— Just Married —
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29/12/2019
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Je suis: anti-Incontestable.
Époux/se :
Autre: Chante en #33cccc
Catarina Kanashisa

Catarina Brunner
Quand meurt la chenille éclot le papillon
Informations générales

Nom :Brunner
Prénom.s :Catarina
Âge :19 ans (6 mai 2092)
Genre :Féminin
Origines : Autrichiennes
Activité :Etudiante en école de journalisme - travaille dans un journal d'informations en ligne en parallèle
Sexualité :Bisexuelle, mais elle a encore trop peur des hommes et entretient donc davantage de relations intimes avec les femmes
Avatar :Violet Evergarden - anime éponyme
Réglement : -
CheminIt's me, Michiko ♫
Autre :Prenez le temps pour corriger mes lapins, passez de bonnes fetes de fin d'année surtout
Prénom.s :Catarina
Âge :19 ans (6 mai 2092)
Genre :Féminin
Origines : Autrichiennes
Activité :Etudiante en école de journalisme - travaille dans un journal d'informations en ligne en parallèle
Sexualité :Bisexuelle, mais elle a encore trop peur des hommes et entretient donc davantage de relations intimes avec les femmes
Avatar :Violet Evergarden - anime éponyme
Réglement : -
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Autre :Prenez le temps pour corriger mes lapins, passez de bonnes fetes de fin d'année surtout

