Pourquoi ? Oh. Trois fois rien. Vraiment rien du tout… On a juste fondé notre meute !


love.disaster
Lola Chastel [TA]
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Eyden [HS]
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Carpe Diem
Featuring Eyden [HS]


Samedi, c’est enfin le week-end. La semaine t’avait parue tellement longue que tu avais l’impression d’avoir attendu le vendredi soir pendant presque deux semaines. C’est long. Il faut dire que tes élèves absorbaient ton énergie vitale avec une facilité déconcertante et avec la fin d’année qui approche, tu te sens d’autant plus fatigué. Alors même si tu voulais veiller vendredi soir et sortir, comme tu aimais tant le faire pour fêter la fin de semaine, tu n’avais pas réussi. Tu étais tout simplement rentré, tu avais pris ta douche pour ensuite te laisser lamentablement tomber dans le canapé. Une émission tordue à la télé et il ne t’a pas fallu beaucoup de temps pour t’endormir. Et te réveiller le lendemain matin.

Une chose étonnante, c’est que tu t’étais réveillé dans ton lit, bien emmitouflé dans tes draps. Bah, tu avais dû te réveiller en milieu de nuit, t’être rendu compte que tu n’étais pas bien installé et par automatisme tu étais retourné dans ta chambre sans prendre la peine d’allumer ton cerveau. Oui, ce ne serait pas la première fois que cela t’arrive de toutes manières. Le plus important reste que tu as bien dormi cette nuit et que tu es prêt à te lever. Pour faire quoi, tu n’en sais rien encore, mais tu ne comptes pas te presser.

Restant quelques instants penaud, assis dans ton lit, tu prends le temps de te réveiller en t’étirant de tout ton long. C’est à cet instant que le drap glisse et dévoile ton torse. Oui parce que, par une chaleur pareille, tu ne pouvais décemment pas dormir couvert. La simple présence du drap suffisait amplement à te tenir chaud. C’est à ce moment précis que tu te rendis compte que quelque chose avait changé chez toi. En baissant le regard, tu constatais que tu n’avais pas une vue directe sur ton entrejambe mais plutôt sur deux bosses situées sur le haut de ton torse. Tu clignes des yeux, une fois, deux fois… Et le premier réflexe que tu as c’est de poser tes mains dessus comme pour vérifier que tu n’es pas en train d’halluciner.

Pendant quelques secondes, tu malaxes ce que tu penses être un simple rêve. Mais un rêve étrangement réaliste pour le coup. Tu te demandes même si le vice a été poussé jusqu’au bout et par curiosité tu soulèves le drap qui te couvre pour voir ce qui trône entre tes cuisses. Tu te surpris plus à découvrir de longues mèches blondes tomber sur tes cuisses que de ne rien voir entre celles-ci, ci ce n’est une intimité féminine en bonne et due forme. Là, ça commence à t’inquiéter. Ton téléphone sonne. Tu l’attrapes sans attendre pour répondre. « Ouais Eyden, c’est moi. On t’a attendu hier t’étais où ? Si tu veux on remet ça ce soir, si ça t’intéresse tu viens à l’adresse habituelle on y sera ! » Là, tu commences sérieusement à te demander si c’est bien un rêve ou non. Quelques secondes s’écoulent. « Eyden ? » Tu bafouilles avant de répondre « Euh ouais… » Tu prends conscience de ta voix et t’arrête immédiatement « Oula mec, qu’est-ce qu’il t’arrive ? T’es malade ? » Tu te racles la gorge en espérant que ce soit vrai. « Mh… Ouais j’crois bien j’ai dû attraper un rhume cette nuit… » L’autre se marre au bout du fil, pendant que toi tu te frottes machinalement le front. C’est quoi cette voix de mec qui mue ou alors… cette voix de nana ?! « Ouais ouais mec, j’t’avais dit de pas dormir à poil, que ça te jouerait des tours ! Allez soigne-toi bien a+ ! » Et il raccroche.

