Eren SÔMA
"Il y a des mots qui vous écrasent des mégots brûlants sur les bras."

![]() | Généralités Nom ;; Sôma Prénoms ;; Eren Âge ;; 26ans Genre ;; Golleck Origines ;; Inconnue, nationalité japonaise. Activité ;; Entretien saisonnier des jardins de temple - tient un shop en ligne de bijoux faits main - enchaîne les petits boulots qui veuillent bien l'accepter le reste de l'année. Sexualité ;; Il dira hétéro, en pensera probablement pas moins, car n'assumera rien. Avatar ;; Balor, par Phobs Règlement ;; Chemin ;; de Traverse Commentaire ;; chui Bo j'y crois pas comment chui Bo |
Histoire
« Celui dont on a pas voulu.
Dès le départ, j'ai été l'indésirable. »
« Ils n'ont pas de noms, ils n'ont pas de visages. C'est eux, les premiers, que je hais. Ils sont cachés quelque part ici, peut-être, je ne veux pas spécialement savoir qui ils sont. Après tout, j'ai été qu'un concept pour eux, aussi. Le jour où ils ont décidé de m'acheter. J'imagine qu'ils ont du regarder le catalogue de mamans disponibles. Comment ça se passe, on choisit le modèle qu'on veut ? Je sais pas. Mais ça se commande. Au final ? Ils en ont plus voulu. Sauf que ça, c'est moi. J'existe. Je suis là. Je suis l'erreur de jugement, la décision hâtive, l'anecdote stupide qui sera peut-être drôle dans quelques années.
... Putain, vous auriez pas pu changer d'avis avant qu'on ne puisse plus avorter ? »
« Ouais, il y a aussi celle qui avait besoin de thunes. Si c'est une mère porteuse, c'est qu'elle a pas envie d'être mère. Point barre, j'ai rien à rajouter. Elle m'a laissé que mon prénom, qui vient d'ici, qui vient d'ailleurs, comme moi, il vient de nul part. »
« On peut voir mon berceau sur cette photo. Je suis pas le premier bébé dedans et d'autres ont du y passer jusqu'à ce qu'il pète. Par contre j'ai aucune idée de qui est ce gamin qui joue à côté, on m'a dit qu'il est parti à mes trois ans je crois. Zéro souvenir. Seulement de Hotaru et Koba, pas sur la photo, et de Arumi aussi. Pas encore arrivée. Ces gens recueillent des gamins comme on fait des crêpes. Ça rapporte visiblement, famille d'accueil, on arrive juste à l'époque où la naïveté nous fait même pas poser la question. »
« J'aimerais être un géant, pour voir le monde de tout là haut. Je suis un géant. Un géant coincé dans un corps d'enfant. Avec des rêves de géant. Dans cette minuscule enveloppe. »
« Je flippe, j'ose pas. Je dis rien, je baisse les yeux. Même si la culpabilité se voyait pas autant sur ma tête, on pourrait pas louper le bruit du plastique contre le t-shirt. Mes mains tremblent trop pour être silencieux. Hotaru me fait un signe de tête en payant, et j'avance. La caissière est déjà passée au client suivant, elle fait plus attention, c'est le moment. Petit moment de confiance. Et. L'alarme. Les portillons qui beuglent me vrillent moins l'oreille que le rire d'Hotaru qui part en courant. Je crois qu'il y avait trop de larmes dans mes yeux pour pouvoir le voir taper dans la main de Koba dehors. Je les hais, tous. »
« Sôma. ... ok. Sôma Eren. J'écris aujourd'hui pour la première fois mon nom de famille. Et pourtant, j'ai appris à écrire il y a deux ans. Ça me fait bizarre, je crois que je réalise que maintenant. Je suis content, vraiment content. Cette fois-ci, je suis le seul. Pas d'autres enfants. Et puis cette fois, c'est pas une famille d'accueil, c'est une vraie ! Ça sera plus comme avant, j'ai envie d'y croire, cette fois. »
« Correction plus d'actualité. Après avoir été trimbalé de connards en enfoirés, de foyers d'accueil en familles d'arriérés, l'Incontestable a demandé à deux désespérés d'essayer de se sauver en adoptant un môme. Cet ordinateur est aussi pété que le reste des institutions qui m'ont rejeté. Et c'est le père qui a choisit le gamin à la peau matte dont personne ne voulait, pour soulager je ne sais quel syndrome du sauveur. De toute façon à cet âge c'est presque trop vieux, tout le monde préfère avoir son bébé. Ou alors ils voulaient juste pas torcher le moindre cul. »
« L’archéologie est à portée de main de quiconque part à la découverte de l’enfant qu’il a été sur les lieux lointains, réels ou imaginaires, de ses premiers pas sur la terre. »
