Just Married
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20/03/2021


Les plus du perso :
Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Hanbae ♥
Autre: Merci à Ranmaru et Tomie pour les avatars ♥
Stélian T. Weiss
Stélian T. Weiss
Stélian Toshio Weiss
On est le vice et la rapine, la crasse et le blasphème,
la souris dans le grain
Informations générales
Nom :Weiss
Prénom.s :Stélian Toshio
Âge :27 ans - 24 Octobre 2085
Genre :Masculin
Origines : Japonaises et tsiganes (né en Italie)
Activité :Démarcheur pour une entreprise louche, auteur de diverses arnaques
Sexualité :Opportuniste - Se convainc d'être hétéro, mais les femmes qui couchent hors mariage c'est berk et un homme a des besoins...
Avatar :Conner Kent - Young Justice et gribouillages par bibi
Réglement : - Validé - Ari
CheminWith a sword for a tongue and a shield for a heart 1858451716 pas taper. Faut vous en prendre à Reiko, elle encourage ma connerie... achevez moi plz
Autre :Un jour j'apprendrais à faire des trucs concis et clairs. *Disclaimer* Stélian est une grosse blague mais ça n'est pas le cas de tous les diseurs de bonne aventure et autres médiums. Chacun ses croyances etc... on respecte, lynchez le lui parce qu'il est détestable, pas toute la communauté, peace, love, toussa ^^
Histoire
Tu t'installes à la petite table face à la fenêtre. Ton regard se perd sur les immeubles, hauts et raides, qui saturent l'horizon de leurs strates grises. Jusque-là, tu marchais sur des chemins, sur le fil de ta vie, oscillation douce entre la roulotte et l'horizon toujours changeant des campagnes d'Europe. Sur ce fil jamais tendu, le besoin de partir, de gagner sa croûte. Sur ce fil jamais tendu, une vie rebelle, chahutée, chantée. Aujourd'hui, tu marches sur un fil qui n'est pas le tien. Un fil de pas perdus dans cette immensité ingrate où rien ne t'appartient. Ni le départ ni l'arrivée. Et pour aller où ? Au bout d'un ordre, d'une sentence, d'une servilité qui ne te ressemble pas. T'avais le cœur aux pieds, aujourd'hui il est juste crevé, noyé dans le bitume. Tu viens t'emparer d'un paquet de cartes d'un geste désinvolte. C'est un vieux tarot de Marseille, celui de ta grand-mère, avec lequel elle t'a appris à lire les cartes - il aurait dû appartenir à ta mère, mais le sort a voulu qu'il saute une génération. Il a l'odeur des vieux livres, de la cellulose en décomposition, le temps à jauni et froissé le papier, corné les angles... Il a vécu, il est imprégné de tous les émois que les existences passées y ont instillé. C'est le plus clairvoyant de tes jeux, le plus caractériel aussi. Tu bats les cartes, songeur, déposes le tas devant toi avant de retourner une lame au hasard.

La carte de la Papesse te scrute de son immobilité. Tu soupires, frappes l'arcane de ton index à plusieurs reprises avant de fermer les yeux, t'emparant d'une clope pour la porter à tes lèvres. Tu balances la tête en arrière, l'allumes, craches ta fumée à la gueule du plafond. T'ouvres les yeux, laisses ton regard, comme ton esprit, se perdre dans les sillons fantomatiques dessinés par la fumée. Cet arcane transpire la fécondité, la dualité, le mysticisme et la bienveillance. Il ressort souvent dans les tirages impliquant ta naissance. C'est l'arcane des secrets. Ceux de ta mère, ceux qui ont tout balayé. Quand elle pointe le bout de son nez, le Pape reste toujours aux abonnés absents. Tu fais rouler ta clope entre tes doigts, ton esprit s'évade sur les routes de ton existence passée. Tu viens d'une ville d'Italie, proche de la frontière avec la Yougoslavie. Udine, elle chante, l'art et la beauté académique, la Sainte Vierge aseptisée. Et les tiens la font trembler sous leurs roues et leurs chants païens et antiques. Quand t'as vu le jour, t'avais déjà le pied entre deux mondes. T'as le sang-mêlé. Le père Romani Tchavé, la mère gadjée du lointain orient japonais. Il croyait en la Vierge noire, elle, dans les shinigamis ou les samurais, tu sais plus trop, tu t'y es jamais intéressé. Peut-être que t'aurais du. Pour elle, pour toi aussi un peu. Si t'avais été plus proche de sa culture, t'aurais peut-être eu moins de mal à t'intégrer. Púpa. C'est comme ça que ton père l'avait appelée, c'est devenu son lap, nom d'usage dans la communauté. Tu l'as jamais appelée autrement. C'était votre poupée de porcelaine, bone china venue de contrées lointaines. Certains le prononçaient avec moquerie, pour toi, c'est venu plus tard. Tu connaissais pas son nom sur le papier, mais dans votre communauté ça n'a jamais eu de réelle importance, le ressenti, ce qu'on inspire aux autres a bien plus d'impact. Le lap évolue avec vous, est toujours en accord avec ce que vous êtes, un prénom est figé dans le marbre et n'évoque que les espoirs et les émotions avec lesquels vos parents vous accueillent en ce monde. Púpa t'a donné un prénom japonais en plus de celui de ton grand-père ; Toshio. Peut-être parce qu'elle savait qu'elle allait partir, peut-être aussi qu'elle l'avait laissé comme un signal d'alarme, pour que personne n'oublie que la malédiction qui s'abattrait sur votre famille était ancrée dans tes gènes. T'as pas écouté, aujourd'hui, tu t'en mords les doigts. Elle était venue en Italie pour découvrir d'autres cultures, arts, paysages. Elle avait soif d'aventures avant de se retrouver piégée par sa naissance. Elle n'aimait pas ton père, elle aimait cette dernière escapade qu'il représentait. Elle est tombée amoureuse de votre culture, de vos chants mystiques, de la vie de nomade, mais jamais de ton père. Il était trop dur, trop froid, trop différent. Ils se sont mariés selon vos traditions, elle a tout accepté sans le subir, car elle savait que tout ça n'était que temporaire, le songe de quelques nuits d'été. Un dernier petit plaisir égoïste avant de commencer sa vie.