Rampant hors de ton lit, tu te rues dans la salle de bain, seul endroit où tu possèdes un miroir digne de ce nom, dans lequel tu pourras te voir en entier. « Oh putain » sont les seuls mots qui réussirent à sortir de ta bouche lorsque tu te vis dans celui-ci. Si ta taille ne semblait pas avoir changé, tout le reste de ton corps était méconnaissable. Tu étais plus fin, tes hanches beaucoup plus prononcées, ta… poitrine, aussi. Tes cheveux sont longs et lisses. Les traits de ton visage sont nettement plus fins. Tu n’as plus de naissance de barbe, ta peau est lisse comme jamais.

Instantanément, tu appuies tes mains sur tes joues, sans te quitter des yeux dans le miroir. Même tes lèvres sont différentes. Beaucoup plus pulpeuses, beaucoup moins rugueuses. « Mais merde … C’est quoi ce bordel ! Et c’est quoi cette voix de gonzesse ! » Non tu ne paniques pas, c’est faux.

Sans cesse à te regarder sous tous les angles, tu as du mal à croire à ce qui est en train de t’arriver. Puis tu essayes de relativiser. Ok t’es une nana. Ok t’as plus rien de viril sur toi. Mais en même temps t’es une nana ! Tu ne sais pas pourquoi, ni pour combien de temps, alors pourquoi ne pas essayer d’en profiter ? Ni une ni deux, tu trouves des vêtements pour t’habiller. Bon. On ne peut pas dire que tu aies beaucoup de vêtements féminin chez toi, mais tu bidouilles un truc avec une chemise et un vieux jean… Ça passe. Les chaussures sont un peu grandes mais avec une chaussette au bout de la chaussure ça le fait aussi.

Et te voilà sorti de ton appartement. Tu es prêt à aller pécho des mecs ! Qui sait, peut-être que t’auras plus de succès en nana qu’en mec… Et puis, draguer des mecs hétéros ça peut être marrant. Le traumatisme est rapidement passé, et t’es loin de penser à ce qu’il pourrait arriver si tu venais à être transformé pour toujours. Pour ton travail, pour tes amis, pour ta famille… Non, ce qui t’importe en ce moment c’est d’aller pécho des mecs et pour le coup… Ça te caractérise plutôt bien.
Eyden [HS]
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Arndt Kandle [SNKR]
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Personnage : Arndt Kandle:


Épreuve 3

 

- Arndt ! Arndt ! S’égosillait une voix qui paraissait lointaine.

Le brun qui commençait à revenir tourna la tête en direction de celle-ci. Il se retrouva alors tête à tête avec une de ses camarades du bataillon penché sur son lit, Krueger. Une expression mi inquiète mi désolé pouvait se lire sur son visage.

- Tu reviens enfin à toi... La jeune fille lâcha un soupir de soulagement.
T'as pris un sacré coup sur la tête, tu sais ! Même le caporal à eut peur... On t'a emmené à l'écart. Le doc à dit que tu devais te reposer. Donc dors un peu. Je repasserai te voir. Elle lui fît un signe de la main et se dirigea vers la sortie de la petite chambre.

Eh beh. Le brun ne se fît pas prier, pour être honnête, il ne savait pas vraiment pourquoi il était mis au repos mais vu le bandage autour de sa tête et ce que lui avais dit Krueger, il avait du prendre sacrément cher. Bah. Ça lui faisait toujours du repos en plus. Emmitouflé dans une grosse couette, il laissa alors Morphée étendre ses bras autour de lui... Pour une fois que quelqu'un voulait bien le toucher.

Son repos fût vraiment bénéfique. Enfin, il aurait bien aimé dormir un peu plus, mais un grondement vînt alors le réveiller avec fracas. La foudre s'était abattue sous sa fenêtre. Il se releva alors droit comme un piquet. Suant à grosses gouttes. Eh bah. Il chassa tout ça en secouant la tête, même si il restait un peu déphasé. Il se leva alors et se dirigea dans un coin de la pièce où était entreposé le matériel de toilette : Une vasque, un pot en faïence remplis d'eau et un miroir. Attrapant une bougie au passage, qu'il posa sur la vasque, il avait la vive intention de se débarbouiller histoire de reprendre un peu des couleurs. 