« Comme à peu près tous les gamins, j'aimais bien dessiner. Jusqu'au collège, ce n'était qu'une manière pour moi de passer du temps et les cours plus vite, je ne pense pas en avoir une réelle passion. Je crois que j'aimais plus les remarques et l'attention que ça pouvait me procurer. C'est vers le lycée, que j'ai commencé à faire d'autres trucs. Je peignais des figurines, avant d'essayer des trucs plus gros. J'ai eu ma période sculpture, pâtés d'argile ou smiley en fimo. Ma carrière artistique peut se résumer en une phrase, à peu près bon en tout, doué en rien. Ce qui me sauve, c'est que je fais tout ça pour m'occuper les mains plus que par fibre d'esthète. C'est totalement par hasard, que j'ai commencé à faire des bijoux. En promenant des chiens de riches, je passais toujours par un champ. En fouillant un peu le sol, on peut trouver des douilles de chasseurs. Et j'ai trouvé que ça rendrait cool, sur une chaîne. Aussi beauf que ça. Mais avec du matériel de récup' j'arrive à faire tout ce que je veux, maintenant. Après l'autodidacte, internet est devenu le meilleur prof. Je crois que ça a fini par être mon truc, quand j'en ai eu marre de m'éparpiller un peu partout. »
« Avec tout ça, je crois que j'avais appris à ne jamais avoir confiance en les adultes. Aujourd'hui j'en suis un, mais ça n'a toujours pas changé. »
« Je suis là. Regardez-moi. S'il vous plait, regardez-moi. Vous voyez pas que mes lèvres bougent, là ? C'est parce que j'essaye de vous parler. Eh ho. Est-ce que je suis invisible ? Est-ce que j'existe, au moins ? Ah oui, j'ai enfin une petite réponse. J'ai pas le temps de continuer, mais au moins, ils savent que je suis ici. Ils ont juste oublié que c'était mon anniversaire. Oh... ils se disputent encore. Au moins, ils crient jamais. D'habitude, ils parlent pas. Parce que quand ils parlent, c'est pendant des heures. A n'être juste pas d'accord. Pourrait avoir une bombe qu'ils l'entendraient pas, trop occupés à se haïr. Tant pis, je leurs dirai demain. Pourtant, ça fait quatre anniversaires que je leur ai déjà rappelé. »
« Je n'arrivais pas à les haïr. »
« C'est pas une heure, pour que des gamins soient dehors. C'est ce que j'entends à l'autre bout de la rue, pourtant Shin'Ichi est au lycée, lui. Il est super grand. Comme beaucoup de mes potes, d'ailleurs, c'est dur de trouver des gens intéressants au secondaire. Mais lui c'est particulier. On traîne souvent à trois, avec Mizuki, après l'école. Il m'apprend des tas de trucs, plus intéressants que les cours, il me file des clopes gratuites aussi. Même si c'est pas le plus important. Il arrive à me faire sortir du reste, à m'arracher de l'enfer de cette vie plate. Je crois que j'aimerais bien être comme lui. Ça le fait sourire quand Mizuki s'installe à côté de moi, ou qu'elle réchauffe sa main dans la mienne. Perso ça me gêne. C'est pas elle qui me dérange, mais j'aimerais mieux qu'il réagisse pas. Ou autrement. »
« Un jour la mère a décidé de faire la grève de la parole, nette et brutale. Elle a tenu deux mois quand même, vous savez, avant que les papiers du divorce vienne enfin mettre fin à cette mascarade trop longue, running gag usant d'un couple qui n'en est plus depuis des années, avant même que j'sois là. Je crois que ce programme n'a aucune utilité. Je n'ai plus jamais entendu parler d'elle. Le père était celui avait le plus de moyens pour me garder, et c'était déjà pas grand chose. Il m'a gardé comme un coloc obligatoire. »
« Je les hais. »
« Le jour où 'Ishi m'a annoncé qu'il partait pour une université à Okinawa, j'ai rompu avec Mizuki, encore sous le choc. J'avais fini au lycée par comprendre que je lui plaisais, et c'est vrai qu'elle aussi était mignonne. On avait passé du bon temps ensemble, mais sans 'Ishi, c'est plus pareil. Je pourrais plus la revoir sans sentir un vide, et je savais qu'elle n'arriverait pas à le combler. Je me souviens, qu'après, j'ai essayé de le combler avec une autre fille, pour essayer. Puis une autre. Après Mizuki, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas qu'elle, à remuer les cheveux vers les miens quand je passe. Ou à cacher leurs rires derrière leurs doigts quand je leurs parle. J'aimais bien. Alors je faisais en sorte qu'elles recommencent, presque par automatisme. C'est agréable. Je dirais presque que je faisais pas exprès, mais je n'y pouvais juste rien. »
« Un jour, j'ai réussi à retrouver Hotaru. Il a payé une fois pour toutes les autres fois. »
