— Just Married —
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08/07/2021
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Je suis: anti-Incontestable.
Époux/se : Stélian ♥
Autre: Merci Raion pour les avatars absolument magnifiques et mon hubby pour la signa ♥
Hanae Weiss

Hanae Asano
Just call me Han
Informations générales

Nom : - Asano 浅野
Prénom.s : - Hanae 花恵 , mais on t'appelle Han, t'es pas une fleur.
Âge : 26 ans , 14 février 2087
Genre : Féminin
Origines : À moitié Japonaise... À moitié on ne sait trop.
Activité : Réceptionniste dans un love hotel, t'arrondis les fins de mois en dealant
Sexualité : - Hétéro jusqu'à preuve du contraire
Avatar : Lalisa Manoban - BlackPink (Artistes variés)
Règlement : -
Validé - Ari
Chemin DC my loves
Autre : Je vous aime, coucou à toi qui s'occupe de ma fiche
TW: J'aborde brièvement des sujets comme le suicide, la mutilation, la drogue, la violence, etc.
Prénom.s : - Hanae 花恵 , mais on t'appelle Han, t'es pas une fleur.
Âge : 26 ans , 14 février 2087
Genre : Féminin
Origines : À moitié Japonaise... À moitié on ne sait trop.
Activité : Réceptionniste dans un love hotel, t'arrondis les fins de mois en dealant
Sexualité : - Hétéro jusqu'à preuve du contraire
Avatar : Lalisa Manoban - BlackPink (Artistes variés)
Règlement : -