Commençant son petit rituel et revenant petit à petit à lui, il du se rendre compte rapidement de quelque chose : Autant il était plus à l'aise dans son caleçon, autant il était bien bien plus à l’étroit dans son tee-shirt. Il se figea quelques instants. D'un geste peu sûr, il écarta le col de son tee-shirt pour se rendre compte qu'il possédait une poitrine. Info sûre. Sans s'en rendre compte, il lâcha le pot qui se brisa sur le sol. Qu'elle est cette diablerie ? Le brun commença sévèrement à avoir chaud. Il avait du mal à comprendre la situation. Qui aurait pu le faire en même temps ? Malheureusement pour lui, on ne lui laissa pas vraiment du temps pour digérer la nouvelle. Quelqu'un vînt alors toquer à la porte.

- Arndt ? Ça va ? J'ai entendu un bruit. Lui lança alors Krueger dont la voix était légèrement étouffée par la porte.

Raaah. Le brun avala de travers avant d'aller se plaquer devant la porte ou plutôt contre la porte, pour empêcher sa camarade de rentrer si l'envie lui prenait. C'est déjà compliqué de comprendre pourquoi son petit oiseau avait décidé de changer de nid, alors l'expliquer à quelqu'un, c'est même pas envisageable. Même l'existence des Titans était moins surprenante.

- Hé ho ? Arndt ? Un soucis ? Demanda la militaire assez inquiète.

- Mhm. Mhm. Tenta le brun.

- T'es sûr ?

- Mhm.

- Bon... D'accord. Des bruits de pas s'éloignèrent alors. Krueger s'en alla alors. Le brun se laissa alors glisser. Il enfouit alors son visage dans ses mains. Sur le coup, il ne savait pas vraiment ce qu'il pouvait faire. Sombre histoire. Bon, bon, bon. 

En y réfléchissant, il se dit que ce n'était pas la fin du monde. Certes, on allait le regarder de travers, on allait se foutre de lui, on ferait de lui l'attraction du bataillon... Bon d'accord, c'était la fin du monde. Les minutes passaient. Dans un léger moment de lucidité, le militaire se releva. Pour l'instant, ça ne pouvait pas être pire. 

Pourquoi Krueger est revenue ? Qu'est ce qu'elle voulait encore ? Faut croire que le brun n'a pas été assez convaincant. Bon. Rien de bien grave, il suffirait de l'envoyait balader ou de rester muet. Sauf que la personne qui le demande d'ouvrir était loin d'être le soldat Krueger... Le Caporal Livaï...Bon beh ça pouvait être pire.

- Kandle, ouvre la porte. Ou je vais l'ouvrir avec autant de fracas que je vais te botter le cul. Lui lança son supérieur. Pas de réponse du brun. C'était autant une mauvaise idée qu'ouvrir la porte. Bon.

En terme de malchance, devoir faire face au caporal, c'était le haut du panier. Vive le bataillon. En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'il allait se faire marave. Et se faire marave par le caporal c'était ni fait ni à faire. Dur.
Sans crier gare, le caporal enfonça son épée à travers la vieille porte. La lame n'était pas passée loin, ce qui procura de nouvelles sueurs froides au militaire. Eh oui, Livaï c'était pas le genre calme de base, alors une fois en rogne, je vous laisse imaginer. Dans un nouvel élan de colère, celui-ci commença à envoyer des coups de pieds sur la porte en maudissant le soldat.
Ah beh forcément, fallait pas faire l'étonné maintenant. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même et un peu à sa petite transformation physique aussi, tout de même. Faut croire que c'est le karma ou le destin qui s'acharnait. Chienne de vie.

Ultime effort du caporal pour ouvrir la porte. Un coup bien placé qui prit de court Arndt. Celui-ci tomba alors à la renverse, se rattrapant alors au sol avec ses mains dans une position accroupie. Oupsie. Fallait être honnête, la situation sombrait petit à petit dans un crescendo de malchance assez effrayant. Quelle poise pour notre ami. Comme dirait certains grands philosophes du 21éme siècle : "Cheh."
Sûrement pour retarder l'échéance qu'il savait plus qu'inévitable, le brun tenta l'action la plus désespérée que l'ont n'avait jamais vu depuis la création de l'univers tout entier. D'un geste aussi imbécile que rapide, il se retourna au sol pour essayer de bloquer la porte avec sa tête ou son épaule. Arndt Kandle, First of his Name, the dumb, King in The Chamber.


