fantasy

Elle était là, sous ses yeux, cette fameuse lettre rose. Une belle enveloppe qui promettait l’amour éternel, l'âme sœur choisie par les yeux du système robotique. Des statistiques et des calculs imaginaires pour guider un être vers un autre. Beaucoup résistaient à l’incontestable et ne souhaitaient pas être des pions pour le gouvernement, pourtant, c’était une malheureuse vérité. Il n’y avait aucune raison de se battre, après tout, une majorité des couples finissent heureux et avec une petite famille. Alors pourquoi dire non au cupidon japonais ? Nojiko respectait l’incontestable, et il le remerciait de l’avoir laissé célibataire jusqu’à ses vingt-cinq ans. Aux yeux de tous, ce nombre représentait une longue chance. Plusieurs souhaiteraient être dans sa position : libre comme l’air depuis son adolescence. Il ne se vantait pas de ce détail, mais une certaine fierté régnait en lui. Par contre, maintenant que son tour se présentait, sa vision changeait.
La solitude était sa meilleure amie, sa joie de vivre. Seul, il n’avait pas à se casser la tête. Sa routine se résumait à une catastrophe, comment une autre personne pourrait suivre son rythme ? Soyons honnêtes cher incontestable, qui voudrait se plier aux désirs et à la critique du Asaara pendant une vie complète ? Selon lui, personne ne lui arrivait réellement à la cheville. Trop unique, trop précieux pour ce monde sans couleur. Face à la lettre, Nojiko boudait. Son torse éprouvait un lourd pincement, causé par la folie de son cœur qui paniquait. De joie ou de peur ? Le deuxième adjectif était le plus probable. Lorsqu’il décida enfin de lire le papier, un frisson lui traversa le dos.
Satsuki Eizan.
Peut-être se trompait-il, mais ce prénom était généralement associé au masculin. Le styliste grogna en maudissant le ciel. Depuis le secondaire, il se battait pour prouver qu’il n’était pas gay, et voilà que l’incontestable l’associait à un homme ! Quelle connerie. Ce mariage sentait déjà l’échec, alors il n’y avait pas de quoi à perdre son temps. Avec chance, ils ne toucheront pas la deuxième semaine et pourront retourner sur leur chemin, loin de l’autre. Oui voilà, il n’y a aucune raison d’être en colère. L’incontestable se trompait, cela arrivait. Ce sera une histoire cocasse à dire dans quelques mois.
Nojiko prépara ses boîtes dans la même journée, mais décida de dormir une dernière fois dans sa petite maison. Avec chance, il la retrouvera bientôt. Ses boîtes débordaient de vêtements, tissus, matériaux divers, bouquins… cela le blessait de déposer ses biens dans de misérables cartons, mais tenir tête au système pouvait causer la mort. Nojiko ne pouvait pas mourir, pas avant de réaliser son rêve. Il appela aussi une compagnie de déménagement pour amener sa machine de couture et son bureau de bois massif à sa nouvelle demeure. D’ici quelques heures, il allait découvrir le visage de son mari. Il frissonnait de dégoût à cette pensée, mais peut-être aussi d’excitation.
Quelle jolie maison ! Asaara était le premier à arriver, ce n’était pas grave. Son mari n’avait sûrement pas aperçu la lettre ou était en route pour venir partager son quotidien. Nojiko fit le tour de la maison et remarqua des détails très... Perturbants ? Il y avait deux chambres. Sans trop réfléchir, et sans vouloir y réfléchir, il se dit que c’était une pièce pour les invités. Rien d’inquiétant. La chambre des maîtres charma tout de suite le brun. Le lit semblait confortable et assez grand pour éviter le contact physique pendant la nuit, parfait ! La dernière pièce était grande et très éclairée, ce sera parfait pour monter l’atelier de couture. Le reste du domicile convenait parfaitement à l’homme. Bon sang, il y avait même un garage ! Son salaire était élevé, mais celui de son mari devait aussi jouer pour avoir le droit à tout ça, c’était intéressant.
Mais celui-ci ne se pointa pas.
Le deuxième jour se termina avec Nojiko endormi sur une chaise de la cuisine, prêt à accueillir son mari. Le troisième jour, il se permit de dormir dans le lit et se réveilla à toutes les demi-heures pour vérifier si quelqu’un arrivait. La journée avait été longue. Le quatrième jour, le styliste du s’absenter pour consulter une cliente en besoin d’une nouvelle tenue. Lorsqu’il entra le soir, des boîtes traînaient un peu partout, mais aucun signe d’humain. Pas de voiture dans le garage et personne ne répondit lorsqu’il appela le prénom. Il en avait marre. Depuis trois jours, il portait ses plus beaux vêtements pour impressionner Eizan, il préparait des repas au cas où il crève de faim en arrivant, mais non, rien ! Comment osait-il venir déposer ses cartons sans retour ? La frustration grimpait, tout comme la colère. Satsuki jouait à un jeu dangereux. Un jeu que seul Nojiko pouvait gagner.