Chemin DC my loves

Autre : Je vous aime, coucou à toi qui s'occupe de ma fiche

Histoire
Longtemps, tu n’as été que bois à brûler. Qu’une âme inconsciente.
Plantée à Tokyo. Portant le nom maternel. Géniteur inconnu. Disparu après avoir creusé sa place entre les bras de ta mère. Reparti vers sa terre natale. Tantôt touriste. Tantôt ambassadeur. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu as arrêté de vouloir savoir. Ne démêlant plus la vérité des mensonges que ta mère te servait.
La lettre rose est arrivée quand tu avais trois ans. On t’a arraché ton nom avant même que tu ne puisses le prononcer. Tu en apprendrais un autre. Asano. Le nom de ton beau-père. Cousu à ton prénom pour rapiécer ton identité.
Tu as poussé au milieu des champs de Yokosuka. Tu mettais un pied devant l’autre comme on te l’avait appris. Ta soeur faisait des couronnes de pâquerettes. Rêvait de la lettre rose qui la ferait reine. Reine d’une vie emballée sous vide. Préparée. Calculée. Le bonheur c’est l’Incontestable. On te le répétait sans cesse. Pas avec des mots. Ceux qui n’ont aucune valeur. On te le promettait dans tes cartoons préférés. Entre les couplets de la chanson du moment. Au sein du mariage de ta mère et de ton beau-père. Le mariage parfait. Tu t’en fichais un peu. Tu rêvais simplement d’une vie heureuse. Tu apprenais à colorier entre les lignes. À vivre comme tout le monde.
En secret, tu arrachais les pattes des sauterelles. Tu attachais des ficelles aux queues des libellules. Espérant ne jamais en devenir une.
Pour trouver ta liberté, t’es partie à 16 ans. Échange scolaire aux Amériques avec un grand A. T’es tombée en amour avec le rêve américain. Avec la langue qui teinterait désormais la tienne. Avec la culture. Avec la liberté des autres terres.
On s’est rencontrés au-delà des océans.
J’étais le brasier prêt à t’enflammer. T’es venue vers moi naturellement. Entre mes traits, tu as reconnu ta terre natale. Une bouée derrière les frontières. Quand tu m’as parlé de “notre” patrie. De la grandeur de l’Incontestable. Je t’aurais envoyé balader. J’avais la voix de ceux qui viennent d’ailleurs. De ceux qui connaissent leurs options, mais qui n’ont jamais pu choisir. Adolescents. Enchaînés à nos géniteurs. Si j’avais pu, j’aurais détruit cette puce. À coup de griffes. En y mettant les dents. Je l’aurais fait avec colère. Pour cacher ma peur.
Je ne pouvais pas.
Mais tu étais là. Toi, petit tas de bois. Asséché par le temps. Avide de connaître. Je t’ai enflammée pour oublier. Je me rappelle encore de la chaleur de nos corps enlacés. Sur la colline derrière la supérette. J’ai compris qu’on s’aimait. Qu’on pensait s’aimer.
Inséparables. Indissociables. Avec nos sales caractères. Tu ne demandais qu’à détester. Alors je t’ai appris. Loin des idées nippones. Je t’ai servi un Incontestable que tu n’avais jamais vu. Celui qui force les autres à se marier. Celui qui un jour nous empêcherait de nous aimer. Celui qui brise ceux qui crient trop fort. Celui qui fait disparaître ceux qui n’arrêtent jamais de crier. J’ai détruit tes fondations une brique à la fois. Et quand tu es devenu un funambule. Indécise. Incertaine. J’étais là. Pour t’aider à reprendre pied sur tes nouvelles convictions.
Un majeur montré à ceux qui écoutent sans le demander. Notre colère criée dans la nuit. La lune portant notre voix jusqu’aux cieux. Un million de petits gestes. Des gestes de rien du tout. Des gestes qui veulent tout dire, mais qui ne changent rien. Tous les jours partagés avec toi, à promettre de toujours s’aimer, de ne jamais être marié. Un rêve embrasé.
T’as jamais voulu rentrer. Mais t’as pas eu le choix. T’es descendu de l’avion en traînant mes étincelles. T’étais partie pantin du système. Un an plus tard, tu revenais remplie d’ambitions instables. De retour au sein de l’oppression, Sans moi à tes côtés, tu vivais ta rébellion en secret. On s’écrivait tous les jours. Critiquait le système à voix basse. Élaborait des plans qui ne verraient jamais le jour.
Un jour, la sonnerie s’est faite incessante. Mélodie alimentant ton impatience. Je n’ai pas répondu. Comme le jour d’avant. Comme celui avant lui. T’as laissé un message haineux dans ma messagerie. Tu ne comprenais pas. Pourquoi je n’avais rien dit ? Pourquoi je ne répondais pas ? Qu'est-ce que t'avais fait ? Qu'est-ce que j’avais fait ?
Je suis apparue sans prévenir. Devant ta porte. Au Japon. Au milieu des champs. Comme seul bagage une colère à peine voilée. Avec les mains qui tremblent et le cœur en ecchymose. Tu m’as questionné. Silence. Que mes lèvres contre les tiennes. Silence. Que mon corps enchaînant le tien. Silence. Que moi qui t’aime. Que toi qui m’aimes. Entre tes draps. Sur le sol. Contre le bureau. Silence. Que l’amour qui prend toute la place. Qui s’enfuit par les fenêtres. Silence. Fracas.
On s’est éveillé au son du poing qu’on écrase sur la porte. Ton beau-père a à peine eu le temps d’ouvrir la porte. La milice est entrée dans la maison. Incompréhension. Détresse. Je t’ai souri. Quand ils ont ouvert la porte de ta chambre, je leur ai dit d’aller se faire foutre. Ils m’ont arraché de ton lit. Pour une dernière fois, on s’est unis. Symbiose. D’une voix unique, on a crié, frappé, mordu. Comme des chiens enragés. Survivre. Survivre. Survivre. Ils m’ont tiré dans la rue. Amené à l’abattoir. 18 ans et demi. Les commères siffleront. Suicide. Traitre. Elles m’utiliseront pour alimenter leurs critiques des gens d’ailleurs. Toi, tu parleras de jeunesse assassinée. De meurtre inaperçu
T’as voulu étouffer la flamme. T’achever avec elle. T’étais confus. Tu oubliais parfois que je n’existais plus. Tu entendais encore ma voix dans la rue. Tu attendais encore mes textos à 3h du mat. T’as voulu étouffer la flamme, mais t’as pas pu. Tu l’as nourrie. Avec ta douleur qui ne partait jamais. Avec ta tristesse. Ta colère. T’en voulais au monde entier. Au système qui m’avait marié. À ta mère qui y croyait encore. À ta soeur qui rêvait d’un roi. À mon père d’être japonais. À toi qui n’avais pas assez combattu. Tu m’en voulais à moi. Quel con ! Je n’avais servi à rien. Rien n’avait changé. Je ne changerais plus jamais rien. Toi. Toi, tu changerais le monde. T’as raison, tu sais? J’y crois.
Tu vas changer le monde.
T’as fait pleurer ta mère.
Tu séchais l’université. Refusant d’intégrer à nouveau l’éducation japonaise. Fuyant l’endoctrinement. T’as tenté d’embarquer ta sœur dans tes histoires. Sans succès. Tu fumais sans te cacher. Laissais tes mégots sur la table du salon. Fuyais dès que tu le pouvais. Te terrais chez ton cousin de Tokyo. Revenais après trois jours pour te servir dans le frigo. Tu passais plus de temps dans le train que chez toi. Tu rejetais toute forme d’encadrement. Tu cherchais des gens comme toi. Comme moi.
Qui cherche, trouve.
Avec ta bande, t'embêtais les passants. Faisais du bruit comme tu le voulais. Bafouais la propagande au crayon indélébile. Petits crimes. Dose d’adrénaline. Rapidement devenue addictive. Tu voulais tout essayer. Te prouver que tu n’avais peur de rien. Que rien ne pouvait se dresser devant toi. T’as accepté le joint qu’on te tendait sans broncher. T’as défié tes potes de voler des bricoles dans les magasins. Puis les portefeuilles des clients. Tu ne t’es pas fait prier pour donner l’exemple.