Ubuesque situation que voilà. Arndt à quatre pattes devant la porte qui venait d'être projeté en avant par le coup du caporal. Le caporal sus nommé qui avait de tuer le jeune soldat et sans doute Krueger qui ne devait rien comprendre à la scène à laquelle elle devait assister. Sans parler que le boucan avait du attirer plein de soldats. Le moment où le caporal le ferait sortir de la chambre restera gravé dans les mémoires que beaucoup pour sûr...

Comme le ciel avait décidé d'être contre lui aujourd'hui et qu'il n'était plus à ça prés, se fût exactement au même moment que le caporal Livaï donna un nouveau coup dans la porte. Celle-ci s'ouvra alors d'un seul coup et alla s'écraser en plein visage du soldat. Noir total. KO Technique, la violence du choc fût tellement violent qu'Arndt tomba net, inerte.

...

Rouvrir les yeux lui parut être l'épreuve la plus difficile depuis longtemps. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui venait de se passer. Il se trouvait à terre avec un terrible mal de tête.

- Arndt ! Arndt ! S’égosillait une voix qui paraissait lointaine.  Il ne réalisa pas tout de suite qu'il était sur le soldat Krueger. Entre le choc et ce qu'il venait de vivre, c'était un peu trop, même pour lui. Il essaya de bouger et se rendit compte qu'il plus qu’affalé sur la jeune fille.  Tu reviens enfin à toi... Dit-elle alors soulagée. Il avait reçu un choc à l'arrière du crâne quand une des poulies sur le mur Sina avait lâché. Il avait réussi à protégé le le soldat Krueger mais en lui servant de bouclier humain, il avait pas pu éviter d'être heurté par du matériel en chute libre. 

Etrangement, ou pas, il était plutôt soulagé. Bien plus qu'à son dernier réveil en tout cas, même si ce n'était qu'un rêve lié à la commotion. Il ricana alors, au bout de sa vie, il s'évanouit alors de nouveau... Mais sans doute bien plus paisiblement qu'il y a peu.

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Arndt Kandle [SNKR]
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Alizée Bluechele (DT)
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Sam 6 Juil - 22:27
Mais qu’est ce qu’il m’arrive encore ? Les étoiles s’acharnent contre moi depuis hier soir.
Il faut dire que si ma nuit aurait du être consacrée à l’étude de la nouvelle lune, je l’avais passé à baver sur un Almanac.
Ca ne me ressemble pas et ce qui me ressemble encore moins, c’est l’absence de l’arrête en bois dure contre ma poitrine. J’ai glissé bien loin dans mon fauteuil pour n’avoir plus que la joue sur le papier friable. Si nous avions été dans un cartoon humain un peu nunuche, je me serai retrouvé avec les mots noirs nuits encrés sur ma joue et ondulant au rythme de mes bâillements. Mais qu’est ce qui m’arrive !
Le soleil filtre déjà par la lucarne de mon Observatoire et j’entends mon destrier qui s’agite dehors. Qu’est ce qui lui arrive à ce foutu bourrin ?
Ma tête me fait un mal de chien comme si j’avais pris une Bible sur le coin du nez.

En voulant me relever de mon siège d’étude, je sens le sol se dérober sous mes pieds et je suis obligé de me rattraper à mon bureau qui tremble de toutes ses lattes sous mon poids. Je sais que j’ai grossis, mais quand même, là, il abuse un peu non ?
Je tente de me redresser, mais mon équilibre est très perturbé ce matin. Est-ce que quelqu’un m’a jeté un sort ? Enfin ça n’existe pas la magie, du moins pas comme on l’entend : « Science is magic, except real » n’est ce pas ?
Mon corps se déplie lentement et beaucoup trop longtemps que d’habitude. J’ai l’impression d’avoir troqué mon 1m60 pour un corps beaucoup plus grand et large.
La première chose que j’ai vu ou plutôt senti, ce sont mes pieds. C’était comme si mes chaussures avaient rétrécie de deux tailles. Et plus je remontais vers le haut de mon corps, plus je découvrais un corps qui n’était visiblement pas le mien.