À la première heure du cinquième jour, le brun entama des recherches sur son mari. Il creusa très loin et communiqua avec quelques personnes pour l’aider. Satsuki semblait être très discret, comme s’il ne voulait pas être aperçu. Finalement, Nojiko obtenu la meilleure information possible : le numéro de téléphone du boulot d’Eizan. Avec des yeux cernés et un rire presque diabolique, il appela l’endroit. La conversation fut étrangement non malaisante et la personne à l’autre bout du fil semblait comprendre la situation et invita le styliste à venir. Il accepta l’offre.
Et le voilà devant un garage. Sa tenue, trop chic, ne convenait pas à un tel environnement, mais tant pis. Nojiko se devait d’être présentable, c’était plus fort que lui. Un rouge à lèvres vert couvrait ses lèvres, ses yeux étaient contournés d’une même couleur et ses pommettes étaient rouges, mais pourtant, aucun maquillage ne couvrait cette partie. Quelqu’un l’accueillit et le guida jusqu’à son conjoint. Maintenant qu’il était si proche de rencontrer l’homme, il ne se sentait plus si bien. La confiance diminuait.
« Satsuki Eizan ? »
Sa voix paraissait forte et en confiance, c’était bien. Il trahissait ses réels sentiments. D’un pas hésitant, il approcha sa cible. Il tenta de conserver un regard neutre, mais ce fut presque impossible. Son mari était très beau. Plus jeune que lui, plus petit et musclé, mais… sublime. Un certain côté ténébreux, des prunelles qui hypnotisent et un corps parfait. Enfin, pas que Nojiko le pensait hein. Il le regardait avec son œil de styliste, pas avec ses préférences. Parce que non non non, Asaara n’aimait pas les hommes. Ils n’étaient pas beaux. Pas du tout.
Pourquoi il était là déjà? Ah ouais.
« QU’EST-CE QUE TU FAIS ? » Nojiko s’approcha pour bien le menacer avec ses cinq centimètres de plus. « Je t’attends depuis cinq jours, et tu oses venir déposer tes trucs sans me laisser un mot ? Tu aurais pu me prévenir, ou même rester ! Tout est en place, il ne manque plus que toi ! Tu me fais honte. Tu veux terminer en prison, c’est ça ? Je te laisserai pas nous traîner jusqu’à cette étape. Lorsque je vais quitter ce garage, tu viens avec moi. » il marqua une pause et termina sur un ton hésitant : « je ne suis pas colérique ou violent, je ne te ferai pas mal. Je veux simplement que tu ramènes ton cul à la maison pour que je puisse me reposer et arrêter de paniquer. S’il te plaît ? »
C’était un ordre. Nojiko devait probablement attirer l’attention avec sa voix qui ne cessait d’augmenter. Il faisait une scène. C’était la faute à qui ? Eizan.
La solitude était sa meilleure amie, sa joie de vivre. Seul, il n’avait pas à se casser la tête. Sa routine se résumait à une catastrophe, comment une autre personne pourrait suivre son rythme ? Soyons honnêtes cher incontestable, qui voudrait se plier aux désirs et à la critique du Asaara pendant une vie complète ? Selon lui, personne ne lui arrivait réellement à la cheville. Trop unique, trop précieux pour ce monde sans couleur. Face à la lettre, Nojiko boudait. Son torse éprouvait un lourd pincement, causé par la folie de son cœur qui paniquait. De joie ou de peur ? Le deuxième adjectif était le plus probable. Lorsqu’il décida enfin de lire le papier, un frisson lui traversa le dos.
Satsuki Eizan.
Peut-être se trompait-il, mais ce prénom était généralement associé au masculin. Le styliste grogna en maudissant le ciel. Depuis le secondaire, il se battait pour prouver qu’il n’était pas gay, et voilà que l’incontestable l’associait à un homme ! Quelle connerie. Ce mariage sentait déjà l’échec, alors il n’y avait pas de quoi à perdre son temps. Avec chance, ils ne toucheront pas la deuxième semaine et pourront retourner sur leur chemin, loin de l’autre. Oui voilà, il n’y a aucune raison d’être en colère. L’incontestable se trompait, cela arrivait. Ce sera une histoire cocasse à dire dans quelques mois.
Nojiko prépara ses boîtes dans la même journée, mais décida de dormir une dernière fois dans sa petite maison. Avec chance, il la retrouvera bientôt. Ses boîtes débordaient de vêtements, tissus, matériaux divers, bouquins… cela le blessait de déposer ses biens dans de misérables cartons, mais tenir tête au système pouvait causer la mort. Nojiko ne pouvait pas mourir, pas avant de réaliser son rêve. Il appela aussi une compagnie de déménagement pour amener sa machine de couture et son bureau de bois massif à sa nouvelle demeure. D’ici quelques heures, il allait découvrir le visage de son mari. Il frissonnait de dégoût à cette pensée, mais peut-être aussi d’excitation.