Histoire
Ils étaient étranges aux yeux des autres, les Brunner, et pas seulement parce qu’ils venaient de loin ; pourtant Catarina n’y prêtait guère attention. Elle vivait au jour le jour, comme elle l’avait toujours fait, sans se soucier des murmures sur les siens. C’était pourtant bien vrai, qu’ils étaient spéciaux. Son père, autrichien, avait toujours eu une fascination malsaine pour le système japonais : deux mariages ratés, le dernier lui ayant laissé une fille – Catarina – pour présent. Il avait alors tout quitté pour venir s’installer dans le pays sans se préoccuper du sort de son enfant ainsi définitivement séparée de la présence rassurante de sa mère ; ne restèrent d’elle qu’appels en vidéo-conférence et courriels chéris. Fervent soutien de l’Incontestable, il n’avait guère eu de peine à se faire naturaliser, ayant préalablement appris la langue et connaissant déjà plus de la culture du pays que nombre de nippons. Son chanceux mariage avec une japonaise issue d’une famille respectable n’avait fait que renforcer sa passion et son admiration pour le système dictatorial, estimant là que ce devrait être un modèle universel dans l’ensemble des pays à la natalité baissante ; le Japon, disait-il, devait conquérir le monde pour imposer ses vraies valeurs partout où il passerait. Parce que l’amour n’existant pas, l’algorithme puis les devoirs de l’Incontestable étaient à ses yeux la seule solution pour créer une famille stable et unie.
Catarina s’était rapidement habituée à sa nouvelle vie. N’ayant que trois ans lors de son déménagement au pays du Soleil Levant, elle n’avait pas eu à laisser derrière elle de souvenirs douloureux, l’Autriche ne devant plus lui inspirer, plus tard, qu’un sentiment confus de douce nostalgie. Son enfance fut même plutôt heureuse, un peu stricte peut-être mais ses deux cadets – un frère et une sœur – avaient contribué à animer chacune de ses journées. Quant à sa belle-mère, elle eut la chance de pouvoir rapidement la considérer comme sa mère, qu’important leur nette opposition physique et que demeurait dans son cœur celle qui l’attendait encore dans son pays natal. Enfant rêveuse, un peu rebelle, feignante surtout, Catarina devint une adolescente malicieuse et joyeuse, travaillant aussi bien qu’elle cumulait les bêtises mais surtout, ne voyant le mal qu’au travers des médias divers, estimant que sa bonne étoile saurait veiller sur elle comme elle l’avait toujours fait. Le malheur, c’était bien connu, n’arrivait qu’aux autres. Ce, jusqu’à ses quinze ans.
Elle fixait les étoiles froides d’automne qui l’observaient emplies de compassion, laissant la pluie fine se mêler à ses larmes. Maman, s’il te plait, viens m’aider. Viens me sauver. Ses poignets écrasés sur le bitume mouillé la brûlaient, ses jambes broyées sous le poids des mains intrusives la lançaient, son visage lui semblait incandescent des coups reçus mais elle ne les sentait pas. Plus. Il n’y avait plus que ces coups de boutoir qui la déchiraient, qu’elle aurait tant aimé ne plus ressentir non plus. A chaque inspiration, elle se consumait un peu plus ; pour toute expiration, elle payait de son âme le crime terrible d’exister. D’avoir été là, ce jour-là, cette heure-ci, à tel endroit. Arrête, s’il te plait, arrête, arrête. Elle n’avait plus peur, elle n’avait plus mal. Elle ne voulait plus que n’avoir jamais existé ou qu’une main clémente vienne se refermer sur sa gorge et sa vie. Que l’on tranche le fil de sa destinée, que l’on construise pour elle le pont vers l’outre-tombe. Moire ou Dieu, ange ou démon, elle pouvait croire en n’importe quoi, n’importe qui, qui vienne à son secours. Qui que tu sois, pardon de n’avoir su croire en toi mais viens m’aider. A chaque prière, un peu plus de vide au creux de son cœur, un peu moins d’espoir au fond de son âme. Elle ne bougeait plus, piètre poupée de chiffons tressautant à chaque nouveau mouvement de son agresseur, se moquant de la peau fine de son dos s’écorchant sur le goudron, ignorant les mèches de cheveux arrachées par des mains indélicates. Elle ne voyait ni le temps qui passait, ni le monde qui l’entourait. Ce flou, tout ce flou qui l’entourait. Ce flou fou, ce flou bénit, ce flou sauveur. Brouillard dans son esprit, les sens embrumés, les émotions endormies, les sentiments enterrés. N’être qu’une coquille vide, accueillir le vide salvateur. Elle ne sut pas même quand ils partirent, l’abandonnant sur le trottoir noir et désert de la petite ruelle, restant allongée à fixer les longues traînées fines des larmes célestes. Plus de froid, plus de pluie. Plus même de monde. Tremblements incontrôlés, dents qui claquent, spasmes inarrêtables. Poings fermés, écrasant sa détresse, jugulant vainement la panique qui lui coupait le souffle. Hoquets, respiration haletante et hachée ; poumons douloureux d’avoir à soulever le poids exténuant de sa carcasse. Et puis un liquide chaud, entre ses cuisses, la tirant de sa léthargie. Non non non non non non non. Catarina se redressa, sa main tremblante pressant sa jambe nue, ses yeux hébétés fixant avec ahurissement le maudit flux blanc souillant son bas-ventre. Oh non non non.
Il poussait, grandissait dans son ventre comme un monstre vorace se nourrissant de sa vitalité. Un parasite, un intrus dont la seule existence lui rappelait chaque jour la fin de la sienne, de vie. Va-t’en. Il était là et personne ne lui laissait l’enlever. Comme s’il s’agissait de sa faute, comme si elle l’avait fait sciemment. « Il est hors de question que tu avortes ! Ce serait une honte pour toi, pour nous. Tu l’aimeras, quand il naitra. Ce n’est pas de sa faute, il a le droit de vivre. » Moi aussi, maman, je voudrais vivre comme je le veux. S’il te plait, ne me sacrifies pas sur l’autel de tes préjugés. Elle ne voulait pas de lui, s’en rendait malade. Perdait l’appétit, l’énergie, s’enfonçait dans une forteresse de solitude aux hauts murs de désespoir. Chaque jour l’envoyait un peu plus dans les profondeurs de son désarroi, chaque heure la voyait s’effacer davantage. C’était l’enfer dans l’enfer, l’horreur dans l’horreur. La pilule avait trop tardivement, devenue inefficace, avait scellé son destin. Trois mois à devoir se taire, parce que ce serait une honte pour la famille que d’apprendre que Catarina avait été ainsi souillée. Surtout, pas de plainte, qu’il n’y ait pas de Brunner inscrit dans les longs documents officiels de la Justice. Elle se sentait surveillée, jugée en permanence. Cette famille qui l’avait aimée et protégée, c’était elle qui la détruisait désormais. Des étrangers derrière des visages aimés. Ils étaient la croix qu’elle devrait porter pour faire pénitence de son crime terrible d’avoir victime un jour. Elle n’en pouvait plus, d’eux, de lui. Le temps s’égrenait à un rythme infernal, tantôt trop long alors qu’elle affrontait les regards qui se détournaient d’elle et de son ventre, tantôt lentement quand chaque respiration devenait une torture.