« J'ai rien d'autre à faire de plus que balayer les feuilles mortes, retirer celles dans l'eau, couper les branches qui dépassent des arbres avant l'hiver. En vrai je suis heureux en restant planté dans un temple avec mon balai, à saluer les gens qui passent. Je crois que j'ai désespérément besoin de plus d'occupations. Mais j'aime le calme serein, j'ai encore plus besoin de me sentir apaisé quelque part. Ici ils m'acceptent. Je crois que je reviendrai l'année prochaine. »
« Aucun philosophe, aucun livre, aucune parole sacrée ne nous apprend à mourir. Il n’y a pourtant rien de plus ordinaire. ... »
« Ah... Ah... AH ! Ma jambe... PUTAIN MA JAMBE ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est quoi toute cette flotte, je vais me noyer !? Ma jambe... merde... Je vois plus rien ! D'où vient toute cette eau on est dans un magasin putain ! RALLUMEZ LA LUMIÈRE JE PEUX PLUS BOUGER MA JAMBE ! C'est quoi ce délire ? Je sais que je saigne. Je sais que je saigne. L'eau monte. Elle est froide. C'est qui cette gamine. Ta gueule, tu m'empêches de penser. Elle vient d'où cette flotte ? Pourquoi elle s'arrête pas de couler ? Merde... je veux pas crever ici, pas comme ça... J'ai mal, il faut que je bouge ce truc... Aidez-moi, s'il vous plait. BORDEL ! Si j'y touche... Je me défonce la jambe... Ah... Ah... Ah... »
« Au fait, je vous ai dit que le rayon m'était tombé sur la gueule ? »
« blabla aucune artère importante touchée, ils commencent toujours par la bonne nouvelle à l'hôpital, c'est le petit crachat pour mieux faire rentrer le doigt. Infection à la jambe (septiquoi ? j'ai pas eu non plus, alors j'ai oublié) qui risque de me coûter plus que celle-ci rapidement. C'est ce que le toubib m'a dit, et j'étais pas prêt à l'écouter. Sauf que quand il est parti, c'est les parents de la gamine, qui m'ont parlé. Elle a pu sortir avec moi. J'ai pas compris leur gratitude, ils disaient que je l'ai sauvée. Ils voulaient me remercier. C'est gentil.
J'ai jamais osé leur dire que c'était juste ma peau que je voulais sauver. »
« ... Et encore je ne parle même pas de l’apprentissage de la vie, mais c’est une autre histoire. Beaucoup plus complexe, celle-là. »
« Vous voulez savoir comment ça s'est fini, cette histoire ? J'avais oublié ces conneries de collégien, mais voila qu'un jour je reçois un message de Shin'Ichi qui revient à Tokyo pour le week-end. Je me suis préparé, je savais qu'on allait s'éclater. Et c'était le cas, on a parlé pendant des heures. On a picolé ensemble vraiment pour la première fois, aussi. C'était comme si on s'était vu la veille, mais une grosse veille de plusieurs années à raconter. Très intense. Je sais qu'à plusieurs moments il l'a fait comprendre, il a même probablement du le dire une fois, mais je voulais pas l'entendre. C'est quand il a dit qu'il ne dormait pas sur place que j'ai commencé à y penser, et j'ai pas pu ignorer le bruit du baiser avant que la portière de la voiture venue le chercher ne claque. Je sais pas qui était dedans, j'ai rien vu. Ça fait cinq minutes que je suis planté devant ma porte. Ah. Putain. J'étais prêt à un truc, putain. »
« J'ai arrêté ma lâcheté quand il y a eu trop de culpabilité. J'ai arrêté de revoir le toubib parce qu'ils méritent pas mes factures. Tant pis si ma jambe est pas tout à fait bien soignée. Au moins j'ai une jambe. »
« Un carreau de ma porte d'entrée s'est pété à force de la claquer. »
« Je le savais, que cet ordinateur est cassé. Je voulais plus y repenser, alors j'ai effacé le numéro de 'Ishi. C'était stupide. Je pense que je pourrais rappeler Mizuki, peut-être qu'on aura des choses à se raconter. J'ai besoin de me vider la tête. »
« Ça fait longtemps que je n'ai plus souri. Ça sera peut-être pas aujourd'hui. Peut-être pas demain. Pourtant, je dirais que je vais bien. Tu sais déjà que je peux mentir. »
Dès le départ, j'ai été l'indésirable. »
« Ils n'ont pas de noms, ils n'ont pas de visages. C'est eux, les premiers, que je hais. Ils sont cachés quelque part ici, peut-être, je ne veux pas spécialement savoir qui ils sont. Après tout, j'ai été qu'un concept pour eux, aussi. Le jour où ils ont décidé de m'acheter. J'imagine qu'ils ont du regarder le catalogue de mamans disponibles. Comment ça se passe, on choisit le modèle qu'on veut ? Je sais pas. Mais ça se commande. Au final ? Ils en ont plus voulu. Sauf que ça, c'est moi. J'existe. Je suis là. Je suis l'erreur de jugement, la décision hâtive, l'anecdote stupide qui sera peut-être drôle dans quelques années.