Quelle jolie maison ! Asaara était le premier à arriver, ce n’était pas grave. Son mari n’avait sûrement pas aperçu la lettre ou était en route pour venir partager son quotidien. Nojiko fit le tour de la maison et remarqua des détails très... Perturbants ? Il y avait deux chambres. Sans trop réfléchir, et sans vouloir y réfléchir, il se dit que c’était une pièce pour les invités. Rien d’inquiétant. La chambre des maîtres charma tout de suite le brun. Le lit semblait confortable et assez grand pour éviter le contact physique pendant la nuit, parfait ! La dernière pièce était grande et très éclairée, ce sera parfait pour monter l’atelier de couture. Le reste du domicile convenait parfaitement à l’homme. Bon sang, il y avait même un garage ! Son salaire était élevé, mais celui de son mari devait aussi jouer pour avoir le droit à tout ça, c’était intéressant.
Mais celui-ci ne se pointa pas.
Le deuxième jour se termina avec Nojiko endormi sur une chaise de la cuisine, prêt à accueillir son mari. Le troisième jour, il se permit de dormir dans le lit et se réveilla à toutes les demi-heures pour vérifier si quelqu’un arrivait. La journée avait été longue. Le quatrième jour, le styliste du s’absenter pour consulter une cliente en besoin d’une nouvelle tenue. Lorsqu’il entra le soir, des boîtes traînaient un peu partout, mais aucun signe d’humain. Pas de voiture dans le garage et personne ne répondit lorsqu’il appela le prénom. Il en avait marre. Depuis trois jours, il portait ses plus beaux vêtements pour impressionner Eizan, il préparait des repas au cas où il crève de faim en arrivant, mais non, rien ! Comment osait-il venir déposer ses cartons sans retour ? La frustration grimpait, tout comme la colère. Satsuki jouait à un jeu dangereux. Un jeu que seul Nojiko pouvait gagner.
À la première heure du cinquième jour, le brun entama des recherches sur son mari. Il creusa très loin et communiqua avec quelques personnes pour l’aider. Satsuki semblait être très discret, comme s’il ne voulait pas être aperçu. Finalement, Nojiko obtenu la meilleure information possible : le numéro de téléphone du boulot d’Eizan. Avec des yeux cernés et un rire presque diabolique, il appela l’endroit. La conversation fut étrangement non malaisante et la personne à l’autre bout du fil semblait comprendre la situation et invita le styliste à venir. Il accepta l’offre.
Et le voilà devant un garage. Sa tenue, trop chic, ne convenait pas à un tel environnement, mais tant pis. Nojiko se devait d’être présentable, c’était plus fort que lui. Un rouge à lèvres vert couvrait ses lèvres, ses yeux étaient contournés d’une même couleur et ses pommettes étaient rouges, mais pourtant, aucun maquillage ne couvrait cette partie. Quelqu’un l’accueillit et le guida jusqu’à son conjoint. Maintenant qu’il était si proche de rencontrer l’homme, il ne se sentait plus si bien. La confiance diminuait.
« Satsuki Eizan ? »
Sa voix paraissait forte et en confiance, c’était bien. Il trahissait ses réels sentiments. D’un pas hésitant, il approcha sa cible. Il tenta de conserver un regard neutre, mais ce fut presque impossible. Son mari était très beau. Plus jeune que lui, plus petit et musclé, mais… sublime. Un certain côté ténébreux, des prunelles qui hypnotisent et un corps parfait. Enfin, pas que Nojiko le pensait hein. Il le regardait avec son œil de styliste, pas avec ses préférences. Parce que non non non, Asaara n’aimait pas les hommes. Ils n’étaient pas beaux. Pas du tout.
Pourquoi il était là déjà? Ah ouais.
« QU’EST-CE QUE TU FAIS ? » Nojiko s’approcha pour bien le menacer avec ses cinq centimètres de plus. « Je t’attends depuis cinq jours, et tu oses venir déposer tes trucs sans me laisser un mot ? Tu aurais pu me prévenir, ou même rester ! Tout est en place, il ne manque plus que toi ! Tu me fais honte. Tu veux terminer en prison, c’est ça ? Je te laisserai pas nous traîner jusqu’à cette étape. Lorsque je vais quitter ce garage, tu viens avec moi. » il marqua une pause et termina sur un ton hésitant : « je ne suis pas colérique ou violent, je ne te ferai pas mal. Je veux simplement que tu ramènes ton cul à la maison pour que je puisse me reposer et arrêter de paniquer. S’il te plaît ? »
C’était un ordre. Nojiko devait probablement attirer l’attention avec sa voix qui ne cessait d’augmenter. Il faisait une scène. C’était la faute à qui ? Eizan.
Our voices will ring forever, as one