Jusqu’à ce qu’elle craque. Un soir, comme tant d’autres. Elle rentrait des cours, errant sans conscience le long des routes bruyantes et crasseuses, trainant sa carcasse alourdie du poids de son malheur sur le bitume oppressant. Yeux dans le vague, esprit anesthésié. Catarina s’arrêta sur un pont, contemplant sans les voir les feux des voitures qui dansaient dans la nuit. Les sons lui semblaient étouffés, les couleurs tamisées. Les lumières jaunes et blanches des phares n’étaient plus que des longs serpents éclatants qui l’appelaient, lui susurrant mille et une promesse de repos si d’aventure elle les rejoignaient. Viens, viens à nous, saute. Alors elle sauta. Crissement de pneus, cris, klaxons. Douleur. Noir.
La machine bipait à un rythme régulier à côté d’elle, la tirant de sa torpeur. Ses paupières frémirent, se soulevèrent avec difficulté. Se posèrent sur le plafond blanc aseptisé, cherchant vainement une fissure, une imperfection quelconque à laquelle se raccrocher. Elle referma les yeux, se sentant partir dans l’inconscience. Il lui semblait que sa tête bourdonnait furieusement, tandis qu’une agréable léthargie enrobait le reste de son corps. Ses pensées étaient cotonneuses, engourdies par la fatigue et les produits médicamenteux. Le sommeil lui semblait le meilleur des remèdes.
Lorsqu’elle s’éveilla de nouveau, Catarina se sentit plus réactive. Plus douloureuse aussi. Sa tête la lançait, chaque inspiration n’était que douleur, ses jambes semblaient n’exister que pour la faire souffrir. Quant à ses bras… elle concentra dessus, les sentant… différents. Redressa de son mieux sa nuque endolorie tendit qu’elle montait à elle ses… moignons. Moignons ? Un hurlement lui échappa, qui dura, dura jusqu’à ce que sa gorge ne puisse plus produire aucun son. Porte qui claque, silhouettes qui s’approchent. Elle entendait des voix, des paroles qui lui étaient adressées. Mais ils étaient tous étrangers, tous inconnus. La médecin, les infirmiers, même un homme aux cheveux noirs et teint pâle qui la regardait avec inquiétude. Elle n’en avait cure. Elle voulait comprendre où étaient ses avant-bras, pourquoi d’épais bandages recouvraient ce qui aurait dû être deux membres pâles et solides alors que de grosses larmes coulaient sur ses joues tuméfiées. Ainsi commença le premier jour du reste de sa vie.
Le temps passa lentement, trop lentement alors qu’elle conservait le lit le temps puis qu’elle réapprenait simplement à vivre. Ses deux semaines de coma puis le long alitement qui avait suivi, alors qu’elle demeurait sous surveillance médicale, bouleversèrent profondément sa vision des choses et du monde. Elle avait perdu l’enfant – s’en sentant aussi rassurée que coupable – mais avait décidé d’écarter de sa vie sa famille qui, lors de leurs rares visites, ne faisaient que lui parler de sa folie. Elle n’était qu’à enfermer pour avoir ainsi sauté, disaient-ils. Elle n’était qu’un monstre d’égoïsme pour avoir ainsi sacrifié un fœtus, scandaient-ils. Elle était malade, affirmaient-ils. Peut-être l’était-elle, mais seulement de les voir. Alors Catarina refusa de les recevoir dans sa chambre, de les entendre fusse par téléphone, d’avoir avec eux le moindre contact. Ils avaient contribué à sa perte, elle ne pouvait admettre qu’ils aient plus d’emprise dans sa vie, son père l’ayant déjà sacrifié sur l’autel de son fanatisme absurde. Elle leur devait à tous la perte de ses bras, des côtes fêlées, un traumatisme crânien sans compter les multiples blessures plus ou moins superficielles. C’était là un prix bien élevé pour avoir été leur fille, quelque fut le temps qu’ils aient passé à l’élever et la choyer.
Mais dans toute cette noirceur, il y avait Yukimori. Sa bonne étoile, son protecteur, sa presque famille de substitution. Il était arrivé dans sa vie sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi il y restait et, sans se poser de questions, parce qu’elle n’avait plus rien d’autre, elle s’était accrochée à lui de toutes ses forces. Il l’avait consolée, écoutée, choyée. Il était passé, régulièrement, égayant ses mornes journées d’hôpital, avait répondu à chacun de ses appels, prenant sous son aile réconfortante l’oiseau blessé qu’elle était. Il était son idole, son sauveur. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi, alors qu’il ne la connaissait pas, il était demeuré si présent, mais cela n’avait pas d’importance. Elle n’était plus vraiment seule.
Il lui avait fallu du temps, pour se remettre. Physiquement. Mentalement. Elle avait passé toutes ses économies dans l’achat de prothèses, aidée en cela par la pension régulièrement versée depuis son enfance par – qu’elle soit un jour bénie – sa mère biologique. La jeune femme loua également une petite chambre au noir dans un bas quartier de Tokyo, se moquant bien de savoir où passait l’argent ; elle ne voulait qu’un toit un peu sûr qui soit dans ses moyens. Pour pallier ce manque de revenus financiers, Catarina passa de petit emploi en petit emploi – devenant même, pour un temps, assistante d’un magicien – avant d’être embauchée comme factrice à temps partiel. Chaque journée s’écoulait de façon identique à toutes les autres, alors que vingt-quatre heures ne suffisaient pas pour concilier lycée, travail et sommeil. Elle n’avait plus de relation avec sa famille directe que pour faire face aux problèmes administratifs, chacun d’entre eux estimant que la situation était pour le mieux ainsi. Seules lumières pour rompre la monotonie de sa vie : ses brefs contacts avec sa mère biologique mais, surtout, les