Les larmes de ta mère explosaient sur le sol et tu claquais la porte.
La maison de tes parents était un monde de cris et de chaos. Tu te sentais écrasée. Tu gueulais, mais personne ne t’écoutait. Au dîner du jour de l’an, tu t’es embrouillée avec ta soeur encore une fois. Bouc émissaire. Quand ta mère a tenté de calmer le jeu, t’en as eu assez. T’as fait voler les verres. Pluie étincelante. Dangereuse. Coupante. Le truc de trop. Ton beau-père est intervenu, t’a menacé de couper les ponts. Tu lui as ri au nez. T’as mis le feu aux ponts toi-même et t’as claqué la porte une dernière fois.
Tu t’es invitée chez une pote de Tokyo avec l’idée de ne jamais leur reparler.
Tu t’écroules à genoux. T’entends encore ma déception dans ta tête. T’as cédé. Tu rentres chez toi avec la queue entre les jambes. Je pensais que t’allais changer le monde?
Une semaine de merde. Initiée par une double vague. D’abord, Shukumei. Dame destructrice. Meurtrière. Que rien n’arrêta. Ravageant la trace humaine. Emportant avec elle des vies innombrables. T’étais hors de la zone mortelle. Pas ta tante. Pas ta pote. Un deuil qui sera long à porter. Des larmes abondantes. Décuplées dès le lendemain. Par une seconde vague vêtue de rose.
T’avais 22 ans. T’emmerdais le monde. Tu voulais voir le gouvernement se faire empaler et leur satanée machine exploser en un million de vies sauvées. Leur lettre rose t’en avais fait des confettis. Tu les avais regardés s'envoler par ta fenêtre. La milice, t’avais complimenté leurs mères, leurs pères. T’avais pas lésiné sur les détails. Leur véhicule t’en avais fait une mélodie. Te détruisant les poings et les pieds sur la carrosserie tandis qu’ils te ramenaient au centre. Leur cellule tu l’avais parfumée. Ça sentait déjà pas la rose, t’avais pissé dans les coins pour leur montrer à quel point t’en avais rien à foutre. Tu te croyais invincible. Intouchable. Quand on avait amené ton mari, tu lui avais craché au visage comme s’il était l’Incontestable. Ils t’avaient brisé. Avec des coups bien placés. Souvent, sans même te toucher. Jusqu’à ce que tu te dises que t’étais petite. Que t’étais minuscule. Impuissante. T’as abandonné si vite.
On te tenait en laisse comme les libellules de ton enfance.
Cohabitation forcée. Il n’avait rien en commun avec toi. Petit, fragile. Il te rappelait ta soeur. Une fleur sauvage. T’as arraché chacun de ses pétales. Tu l’as fait souffrir. Il a tranché sa peau. Appel à l’aide silencieux. T’as raccroché. T’étais aveugle. Tu ne voyais que l’Incontestable. T’as eu aucune pitié. T’as lécher ses plaies en l’injuriant. Ta rage était plus forte que la mienne. Sa douleur, tu t’en lavais les mains. 18 jours. Divorce. On dira que l’Incontestable est bon. Qu’il a sauvé une âme en perte. Coïncidence. Toi et moi on sait. On sait qu’il n’en a rien à faire que les gens souffrent. Qu’ils meurent. Aucun coeur entre ses circuits. Les gens croient aux miracles. Nous, on sait que c’est la machine qui l’a tiré en enfer.
“Is she dumb?! Elle aurait pu foutre le camp!”
Ta bande approuve. Ta bande approuve toujours. Tu les approuves toujours en retour. Vous vous soutenez sans réfléchir. Loyauté aveugle. Amitiés sans profondeur. Vous vous reconnaissez dans vos rêves de retrouver les Incontrôlables. À l’aube de votre majorité, vous vous étiez reconnu dans leurs idées. Vous les avez suivis sans chercher à en comprendre le fond. Quand les bombes ont explosé. Vous les avez acclamées comme des feux d’artifice. Sans savoir à quel point elles brouillaient le message. Il te faudra plusieurs années pour comprendre qu’elles donnaient au mouvement une allure terroriste plutôt que justicière. À leur arrestation, vous avez pleuré ensemble. Endeuillés. Vous vous êtes promis de devenir leurs successeurs. Rêve condamné. Vous parlez pour parler. Plus moutons que bergers.
Ta bande d’abrutis. Avec qui tu peux vivre ta soif d’adrénaline. À travers vos petites magouilles d’adulescents, t’as trouvé un moyen d’y gagner quelque chose. Une bonne dose de risque. Un moyen de dissiper ta colère un peu trop présente. Une source d’argent pour arrondir tes fins de mois. Parce que tu vis au-dessus de tes moyens. Et pour payer des frocs hors de prix, il faut plus qu’un salaire de réceptionniste. De consommatrice, t’as commencé à dealer. Rien d'exagéré. De la beuh. Des trucs soft. T’as pas l’étoffe d’une baronne. Loin de là. Tu fournis des potes et quelques junkies de ruelles. T’as tes réguliers. Tu profites de l’anonymat du love hotel où tu bosses pour faire tes échanges sans te faire remarquer. Tu touches du bois de ne jamais t’être fait pincer. Tu paierais cher ton désir d’argent de poche.
“Kaiya comprendra jamais rien”
Ta soeur t’enflamme. Avec ses rêves futiles. Ses idées insensées. Ses rêves de princesses. Princesses enchainées, oui. T’es encore partagée. Par un mélange de colère et de soulagement.
Tu l’as cru morte… Deux fois en un an.
Deux.
Fois.
Son hospitalisation en juin. Avec tous les autres. Pauvres victimes de l’épidémie. Entre les murs blancs, ça puait le cadavre. T’avais bien cru que ce serait le sort de ta frangine. Faut dire qu’elle était dans un sale état. C’est là que t’avais reconnecté avec tes parents. T’avais pas eu le choix, mais, au fond, t’attendais que ça. Ça faisait si longtemps que c’était devenu une habitude. D’ignorer les appels. De laisser traîner les mails entre deux infolettres. C’était trop d’efforts de répondre. De trouver les mots. T’avais pas envie de t’excuser. De justifier tes actions. D’admettre tes torts. D’avouer que ta famille te manquait.
Ta sœur s’est remise. Tu l’as cru loin de tout danger. Alors ton cœur a vacillé quand son profil ATAI l’a affichée morte 6 mois plus tard. T’as sauté dans le premier train. Rejoint son appartement de jeune mariée. Tu l’as trouvée en larmes. Vivante. Terrifiée. À l’idée de ne plus être mariée. De perdre la sécurité de l’Incontestable. Qu’on la sépare de l’idéologie qui forme ses fondations. Qui a toujours été son guide.
T’as hurlé.
T’aurais voulu de cette chance. Cette occasion infime de te séparer d’un système que tu détestais. T’avais aucune idée de ce que ça signifiait. T’aurais pris tes jambes à ton cou sans savoir si tout reviendrait à la normale le lendemain. Sans savoir si tes efforts étaient vains. T’aurais saisi l’opportunité sans y penser. Et elle… Elle était au milieu de son salon. À pleurer sa puce dysfonctionnelle. Tu ne pouvais pas le supporter.
T’as quitté l’appart avant de briser un truc. Dans l’escalier, t’as croisé ta mère. Tu lui as annoncé que ta sœur était en vie sans explication. T’as rejoint tes potes. Ceux qui te comprennent vraiment. Ceux qui gueulent comme on le faisait sur la colline derrière la supérette. Ceux avec qui tu peux rêver d’un Japon qui ne m’aurait pas emporté si tôt.
Ceux qui alimentent ta flamme.