... Putain, vous auriez pas pu changer d'avis avant qu'on ne puisse plus avorter ? »
« Ouais, il y a aussi celle qui avait besoin de thunes. Si c'est une mère porteuse, c'est qu'elle a pas envie d'être mère. Point barre, j'ai rien à rajouter. Elle m'a laissé que mon prénom, qui vient d'ici, qui vient d'ailleurs, comme moi, il vient de nul part. »
« On peut voir mon berceau sur cette photo. Je suis pas le premier bébé dedans et d'autres ont du y passer jusqu'à ce qu'il pète. Par contre j'ai aucune idée de qui est ce gamin qui joue à côté, on m'a dit qu'il est parti à mes trois ans je crois. Zéro souvenir. Seulement de Hotaru et Koba, pas sur la photo, et de Arumi aussi. Pas encore arrivée. Ces gens recueillent des gamins comme on fait des crêpes. Ça rapporte visiblement, famille d'accueil, on arrive juste à l'époque où la naïveté nous fait même pas poser la question. »
« J'aimerais être un géant, pour voir le monde de tout là haut. Je suis un géant. Un géant coincé dans un corps d'enfant. Avec des rêves de géant. Dans cette minuscule enveloppe. »
« Je flippe, j'ose pas. Je dis rien, je baisse les yeux. Même si la culpabilité se voyait pas autant sur ma tête, on pourrait pas louper le bruit du plastique contre le t-shirt. Mes mains tremblent trop pour être silencieux. Hotaru me fait un signe de tête en payant, et j'avance. La caissière est déjà passée au client suivant, elle fait plus attention, c'est le moment. Petit moment de confiance. Et. L'alarme. Les portillons qui beuglent me vrillent moins l'oreille que le rire d'Hotaru qui part en courant. Je crois qu'il y avait trop de larmes dans mes yeux pour pouvoir le voir taper dans la main de Koba dehors. Je les hais, tous. »
« Sôma. ... ok. Sôma Eren. J'écris aujourd'hui pour la première fois mon nom de famille. Et pourtant, j'ai appris à écrire il y a deux ans. Ça me fait bizarre, je crois que je réalise que maintenant. Je suis content, vraiment content. Cette fois-ci, je suis le seul. Pas d'autres enfants. Et puis cette fois, c'est pas une famille d'accueil, c'est une vraie ! Ça sera plus comme avant, j'ai envie d'y croire, cette fois. »
« Correction plus d'actualité. Après avoir été trimbalé de connards en enfoirés, de foyers d'accueil en familles d'arriérés, l'Incontestable a demandé à deux désespérés d'essayer de se sauver en adoptant un môme. Cet ordinateur est aussi pété que le reste des institutions qui m'ont rejeté. Et c'est le père qui a choisit le gamin à la peau matte dont personne ne voulait, pour soulager je ne sais quel syndrome du sauveur. De toute façon à cet âge c'est presque trop vieux, tout le monde préfère avoir son bébé. Ou alors ils voulaient juste pas torcher le moindre cul. »
« L’archéologie est à portée de main de quiconque part à la découverte de l’enfant qu’il a été sur les lieux lointains, réels ou imaginaires, de ses premiers pas sur la terre. »
« Comme à peu près tous les gamins, j'aimais bien dessiner. Jusqu'au collège, ce n'était qu'une manière pour moi de passer du temps et les cours plus vite, je ne pense pas en avoir une réelle passion. Je crois que j'aimais plus les remarques et l'attention que ça pouvait me procurer. C'est vers le lycée, que j'ai commencé à faire d'autres trucs. Je peignais des figurines, avant d'essayer des trucs plus gros. J'ai eu ma période sculpture, pâtés d'argile ou smiley en fimo. Ma carrière artistique peut se résumer en une phrase, à peu près bon en tout, doué en rien. Ce qui me sauve, c'est que je fais tout ça pour m'occuper les mains plus que par fibre d'esthète. C'est totalement par hasard, que j'ai commencé à faire des bijoux. En promenant des chiens de riches, je passais toujours par un champ. En fouillant un peu le sol, on peut trouver des douilles de chasseurs. Et j'ai trouvé que ça rendrait cool, sur une chaîne. Aussi beauf que ça. Mais avec du matériel de récup' j'arrive à faire tout ce que je veux, maintenant. Après l'autodidacte, internet est devenu le meilleur prof. Je crois que ça a fini par être mon truc, quand j'en ai eu marre de m'éparpiller un peu partout. »