Púpa est rapidement devenue l'une des vôtres. Vous, les apatrides. Parce qu'elle n'a jamais laissé les chants de sa terre natale te bercer. Peut-être par respect pour ton père, ou par crainte que ta grand-mère ne vienne jeter le mauvais œil sur son mariage à venir avec l'un de ses compatriotes. Mais probablement que c'était pour garder une distance entre vous, faciliter la séparation. Pour ne pas te confondre avec ton grand-père, on t'a appelé par ton second prénom durant tes premières années de vie, comme si ta peau trop claire et tes yeux bridés ne suffisaient pas à créer une distance avec les autres gamins. T'es pas né comme l'un des leurs, ta place, t'as du te battre pour la mériter. Tu comprenais pas, t'as grandis avec les mêmes chants que les leurs, les mêmes histoires sur l'oreiller, t'as parcouru les mêmes routes. Mais un mur persistait. Sur les routes lombardes, ton père partait avant le soleil et rentrait après lui, il marchait sur les cordes quand vous n'étiez pas sur les routes. Elle a toujours été comme ça, sa vie, sur le fil du rasoir. C'est peut-être pour ça qu'il l'aimait autant, Púpa. Parce qu'elle avait cette candeur enfantine dans ses sourires, qu'elle était la blanche colombe exempte de toute la crasse et la boue dans laquelle il avait grandi. Qu'elle était incapable de voir les ténèbres qui écorchaient ses entrailles de leurs griffes acérées et que dans son regard, il pouvait les oublier. Púpa, c'était votre monde. Elle aimait les kakis et les oranges sanguines, fraîches sur la langue, humides dans le soleil de Sicile. Elle était douce comme ces fruits dont elle te gavait, comme ses histoires et les rêves qu'elle te mettait en tête. Puis ses histoires ont perdu leur douceur, comme les kakis ont perdu leur sucre. Les oranges se gâtent contre ta langue, n'en restent que des pelures qui sèchent sous le soleil sicilien. Púpa est partie, sans un mot, sans une caresse. Elle a été appelée au loin, pour une guerre qui sera assez vite la tienne. Ton père t'a expliqué, avec amertume, mais toi, tu préfères imaginer une belle histoire d'un amour passionné et prédestiné. Tu aimes romancer cette idylle tragique dans laquelle Púpa est partie, sans un mot, sans un bruit. Elle t'a laissé pour une chose plus belle. C'est si beau que t'en as beaucoup pleuré. De joie, pas de tristesse. Ta peine, tu l'as cachée dans les commissures de tes sourires et dans tes illusions. Elle n'a laissé derrière elle que les pelures d'oranges, le creux de ses fesses dans le rocking-chair et un nouveau né. Son visage se fait oublier et se fige dans une veille photo de famille déchirée par la colère de ton père.

Tu viens t'emparer de ta tasse, bois une gorgée, la chaleur du café apaise l'angoisse qui te noue les entrailles. Tu viens écraser ton mégot dans un cendrier de pierre que tu as toi-même taillé, après quoi tu prends une profonde inspiration avant de tirer une nouvelle carte. L'Empereur. Il t'observe de son regard inversé, figé dans toute sa grandeur rigide. Tes parents étaient mal assortis, c'est un fait. Il aurait pu être le Pape, mais il serait resté tête en bas, incapable de croiser le regard de sa moitié. Púpa était sa part d'humanité. Après son départ, il s'est évertué à effacer toutes les traces de son passage. Le rocking-chair a fini aux ordures, avec les pelures d'orange. Ce qui a été plus dur à effacer par contre, ça a été les traces qu'elle a laissé sur ton âme. Cette bienveillance et cette sensibilité qui ne convenaient pas à un homme. Parce qu'un homme devait garder le dos droit, qu'un homme gardait les poings serrés et le menton levé avec fierté. Que même si les autres ne voulaient pas t'accepter, tu devais forcer le passage dans leur cœur avec tes poings. S'ils ne voulaient pas t'aimer, qu'ils te craignent, mais nul ne pouvait ignorer ton existence. Si personne ne t'aime, assure-toi de les garder à tes pieds, si tu n'es pas digne d'amour, tournes tes affections vacantes en armes et en fusils. Et dans les cours de récrés qui se succèdent au fil des voyages, des rubis perlés luisent sur tes phalanges quand battent les coups comme la pluie. Parce que tu dois garder ton père près de toi, le flatter pour qu'il ne parte pas comme Púpa, il ne faudrait pas que lui aussi te quitte pour des affections plus douces que les tiennes. Et puis y a aussi ta sœur. Púpa est partie trop tôt pour lui laisser un prénom de son pays, alors ils ont essayé de l'appeler Púpa, elle aussi. Et t'as laissé tes poings s'écraser sur les gueules insolentes, évacuant enfin cette rage sourde et trop longtemps contenue. Alors t'as plus été Toshio pour eux, t'es devenu Bèng, le Diable. Y avait que ton père, avec ses grandes paluches usées, qui arrivait à te mater, mais il le faisait uniquement pour faire taire les autres, tu voyais la fierté luire au fond de son regard froid. Avec le temps, t'as fini par te faire des amis, des gamins aussi terribles et épris de violence que tu l'étais. T'étais enfin l'un des leurs.