Plantée à Tokyo. Portant le nom maternel. Géniteur inconnu. Disparu après avoir creusé sa place entre les bras de ta mère. Reparti vers sa terre natale. Tantôt touriste. Tantôt ambassadeur. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu as arrêté de vouloir savoir. Ne démêlant plus la vérité des mensonges que ta mère te servait.
La lettre rose est arrivée quand tu avais trois ans. On t’a arraché ton nom avant même que tu ne puisses le prononcer. Tu en apprendrais un autre. Asano. Le nom de ton beau-père. Cousu à ton prénom pour rapiécer ton identité.
Tu as poussé au milieu des champs de Yokosuka. Tu mettais un pied devant l’autre comme on te l’avait appris. Ta soeur faisait des couronnes de pâquerettes. Rêvait de la lettre rose qui la ferait reine. Reine d’une vie emballée sous vide. Préparée. Calculée. Le bonheur c’est l’Incontestable. On te le répétait sans cesse. Pas avec des mots. Ceux qui n’ont aucune valeur. On te le promettait dans tes cartoons préférés. Entre les couplets de la chanson du moment. Au sein du mariage de ta mère et de ton beau-père. Le mariage parfait. Tu t’en fichais un peu. Tu rêvais simplement d’une vie heureuse. Tu apprenais à colorier entre les lignes. À vivre comme tout le monde.
En secret, tu arrachais les pattes des sauterelles. Tu attachais des ficelles aux queues des libellules. Espérant ne jamais en devenir une.
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Pour trouver ta liberté, t’es partie à 16 ans. Échange scolaire aux Amériques avec un grand A. T’es tombée en amour avec le rêve américain. Avec la langue qui teinterait désormais la tienne. Avec la culture. Avec la liberté des autres terres.
On s’est rencontrés au-delà des océans.
J’étais le brasier prêt à t’enflammer. T’es venue vers moi naturellement. Entre mes traits, tu as reconnu ta terre natale. Une bouée derrière les frontières. Quand tu m’as parlé de “notre” patrie. De la grandeur de l’Incontestable. Je t’aurais envoyé balader. J’avais la voix de ceux qui viennent d’ailleurs. De ceux qui connaissent leurs options, mais qui n’ont jamais pu choisir. Adolescents. Enchaînés à nos géniteurs. Si j’avais pu, j’aurais détruit cette puce. À coup de griffes. En y mettant les dents. Je l’aurais fait avec colère. Pour cacher ma peur.
Je ne pouvais pas.
Mais tu étais là. Toi, petit tas de bois. Asséché par le temps. Avide de connaître. Je t’ai enflammée pour oublier. Je me rappelle encore de la chaleur de nos corps enlacés. Sur la colline derrière la supérette. J’ai compris qu’on s’aimait. Qu’on pensait s’aimer.
Inséparables. Indissociables. Avec nos sales caractères. Tu ne demandais qu’à détester. Alors je t’ai appris. Loin des idées nippones. Je t’ai servi un Incontestable que tu n’avais jamais vu. Celui qui force les autres à se marier. Celui qui un jour nous empêcherait de nous aimer. Celui qui brise ceux qui crient trop fort. Celui qui fait disparaître ceux qui n’arrêtent jamais de crier. J’ai détruit tes fondations une brique à la fois. Et quand tu es devenu un funambule. Indécise. Incertaine. J’étais là. Pour t’aider à reprendre pied sur tes nouvelles convictions.
Un majeur montré à ceux qui écoutent sans le demander. Notre colère criée dans la nuit. La lune portant notre voix jusqu’aux cieux. Un million de petits gestes. Des gestes de rien du tout. Des gestes qui veulent tout dire, mais qui ne changent rien. Tous les jours partagés avec toi, à promettre de toujours s’aimer, de ne jamais être marié. Un rêve embrasé.
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T’as jamais voulu rentrer. Mais t’as pas eu le choix. T’es descendu de l’avion en traînant mes étincelles. T’étais partie pantin du système. Un an plus tard, tu revenais remplie d’ambitions instables. De retour au sein de l’oppression, Sans moi à tes côtés, tu vivais ta rébellion en secret. On s’écrivait tous les jours. Critiquait le système à voix basse. Élaborait des plans qui ne verraient jamais le jour.
Un jour, la sonnerie s’est faite incessante. Mélodie alimentant ton impatience. Je n’ai pas répondu. Comme le jour d’avant. Comme celui avant lui. T’as laissé un message haineux dans ma messagerie. Tu ne comprenais pas. Pourquoi je n’avais rien dit ? Pourquoi je ne répondais pas ? Qu'est-ce que t'avais fait ? Qu'est-ce que j’avais fait ?
Je suis apparue sans prévenir. Devant ta porte. Au Japon. Au milieu des champs. Comme seul bagage une colère à peine voilée. Avec les mains qui tremblent et le cœur en ecchymose. Tu m’as questionné. Silence. Que mes lèvres contre les tiennes. Silence. Que mon corps enchaînant le tien. Silence. Que moi qui t’aime. Que toi qui m’aimes. Entre tes draps. Sur le sol. Contre le bureau. Silence. Que l’amour qui prend toute la place. Qui s’enfuit par les fenêtres. Silence. Fracas.
On s’est éveillé au son du poing qu’on écrase sur la porte. Ton beau-père a à peine eu le temps d’ouvrir la porte. La milice est entrée dans la maison. Incompréhension. Détresse. Je t’ai souri. Quand ils ont ouvert la porte de ta chambre, je leur ai dit d’aller se faire foutre. Ils m’ont arraché de ton lit. Pour une dernière fois, on s’est unis. Symbiose. D’une voix unique, on a crié, frappé, mordu. Comme des chiens enragés. Survivre. Survivre. Survivre. Ils m’ont tiré dans la rue. Amené à l’abattoir. 18 ans et demi. Les commères siffleront. Suicide. Traitre. Elles m’utiliseront pour alimenter leurs critiques des gens d’ailleurs. Toi, tu parleras de jeunesse assassinée. De meurtre inaperçu
T’as voulu étouffer la flamme. T’achever avec elle. T’étais confus. Tu oubliais parfois que je n’existais plus. Tu entendais encore ma voix dans la rue. Tu attendais encore mes textos à 3h du mat. T’as voulu étouffer la flamme, mais t’as pas pu. Tu l’as nourrie. Avec ta douleur qui ne partait jamais. Avec ta tristesse. Ta colère. T’en voulais au monde entier. Au système qui m’avait marié. À ta mère qui y croyait encore. À ta soeur qui rêvait d’un roi. À mon père d’être japonais. À toi qui n’avais pas assez combattu. Tu m’en voulais à moi. Quel con ! Je n’avais servi à rien. Rien n’avait changé. Je ne changerais plus jamais rien. Toi. Toi, tu changerais le monde. T’as raison, tu sais? J’y crois.
Tu vas changer le monde.
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T’as fait pleurer ta mère.
Tu séchais l’université. Refusant d’intégrer à nouveau l’éducation japonaise. Fuyant l’endoctrinement. T’as tenté d’embarquer ta sœur dans tes histoires. Sans succès. Tu fumais sans te cacher. Laissais tes mégots sur la table du salon. Fuyais dès que tu le pouvais. Te terrais chez ton cousin de Tokyo. Revenais après trois jours pour te servir dans le frigo. Tu passais plus de temps dans le train que chez toi. Tu rejetais toute forme d’encadrement. Tu cherchais des gens comme toi. Comme moi.
Qui cherche, trouve.
Avec ta bande, t'embêtais les passants. Faisais du bruit comme tu le voulais. Bafouais la propagande au crayon indélébile. Petits crimes. Dose d’adrénaline. Rapidement devenue addictive. Tu voulais tout essayer. Te prouver que tu n’avais peur de rien. Que rien ne pouvait se dresser devant toi. T’as accepté le joint qu’on te tendait sans broncher. T’as défié tes potes de voler des bricoles dans les magasins. Puis les portefeuilles des clients. Tu ne t’es pas fait prier pour donner l’exemple.