« Avec tout ça, je crois que j'avais appris à ne jamais avoir confiance en les adultes. Aujourd'hui j'en suis un, mais ça n'a toujours pas changé. »
« Je suis là. Regardez-moi. S'il vous plait, regardez-moi. Vous voyez pas que mes lèvres bougent, là ? C'est parce que j'essaye de vous parler. Eh ho. Est-ce que je suis invisible ? Est-ce que j'existe, au moins ? Ah oui, j'ai enfin une petite réponse. J'ai pas le temps de continuer, mais au moins, ils savent que je suis ici. Ils ont juste oublié que c'était mon anniversaire. Oh... ils se disputent encore. Au moins, ils crient jamais. D'habitude, ils parlent pas. Parce que quand ils parlent, c'est pendant des heures. A n'être juste pas d'accord. Pourrait avoir une bombe qu'ils l'entendraient pas, trop occupés à se haïr. Tant pis, je leurs dirai demain. Pourtant, ça fait quatre anniversaires que je leur ai déjà rappelé. »
« Je n'arrivais pas à les haïr. »
« C'est pas une heure, pour que des gamins soient dehors. C'est ce que j'entends à l'autre bout de la rue, pourtant Shin'Ichi est au lycée, lui. Il est super grand. Comme beaucoup de mes potes, d'ailleurs, c'est dur de trouver des gens intéressants au secondaire. Mais lui c'est particulier. On traîne souvent à trois, avec Mizuki, après l'école. Il m'apprend des tas de trucs, plus intéressants que les cours, il me file des clopes gratuites aussi. Même si c'est pas le plus important. Il arrive à me faire sortir du reste, à m'arracher de l'enfer de cette vie plate. Je crois que j'aimerais bien être comme lui. Ça le fait sourire quand Mizuki s'installe à côté de moi, ou qu'elle réchauffe sa main dans la mienne. Perso ça me gêne. C'est pas elle qui me dérange, mais j'aimerais mieux qu'il réagisse pas. Ou autrement. »
« Un jour la mère a décidé de faire la grève de la parole, nette et brutale. Elle a tenu deux mois quand même, vous savez, avant que les papiers du divorce vienne enfin mettre fin à cette mascarade trop longue, running gag usant d'un couple qui n'en est plus depuis des années, avant même que j'sois là. Je crois que ce programme n'a aucune utilité. Je n'ai plus jamais entendu parler d'elle. Le père était celui avait le plus de moyens pour me garder, et c'était déjà pas grand chose. Il m'a gardé comme un coloc obligatoire. »
« Je les hais. »
« Le jour où 'Ishi m'a annoncé qu'il partait pour une université à Okinawa, j'ai rompu avec Mizuki, encore sous le choc. J'avais fini au lycée par comprendre que je lui plaisais, et c'est vrai qu'elle aussi était mignonne. On avait passé du bon temps ensemble, mais sans 'Ishi, c'est plus pareil. Je pourrais plus la revoir sans sentir un vide, et je savais qu'elle n'arriverait pas à le combler. Je me souviens, qu'après, j'ai essayé de le combler avec une autre fille, pour essayer. Puis une autre. Après Mizuki, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas qu'elle, à remuer les cheveux vers les miens quand je passe. Ou à cacher leurs rires derrière leurs doigts quand je leurs parle. J'aimais bien. Alors je faisais en sorte qu'elles recommencent, presque par automatisme. C'est agréable. Je dirais presque que je faisais pas exprès, mais je n'y pouvais juste rien. »
« Un jour, j'ai réussi à retrouver Hotaru. Il a payé une fois pour toutes les autres fois. »