heures que Yukimori lui offrait. Il lui avait parlé du Big Bang Kiss comme de ses conséquences – chaos et rébellion, alors qu’elle dormait encore derrière les murs aseptisés de l’hôpital. Nul doute pour Catarina que la situation avait dû profondément choquer son père, alors qu’elle l’imaginait poursuivre les dissidents pour leur rappeler quelle était leur chance de vivre dans un tel pays ; un véritable missionnaire partant en croisière contre les païens anti-Incontestable. Mais la jeune femme, trop occupée à sa propre vie, n’avait guère plus prêté attention aux revendications politiques qui agitaient le pays. Si elle n’avait pas oublié qu’un jour viendrait où à son tour elle devrait se plier aux ordres maritaux, elle préférait ne pas y songer pour l’heure pour se concentrer à l’essentiel ; ses nuits étaient déjà peuplées de mains intrusives et contacts brutaux. La simple idée qu’un homme puisse la toucher sans qu’elle n’y soit pas pleinement consentante lui donnait des vertiges, la laissant suffocante et tremblante sur ses draps froissés. Non, mieux valait ne pas y songer.
Elle eut bien vite plus à faire que de se préoccuper de cet hypothétique avenir, grâce à Shukumei et ses conséquences. Par chance, son logement ne fut pas totalement détruit mais, devenu totalement invivable, elle dut comme de nombreux autres partir en quête d’un nouvel foyer. De ses affaires, Catarina récupéra ce qu’elle put, emménageant temporairement chez une amie du lycée. Au travers de brefs échanges avec son frère, elle sut – à son plus grand soulagement malgré la distance qui existait désormais avec eux – que sa famille avait été épargnée. Rassurée, elle n’en aida pas moins de son mieux ses collègues et amis à se remettre pendant son temps libre, presque heureuse de ses prothèses qui lui permettaient de fouiller les décombres sans risques de se blesser. Elle ne comprenait plus : elle n’avait jamais été une fervente défenderesse du système – sans lui, elle serait encore en Autriche, dans les bras de sa mère – mais tous ces évènements autour de la puce la laissaient craintive quant au futur.
La suite des évènements ne fit que confirmer ses doutes. Elle passa la commémoration de Shukumei seule chez elle – elle s’était trouvé une colocation au début de l’année deux-mille-cent-dix – travaillant de son mieux alors que Yukimori l’avait convaincue de faire les études qu’elle voulait avant de le regretter ; intégrant une école de journalisme, elle avait ainsi troqué sa bicyclette de postière contre un petit emploi dans un journal d’informations en ligne. Le bug de l’Incontestable, lui, eut le bon goût de se manifester alors que la maladie faisait rage dans Tokyo. L’évènement, aussi funestes furent les conséquences, eu toutefois le mérite de la rapprocher un peu de sa famille, dont les contacts se limitaient jusqu’à présent à quelques sommes versées sur son compte – pitié, restes de devoir parental ou manière de s’assurer qu’elle ne revienne pas, elle l’ignorait. Quelque fut sa rancœur, sa colère, Catarina ne pouvait rester de marbre alors que sa sœur s’éteignait, ne pouvait regarder sans broncher son père agonisant ; au moins ce dernier partit-il, entouré des siens, sans avoir à ouvrir les yeux sur la véritable nature du régime qu’il idéalisait tant. Japon, maudit Japon, combien d’épreuves avant que tu ne sois satisfait ? Ne veux-tu pas me laisser aller ?
Cette prière, le ciel l’entendit, sembla-t-il. Novembre deux-milles-cent-onze, elle apprenait sa propre mort. Son décès, sa liberté. Une occasion unique de tout laisser, de s’échapper. Retrouver sa mère, ne jamais revenir. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui lui était arrivé, pourquoi sa puce dysfonctionnait. Cela n’avait d’importance. Rien n’en avait. Elle n’avait plus qu’à ouvrir ses ailes et prendre son envol, loin de ce maudit pays.
Catarina s’était rapidement habituée à sa nouvelle vie. N’ayant que trois ans lors de son déménagement au pays du Soleil Levant, elle n’avait pas eu à laisser derrière elle de souvenirs douloureux, l’Autriche ne devant plus lui inspirer, plus tard, qu’un sentiment confus de douce nostalgie. Son enfance fut même plutôt heureuse, un peu stricte peut-être mais ses deux cadets – un frère et une sœur – avaient contribué à animer chacune de ses journées. Quant à sa belle-mère, elle eut la chance de pouvoir rapidement la considérer comme sa mère, qu’important leur nette opposition physique et que demeurait dans son cœur celle qui l’attendait encore dans son pays natal. Enfant rêveuse, un peu rebelle, feignante surtout, Catarina devint une adolescente malicieuse et joyeuse, travaillant aussi bien qu’elle cumulait les bêtises mais surtout, ne voyant le mal qu’au travers des médias divers, estimant que sa bonne étoile saurait veiller sur elle comme elle l’avait toujours fait. Le malheur, c’était bien connu, n’arrivait qu’aux autres. Ce, jusqu’à ses quinze ans.
Elle fixait les étoiles froides d’automne qui l’observaient emplies de compassion, laissant la pluie fine se mêler à ses larmes. Maman, s’il te plait, viens m’aider. Viens me sauver. Ses poignets écrasés sur le bitume mouillé la brûlaient, ses jambes broyées sous le poids des mains intrusives la lançaient, son visage lui semblait incandescent des coups reçus mais elle ne les sentait pas. Plus. Il n’y avait plus que ces coups de boutoir qui la déchiraient, qu’elle aurait tant aimé ne plus ressentir non plus. A chaque inspiration, elle se consumait un peu plus ; pour toute expiration, elle payait de son âme le crime terrible d’exister. D’avoir été là, ce jour-là, cette heure-ci, à tel endroit. Arrête, s’il te plait, arrête, arrête. Elle n’avait plus peur, elle n’avait plus mal. Elle ne voulait plus que n’avoir jamais existé ou qu’une main clémente vienne se refermer sur sa gorge et sa vie. Que l’on tranche le fil de sa destinée, que l’on construise pour elle le pont vers l’outre-tombe. Moire ou Dieu, ange ou démon, elle pouvait croire en n’importe quoi, n’importe qui, qui vienne à son secours. Qui que tu sois, pardon de n’avoir su croire en toi mais viens m’aider. A chaque prière, un peu plus de vide au creux de son cœur, un peu moins d’espoir au fond de son âme. Elle ne bougeait plus, piètre poupée de chiffons