Les larmes de ta mère explosaient sur le sol et tu claquais la porte.
La maison de tes parents était un monde de cris et de chaos. Tu te sentais écrasée. Tu gueulais, mais personne ne t’écoutait. Au dîner du jour de l’an, tu t’es embrouillée avec ta soeur encore une fois. Bouc émissaire. Quand ta mère a tenté de calmer le jeu, t’en as eu assez. T’as fait voler les verres. Pluie étincelante. Dangereuse. Coupante. Le truc de trop. Ton beau-père est intervenu, t’a menacé de couper les ponts. Tu lui as ri au nez. T’as mis le feu aux ponts toi-même et t’as claqué la porte une dernière fois.
Tu t’es invitée chez une pote de Tokyo avec l’idée de ne jamais leur reparler.
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Tu t’écroules à genoux. T’entends encore ma déception dans ta tête. T’as cédé. Tu rentres chez toi avec la queue entre les jambes. Je pensais que t’allais changer le monde?
Une semaine de merde. Initiée par une double vague. D’abord, Shukumei. Dame destructrice. Meurtrière. Que rien n’arrêta. Ravageant la trace humaine. Emportant avec elle des vies innombrables. T’étais hors de la zone mortelle. Pas ta tante. Pas ta pote. Un deuil qui sera long à porter. Des larmes abondantes. Décuplées dès le lendemain. Par une seconde vague vêtue de rose.
T’avais 22 ans. T’emmerdais le monde. Tu voulais voir le gouvernement se faire empaler et leur satanée machine exploser en un million de vies sauvées. Leur lettre rose t’en avais fait des confettis. Tu les avais regardés s'envoler par ta fenêtre. La milice, t’avais complimenté leurs mères, leurs pères. T’avais pas lésiné sur les détails. Leur véhicule t’en avais fait une mélodie. Te détruisant les poings et les pieds sur la carrosserie tandis qu’ils te ramenaient au centre. Leur cellule tu l’avais parfumée. Ça sentait déjà pas la rose, t’avais pissé dans les coins pour leur montrer à quel point t’en avais rien à foutre. Tu te croyais invincible. Intouchable. Quand on avait amené ton mari, tu lui avais craché au visage comme s’il était l’Incontestable. Ils t’avaient brisé. Avec des coups bien placés. Souvent, sans même te toucher. Jusqu’à ce que tu te dises que t’étais petite. Que t’étais minuscule. Impuissante. T’as abandonné si vite.
On te tenait en laisse comme les libellules de ton enfance.
Cohabitation forcée. Il n’avait rien en commun avec toi. Petit, fragile. Il te rappelait ta soeur. Une fleur sauvage. T’as arraché chacun de ses pétales. Tu l’as fait souffrir. Il a tranché sa peau. Appel à l’aide silencieux. T’as raccroché. T’étais aveugle. Tu ne voyais que l’Incontestable. T’as eu aucune pitié. T’as lécher ses plaies en l’injuriant. Ta rage était plus forte que la mienne. Sa douleur, tu t’en lavais les mains. 18 jours. Divorce. On dira que l’Incontestable est bon. Qu’il a sauvé une âme en perte. Coïncidence. Toi et moi on sait. On sait qu’il n’en a rien à faire que les gens souffrent. Qu’ils meurent. Aucun coeur entre ses circuits. Les gens croient aux miracles. Nous, on sait que c’est la machine qui l’a tiré en enfer.
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“Is she dumb?! Elle aurait pu foutre le camp!”
Ta bande approuve. Ta bande approuve toujours. Tu les approuves toujours en retour. Vous vous soutenez sans réfléchir. Loyauté aveugle. Amitiés sans profondeur. Vous vous reconnaissez dans vos rêves de retrouver les Incontrôlables. À l’aube de votre majorité, vous vous étiez reconnu dans leurs idées. Vous les avez suivis sans chercher à en comprendre le fond. Quand les bombes ont explosé. Vous les avez acclamées comme des feux d’artifice. Sans savoir à quel point elles brouillaient le message. Il te faudra plusieurs années pour comprendre qu’elles donnaient au mouvement une allure terroriste plutôt que justicière. À leur arrestation, vous avez pleuré ensemble. Endeuillés. Vous vous êtes promis de devenir leurs successeurs. Rêve condamné. Vous parlez pour parler. Plus moutons que bergers.
Ta bande d’abrutis. Avec qui tu peux vivre ta soif d’adrénaline. À travers vos petites magouilles d’adulescents, t’as trouvé un moyen d’y gagner quelque chose. Une bonne dose de risque. Un moyen de dissiper ta colère un peu trop présente. Une source d’argent pour arrondir tes fins de mois. Parce que tu vis au-dessus de tes moyens. Et pour payer des frocs hors de prix, il faut plus qu’un salaire de réceptionniste. De consommatrice, t’as commencé à dealer. Rien d'exagéré. De la beuh. Des trucs soft. T’as pas l’étoffe d’une baronne. Loin de là. Tu fournis des potes et quelques junkies de ruelles. T’as tes réguliers. Tu profites de l’anonymat du love hotel où tu bosses pour faire tes échanges sans te faire remarquer. Tu touches du bois de ne jamais t’être fait pincer. Tu paierais cher ton désir d’argent de poche.
“Kaiya comprendra jamais rien”
Ta soeur t’enflamme. Avec ses rêves futiles. Ses idées insensées. Ses rêves de princesses. Princesses enchainées, oui. T’es encore partagée. Par un mélange de colère et de soulagement.
Tu l’as cru morte… Deux fois en un an.
Deux.
Fois.
Son hospitalisation en juin. Avec tous les autres. Pauvres victimes de l’épidémie. Entre les murs blancs, ça puait le cadavre. T’avais bien cru que ce serait le sort de ta frangine. Faut dire qu’elle était dans un sale état. C’est là que t’avais reconnecté avec tes parents. T’avais pas eu le choix, mais, au fond, t’attendais que ça. Ça faisait si longtemps que c’était devenu une habitude. D’ignorer les appels. De laisser traîner les mails entre deux infolettres. C’était trop d’efforts de répondre. De trouver les mots. T’avais pas envie de t’excuser. De justifier tes actions. D’admettre tes torts. D’avouer que ta famille te manquait.
Ta sœur s’est remise. Tu l’as cru loin de tout danger. Alors ton cœur a vacillé quand son profil ATAI l’a affichée morte 6 mois plus tard. T’as sauté dans le premier train. Rejoint son appartement de jeune mariée. Tu l’as trouvée en larmes. Vivante. Terrifiée. À l’idée de ne plus être mariée. De perdre la sécurité de l’Incontestable. Qu’on la sépare de l’idéologie qui forme ses fondations. Qui a toujours été son guide.
T’as hurlé.
T’aurais voulu de cette chance. Cette occasion infime de te séparer d’un système que tu détestais. T’avais aucune idée de ce que ça signifiait. T’aurais pris tes jambes à ton cou sans savoir si tout reviendrait à la normale le lendemain. Sans savoir si tes efforts étaient vains. T’aurais saisi l’opportunité sans y penser. Et elle… Elle était au milieu de son salon. À pleurer sa puce dysfonctionnelle. Tu ne pouvais pas le supporter.
T’as quitté l’appart avant de briser un truc. Dans l’escalier, t’as croisé ta mère. Tu lui as annoncé que ta sœur était en vie sans explication. T’as rejoint tes potes. Ceux qui te comprennent vraiment. Ceux qui gueulent comme on le faisait sur la colline derrière la supérette. Ceux avec qui tu peux rêver d’un Japon qui ne m’aurait pas emporté si tôt.
Ceux qui alimentent ta flamme.
Physique