Bien vite, les écoles n'ont plus voulu de toi, ton père s'est rabattu sur les cours par correspondance, qui de toute façon correspondaient mieux à votre mode de vie. T'as pas eu beaucoup d'aide pour apprendre, ta grand-mère préférait t'apprendre à tirer les cartes, à soigner et à tuer avec les plantes, ton père à jouer de la guitare et les métiers forains. Mais malgré tout, il t'incitait à comprendre le monde des gadji, les autres, parce que c'est là que tu brillerais le plus. Tu devais être ambitieux, tout connaître, tout comprendre, pour qu'ils ne puissent te regarder de haut et t'entuber. Parce que c'est ce qu'ils essaieront de faire et que ta meilleure arme, c'était qu'ils te pensent désarmé. Vous aviez beau être croyants, les règles divines ne s'appliquaient pas aux autres. Ton père était un homme exigeant, il attendait beaucoup de toi. Il t'a rapidement fait comprendre que la vie ne te ferait pas de cadeaux et que si tu voulais quelque chose, tu devrais le prendre avec force ou sournoiserie. Si tu te faisais frapper, il ne fallait surtout pas que tu viennes pleurer au risque de t'en prendre une de plus en retour. T'as appris à ne pas demander et à prendre ce qui te faisait envie. Toujours à l'extérieur, chez vous, c'était un coup à te faire bannir. Tes journées étaient trop longues sous le soleil des chemins de terre battue. Tu jonglais entre les cours, les entraînements, les métiers physiques permettant d'empocher quelques sous pour t'acheter des jouets et les enseignements mystiques de la grand-mère. La pression et les attentes ont pesé sur tes épaules, t'as fait en sorte que ce poids soit moins lourd pour ta sœur, obligeant les autres à l'intégrer et la préservant de cette vision amère du monde que ton père t'as transmise. Elle était douce, comme Púpa. Et même si tu enviais un peu sa vie plus facile que la tienne, le fait qu'elle n'avait rien à faire pour s'en sortir, que plus tard, ça serait toi qui t'occuperais d'elle, puis son époux, tu l'aimais. Parce qu'elle était la seule auprès de laquelle tu pouvais être toi-même et baisser ta garde. Tu voulais qu'elle reste ainsi, un havre de paix où tu pourrais reposer ton esprit fatigué par les trop nombreuses batailles que ton père te demandait de livrer. Ta sœur était ce que ta mère fut pour ton père. Dans ta bulle, l'air vient rapidement à manquer.

La lame de la Justice s'abat sur ton tirage. Toujours dans sa face sombre. Les cartes le sont souvent quand tu les consultes, probablement parce que tu refuses de les écouter. Tu marques une pause, la fixes, déglutis. Tu viens prendre une lampée de café, te roules un joint, il te faudra au moins ça pour poursuivre. Tu sais pertinemment quelles cartes vont suivre. Tu poses un regard noir sur le tas de cartes qui se déploie sur la table de la salle à manger. Avec le passage du temps, tu t'es un peu rangé. Bèng à laissé la place à Choula, l'école, parce que t'étais le plus instruit du lot et que t'aidais les autres avec leurs leçons. T'as redoublé quelques classes au début, principalement à cause des matières scientifiques, puis t'as fini par capter le truc avec l'aide d'un professeur particulier que ton père a embauché lors de votre séjour en Espagne. Il t'a appris de nombreuses choses, certaines que tu tairas à jamais à ton père. Parce que tu l'as aimé, cet homme. Et que ton père ne comprendrait jamais. Ton père était fier, tu t'es fait ta place et t'as plus eu besoin de porter des coups pour faire ton nid. T'es devenu plus subtil, plus sournois. Les coups que tu portes maintenant, ils sont en traître, parfois, on ne les sent même pas. Sous couvert de gentillesse et de bienveillance, tu tisses ta toile. T'es un homme moderne et tu mettras le monde à tes pieds. Tu traînes encore avec tes vieux potes, arnaques les passants, comme t'as appris à le faire ton père, mais c'est de plus en plus rare que tu rentres la gueule en sang. T'as fait tous les métiers de la route. Ferblantier, rémouleur, rempailleur, montreur d’ours, colporteur, musicien et acteur. T'as travaillé dans les champs et dans les forêts, le seul intérieur dans lequel t'as bossé, c'était celui du chapiteau. Tu sais soigner ou tuer avec les plantes. T'as marché de l'Espagne à la Hollande. Partout où vous alliez, on vous regardait avec méfiance. T'as vite compris que ce que te disait ton père était vrai, il y avait vous, et les autres. T'as toujours été travailleur et volontaire, les coups du père en guise d'encouragements. La roulotte à laissé place à une caravane, toute la troupe vous l'enviait, les potes squattaient souvent, t'es devenu la personne à fréquenter. Ta sœur est restée ta force. C'est un joli brin de fille et les regards commencent à s'attarder sur sa silhouette, alors tu laisses Bèng refaire surface, pour rappeler aux impertinents qui tu es et que tu veilles, planqué derrière les piles trop hautes de tes bouquins. Elle est toujours là pour essuyer le sang séché sur tes poings et recoudre tes plaies.

Tu as pris la suite de ton père sur la corde raide et quand t'es là-haut, y a plus rien qui t'atteint. Tu laisses au sol tous tes tourments, y a plus que toi et le vide qui t'entoure. Ta sœur, quant à elle, s'est détournée de votre culture. Elle dit que plus tard, elle sera juriste, pour te défendre quand tu te feras prendre parce que t'auras trompé la mauvaise personne, ou que t'auras éclaté un peu trop de gueules. Tu la vois, la peur tapie dans son regard à chaque fois que tu flirtes avec le risque. T'essaies de l'ignorer, elle comprend pas, elle ne voit pas toute la misère du monde qui se recueille dans tes plaies. Tu l'as surprotégée, pour qu'elle conserve toute sa candeur, ça l'a empêché de se préparer à affronter le monde. Mais tu t'en fous, parce que tu seras toujours là pour elle. Ses combats, tu les mèneras pour elle. Quand vous avez quitté l'Espagne, ça a été un véritable déchirement. Y avait la tristesse, et les hormones te travaillant. Alors les bagarres entre potes se sont faites caresses. De toute façon, c'est pas avec les femmes que tu aurais pu explorer ta sexualité, chez vous, une femme devait rester pure pour le mariage et au vu de vos coutumes, il était difficile de dissimuler une faute. Et puis tu ne voudrais pas d'une femme ne se respectant pas, celles qui ont tenté leur chance se sont retrouvées devant les anciens. T'es devenu aussi dur et intolérant que ton père dans le fond, même si tu sembles plus doux et avenant de prime abord. C'est peut-être parce que t'avais l'air tendre que ce garçon a pensé qu'il était judicieux de te confier son transport suite à un échange de salive. Il s'attendait probablement à ce que vous viviez un amour caché. Il a pas compris que t'aimerais jamais un homme. Même ton premier amour, t'arrives pas à l'assumer, alors une histoire avec un homme, ça serait renier toutes les valeurs dans lesquelles t'as été élevé. Tu l'as rejeté avec brutalité et tes petits jeux entre amis ont éclaté au grand jour. T'étais le plus influent de tous, alors la responsabilité t'es retombée sur le dos. T'as fini par te faire bannir par les anciens pour mater les élans de perversion. T'avais nulle-part où aller, et si ça n'avait tenu qu'à ton père, il t'aurait laissé crever sur les routes. C'est ta grand-mère qui a recontacté Púpa, qui a accepté de t'accueillir avec l'accord de son nouveau compagnon. Elle savait que ce jour finirait par venir et si tu venais avant l'appel de l'Incontestable, tu aurais le temps de t'adapter à ton nouveau pays.