Non mais vous y croyez vous !
Mes seins ont disparus !
Ils ont disparus !
Je tâte plusieurs fois, frénétiquement, ma poitrine disparu. Envolé comme par magie. Ma précieuse poitrine rebondissant e et douce comme une paire de fesse de bambin.
Je suis sur le point de tomber dans les paumes et m’oblige à m’avachir à nouveau dans mon fauteuil. J’ai bien fait car les étoiles papillonnent à nouveau devant mes yeux : maudites étoiles.
Après avoir souffler une bonne centaine de fois, j’essaye de me convaincre : tout ceci ne peut être qu’une mauvaise blague, un songe, un maléfice d’un sale reptile puant ! Puis de me relever, non sans mal. Avez vous essayé des chaussures beaucoup trop petite pour vous et marchez avec ? Les abrutis ont fait oui de la tête, donc voilà ce qui m’arrivait à cette instant précis.

Sans aucun préavis, j’envoie valser mes bottes, hier encore à ma taille, et cours jusqu’au seul miroir dans mon Observatoire, la vitre de la pendule astronomique.
Et dans ce reflet troublé, je découvre un corps qui n’est pas le mien ou du moins qui hier encore n’était pas le mien.
Il est grand et musclé (ce qui n’est pas pour me déplaire certes), mais particulièrement ridicule du fait de mes vêtements de femme. Mon corset semble sur le point d’exploser sur le torse taillé que je possède à cette instant et ma culotte me cisaille les hanches.
Soyons honnête je ne ressemble à rien.
Mes mains palpent mon visage étrangement irrégulier et couvert de barbe : le cauchemar.

Oh malheur ! Je me retiens de hurler. Et arrache les vêtements qui me couvrent encore pour découvrir un attribut tout particulier.
Il faut avouer que je le vois plus souvent en moi que sur moi !
Tout seul et nu comme un ver, je m’interroge enfin sur le pourquoi du comment j’en suis arrivé là.
Je suis devenu un homme.
On va pouvoir m’appeler Alonzo à la place d’Alizée. Doublement ridicule.
Je triture mes bouclettes noires trop courtes à mon goût et tire sur ma barbe fine qui encadre un visage carré.
La seule chose qui n’est pas changé chez moi ce sont mes yeux, toujours aussi grand et toujours aussi bleus.
J’entends Ouranne qui s’excite dehors. Et si jamais les étoiles l’avaient aussi touchés ?

Ni une, ni deux je cours hors de mon Observatoire. Toujours nu, toujours homme.
Et je me précipite vers mon cheval qui s’agite et secoue sa tête en frappant des antérieurs. Il pousse un cri suraiguë et piaf, comme une jument.
Je tremble et me penche pour observer la seule zone trahissant le genre de mon compagnon de toujours qui est maintenant devenu...un jument.
Une putain de saleté de jument. Une chieuse capricieuse qui va refuser de m’aider même pour toutes les carottes du monde.
J’ai envie de pleurer.
Mais comme si mon calvaire était loin d’être suffisant, j’entends des voix qui descende de la montagne.

Gag, c’est le seul mot qui monte à mon cerveau d’homme. Je suis sur que celui de la femme que j’ai été aurait fait bien mieux.
Mais c’est vrai, c’est un gag.
Un couple, apparemment très amoureux et fatigués déboulent en trottinant et en riant dans le chemin rocailleux qui mène à mon havre de paix.

Et merde. Saleté d'étoile.
Alizée Bluechele (DT)
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Airat Ivanov [Metro]
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Personnage:

Arrive  un âge ou le corps nous rappelle  à notre mortalité. Piotr, avec ses quarante ans fraîchement passés, commençait à s’en rendre compte. Sur son crâne, les cheveux grisonnant commençaient à naquirent ; aux coins de ses yeux, les rides se sculptaient. L’âge apportait aux hommes un charme que la société semblait s’évertuer à ne pas voir sur le visage des femmes, et il l’expérimentait pour la première fois, debout, penché sur le petit miroir aux rebords attentivement polis pour ne jamais blesser Inna. Ses cheveux étaient toujours courts, militairement rasés sur les côtés, les rides toujours sur sa peau. Mais sa mâchoire s’était affinée, en même temps que son cou et le reste de son corps. Au dessus de ses yeux, la ligne de ses sourcils s’était équarrie, et s’ils étaient toujours  sérieux et droits, son regard – plus marqué maintenant qu’il était rehaussé par des cils plus longs –  en était adoucis. Lentement, la main tremblante, il passe une main sous son col roulé noir, qui ne laissait pas tant de suspense que cela, et vient poser ses doigts sur un des deux renflements pesant sur son torse. Le médecin ferma les yeux, prenant calmement une inspiration. « Putain » Jura-t-il entre ses dents, renversant la tête en arrière, saisissant son visage à deux mains pour faire remonter ses doigts désormais plus fins jusque dans ses cheveux, et en tirer les mèches.