T’es jolie, tu sais?
Oui, tu sais. T’es née jolie. Belle enfant. Avec ton visage arrondi. Tes yeux en amandes. Leur brun profond. Tes traits fins. Ces choses qui ne changent pas. T’as une gueule d’ange. De p’tite fille sage. Délicate. Discrète. On t’aborde dans la rue pour te demander son chemin. On ne sait pas à quoi l’on se pique.
T’as été choyée par la vie. Mais si ce n’était que ça... T’y as mis du temps. Des efforts. Pour travailler ton apparence. T’as un peu tout essayé. Quand la vie te bousculait. Qu'elle t’ennuyait. Tu changeais.
Tu commençais par tes cheveux. T’as essayé les mèches. Éparses. Fines. Larges. T’en as fait un cache-cache capillaire. Blondissant le dessous. Laissant la couleur apparaître sous tes queues de cheval. T’as jamais abandonné ta couleur naturelle. Ton noir de jais. Entre les couleurs de l'arc-en-ciel, il gardait toujours sa place. Jusqu’à la prendre tout entière il y a quelque temps déjà. Ce temps où t’as finalement craqué pour une coupe courte. Contrastant avec sa longueur habituelle. À la hauteur du menton. Droite. Comme la frange qui couvre ton front.
Quand on s’est connu, tu t’habillais comme tous les autres. Hors de ton uniforme, t’osais parfois agrémenter tes tenues sobres d’un accessoire. Petit à petit t’as construit ton identité. Dans ta recherche d’unicité, t’as osé sortir du moule. Porter le vêtement caché. Celui que t’osais jamais mettre. Peur de la critique. Peur de l’inconfort. C’’est devenu une habitude. L’inconfort est devenu confort. La critique est devenue un murmure si simple à ignorer. T’as agrémenté ta silhouette fine de couleurs. De matières variées. De bijoux en tout genre. T’as orné ton visage d’un gloss discret. D’un fard léger. D’un liner visible. T’as profité de tes courbes peu prononcées. Les jupes étaient plus courtes. Les décolletés mis en valeur. Tes 162 centimètres te permettaient d’être aussi confiante en baskets qu’en talons. De quoi te ravir. Une fois le loyer payé, les soirées financées, tu passais ton budget dans ton apparence. Te servant autant dans les friperies que dans le luxe. Les pièces originales aussitôt ajoutées à ta garde-robe. De quoi charmer. De quoi provoquer.
Eh puis, t’en as eu assez de l’éphémère. T’as changé ton corps. Éternellement. À 18 ans, t’as énervé tes parents. T’as fait percer ta lèvre. Tu l’as agrémentée d’un anneau bien visible. Plus tard, tu ajouteras des boucles à tes oreilles. Encore. Encore. Autant qu’il en faudra pour te satisfaire. Tu t'arrêteras quand leur poids commencera à t’embêter. À 21 ans, tu t’es fait tatouer. Lèvres rouges. Baiser. Sur la hanche. Hommage au big bang kiss. Hommage irréfléchi. Si loin du message transmis. T’en as pas eu assez. T'as réitéré. Deux traits en croix sur le cœur. Pour ne jamais m’oublier.
T'as fait de ton corps ta fierté. En arrêtant de vouloir plaire, t’as appris à l’apprécier.
Oui, tu sais. T’es née jolie. Belle enfant. Avec ton visage arrondi. Tes yeux en amandes. Leur brun profond. Tes traits fins. Ces choses qui ne changent pas. T’as une gueule d’ange. De p’tite fille sage. Délicate. Discrète. On t’aborde dans la rue pour te demander son chemin. On ne sait pas à quoi l’on se pique.
T’as été choyée par la vie. Mais si ce n’était que ça... T’y as mis du temps. Des efforts. Pour travailler ton apparence. T’as un peu tout essayé. Quand la vie te bousculait. Qu'elle t’ennuyait. Tu changeais.
Tu commençais par tes cheveux. T’as essayé les mèches. Éparses. Fines. Larges. T’en as fait un cache-cache capillaire. Blondissant le dessous. Laissant la couleur apparaître sous tes queues de cheval. T’as jamais abandonné ta couleur naturelle. Ton noir de jais. Entre les couleurs de l'arc-en-ciel, il gardait toujours sa place. Jusqu’à la prendre tout entière il y a quelque temps déjà. Ce temps où t’as finalement craqué pour une coupe courte. Contrastant avec sa longueur habituelle. À la hauteur du menton. Droite. Comme la frange qui couvre ton front.
Quand on s’est connu, tu t’habillais comme tous les autres. Hors de ton uniforme, t’osais parfois agrémenter tes tenues sobres d’un accessoire. Petit à petit t’as construit ton identité. Dans ta recherche d’unicité, t’as osé sortir du moule. Porter le vêtement caché. Celui que t’osais jamais mettre. Peur de la critique. Peur de l’inconfort. C’’est devenu une habitude. L’inconfort est devenu confort. La critique est devenue un murmure si simple à ignorer. T’as agrémenté ta silhouette fine de couleurs. De matières variées. De bijoux en tout genre. T’as orné ton visage d’un gloss discret. D’un fard léger. D’un liner visible. T’as profité de tes courbes peu prononcées. Les jupes étaient plus courtes. Les décolletés mis en valeur. Tes 162 centimètres te permettaient d’être aussi confiante en baskets qu’en talons. De quoi te ravir. Une fois le loyer payé, les soirées financées, tu passais ton budget dans ton apparence. Te servant autant dans les friperies que dans le luxe. Les pièces originales aussitôt ajoutées à ta garde-robe. De quoi charmer. De quoi provoquer.
Eh puis, t’en as eu assez de l’éphémère. T’as changé ton corps. Éternellement. À 18 ans, t’as énervé tes parents. T’as fait percer ta lèvre. Tu l’as agrémentée d’un anneau bien visible. Plus tard, tu ajouteras des boucles à tes oreilles. Encore. Encore. Autant qu’il en faudra pour te satisfaire. Tu t'arrêteras quand leur poids commencera à t’embêter. À 21 ans, tu t’es fait tatouer. Lèvres rouges. Baiser. Sur la hanche. Hommage au big bang kiss. Hommage irréfléchi. Si loin du message transmis. T’en as pas eu assez. T'as réitéré. Deux traits en croix sur le cœur. Pour ne jamais m’oublier.
T'as fait de ton corps ta fierté. En arrêtant de vouloir plaire, t’as appris à l’apprécier.
Caractère
Dans ta recherche d’indépendance, tu t’es forgé un caractère. Quelque chose qui ne ressemblait pas à ce qu’on attendait de toi. Pas une poupée obéissante. Bien mise. Bien droite. T’en avais rien à foutre des conventions. Tu t’es construite différente.
Différente parce que t’as besoin d’être vue. Tu ne veux pas te fondre dans la masse. Être oubliée. Tu veux être plus grande que tu ne l’es. Plus visible. Alors tu cries. Tu festoies. Tu vis sous le regard de tous. Qu’ils aient voulu ou non être témoins. Tu te fiches bien de ceux qui critiquent. Tu veux juste être entendue. T’as pas besoin de leur approbation (même si celle de ta bande se prend bien).
T’es seul maître de ta destinée. Tu t’opposes à tout ce qui tente de te contraindre. En commençant par le système que ta naissance t’a imposé. Mais tu fais plus de bruit que tu ne fais bouger les choses. C’est pas grave. Tu te prends quand même pour une justicière. Un antihéros qui va changer le monde. Tu y crois.