Sans grande surprise, La Maison-Dieu inversée pointe le bout de sa langue de feu. Les flammes de l'Enfer qui viennent dévorer l'existence que tu as battis à la sueur de ton front. C'est la fin des illusions, les crises, les bouleversements. Tes doigts effleurent la carte, là où, sous la bande de scotch, une déchirure la coupe en une diagonale irrégulière, comme une vieille blessure mal cicatrisée. Il est maudit cet arcane. Imprégné d’une énergie corrosive. À chaque fois que tu le pioches, la rage et le désespoir aigu que ta grand-mère y a instillé t'envahissent. Tu te souviens encore de ton départ. C'est ta grand-mère qui t'avait accompagné à l'aéroport, ton père ne t'a plus parlé depuis que tes inclinations vicieuses avaient été révélées. Elle a glissé le jeu de cartes dans ta paume en te faisant ses adieux. Ta sœur a beaucoup pleuré, pas toi. Tu savais que le destin finirait par vous réunir, que la distance n'aurait pas raison de votre lien. Tu te souviens que quand t'as vu Púpa, t'as retrouvé un visage familier. Pas parce que tu t'en souvenais ou parce que t'as passé des jours à observer son portrait, c'était le portrait craché de ta sœur. Elle avait la même gueule, mais la même candeur aussi. Ca t'a aidé à ne pas complètement perdre pied. Tu voyais au regard qu'elle échangeait avec son époux, qu'ils s'aimaient. Par d'un amour passionnel, comme tu avais pu en voir au cours de tes errances. Non, il y avait un profond respect et une réelle tendresse entre eux. Il n'avait pas l'attitude protectrice que tu avais envers ta sœur, tu voyais qu'il lui faisait confiance, qu'il ne faisait pas de choix pour elle, qu'il avait confiance en son jugement et qu'elle était sa force. Au début, tu l'as pensé faible. Ton père t'a toujours dit qu'un homme ne devait avoir besoin de personne. Mais au fond, tout au fond de toi, tu les enviais. Púpa avait eu trois enfants de sa deuxième couche, des jumeaux et une fille plus âgée, de six ans ta cadette. Tu as été accueilli avec bienveillance, ils ont tenté de t'intégrer à leur quotidien malgré la barrière de la langue. Tu parlais parfaitement anglais, mais tu t'entêtais à parler manouche, comme si abandonner ta langue natale impliquait de te défaire de tes origines. Y avait que Púpa qui arrivait à communiquer avec toi avec les quelques résidus qui lui restaient de sa vie nomade.

T'as eu du mal à te faire à la vie sédentaire, t'as fait quelques fugues, t'as même disparu à l'autre bout du pays une fois. Tu t'attendais à recevoir des coups, comme le faisait ton père, mais t'as juste eu le droit à des regards lourds de déception. T'es redevenu Toshio, car Stélian c'était trop compliqué à prononcer, ils se disaient peut-être qu'utiliser ton nom japonais t'aiderait à franchir le pas. Pour toi, ça impliquait juste qu'une fois de plus, t'étais un étranger. Ton refus d'apprendre la langue du pays t'a empêché d'intégrer les lycées japonais et t'as continué les cours à distance. La maison était vide quand tes frères étaient à l'école et tes nouveaux parents au travail, c'était les seuls moments que t'avais pour souffler, t'avais plus ta corde pour t'échapper du monde qui t'entourait et t'avais beau appeler ta sœur, le décalage horaire et le coût de la communication ont rapidement eu raison de vos longues conversations. T'étais plus celui avec qui elle partageait tous les petits détails de sa vie et tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même et à tes déviances. T'as étouffé ta culpabilité comme ton père t'a si bien appris à le faire, tu l'as changée en rage envers cette nouvelle vie et ta naissance maudite. Tu t'es convaincu que leur gentillesse n'était qu'une façon de flatter leur égo. Que leur bonheur ne serait jamais tien. Alors t'as décidé de le gâcher. T'étais pas facile, mais t'es rapidement devenu ingérable. Tu traumatisais les jumeaux à coups d'histoires sombres de ton pays - t'as appris le japonais rien que pour ça. Ils n'allaient pas se plaindre aux parents, bien trop effrayés à l'idée de s'en prendre une. Pour l'aînée, c'était plus compliqué. Tu t'es rapproché d'elle sous tes airs d'angelot en profitant de sa curiosité. Tu l'as poussée à faire des conneries, entraînée dans les emmerdes. Tu traînais dans les mauvais quartiers, avec les mauvaises personnes. Tu arpentais les rues avec ta guitare, arnaquais les gens en disant la bonne aventure ou en jouant avec les dés et détalais quand les flics ou les emmerdes se pointaient. Tu ramenais des animaux errants en jouant au con qui comprenait pas pourquoi vous ne pouviez pas les garder. Malgré tout, ils persistaient dans leur positivité. T'étais juste un gamin perdu et déraciné qui avait besoin de temps et d'amour.

La Tempérance et ses deux cruches t'arrachent un long soupir lorsqu'elles font leur apparition. Cet arcane avait du être tiré la tête en bas lors de ta naissance... Mais il t'apparaît dans sa face positive. On pourrait croire que t'as fini par te ranger, que votre famille recomposée est parvenue à trouver un équilibre, mais t'es pas sûr que ça soit vraiment le cas. Tu fais tache dans la baraque cossue, mais bon, t'as l'habitude de faire tâche, de déranger, vous venez pas du même monde et ça se voit. Les dîners chez les amis se font sans toi et ça te convient parfaitement, t'as pas envie de te mélanger, de t'attacher, tu partiras dès que t'auras atteint la majorité. C'est c'que t'essaies de te dire. T'as arrêté tes études en cours et comme t'as fini par apprendre la langue, tes parents t'ont demandé de trouver un travail. Tu t'es rabattu sur le premier combini qui recrutait. T'avais trop en tête pour te soucier des ambitions que ton père avait eues pour toi. Tes nouveaux parents se sont montrés plus fermes avec le passage du temps et t'as compris que tu pouvais plus continuer à jouer au petit con en pleine rébellion. Tu t'es même rapproché de tes frangins, non pas parce que tu te sentais obligé, ils étaient simplement la seule famille qu'il te restait. En les voyant grandir t'as fini par éprouver la même affection que tu avais pour ta sœur restée au pays. Ouais, tout allait bien, en apparence. T'avais l'air moins ravagé par la vie, mais t'en étais pas moins amer. T'as continué ta vie, laissant derrière toi une traînée de misère engendrée par tes arnaques et les trahisons. Et puis tu l'as rencontrée et t'es tout de suite tombé amoureux. Tomie. Elle a été ta vie, et votre amour fut bien au-delà. Elle donnait un sens à ton existence, par sa jeunesse, son irréelle beauté. Ton cœur n'était qu'un brasier pour ses yeux et ses désirs. Vous n'étiez que deux enfants, n'ayant nul autre désir que d'aimer et se faire aimer de l'autre. Le reste du monde était un décor, un contexte dans lequel la poésie de vos âmes jumelles se mouvaient. Mais ta vie de criminel a tout balayé.