Bientôt Prospect Mira se réveillerait ; et les regards se poseraient sur lui, et les questions viendraient, et les conséquences le rattraperaient. S’il fallait agir, c’était maintenant. En silence, il attrapa son manteau et sa casquette, cacha son corps dans l’un, son visage dans l’ombre de l’autre, et partie vers le fond de la tente militaire lui servant d’hôpital de fortune. Prêt d’un lit de camp, il s’agenouilla, caressant tendrement une masse de cheveux blonds avec un sourire que peu pouvaient se vanter d’avoir vu. « Dors encore Inna, je reviens vite » Souffla-t-il, tressaillant en prenant conscience pour la première fois de sa nouvelle voix ; une voix grave pour une femme, légèrement rocailleuse, qui même dans son propre bas-ventre éveilla quelque chose. Il pinça un instant les lèvres, un soupire nasal lui échappant : le voila maintenant femme, et en plus de cela, lesbienne. La pire alliance possible dans un monde comme le métro, où l’homme désireux d’une femme avait incontestablement l’avantage de la normalité et de l’éducation patriarcale.  Il se redressa, et quitta la tente, s’éloignant pour longer les arches de la station, jusqu’à la tente de la seule personne qu’elle savait éveillez à cette heure. Ce n’était clairement pas le meilleur ami à aller voir dans cette situation, mais Valentina semblait assez préoccupée comme cela, et étrangement, le réconfort semblait être prêt de lui et personne d’autre. Au fils de sa marcher, ses pas s'accélérèrent, jusqu’à ce que, ne tenant plus les pans de son manteau, elle s'élance vers le coin de la station où la plus part des mercenaires et stalkers s'étaient installés, l'ombre de son vêtement volant derrière elle.

Sourde à toutes protestations qu’auraient pu émettre Nikkita, elle repoussa le pan de tissue fermant la tente et entra. Dans le même mouvement, la toute nouvelle femme retira sa casquette de feutre, laissant voir son visage essoufflé et paniqué, une mèche brune barrant son front. Face à elle, assit en tailleurs sur une table monté sur des tréteaux, le stalker l’observait la bouche grande ouverte, un peigne et une mèche de ses cheveux long dans la main. « P-piotr ? Mas qu’… – J’en sais foutre rien » L’arrêta-t-elle immédiatement, levant une main devant elle pour définitivement l’intimer au silence. « Je n’ai pas la moindre putain d’idée de ce qu’il c’est passé, je me suis réveillée comme ça à cinq heures, comme d’habitude, et j’ai eu de la chance que Inna soit toujours endormie ! » Devant elle, Nikkita hochait bêtement la tête, la bouche toujours aussi ouverte, et son regard plus fascinait qu’inquiet détaillant son nouveau visage. D'un claquement de doigts entre leurs deux visage elle le rappela à l'ordre, ses yeux écarquillés de colère.

Une impulsion, et Nikkita se leva, laissant son peigne sur la table, s'approchant d'elle en se ressaisissant lentement. Dans la couleur sombre de ses iris, le sérieux s'installa, et il croisa les bras, sourcils froncés. « Tu dis que tu t'es réveillé comme ça ? – Oui »  Ses épaules se crispèrent légèrement ; elle était incapable de dire si voir le stalker sérieux conforté sa théorie d'un délire nocturne où l'inverse. « Pince-moi. – Hein ? – Pince-moi ! J'ai pas la moindre idée de si je rêve ou non ! » Grogna-t-elle, lui tendant sa main, paume vers un ciel que Nikkita avait déjà vu, mais pas elle. Il s’exécuta, tournant entre ses doigts un peu de peau de son poignet, un sourire mutin et forcé sur les lèvres. « J'ignorais que tu avais ce genre de... Tendances, Piotr ! Héhé! » La médecin fronça les yeux lui retirant brusquement sa main.  « Nikki, ce genre de commentaire, tu te les garde ! – Hey, du calme ! J'essayais simplement de te détendre » Il haussa les épaules avec un petit sourire en coin désolé, captant un instant le regard de la femme, avant qu'elle ne se détourne de lui.