Et c’est le plus important. C’est pas étonnant. T’as une confiance inébranlable. T’as vécu mille et un pétrins (T’es la source de la moitié). Tu ne te laisses pas décourager par ce qui t’arrive. Si t’as la volonté, tu sais que tu arriveras à quelque chose. Et c’est vrai. Tu t’en sors toujours. On ne dira pas que tu t’en sors bien. Mais tu t’en sors. Alors tu te lances sans réfléchir.
Ton impulsion qui parle sans aucun doute. Tu réagis plus que tu ne réfléchis. Tu prends des décisions sur des coups de tête. T’avoues jamais que t’as eu des regrets. Ça ne veut pas dire que tu n’en as pas. Des fois, tu te dis que t’aurais dû faire des études. Ça t’aurait peut-être aidé. Dans la vie. Au boulot. T’es intelligente, mais tu ne le vois pas. Tout ce que tu vois c’est ta naïveté enfantine. Tu t’es bâti ce complexe secret. Qui te donne l’impression que ceux qui sont éduqués te regardent de haut. Parfois ça t’enrage.
Faut dire que t’enrages facilement. T’es susceptible. Tu vis tes émotions à 100% et la colère ne fait pas exception. Ceux qui te connaissent savent qu’il vaut mieux attendre la fin de la tempête avant de tenter une quelconque explication. Avec le temps tu t’es calmée. Moins fréquent. Moins violent. Plusieurs se rappelleront les objets que tu transformais en projectiles et les bousculades à ton passage. Aujourd’hui, tu fais de ton mieux pour te contrôler. Pour retenir l’explosion. Mais parfois… Ça t’échappe.
Ça ne t’empêche pas de maintenir tes amitiés. D’en bâtir des nouvelles. Tu ne te gênes pas d’aborder les gens. Et quand on te plait, tu forges un lien serré. Tes amitiés ne sont pas toujours saines, mais elles sont toujours loyales. Intenses. Durables. Ça a beau exploser. T’as beau tout foutre en l’air de temps en temps. Tu finiras par tout rebâtir petit à petit. Sans t’excuser. Mais en t’offrant à nouveau pleinement.
Cette contradiction, ça te ressemble. Tu dis un truc un jour. Le contraire le lendemain. L’Incontestable te répugne, mais t’as toujours le nez collé au réseau ATAI. À espionner la vie de tous. Mettre à jour ton profil. Donner un peu plus d’informations au gouvernement. C’est tendance. C’est cool. T’as pas vraiment cherché plus loin. C’est un peu comme les USA dont tu n’es jamais complètement revenue. Auxquels tu voues une adoration un peu trop grande. T’as aimé la différence. L’apparence de liberté. La langue qui punch si bien la tienne. Avec ton accent qui pointe de temps en temps entre deux phrases. Au final, tu ne sais rien du pays. De ses propres défauts. T’es amoureuse d’une image. D’un souvenir flou.
T’as grandi Han. Entre nos rébellions d’adolescents et la femme que tu es aujourd’hui. T’as grandi. T’es probablement plus mature. Mais tu restes une grande enfant. Une peste qui ne sait pas comment se faire entendre sans provoquer. Et quand ta mère t’as dit qu’à 26 ans, il était temps de vieillir un peu… Tu l’as envoyée chier.
Différente parce que t’as besoin d’être vue. Tu ne veux pas te fondre dans la masse. Être oubliée. Tu veux être plus grande que tu ne l’es. Plus visible. Alors tu cries. Tu festoies. Tu vis sous le regard de tous. Qu’ils aient voulu ou non être témoins. Tu te fiches bien de ceux qui critiquent. Tu veux juste être entendue. T’as pas besoin de leur approbation (même si celle de ta bande se prend bien).
T’es seul maître de ta destinée. Tu t’opposes à tout ce qui tente de te contraindre. En commençant par le système que ta naissance t’a imposé. Mais tu fais plus de bruit que tu ne fais bouger les choses. C’est pas grave. Tu te prends quand même pour une justicière. Un antihéros qui va changer le monde. Tu y crois.
Et c’est le plus important. C’est pas étonnant. T’as une confiance inébranlable. T’as vécu mille et un pétrins (T’es la source de la moitié). Tu ne te laisses pas décourager par ce qui t’arrive. Si t’as la volonté, tu sais que tu arriveras à quelque chose. Et c’est vrai. Tu t’en sors toujours. On ne dira pas que tu t’en sors bien. Mais tu t’en sors. Alors tu te lances sans réfléchir.
Ton impulsion qui parle sans aucun doute. Tu réagis plus que tu ne réfléchis. Tu prends des décisions sur des coups de tête. T’avoues jamais que t’as eu des regrets. Ça ne veut pas dire que tu n’en as pas. Des fois, tu te dis que t’aurais dû faire des études. Ça t’aurait peut-être aidé. Dans la vie. Au boulot. T’es intelligente, mais tu ne le vois pas. Tout ce que tu vois c’est ta naïveté enfantine. Tu t’es bâti ce complexe secret. Qui te donne l’impression que ceux qui sont éduqués te regardent de haut. Parfois ça t’enrage.
Faut dire que t’enrages facilement. T’es susceptible. Tu vis tes émotions à 100% et la colère ne fait pas exception. Ceux qui te connaissent savent qu’il vaut mieux attendre la fin de la tempête avant de tenter une quelconque explication. Avec le temps tu t’es calmée. Moins fréquent. Moins violent. Plusieurs se rappelleront les objets que tu transformais en projectiles et les bousculades à ton passage. Aujourd’hui, tu fais de ton mieux pour te contrôler. Pour retenir l’explosion. Mais parfois… Ça t’échappe.
Ça ne t’empêche pas de maintenir tes amitiés. D’en bâtir des nouvelles. Tu ne te gênes pas d’aborder les gens. Et quand on te plait, tu forges un lien serré. Tes amitiés ne sont pas toujours saines, mais elles sont toujours loyales. Intenses. Durables. Ça a beau exploser. T’as beau tout foutre en l’air de temps en temps. Tu finiras par tout rebâtir petit à petit. Sans t’excuser. Mais en t’offrant à nouveau pleinement.
Cette contradiction, ça te ressemble. Tu dis un truc un jour. Le contraire le lendemain. L’Incontestable te répugne, mais t’as toujours le nez collé au réseau ATAI. À espionner la vie de tous. Mettre à jour ton profil. Donner un peu plus d’informations au gouvernement. C’est tendance. C’est cool. T’as pas vraiment cherché plus loin. C’est un peu comme les USA dont tu n’es jamais complètement revenue. Auxquels tu voues une adoration un peu trop grande. T’as aimé la différence. L’apparence de liberté. La langue qui punch si bien la tienne. Avec ton accent qui pointe de temps en temps entre deux phrases. Au final, tu ne sais rien du pays. De ses propres défauts. T’es amoureuse d’une image. D’un souvenir flou.
T’as grandi Han. Entre nos rébellions d’adolescents et la femme que tu es aujourd’hui. T’as grandi. T’es probablement plus mature. Mais tu restes une grande enfant. Une peste qui ne sait pas comment se faire entendre sans provoquer. Et quand ta mère t’as dit qu’à 26 ans, il était temps de vieillir un peu… Tu l’as envoyée chier.
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Hanae Weiss