On te condamne à une peine de 5 ans de prison suite à une arnaque ayant mal tourné. On te fait suivre par un psychologue. Tu te contentes de jouer avec lui, ressortant des histoires et des sentiments qui ne sont tiens. Tu n'en as aucun, tu es bien au-dessus de ça. C'est ce que t'aimes te dire. On met tout sur le dos de Púpa et de ton éducation de gaijin, comme si une famille bienveillante était la solution à tous les maux du monde. Cinq ans, c'est long. Cinq ans, c'est trop long. Assis sur un futon derrière des barreaux. Une peine bien trop longue pour ton âge trop jeune. Tu regardes les autres de biais, jonglant tes méfiances et tes silences. Au départ, tu avais souffert de cette liberté que l'ont t'enlevait, tu étais susceptible, hargneux et violent. Tu as cogné tous ceux qui s'approchaient de trop près, finissant bien trop souvent en cellule d'isolement, souvent dans un pire état que les autres. Les premiers mois furent intenses dans ce monde nouveau sans excès ni liberté. Ce monde est bien loin de l'humanité, comme un monde parallèle. Une atmosphère trop stricte et ordonnée, rythmée par de trop nombreuses règles et où le respect était imposé. On veut faire de toi un être humain décent. Ta vie est rythmée par la violence, les visites chez le psy, les passages en cellule d'isolement, ce silence qui règne en maître sur ton existence désormais. Avec le temps, tu finis par baisser les bras, décidant de faire profil bas. Las de ne trouver rien de plus que le vide dans ces échanges brutaux et violents. Tu t'évades en lisant, t'enfermes dans des mondes imaginaires pour tuer l'ennui avant qu'il n'aie raison de toi. Tout devenait monotone et morne. Au final, ça ne changeait pas grand chose de ta vie à l'extérieur. Tu restes seul, bien loin de la réalité. Seules les visites de Tomie te raccrochent encore à ton existence. Elle dit qu'elle t'attendra et tu la crois.

Tout cela coule sur ton épiderme sans jamais t'atteindre, tu te fiches d'être compris, tu ne cherches pas dans les autres un écho à ce que tu es, juste à combler le vide qui t'anime en te gavant de l'essence qui compose l'humanité. Tu veux les comprendre pour t'en détacher. Perdre cette part d'humanité qui a rendu ta mère si faible. T'as vu la montée des Incontrôlables depuis ta cellule, le chaos que ça a engendré. T'as pris un malin plaisir à voir leurs espoirs de liberté se briser au fil des arrestations. Tu pouvais pas avoir ce que tu voulais, alors tu ne vois pas pourquoi ils pourraient, eux. Surtout que de ton point de vue, tes compatriotes n'avaient pas à se plaindre. Ils n'étaient rien de plus qu'un ramassis d'abrutis incapable de réaliser la chance qu'ils avaient. Des parents, une éducation, un toit sur la tête et comme si ça ne suffisait pas, la promesse de ne pas finir leur vie seuls. Et puis, il y a eu ce raz-de-marée qui l'a enfermée, dans son sépulcre, son urne. Shukumei. Cette succession de catastrophes qui t'a assassiné, toi aussi. Tes frères ont perdu leur père et toi, ce qui t'était le plus cher. Elle est restée figée à jamais dans ses plus belles et plus tragiques années, couchée sous toi pour la toute première fois. Serais-tu mort que tu t'en tuerais encore. Tu n'as plus la force que de noyer ta tristesse dans les sanglots d'un instrument, dans les pages d'un livre. Les ombres, les jours... tu ne désires plus que te fondre dans les uns, fuyant les seconds. A jamais, enveloppé dans cette froide torpeur, ton esprit dut en partie, rejoindre le sien, car tu ne t'es plus senti vivre depuis. Ca a été le début de tes nuits agitées, des cauchemars incessants et des angoisses. T'as pas été présent pour les tiens, mais vous partagiez le deuil d'un être cher et ça vous a rapproché. T'es resté un moment sans visites. Y a eu l'épidémie, t'as appris plus tard que ta sœur et Púpa avaient été touchées. Avec Soosaku, un jumeau a été déclaré mort et un moment s'est passé avant que tu n'apprennes qu'il était encore vivant. Tu recevais les informations au compte goutte et ça t'a rendu fou. Puis t'as fini par sortir, reprendre le cours de ta vie, sans elle.