Rampant sur sa peau, un frisson la prit, et elle posa une main sur sa nuque, les lèvres pincées et le regard bas. La situation était si absurde que ni elle ni le stalker n'arrivaient qu'à simplement réaliser. Elle était une femme. Pour une durée indéterminée, avec des conséquences pouvant aller du simplement changeant d'identité à la lapidation en place publique, et aucune solution ne se présentait à elle.  Piotr releva la tête en fermant les yeux, et inspiration lentement, avant de déclarer : « Je vais aller à Polis ». Prêt d'elle, Nikkita trésaillit. « Pour y faire quoi ? – Voir si je suis la seule personne concernée par ce  phénomène. Et j'y connais des gens qui pourront peut-être...  » A la  Main Rouge, elle avait  plus de chance de finir disséquée sur une table d'opération au nom de la science que d'être soignée . Mais même si discrète, elle avait toujours était un membre prometteur, et elle pouvait au moins espérer, car c'était la seule piste lui restant. «  Et j'aurais besoin que tu garde Inna pendant ce temps. – Qu-quoi ?! » Irritée, elle se tourna vers lui, s'approchant férocement. « Réfléchis, je vais l'emmener là-bas ! Pas sous cette  forme ! – M-mais je peux pas m'occuper d'une gosse! ».

Doucement, sa colère enflait et grondait, alors qu'elle détaillait les traits terrorisés de Nikkita, cet homme qui la couvrait de jeu de mots lourds-dingues, fanfaronnait pour un rien, et brusquement, devant une fillette reculait. Ses doigts se contractèrent et décontractèrent jusqu'à se sceller en  poings. Et après un coup d’œil de trop au regard terrorisé du stalker, une décharge électrique parcourant son cerveau et tous les muscles de son bras, elle lui expédia sa gauche en pleine mâchoire.

Instinctivement, Nikkita arrêta son coup, lui lançant par dessus la silhouette de sa main recouvrant la sienne un regard perdu. Piotr répondit d'un feulement, ré-attaqua, le frappant cette fois au ventre sans qu'il ne puisse la stopper, leur visage et leur corps proches, ses yeux arrondis de douleurs plongés dans les siens, plissés de rage. « T'es qu'un putain de lâche Nikki. Un putain de lâche et un salaud d'égoïste ! Tu sais qu'elle est la plus importante pour moi, mais tu t'en fous ! Tu fais rien pour elle, jamais, et rien pour moi ! – Piotr, calme-toi... – Non, je vais plus faire l'impasse sur ton comportement, je...- » Et ce fut lui qui la frappa cette fois, lui assénant une claque qui distilla au coin de ses lèvres un goût de sang et brouilla sa vue.

Tremblante, elle s'accrocha à ses épaules, avant de sentir des bras la ceinturer et la serrer, possessifs et protecteurs. Contre son oreille, elle sentie le souffle paniqué de Nikkita, et bientôt les mots vinrent, essoufflés et incontrôlés, nés d'un bordel émotionnel qu'elle ne conaissait pas au stalker : « C'est faux, je suis pas ça... Je suis pas un lâche, je vais pas te laisser tomber... OK ? J'vais garder Inna, et on t'attendra, parce que tu vas revenir ! On a besoin de toi tous les deux... Et Valentina aussi... Et ta sœur et ton frère ... ». Un instant immobile, mal à l'aise devant une situation qu'elle ne passait pas un jour vivre avec cet homme, elle finit par passer un bras autour de ses épaules et poser une main sur sa nuque, en geste de réconfort presque maternelle ; doucement, elle murmura à son oreille, le remerciant, s'excusant, promettant, tissant un fils d’Ariane qui la ramènerait ici quoi qu'il arrive.

Étreins tous les deux, ils restèrent immobiles, certains de se revoir, qu'importe comme le destin ce jouerait d'eux.
Airat Ivanov [Metro]
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