« J'ai rien d'autre à faire de plus que balayer les feuilles mortes, retirer celles dans l'eau, couper les branches qui dépassent des arbres avant l'hiver. En vrai je suis heureux en restant planté dans un temple avec mon balai, à saluer les gens qui passent. Je crois que j'ai désespérément besoin de plus d'occupations. Mais j'aime le calme serein, j'ai encore plus besoin de me sentir apaisé quelque part. Ici ils m'acceptent. Je crois que je reviendrai l'année prochaine. »
« Aucun philosophe, aucun livre, aucune parole sacrée ne nous apprend à mourir. Il n’y a pourtant rien de plus ordinaire. ... »
« Ah... Ah... AH ! Ma jambe... PUTAIN MA JAMBE ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est quoi toute cette flotte, je vais me noyer !? Ma jambe... merde... Je vois plus rien ! D'où vient toute cette eau on est dans un magasin putain ! RALLUMEZ LA LUMIÈRE JE PEUX PLUS BOUGER MA JAMBE ! C'est quoi ce délire ? Je sais que je saigne. Je sais que je saigne. L'eau monte. Elle est froide. C'est qui cette gamine. Ta gueule, tu m'empêches de penser. Elle vient d'où cette flotte ? Pourquoi elle s'arrête pas de couler ? Merde... je veux pas crever ici, pas comme ça... J'ai mal, il faut que je bouge ce truc... Aidez-moi, s'il vous plait. BORDEL ! Si j'y touche... Je me défonce la jambe... Ah... Ah... Ah... »
« Au fait, je vous ai dit que le rayon m'était tombé sur la gueule ? »
« blabla aucune artère importante touchée, ils commencent toujours par la bonne nouvelle à l'hôpital, c'est le petit crachat pour mieux faire rentrer le doigt. Infection à la jambe (septiquoi ? j'ai pas eu non plus, alors j'ai oublié) qui risque de me coûter plus que celle-ci rapidement. C'est ce que le toubib m'a dit, et j'étais pas prêt à l'écouter. Sauf que quand il est parti, c'est les parents de la gamine, qui m'ont parlé. Elle a pu sortir avec moi. J'ai pas compris leur gratitude, ils disaient que je l'ai sauvée. Ils voulaient me remercier. C'est gentil.
J'ai jamais osé leur dire que c'était juste ma peau que je voulais sauver. »
« ... Et encore je ne parle même pas de l’apprentissage de la vie, mais c’est une autre histoire. Beaucoup plus complexe, celle-là. »
« Vous voulez savoir comment ça s'est fini, cette histoire ? J'avais oublié ces conneries de collégien, mais voila qu'un jour je reçois un message de Shin'Ichi qui revient à Tokyo pour le week-end. Je me suis préparé, je savais qu'on allait s'éclater. Et c'était le cas, on a parlé pendant des heures. On a picolé ensemble vraiment pour la première fois, aussi. C'était comme si on s'était vu la veille, mais une grosse veille de plusieurs années à raconter. Très intense. Je sais qu'à plusieurs moments il l'a fait comprendre, il a même probablement du le dire une fois, mais je voulais pas l'entendre. C'est quand il a dit qu'il ne dormait pas sur place que j'ai commencé à y penser, et j'ai pas pu ignorer le bruit du baiser avant que la portière de la voiture venue le chercher ne claque. Je sais pas qui était dedans, j'ai rien vu. Ça fait cinq minutes que je suis planté devant ma porte. Ah. Putain. J'étais prêt à un truc, putain. »
« J'ai arrêté ma lâcheté quand il y a eu trop de culpabilité. J'ai arrêté de revoir le toubib parce qu'ils méritent pas mes factures. Tant pis si ma jambe est pas tout à fait bien soignée. Au moins j'ai une jambe. »
« Un carreau de ma porte d'entrée s'est pété à force de la claquer. »
« Je le savais, que cet ordinateur est cassé. Je voulais plus y repenser, alors j'ai effacé le numéro de 'Ishi. C'était stupide. Je pense que je pourrais rappeler Mizuki, peut-être qu'on aura des choses à se raconter. J'ai besoin de me vider la tête. »
« Ça fait longtemps que je n'ai plus souri. Ça sera peut-être pas aujourd'hui. Peut-être pas demain. Pourtant, je dirais que je vais bien. Tu sais déjà que je peux mentir. »
Caractère
Je les hais.
Il n'y a rien à en tirer.