Tu ne tires pas la dernière lame, tu sais pertinemment que le Diable s'y cache et tu n'as pas envie qu'il te gratifie de son rictus malfaisant. Il est souvent présent dans tes tirages. C'est cette figure hideuse qui malgré tout le malheur qu'elle t'a apporté a fini par devenir familière. Une fois sorti de taule, t'as aidé Púpa avec les dépenses du foyer et pour financer les études des plus jeunes. Mais même avec vos salaires réunis, vous aviez du mal à joindre les deux bouts. Puis ta sœur a du poursuivre ses études et devenir sédentaire et tant qu'à faire, elle a décidé de te rejoindre sans connaître vos difficultés financières. Elle voulait probablement garder un œil sur toi. Vous envisagiez de déménager quand la proposition d'un de tes vieux potes de l'époque où tu arnaquais les passants dans les quartiers malfamés est tombée comme un signe de la providence. Tu t'es fait embarquer dans une entreprise louche et retrouvé à parcourir la ville pour refourguer des tisanes et autres remèdes miraculeux aux ménagères. C'était facile pour toi, t'as passé ta vie à arnaquer les autres en portant un masque. T'as repris les arnaques en parallèle, autant sur internet qu'en direct. Tu sais rien faire d'autre. Vous aviez besoin d'argent et si les autres se faisaient prendre, c'est qu'ils ne savaient pas quoi faire de leur blé, donc autant qu'il finisse dans vos poches. T'as sombré dans les addictions, la boisson et les drogues, les nuits sans fin à tenter de retrouver la chaleur perdue dans des bras étrangers. Púpa ne savait pas, elle pensait simplement que t'avais trouvé un bon filon et que t'étais fatigué par le deuil et le travail. Ta sœur quant à elle, voyait avec la boule au ventre ton petit manège d'antan reprendre. Tu t'es acheté un van dans lequel t'as commencé à vivre, car vous manquiez de place dans l'appartement. Puis c'était plus discret pour les arnaques, plus pratique aussi. Tu rentres pour manger et te laver, t'as toujours été plus à l'aise dans la vie nomade de toute façon. Comme ça, t'as pas à porter de masque, tu peux oublier les angoisses de ta sœur, t'évites les questions de ta mère. Si tu veux partir, t'as qu'à mettre un tour de clef.
Physique
T'as encore les traces de l'enfance sur le visage. T'es du genre super expressif, on a l'impression que tu ne peux rien cacher. Malgré quelques traits poupons, t'as la mâchoire carrée, tu lèves la tête avec fierté. T'as les sourcils épais, sombres et bien dessinés. T'as la peau hâlée, légèrement basanée, tannée par le soleil, bien loin du teint nacré des riches et des puissants. Elle mettrait presque en valeur la profondeur de tes yeux bleus couronnés de cernes. Ils sont en amande, aux cils noirs et fournis. Un crâne aux côtés rasés et aux cheveux bruns, bouclés et constamment en bataille, impossibles à dresser, même à l’aide d’un peigne, d'une brosse, d'un torrent ou de n’importe quel sortilège, aussi puissant soit-il. Une mâchoire droite à la fois fine et musclée, des lèvres purpurines, larges et finement ciselées, constamment étirées en un petit sourire mutin que rien au monde ne peut effacer de ton faciès, au-dessus desquelles trône un nez retroussé et empâté, encadré par des joues pleines, dénuées de la moindre ride, sans même la moindre petite fossette, comme si tes incessants sourires n'avaient jamais marqué ton visage. T'as toujours une clope au bec et tes lunettes de soleil que tu dresses en barricade entre toi et le reste du monde. T'as de nombreux piercings aux oreilles aussi.

T'as toujours été svelte et bien bâti. Il est toujours plus agréable de pouvoir courir et se battre sans avoir quelques kilos à traîner derrière soi, et c'est pourquoi tu tentes de garder la forme, quand bien même tu dois y consacrer une partie de tes journées. Malgré tout tes excès et le passage à une vie sédentaire laissent quelques traces et de discrètes poignées d'amour pointent le bout de leur nez. De fines stigmates blanchâtres détonnent avec le teint hâlé de ta peau, blafardes qui marquent l’entièreté de ton corps, témoignage inaltérable de ta décadence. Tu les camoufles le plus souvent, mais tu ne peux cacher constamment ces cicatrices, réminiscences d'un fardeau bien lourd à porter, que le temps n'efface pas, et que les mauvais rêves ramènent à de dérangeants souvenirs. T'as quelques tatouages aussi. Mais attardons nous sur ta démarche plutôt que sur de sinistres détails : tes mouvements sont vifs, tu sautilles presque la plupart du temps, quand tu portes ton masque de petit angelot. Le reste du temps, tu te déplaces tel un fauve en un saisissant mélange de séduction et d'intimidation. Tu gardes le dos droit, la tête haute et fière. Tu serres les mains avec fermeté. T'es pas super grand, un mètre soixante-douze à tout casser, de quoi alimenter tes complexes.

Niveau vestimentaire, tu fais pas dans le raffiné et la variété. Tu traînes toujours ta vieille veste en cuir noir usé, tes vieux sweats qui datent de l'adolescence arborant quelques logos de jeux vidéo ou autres références à la pop-culture. Il en va de même pour tes T-shirts. Tes fringues sont vieilles, mais tu y fais énormément attention. T'aimes les couleurs vives, les motifs aussi. Tu portes généralement des jeans et ta paire de vieilles docs râpées quand tu sors pas les baskets. Le tout contribue à te donner l'air plus jeune que tu ne l'est réellement, ça empêche les gens de te prendre trop au sérieux et ça t'aide beaucoup dans ton métier. T'as la voix douce, tu chantes bien. Ton parler est chantant, un peu maladroit, un étrange mélange de toutes les langues que t'as apprises sur les routes.
Caractère
D'abord, il y a Toshio. Angelot débonnaire, au sourire chaleureux. Avenant, joyeux et positif, une bouffée d'air frais. T'es un putain de rayon de soleil, toujours le mot pour rire et réconforter - mais dieu sait que tu les feras pleurer et hurler assez tôt. J'en fais peut-être un peu trop là ? Mais c'est vrai, t'es plaisant à fréquenter, le bon pote sur lequel on est convaincu de pouvoir compter. Les mamies te pincent les joues et t'invitent si facilement à entrer pour partager un thé. De tes lèvres, s'écoulent mots doux et compliments, comme le plus délicieux des nectars. Dans ta tête, y a un tsunami d'insultes qui gronde. Tu t'émerveilles, offres au monde toute ta candeur. Te rencontrer, c'est reprendre foi en l'humanité, c'est laisser tomber ses barrières pour s'ouvrir enfin à l'autre. Parce que tu ne pourrais pas faire de mal à une mouche, ça se voit. T'aimes bien rire à leurs blagues, sourire à leurs cascades, glousser devant leurs parades. Ton sourire, il est beau, dans son affreuse fausseté, ses commissures trop tirées, trop maladroitement affiché pour être vrai. La main tendre qui se pose sur les fronts n'est que trop douce. T'es chaleureux parce que tu prépares leur descente aux enfers. T'es un peu insipide dans le genre bon garçon, ta façade elle est tirée tout droit d'une pub aseptisée. T'as pas trop cherché, c'est juste une accumulation de tout ce qui pourrait sembler plaisant a tes yeux. Mais ce masque, on l'aime encore plus quand on aperçoit ce qui s'y cache, on l'admire comme une peinture digne des plus grands artistes.