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Autre: Merci Raion et Aizen pour les magnifiques vavas ♥ dessins par Shiba, Haru, Gaby , nnmoae, jin.lol ,lilvi and me o/
Zacharie Nakashima

La voilà !
Bordel, je te l'ai déjà dit mais c'est foutrement bien écrit, ta plume est toujours aussi poétique et fluide, un vrai plaisir à lire, l'ambiance dans la fiche, un régal
Elle est à la hauteur de la hype ! Je pourrais tout citer tant c'est beau ! Bon courage pour la suite, j'ai hâte d'en lire plus !
Puis ce vava
hâte de la voir en jeu et évoluer sur le forum ! Et bien sûr je viendrais parasiter un lien 



Puis ce vava


Zacharie Nakashima

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Époux/se : Stélian ♥
Autre: Merci Raion pour les avatars absolument magnifiques et mon hubby pour la signa ♥
Hanae Weiss

Enfin là, amor
Merci encore pour l'accueil et tous ces beaux commentaires
Bien hâte qu'on discute de ce lien plus en détail ;)
Aussi... C'est complet /o/


Bien hâte qu'on discute de ce lien plus en détail ;)
Aussi... C'est complet /o/
Hanae Weiss

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Lisalisa
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Arisa Koyama

Rebienvenue ! o/
Mise à part deux petites fautes minimes, un er à la place d'un é et les usa qu'on genre au féminin (si je dis pas d'erreur), c'est une fiche agréable à lire et très bien construite !
On retrouve la fameuse méthode d'écriture de l'oeuf, où le début et la fin se rejoignent avec tout cette idée du bois et du feu.

Hanae m'a l'air pour le moins explosive, amuse-toi bien

Pré-validation par Arisa
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci.
Arisa Koyama

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Comme un éclair
A terminé 5 RPs
Sociable
A fait des RPs avec 3 partenires différents
Explorateur
A fait des RPs dans trois endroits différents du forum
Aventurier
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Autre: Remerciements, big up, infos à savoir ?
Kaori Mogami

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