tressautant à chaque nouveau mouvement de son agresseur, se moquant de la peau fine de son dos s’écorchant sur le goudron, ignorant les mèches de cheveux arrachées par des mains indélicates. Elle ne voyait ni le temps qui passait, ni le monde qui l’entourait. Ce flou, tout ce flou qui l’entourait. Ce flou fou, ce flou bénit, ce flou sauveur. Brouillard dans son esprit, les sens embrumés, les émotions endormies, les sentiments enterrés. N’être qu’une coquille vide, accueillir le vide salvateur. Elle ne sut pas même quand ils partirent, l’abandonnant sur le trottoir noir et désert de la petite ruelle, restant allongée à fixer les longues traînées fines des larmes célestes. Plus de froid, plus de pluie. Plus même de monde. Tremblements incontrôlés, dents qui claquent, spasmes inarrêtables. Poings fermés, écrasant sa détresse, jugulant vainement la panique qui lui coupait le souffle. Hoquets, respiration haletante et hachée ; poumons douloureux d’avoir à soulever le poids exténuant de sa carcasse. Et puis un liquide chaud, entre ses cuisses, la tirant de sa léthargie. Non non non non non non non. Catarina se redressa, sa main tremblante pressant sa jambe nue, ses yeux hébétés fixant avec ahurissement le maudit flux blanc souillant son bas-ventre. Oh non non non.
Il poussait, grandissait dans son ventre comme un monstre vorace se nourrissant de sa vitalité. Un parasite, un intrus dont la seule existence lui rappelait chaque jour la fin de la sienne, de vie. Va-t’en. Il était là et personne ne lui laissait l’enlever. Comme s’il s’agissait de sa faute, comme si elle l’avait fait sciemment. « Il est hors de question que tu avortes ! Ce serait une honte pour toi, pour nous. Tu l’aimeras, quand il naitra. Ce n’est pas de sa faute, il a le droit de vivre. » Moi aussi, maman, je voudrais vivre comme je le veux. S’il te plait, ne me sacrifies pas sur l’autel de tes préjugés. Elle ne voulait pas de lui, s’en rendait malade. Perdait l’appétit, l’énergie, s’enfonçait dans une forteresse de solitude aux hauts murs de désespoir. Chaque jour l’envoyait un peu plus dans les profondeurs de son désarroi, chaque heure la voyait s’effacer davantage. C’était l’enfer dans l’enfer, l’horreur dans l’horreur. La pilule avait trop tardivement, devenue inefficace, avait scellé son destin. Trois mois à devoir se taire, parce que ce serait une honte pour la famille que d’apprendre que Catarina avait été ainsi souillée. Surtout, pas de plainte, qu’il n’y ait pas de Brunner inscrit dans les longs documents officiels de la Justice. Elle se sentait surveillée, jugée en permanence. Cette famille qui l’avait aimée et protégée, c’était elle qui la détruisait désormais. Des étrangers derrière des visages aimés. Ils étaient la croix qu’elle devrait porter pour faire pénitence de son crime terrible d’avoir victime un jour. Elle n’en pouvait plus, d’eux, de lui. Le temps s’égrenait à un rythme infernal, tantôt trop long alors qu’elle affrontait les regards qui se détournaient d’elle et de son ventre, tantôt lentement quand chaque respiration devenait une torture.
Jusqu’à ce qu’elle craque. Un soir, comme tant d’autres. Elle rentrait des cours, errant sans conscience le long des routes bruyantes et crasseuses, trainant sa carcasse alourdie du poids de son malheur sur le bitume oppressant. Yeux dans le vague, esprit anesthésié. Catarina s’arrêta sur un pont, contemplant sans les voir les feux des voitures qui dansaient dans la nuit. Les sons lui semblaient étouffés, les couleurs tamisées. Les lumières jaunes et blanches des phares n’étaient plus que des longs serpents éclatants qui l’appelaient, lui susurrant mille et une promesse de repos si d’aventure elle les rejoignaient. Viens, viens à nous, saute. Alors elle sauta. Crissement de pneus, cris, klaxons. Douleur. Noir.
La machine bipait à un rythme régulier à côté d’elle, la tirant de sa torpeur. Ses paupières frémirent, se soulevèrent avec difficulté. Se posèrent sur le plafond blanc aseptisé, cherchant vainement une fissure, une imperfection quelconque à laquelle se raccrocher. Elle referma les yeux, se sentant partir dans l’inconscience. Il lui semblait que sa tête bourdonnait furieusement, tandis qu’une agréable léthargie enrobait le reste de son corps. Ses pensées étaient cotonneuses, engourdies par la fatigue et les produits médicamenteux. Le sommeil lui semblait le meilleur des remèdes.
Lorsqu’elle s’éveilla de nouveau, Catarina se sentit plus réactive. Plus douloureuse aussi. Sa tête la lançait, chaque inspiration n’était que douleur, ses jambes semblaient n’exister que pour la faire souffrir. Quant à ses bras… elle concentra dessus, les sentant… différents. Redressa de son mieux sa nuque endolorie tendit qu’elle montait à elle ses… moignons. Moignons ? Un hurlement lui échappa, qui dura, dura jusqu’à ce que sa gorge ne puisse plus produire aucun son. Porte qui claque, silhouettes qui s’approchent. Elle entendait des voix, des paroles qui lui étaient adressées. Mais ils étaient tous étrangers, tous inconnus. La médecin, les infirmiers, même un homme aux cheveux noirs et teint pâle qui la regardait avec inquiétude. Elle n’en avait cure. Elle voulait comprendre où étaient ses avant-bras, pourquoi d’épais bandages recouvraient ce qui aurait dû être deux membres pâles et solides alors que de grosses larmes coulaient sur ses joues tuméfiées. Ainsi commença le premier jour du reste de sa vie.
Le temps passa lentement, trop lentement alors qu’elle conservait le lit le temps puis qu’elle réapprenait simplement à vivre. Ses deux semaines de coma puis le long alitement qui avait suivi, alors qu’elle demeurait sous surveillance médicale, bouleversèrent profondément sa vision des choses et du monde. Elle avait perdu l’enfant – s’en sentant aussi rassurée que coupable – mais avait décidé d’écarter de sa vie sa famille qui, lors de leurs rares visites, ne faisaient que lui parler de sa folie. Elle n’était qu’à enfermer pour avoir ainsi sauté, disaient-ils. Elle n’était qu’un monstre d’égoïsme pour avoir ainsi sacrifié un fœtus, scandaient-ils. Elle était malade, affirmaient-ils. Peut-être l’était-elle, mais seulement de les voir. Alors Catarina refusa de les recevoir dans sa chambre, de les entendre fusse par téléphone, d’avoir avec eux le moindre contact. Ils avaient contribué à sa perte, elle ne pouvait admettre qu’ils aient plus d’emprise dans sa vie, son père l’ayant déjà sacrifié sur l’autel de son fanatisme absurde. Elle leur devait à tous la perte de ses bras, des côtes fêlées, un traumatisme crânien sans compter les multiples blessures plus ou moins superficielles. C’était là un prix bien élevé pour avoir été leur fille, quelque fut le temps qu’ils aient passé à l’élever et la choyer.