Puis y a le Docteur, Kramrich. Il a 30 ans d'expérience, mais trois années d'existence. Il pratique toutes les disciplines et il a même le pouvoir d'en inventer de nouvelles. Kramrich, il ment avec aplomb. Il a tout fait, il a tout vu, il comprend tout et parle avec un accent exagéré pour donne une touche d'exotisme mystique à son personnage. Pour te créer cet alter-égo, tu t'es un peu approprié toutes les cultures, t'es inventé un milliard d'existences que t'as condensé en une seule entité : le Docteur. Parce que ça lui donne de la légitimité, une importance que tu n'as pas. Et puis bon, la référence à Docteur Who est quand même classe. Ouais, t'es un fan de pop culture aussi... On dirait une blague, mais pour toi, il est tout aussi réel que tu l'es. C'est un ami, une bouée qui te permet d'envisager un avenir meilleur et t'empêche de sombrer entièrement dans le nihilisme... Ouais, Kramrich, c'est ton meilleur pote; essentiellement, parce que tu n'en as pas d'autres. C'est une petite étincelle d'espoir, glissée dans les boîtes aux lettres, comme la fameuse enveloppe rose, la promesse mensongère d'une puissance absolue qui apportera à votre vie un tournant décisif et indubitablement positif. Après tout, si l'état peut le faire, tu vois pas pourquoi tu t'en priverais. T'en as rien à faire, ces gens ne sont pas les tiens et pour toi, il n'y a que ton peuple et ta famille qui méritent ta bienveillance. C'est pas ta culture ou encore les épreuves de ta vie qui t'ont rendu comme ça, c'est surtout dû à une éducation de merde, basée sur des valeurs dépassées et la violence.

Et enfin, y a toi, Stélian. Ton insécurité semble toujours attendrissante - mais en réalité, c'est le poison qui s'insinue en toi et t'écorche les entrailles de ses griffes acérées. C'est une gangrène qui étend ses voiles sur tout ton être et le corrompt. Mais même si tu détestes les autres, tu veux qu'ils t'aiment, t'as ce besoin d'exister dans leurs cœurs, tu te dopes à l'adoration et au mépris que t'as envers ceux que tu parviens à berner. Mais tu sais qu'il n'y a que comme ça qu'on peut t'aimer, quand tu n'es pas toi. Sous couvert d’une infinie gentillesse et serviabilité, tu abuses de la confiance qu’on t'accorde pour t’octroyer tous les privilèges. T'es un parasite déguisé, jamais accusé, mais toujours coupable, déclaré innocent et insoupçonnable. T'es observateur, tu comprends vite, interprètes bien le langage corporel. T'es toujours attentif lorsque l'on te parle, tu retiens tout. On te pense bienveillant, mais c'est pour mieux utiliser les informations qu'on te livre. Tu as besoin de tout contrôler, tu ne supportes pas que l'on se moque de toi ou que l'on te critique. Le naturel revient toujours au galop, t'arrives pas à tenir le masque sur la durée. Alors t'évites les relations suivies. T'es trop jaloux, trop envieux, t'as le sang chaud et les poings serrés dans tes proches finissent toujours par s'écraser sur la gueule de tes interlocuteurs à un moment donné.

Tu es facilement admiratif des autres aussi, mais ça, tu ne le reconnaîtras jamais. Alors tu laisses ta langue méphitique entamer une danse envoûtante, caresser leurs synapses pour remuer les monstres tapis sous les couvertures, les noircir de ton envie. Cette curiosité malsaine qui te pousse à repousser toujours plus les limites, te complaire dans la vision de leurs traits si parfaits déformés par ton horreur. Tu les pousses dans leurs derniers retranchements pour observer leur masque se fissurer, c'est dans leur étrange laideur intérieure que tu me dévoiles les plus beaux trésors, les couleurs les plus vibrantes rendant au monde un peu de sa saveur. Tu vois enfin l'autre comme humain, tu te retrouves davantage en eux, petit être torturé. C'est parce qu'ils sont trop heureux qu'il n'y a plus de bonheur pour toi. Alors tu gâteras leur joie, pour la faire tienne. Tu gardes les gens à tes pieds, car t'as trop peur qu'ils te regardent de haut si tu les laisses se relever. Du coup, tu n'hésites pas à planter des coups de couteau dans le dos, à trahir et à tromper comme tu respires. Parce que si tu ne le fais pas, c'est toi qui finiras planté. Ta vie à toujours été comme ça, portes le premier coup avant qu'il ne s'abatte sur toi. La gentillesse, ça n'existe pas. Personne ne t'a jamais rien donné sans rien attendre en retour, tu en es convaincu, alors tu leur rends tôt ou tard la monnaie de leur pièce. Ca te permet de ne pas t'embarrasser de la culpabilité quand tu fais un coup en traître. Misogyne et misandre, tu crains les hommes, parce que t'as peur d'être moins qu'eux et qu'ils te renvoient ton infériorité à la figure. Tu crains les femmes, car elles ont cette force qui te fait tant défaut, des armes de séduction dont tu ne disposes pas. Alors tu les méprises, tous.

C'est peut-être pour ça que tu aimes autant les animaux, parce qu'eux, ils n'ont pas de mépris niché au coin de leurs sourires et qu'ils ne peuvent déverser leur amertume à travers les mots. Tu vis au travers du regard des autres, biaisé par le spectre de la haine que tu te portes. T'as l'impression que le monde est contre toi, alors tu risques pas de changer pour eux. Peut-être qu'un jour, tu comprendras, que c'est pour toi-même que tu dois avancer. Tu ne supportes pas l'idée de perdre, d'être inférieur. Tu es bien trop lucide pour ne pas constater ta médiocrité et on t'a mis dans la tête que tu devais toucher les étoiles si tu voulais exister, que tu ne pouvais pas te permettre de te complaire dans ce que tu as, parce que ce monde, il est dur et que les autres sont tes ennemis. Alors ouais, t'es un connard, arriviste, vénal et radin. Des fois, souvent, tu te montres puéril pour obtenir ce que tu veux, parce que t'as l'impression que tu vas couler si tu fais ne serait-ce qu'une concession. Quand on tend la main, les gens veulent toujours le bras avec, si ça n'est bien plus encore. Et t'as franchement pas envie de te faire engloutir par un autre comme ta mère l'a fait autrefois.