Aussi loin qu'on puisse creuser, rien qui ne soit palpitant, ou digne d'intérêt. T'as connu l'abandon toute ta vie, et tu continues de le perpétrer comme une prophétie auto-réalisatrice qui t'aurait maudit. Le temps de tes dernières espérances en revanche, est déjà mort, la détresse de ta jeunesse est devenue qu'une amertume. Avant, c'était la panique. Constante. La peur, de voir partir. Encore. Alors, tu t'accrochais. Comme si ta vie en dépendait, jusqu'en faire saigner tes ongles rongés. Jusqu'au bout, jusqu'à l'abus. Jusqu'à ce que ce soit toi, qui soit la cause du rejet. Il t'a fallu tant d'heures perdues à t'en lamenter pour le comprendre. A l'époque, quand c'était plus simple de ne rien comprendre. C'était plus facile aussi, d'être excusé. Mais les excuses ne sont là que pour retarder l'échéance inévitable de la rupture. Et maintenant, tu ne veux plus vivre cette éternelle boucle.
Alors oui, c'est encore plus facile de les haïr. Tous.
Maintenant que tu as compris le principe, c'est ton empathie et ton coeur que tu as jeté, pour ne plus que celui-ci soit brisé. Alors, plus rien n'a d'importance. Et tu agis en (in)conséquence. Une colère lasse qui gronde au fond, qui t'habite et te hante, sans vraiment t'animer comme antan. Tu n'en craches plus que des répliques sèches et cassantes, seules réponses dont tu juges les autres dignes. C'est ce que t'es devenu, Eren. Perché tout là haut sur tes valeurs nébuleuses et versatiles, maintenant, il faut qu'on te mérite. Tu distribues des miettes d'affection que si c'est les autres, qui s'accrochent. Peut-être que les humiliations que tu as subis t'ont gardé d'en provoquer. Un temps. Le temps que les graines de la revanche ne germent, arrosées par toutes les excuses que tu pourras te trouver.
Mais tu survis. Il le faut, il faut que tu survives. C'est ce que tu as toujours fait, et c'est souvent -toujours?- par intérêt que tu offres le tien. Et c'est probablement lorsque ça arrive que le pire de toi s'ouvre au monde, arrachant toutes les couches tissées de tes mensonges. Tu veux prendre. Et tu sais toujours ce que tu veux. De l'affection aux besoins matériels. On te tend la main, tu l'attrapes seulement si tu peux arracher le bras. Faim canine de l'égoïsme, grande brûlure prête à briser tout ce qui est jalousement rêvé : les coeurs à la dérive.
Il n'y a rien à en tirer.
Aussi loin qu'on puisse creuser, rien qui ne soit palpitant, ou digne d'intérêt. T'as connu l'abandon toute ta vie, et tu continues de le perpétrer comme une prophétie auto-réalisatrice qui t'aurait maudit. Le temps de tes dernières espérances en revanche, est déjà mort, la détresse de ta jeunesse est devenue qu'une amertume. Avant, c'était la panique. Constante. La peur, de voir partir. Encore. Alors, tu t'accrochais. Comme si ta vie en dépendait, jusqu'en faire saigner tes ongles rongés. Jusqu'au bout, jusqu'à l'abus. Jusqu'à ce que ce soit toi, qui soit la cause du rejet. Il t'a fallu tant d'heures perdues à t'en lamenter pour le comprendre. A l'époque, quand c'était plus simple de ne rien comprendre. C'était plus facile aussi, d'être excusé. Mais les excuses ne sont là que pour retarder l'échéance inévitable de la rupture. Et maintenant, tu ne veux plus vivre cette éternelle boucle.
Alors oui, c'est encore plus facile de les haïr. Tous.
Maintenant que tu as compris le principe, c'est ton empathie et ton coeur que tu as jeté, pour ne plus que celui-ci soit brisé. Alors, plus rien n'a d'importance. Et tu agis en (in)conséquence. Une colère lasse qui gronde au fond, qui t'habite et te hante, sans vraiment t'animer comme antan. Tu n'en craches plus que des répliques sèches et cassantes, seules réponses dont tu juges les autres dignes. C'est ce que t'es devenu, Eren. Perché tout là haut sur tes valeurs nébuleuses et versatiles, maintenant, il faut qu'on te mérite. Tu distribues des miettes d'affection que si c'est les autres, qui s'accrochent. Peut-être que les humiliations que tu as subis t'ont gardé d'en provoquer. Un temps. Le temps que les graines de la revanche ne germent, arrosées par toutes les excuses que tu pourras te trouver.