Mais dans toute cette noirceur, il y avait Yukimori. Sa bonne étoile, son protecteur, sa presque famille de substitution. Il était arrivé dans sa vie sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi il y restait et, sans se poser de questions, parce qu’elle n’avait plus rien d’autre, elle s’était accrochée à lui de toutes ses forces. Il l’avait consolée, écoutée, choyée. Il était passé, régulièrement, égayant ses mornes journées d’hôpital, avait répondu à chacun de ses appels, prenant sous son aile réconfortante l’oiseau blessé qu’elle était. Il était son idole, son sauveur. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi, alors qu’il ne la connaissait pas, il était demeuré si présent, mais cela n’avait pas d’importance. Elle n’était plus vraiment seule.
Il lui avait fallu du temps, pour se remettre. Physiquement. Mentalement. Elle avait passé toutes ses économies dans l’achat de prothèses, aidée en cela par la pension régulièrement versée depuis son enfance par – qu’elle soit un jour bénie – sa mère biologique. La jeune femme loua également une petite chambre au noir dans un bas quartier de Tokyo, se moquant bien de savoir où passait l’argent ; elle ne voulait qu’un toit un peu sûr qui soit dans ses moyens. Pour pallier ce manque de revenus financiers, Catarina passa de petit emploi en petit emploi – devenant même, pour un temps, assistante d’un magicien – avant d’être embauchée comme factrice à temps partiel. Chaque journée s’écoulait de façon identique à toutes les autres, alors que vingt-quatre heures ne suffisaient pas pour concilier lycée, travail et sommeil. Elle n’avait plus de relation avec sa famille directe que pour faire face aux problèmes administratifs, chacun d’entre eux estimant que la situation était pour le mieux ainsi. Seules lumières pour rompre la monotonie de sa vie : ses brefs contacts avec sa mère biologique mais, surtout, les heures que Yukimori lui offrait. Il lui avait parlé du Big Bang Kiss comme de ses conséquences – chaos et rébellion, alors qu’elle dormait encore derrière les murs aseptisés de l’hôpital. Nul doute pour Catarina que la situation avait dû profondément choquer son père, alors qu’elle l’imaginait poursuivre les dissidents pour leur rappeler quelle était leur chance de vivre dans un tel pays ; un véritable missionnaire partant en croisière contre les païens anti-Incontestable. Mais la jeune femme, trop occupée à sa propre vie, n’avait guère plus prêté attention aux revendications politiques qui agitaient le pays. Si elle n’avait pas oublié qu’un jour viendrait où à son tour elle devrait se plier aux ordres maritaux, elle préférait ne pas y songer pour l’heure pour se concentrer à l’essentiel ; ses nuits étaient déjà peuplées de mains intrusives et contacts brutaux. La simple idée qu’un homme puisse la toucher sans qu’elle n’y soit pas pleinement consentante lui donnait des vertiges, la laissant suffocante et tremblante sur ses draps froissés. Non, mieux valait ne pas y songer.
Elle eut bien vite plus à faire que de se préoccuper de cet hypothétique avenir, grâce à Shukumei et ses conséquences. Par chance, son logement ne fut pas totalement détruit mais, devenu totalement invivable, elle dut comme de nombreux autres partir en quête d’un nouvel foyer. De ses affaires, Catarina récupéra ce qu’elle put, emménageant temporairement chez une amie du lycée. Au travers de brefs échanges avec son frère, elle sut – à son plus grand soulagement malgré la distance qui existait désormais avec eux – que sa famille avait été épargnée. Rassurée, elle n’en aida pas moins de son mieux ses collègues et amis à se remettre pendant son temps libre, presque heureuse de ses prothèses qui lui permettaient de fouiller les décombres sans risques de se blesser. Elle ne comprenait plus : elle n’avait jamais été une fervente défenderesse du système – sans lui, elle serait encore en Autriche, dans les bras de sa mère – mais tous ces évènements autour de la puce la laissaient craintive quant au futur.
La suite des évènements ne fit que confirmer ses doutes. Elle passa la commémoration de Shukumei seule chez elle – elle s’était trouvé une colocation au début de l’année deux-mille-cent-dix – travaillant de son mieux alors que Yukimori l’avait convaincue de faire les études qu’elle voulait avant de le regretter ; intégrant une école de journalisme, elle avait ainsi troqué sa bicyclette de postière contre un petit emploi dans un journal d’informations en ligne. Le bug de l’Incontestable, lui, eut le bon goût de se manifester alors que la maladie faisait rage dans Tokyo. L’évènement, aussi funestes furent les conséquences, eu toutefois le mérite de la rapprocher un peu de sa famille, dont les contacts se limitaient jusqu’à présent à quelques sommes versées sur son compte – pitié, restes de devoir parental ou manière de s’assurer qu’elle ne revienne pas, elle l’ignorait. Quelque fut sa rancœur, sa colère, Catarina ne pouvait rester de marbre alors que sa sœur s’éteignait, ne pouvait regarder sans broncher son père agonisant ; au moins ce dernier partit-il, entouré des siens, sans avoir à ouvrir les yeux sur la véritable nature du régime qu’il idéalisait tant. Japon, maudit Japon, combien d’épreuves avant que tu ne sois satisfait ? Ne veux-tu pas me laisser aller ?
Cette prière, le ciel l’entendit, sembla-t-il. Novembre deux-milles-cent-onze, elle apprenait sa propre mort. Son décès, sa liberté. Une occasion unique de tout laisser, de s’échapper. Retrouver sa mère, ne jamais revenir. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui lui était arrivé, pourquoi sa puce dysfonctionnait. Cela n’avait d’importance. Rien n’en avait. Elle n’avait plus qu’à ouvrir ses ailes et prendre son envol, loin de ce maudit pays.
Physique