Tu ne vois que les défauts, ce qui cloche et ne sait reconnaître qu'il y a parfois du bon dans les imperfections. Quand tu tires les cartes, tu finis toujours par maudire les arcanes, car elles te poussent à avancer et t'as peur de découvrir que ce qui t'attend plus loin, c'est un ravin. Chaque coup que tu te prends, tu le rends au centuple. Parfois ça prend tu temps, tu sais te montrer patient, mais t'attendras pas non plus que le karma s'en charge à ta place, on est jamais mieux servi que par soi-même et l'offensé est toujours le plus apte à décider de la sentence. T'aimes te prétendre courageux, mais t'es un gros lâche. Y a un gamin terrifié qui tremble sous ta carapace d'homme dur et macho. Mais tu peux pas te permettre de le laisser s'exprimer. T'as vite compris que t'étais trop fragile et sensible pour exister dans ce monde alors t'as du te renier pour continuer de respirer. Tu es vide en dedans. Tu n'es que poussières que tu tentes de remuer vainement dans l'espoir de trouver dans tes débris un souffle de vie. Chaque existence ne paraît à tes yeux que mensonge et vanité, des squelettes parés de futiles apparats. Le monde qui se reflète dans ton regard n'est que ruines et désolation, un arc-en-ciel de gris délavés des saveurs d’antan. Tu perds pied, oscillant entre fantaisie et réalité, ton esprit n'est jamais là où se trouve ton enveloppe, si ça n'est lors des rares moments où tu le ramènes contre un corps inconnu, l'éveille le temps d'une étreinte aux accents de désespoir.

Sous ta carapace d'amertume, tu es fragilement humain, cette même humanité que tu tentes de comprendre pour mieux la renier. Celle qui appelle la compagnie quand tu hurles solitude, qui cherche à être comprise et décelée dans l'existence factice que tu t'es construit. Tu es perdu, Petit Poucet, une Alice au fond tu terrier ne trouvant plus la moindre bribe de réalité à laquelle se raccrocher. Tu ne connais le monde qu'au travers de mauvaises expériences et des chances que tu ne t'es jamais laissé la chance d'explorer. Ta profonde méconnaissance du monde et de ses valeurs en est la résultante. T'arrives pas à accepter ton inclination envers les hommes tout en étant parfaitement inexpérimenté avec la gent féminine. Quand tu dragues, t'es tellement maladroit que tu fous le malaise. Tu perds si facilement tes moyens quand il s'agit des choses de l'amour alors que tu mens comme tu respires et passes ton temps à baratiner les gens sans sourciller. T'enchaînes les rencontres sans lendemain en te disant que ça ne sert à rien de construire quelque chose avec l'épée de Damoclès qui te pend au-dessus de la tête, t'as pas envie de finir comme tes parents. Mais quand l'incontestable sonnera le coup d'envoi, tu seras prêt à embrasser cette nouvelle vie.

C'est ce que tu te dis, ce que t'espères en pensant qu'il n'y a que sous la contrainte qu'on pourra t'accepter... Mais t'as tellement de préjugés et d'idées préconçues que ça risque de pas coller au scénario idyllique que tu retournes dans ta caboche. Tu crois pas en la machine, mais peu importe qui ça sera, ça sera toujours mieux que rien. T'as un gouffre à la place du cœur que violence et déviances tentent en vain de combler. Par les petits larcins, les arnaques, les produits bidons que tu tentes de refourguer aux autochtones. Mais t'es pas qu'un connard sans race. T'es doux avec les gens qui savent t'apprivoiser. Tu ferais tout pour les tiens, quitte à en crever. T'es versé dans l'ésotérisme et les arts, ce que tu n'as pas en culture, tu le compenses par ta sensibilité.
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Stélian T. Weiss
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Voilà enfin la fiche que j'ai hâte de lire xD
J'encourage... mais ouiiii j'ai pas pu avoir ma chance de pouvoir rp avec toi!

Bah au moins là j'aurais deux liens à jouer avec chacun de mes comptes... niark ❤

Rebienvenue et des bisous.
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Yes ! En plus t'es la première ♥
Ouais, je vais te monopoliser maintenant qu'on peut enfin se trouver des liens ! With a sword for a tongue and a shield for a heart 1362171446

Merci !
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Kaori Mogami
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Elle a bien fait de t'encourager With a sword for a tongue and a shield for a heart 2078551763

Re-bienvenue et bon courage pour ta fiche ! o/

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ ◆ ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

With a sword for a tongue and a shield for a heart Y23dmr11
Kao râle en #9900ff
Kaori Mogami
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Merci beaucoup ! :D
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Coucou !

Hâte de faire passer Ranmaru faire tirer ses cartes pour y voir plus clair sur son futur (ou pas With a sword for a tongue and a shield for a heart 517494357).
(J'ai ri comme un cake en lisant l'annonce et l'adresse mail @gpadidé.jp With a sword for a tongue and a shield for a heart 3473897349)

Bon courage pour le reste de la rédaction !
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Hey ! Owi un futur client victime ! 8D

(ravi que mon manque d'inspi ait fait rire xD)

Merci beaucoup ! :D
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Rebienvenue avec ce dc 👀 !

Très bonne fiche, bien détaillée et bien écrite ! J'aime comme tu as utilisé le tirage de cartes comme fil conducteur, à chaque carte tirée on arrive à anticiper le ton du récit que tu vas nous raconter. 👌

Une mini faute : ton regard se perdu sur les immeubles, le se ou le u est de trop.

Sinon hâte de le voir in-rp, amuse-toi bien ! With a sword for a tongue and a shield for a heart 2984341854
Pré-validation par Arisa
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci.
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Merci ! ♥ Content que la petite idée de narration ait plut ! ^^ Et la boulette est corrigée ! o/
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Tu es validé(e) !

Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !

N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.
• De réserver votre avatar ; Réservation avatars
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici ! ♥
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites. ♥

& Surtout, AMUSEZ-VOUS !

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With a sword for a tongue and a shield for a heart Makoto%20-%20signature
Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits With a sword for a tongue and a shield for a heart 1647638966

Spoiler:
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