Mais tu survis. Il le faut, il faut que tu survives. C'est ce que tu as toujours fait, et c'est souvent -toujours?- par intérêt que tu offres le tien. Et c'est probablement lorsque ça arrive que le pire de toi s'ouvre au monde, arrachant toutes les couches tissées de tes mensonges. Tu veux prendre. Et tu sais toujours ce que tu veux. De l'affection aux besoins matériels. On te tend la main, tu l'attrapes seulement si tu peux arracher le bras. Faim canine de l'égoïsme, grande brûlure prête à briser tout ce qui est jalousement rêvé : les coeurs à la dérive.
Physique
Une ombre avant un corps. Un grincement avant une voix.
On ne t'entend pas marcher, parfois à peine respirer. Un soleil de chair qui frissonne. On te ressent aussi léger que pesant, tu rebutes lorsque tu attires, restes grave lorsqu'il faut sourire. Ton profil de camée est une médaille, un tableau sauvage. Pur et épuré, féroce et indéchiffrable en soi. Eren, tu cultives ton absence de présence comme une promesse de ne jamais vouloir captiver, de te détacher des autres couleurs du monde. T'as préféré graver ton parfum et ton aura par des ciselures d'embûches et d'écueils.
Des traits durs, les sourcils plissés, une bouche pincée. Tu as l'air grave, et le charisme d'un vautour. La caresse des cils sur les prunelles masque un instant leur monochromie de graphite. Noir de jais. Noir de charbon. Noir d'encre. La jalousie n'a pas de couleur, dans ses yeux. Et un battement de paupière est un répit sur ton regard sévère. Perché tout là haut. Peut-être un peu hautain. Certainement trop mutin. Tu n'as jamais souffert d'avoir l'expression sèche, qu'on t'accuses d'être revêche. Tes cheveux n'ont poussé que lorsque tu as voulu te cacher en dessous.
Parcourant ta peau brune, s'y sont creusés les sillons insomniaques, rides de fatigue, sécheresse d'une vie de décombres. Les cicatrices s'étalant en arabesque pour relier entre elles chacune de tes imperfections. La peau s'étire, tiraille, polie par le verre pilé des écarts de tes nuits. Tu mords et arraches tes lèvres sèches qui ne sont rouges que là où la chair est à vif, aussi vif que le sont les batailles contre toi-même. Ton sourire est une cicatrice, un croissant de lune masqué par les nuages de la fumée que tu recraches. Lorsque tu enchaînes les cigarettes comme un condamné.
On ne t'entend pas marcher, parfois à peine respirer. Un soleil de chair qui frissonne. On te ressent aussi léger que pesant, tu rebutes lorsque tu attires, restes grave lorsqu'il faut sourire. Ton profil de camée est une médaille, un tableau sauvage. Pur et épuré, féroce et indéchiffrable en soi. Eren, tu cultives ton absence de présence comme une promesse de ne jamais vouloir captiver, de te détacher des autres couleurs du monde. T'as préféré graver ton parfum et ton aura par des ciselures d'embûches et d'écueils.
Des traits durs, les sourcils plissés, une bouche pincée. Tu as l'air grave, et le charisme d'un vautour. La caresse des cils sur les prunelles masque un instant leur monochromie de graphite. Noir de jais. Noir de charbon. Noir d'encre. La jalousie n'a pas de couleur, dans ses yeux. Et un battement de paupière est un répit sur ton regard sévère. Perché tout là haut. Peut-être un peu hautain. Certainement trop mutin. Tu n'as jamais souffert d'avoir l'expression sèche, qu'on t'accuses d'être revêche. Tes cheveux n'ont poussé que lorsque tu as voulu te cacher en dessous.
Parcourant ta peau brune, s'y sont creusés les sillons insomniaques, rides de fatigue, sécheresse d'une vie de décombres. Les cicatrices s'étalant en arabesque pour relier entre elles chacune de tes imperfections. La peau s'étire, tiraille, polie par le verre pilé des écarts de tes nuits. Tu mords et arraches tes lèvres sèches qui ne sont rouges que là où la chair est à vif, aussi vif que le sont les batailles contre toi-même. Ton sourire est une cicatrice, un croissant de lune masqué par les nuages de la fumée que tu recraches. Lorsque tu enchaînes les cigarettes comme un condamné.
- Spoiler:
- EDIT: Alors je sais qu'il est écrit que les yeux sont noirs, mais au moment d'écrire la fiche j'étais pas sûr, et de toute façon dans la description ça sonnait mieux que marron clair.