Deux ciels d’azur sous un champ de blé ; Catarina semble parfaite ambassadrice de ses origines. Dans son visage triangulaire au menton pointu se dessine distinctement son petit nez fin, surplombant une bouche mince à l’éternelle moue pensive. Suivez ses traits, observez ses expressions : elle est un livre ouvert sur ses émotions. Sa peau est lisse, à la blancheur égale quoi qu’un velours rose vienne doucement troubler sur ses pommettes hautes, s’accentuant aisément sous l’embarras ou la colère. Ses grands yeux bleus tombant semblent désireux d’inscrire sur son minois une perpétuelle tristesse, impression renforcée par leur expression souvent contemplative. Au-dessus, deux sourcils fins et clairs s’envolent vers ses tempes telles de délicates ailes d’oiseau, cédant la place à son front haut et large ; lequel est bien souvent recouvert de mèches blondes derrière lesquelles elle se réfugie, adoucissant son visage et lui offrant une invisible barrière derrière laquelle se protéger. Par praticité, la jeune femme relève le plus souvent sa longue crinière claire aux vagues légères en un chignon serré ou une simple queue de cheval, quoi que demeurer bien coiffée soit pour elle un exploit alors qu’il lui semble souvent que ses mèches disposent de leur propre vie.
Du haut de son mètre soixante-dix, Catarina dépasse nombre de ses compatriotes japonaises, quoi qu’elle n’apprécie guère de se détacher ainsi de ses semblables. Au moins sa corpulence moyenne et sa silhouette quelconque – elle n’a jamais été très sportive, quoi qu’elle aime parfois à savourer la délicieuse fatigue qu’offre quelques heures de dépense physique – lui épargnent-t-elle d’attirer sur elle d’indélicats regards. Il lui semble déjà, trop fréquemment, sentir sur ses avant-bras souvent couverts de gants sobres, les yeux qui s’attardent ; mais peut-être n’est-ce là que l’expression de ses propres complexes à l’égard des prothèses argentées qui remontent jusqu’à ses coudes disparus.
Portant essentiellement robes et jupes pour la liberté de mouvements qu’elles offrent, Catarina peut s’avérer très coquette, aussi se préoccupe-t-elle du bon état de son corps… quand elle y pense. Un peu de maquillage et de parfum pour ses sorties comme son travail, quelques crèmes de soin parfois, elle aime le naturel et la simplicité que reflète par ailleurs sa démarche tantôt sautillante lorsqu’elle est joyeuse, tantôt prudente quand la voilà intimidée.
Du haut de son mètre soixante-dix, Catarina dépasse nombre de ses compatriotes japonaises, quoi qu’elle n’apprécie guère de se détacher ainsi de ses semblables. Au moins sa corpulence moyenne et sa silhouette quelconque – elle n’a jamais été très sportive, quoi qu’elle aime parfois à savourer la délicieuse fatigue qu’offre quelques heures de dépense physique – lui épargnent-t-elle d’attirer sur elle d’indélicats regards. Il lui semble déjà, trop fréquemment, sentir sur ses avant-bras souvent couverts de gants sobres, les yeux qui s’attardent ; mais peut-être n’est-ce là que l’expression de ses propres complexes à l’égard des prothèses argentées qui remontent jusqu’à ses coudes disparus.
Portant essentiellement robes et jupes pour la liberté de mouvements qu’elles offrent, Catarina peut s’avérer très coquette, aussi se préoccupe-t-elle du bon état de son corps… quand elle y pense. Un peu de maquillage et de parfum pour ses sorties comme son travail, quelques crèmes de soin parfois, elle aime le naturel et la simplicité que reflète par ailleurs sa démarche tantôt sautillante lorsqu’elle est joyeuse, tantôt prudente quand la voilà intimidée.
Caractère
Elle est distraite, Catarina. Ses pensées filent vers les étoiles à toute allure dès lors que son attention la fuit ; un papillon qui passe, un discours ennuyeux, un film peu passionnant et la jeune femme repart dans ses songes éveillés. Elle sait se concentrer, pourtant. Pour les choses importantes, pour ce qui la passionne. L’écriture, par exemple. Elle noircit ses pages sans s’arrêter, sans réfléchir, se laissant guider par son cœur plutôt que son esprit ; parce qu’elle est comme cela, instinctive, impulsive aussi. Elle ne semble pas, pourtant, souvent si calme, d’apparence maitresse d’elle-même. Elle a peur, en vérité. Des autres, du monde. De se dévoiler. De s’écorcher. Elle est trop peu sûre d’elle-même pour sciemment lâcher prise devant les inconnus, craint les regards jugeurs qui pourraient se poser sur elle. Dans son travail, elle se pense inférieure ; dans ses relations, elle estime n’avoir que de la chance que certains puisse s’attacher à elle, mais sans doute n’est-ce de leur part que de la pitié. D’aucuns la disent froide lorsqu’ils la rencontrent pour la première fois mais ce ne sont que les chaînes de sa timidité qui l’entravent et la brident : son cœur est en vérité brûlant du désir d’être aimée et protégée, de n’être entourée que de bonnes personnes. C’est pourquoi lorsqu’elle s’attache, d’amitié ou d’amour, elle devient anxieuse ; elle craint de se faire trahir, d’être abandonnée. Elle ne répond pas parce qu’elle ne m’aime plus, sans doute. Il ne me sourit plus parce que je l’agace, je pense. Toujours anxieuse, pour toute chose. Elle s’inquiète pour les autres, pour elle, pour le monde. S’inquiète de n’avoir rien pour lequel s’inquiéter. Sa grande sensibilité la fera même se préoccuper d’illustres inconnus et elle souffrira de leur malheur ; il n’y a, pour elle, pas de personne intégralement mauvaise. Seulement de tristes histoires. Elle est une enfant trop vite devenue adulte, une adulte ne voulant que redevenir enfant. Elle est autant ombre que lumière, emplie de contradictions : de nature confiante, elle voudra faire trois pas vers les autres quand son passé l’incitera à reculer prudemment d’autant. Parfois philosophe, parfois jeune idiote. Un instant un sourire, un autre une grimace colérique. Ses émotions sautillent, remuent, dansent à toute vitesse sans qu’elle ne sache vraiment les maîtriser.
Ne croyez pas, pourtant, que c’est un ange de douceur. En confiance, elle aime s’amuser, se lâcher un peu quitte à faire quelques bêtises qu’elle regrettera bien assez vite, n’ayant pas pris le temps nécessaire à la réflexion sur la portée de ses actes. Elle peut être innocente et naïve mais, lorsqu’elle est acculée, elle sait rétorquer. Blessez-la de vos mots et elle en fera de même, quoi qu’elle s’en voudra longtemps d’avoir été cinglante, revenant vers vous chercher le pardon et une trêve – elle n’a guère d’orgueil, à peine plus de fierté, mais après tout, qu’est cela lui apporterait d’en avoir ? Parce qu’elle n’est pas rancunière, mais surtout parce qu’elle déteste le conflit, elle s’excusera sitôt sa gêne dissipée.
Elle fuit les situations effrayantes, et lorsque la réalité la rattrape et qu’aucune échappatoire n’est plus matériellement possible, la jeune femme se réfugie dans son monde imaginaire. Elle accumule, accumule ainsi ses frustrations et ses colères, ses terreurs et ses rancœurs. Ses nuits emplis de cauchemars la laissent en sueur et en panique, contribuant à son trop plein émotionnelle. Et quand vient l’instant où elle ne peut plus se contenir, Catarina implose. Elle hurle, fracasse, pleure. Pour un détail, parfois, mais un détail de trop. Une injustice qu’elle n’admet pas, une méchanceté qu’elle ne tolère pas. C’est qu’elle a des valeurs, et qu’elle veut les protéger ; le monde en manque déjà si cruellement, que deviendrait-il, si les rares à en avoir les laissaient être piétinées ?
Ne croyez pas, pourtant, que c’est un ange de douceur. En confiance, elle aime s’amuser, se lâcher un peu quitte à faire quelques bêtises qu’elle regrettera bien assez vite, n’ayant pas pris le temps nécessaire à la réflexion sur la portée de ses actes. Elle peut être innocente et naïve mais, lorsqu’elle est acculée, elle sait rétorquer. Blessez-la de vos mots et elle en fera de même, quoi qu’elle s’en voudra longtemps d’avoir été cinglante, revenant vers vous chercher le pardon et une trêve – elle n’a guère d’orgueil, à peine plus de fierté, mais après tout, qu’est cela lui apporterait d’en avoir ? Parce qu’elle n’est pas rancunière, mais surtout parce qu’elle déteste le conflit, elle s’excusera sitôt sa gêne dissipée.
Elle fuit les situations effrayantes, et lorsque la réalité la rattrape et qu’aucune échappatoire n’est plus matériellement possible, la jeune femme se réfugie dans son monde imaginaire. Elle accumule, accumule ainsi ses frustrations et ses colères, ses terreurs et ses rancœurs. Ses nuits emplis de cauchemars la laissent en sueur et en panique, contribuant à son trop plein émotionnelle. Et quand vient l’instant où elle ne peut plus se contenir, Catarina implose. Elle hurle, fracasse, pleure. Pour un détail, parfois, mais un détail de trop. Une injustice qu’elle n’admet pas, une méchanceté qu’elle ne tolère pas. C’est qu’elle a des valeurs, et qu’elle veut les protéger ; le monde en manque déjà si cruellement, que deviendrait-il, si les rares à en avoir les laissaient être piétinées ?
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Catarina Kanashisa

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(et très joli vava en passant ^^)
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Merci, onii-san ** :*love*:
Et merci à toi Armin :3 vous êtes au taquet xD
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Catarina Kanashisa

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Wow, je suis étonnée. C'est une bonne petite fiche que tu nous présente là! J'ai adoré ton style d'écriture et Catarina est tellement adorable!
J'espère que ta validation se passera bien! Re-bienvenue et bon courage
J'espère que ta validation se passera bien! Re-bienvenue et bon courage

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Hey, bienvenue et bon courage pour la validation pour nous deux :3
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Moh ce bb chat.
J'aime beaucoup ce que je lis.
Bon DC et bonne validation.
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Mikhaïl Raskolnikov

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Re-bienvenue ! Omg Violet 

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Epouse moi ? 
Ohlalalaaaaa, enfin on va pouvoir lire la fiche de ta demoiselle !!
Bienvenue again et bon DC

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Jin > c'est trop gentil, merci beaucoup
Enya > Merci, t'es chou, bonne validation à toi
Butch > Miaourci
Joujou > merci
Benji > Y a toujours une place pour toi dans mon coeur
Merci beaucoup :3 

Enya > Merci, t'es chou, bonne validation à toi

Butch > Miaourci

Joujou > merci

Benji > Y a toujours une place pour toi dans mon coeur


Catarina Kanashisa

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Rebienvenue Michi Cataaaa /o/
Fight pour la valid'!
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Bb chat.
Amuse-toi bien dans ta fuite. 
• De réserver votre avatar ; Réservation avatars
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• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites.


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Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !
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& Surtout, AMUSEZ-VOUS !
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