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— Just Married —

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Les plus du perso :
Je suis: neutre.
Époux/se : Célibataire.
Autre: Kaeng te susurre à l'oreille en #FAFDB5.
Kaeng Mabuchi
Kaeng Mabuchi
Lun 11 Avr - 17:43
Kaeng Mabuchi
I'm not a photographer... But I can picture us together.
Informations générales
Nom : Mabuchi ; de l'enseigne de bijoux du même nom, oui.
Prénom.s : Kaeng
Âge : 27 ans ; il a vu le jour un 03/06/2086.
Genre : Don Juan.
Origines : La puce dit Japonais, mais il va sans dire que son prénom trahit les origines Thaïlandaises du côté de maman.
Activités : Depuis toujours, Kaeng n'a qu'un rêve: écraser l'enseigne de boutiques Mabuchi en lançant sa propre enseigne de bijoux. Et s'il compte bien tout faire pour arriver à son but dans quelques (dizaines) d'années, pour l'heure, il est décidé à apprendre auprès des meilleurs. Il n'en est qu'à la première étape de son plan: acquérir les compétences nécessaires à la concrétisation de son projet. C'est pourquoi il est aujourd'hui Assistant manager (comprendre: couteau-suisse humain et boss-sitter à ses heures Troublemaker ♦ Kaeng 4115966937) au sein d'un grand groupe. Mais si son travail lui prend beaucoup de temps et d'énergie, il a tout de même conservé son job étudiant de l'époque à côté pour le plaisir (et pour l'argent, évidemment). Ne soyez donc pas étonnés de voir sa tronche sur une application d'ami et petit-ami à louer.
Activité annexe : Il lui arrive aussi parfois (rarement) de toucher des revenus en tant qu’influenceur via son Instagram (bien qu’il reçoive plus de produits que d’argent pour cela). Il essaye néanmoins de maintenir cette activité afin de comprendre les ficelles de la vente via les réseaux sociaux.
Sexualité : Homosexuel et fier de l’être ; son coming-out a été un non-événement pour son entourage tant ça leur semblait évident.
Avatar : Hwang Hyun Jin (Hyeon Jin) - Stray Kids
Règlement : Validé - Ari
Chemin Je le connais par cœur.  Troublemaker ♦ Kaeng 3980767542
Autre : Ne regardez jamais de dramas ; c’est dangereux ! 8D /pan (oui ce perso est né après avoir regardé un drama)
Demande : Serait-il possible d'avoir la même adresse mail pour ce compte que pour mes autres comptes ? Troublemaker ♦ Kaeng 1055899934 
Miroir, mon beau miroir...
Dis-moi que je suis le plus beau.
Tu ne le sais pas, et tu ne le sauras sûrement jamais, mais si ce gars au sourire fripon se tient devant toi, c’est uniquement grâce aux progrès de la médecine. Sans cela, il ne s’en serait pas sorti. S’il ce n'est pas sans séquelles, épilepsie oblige, il n'empêche qu'il a tout de même conscience de sa chance d'être né en tant qu’Homme. S'il avait été un animal, Kaeng n'aurait pas survécu dans la nature. Il aurait été ce bébé chat né malformé que sa mère aurait refusé d'allaiter en comprenant qu'il ne survivrait pas à la rudesse de l’existence. Il aurait été cet œuf jeté par-dessus le nid par un coucou venu pondre dans le nid voisin, alors qu'il n’avait pas même eu la chance de percer sa coquille…

Alors oui, Kaeng est humain. Terriblement humain. Un humain fébrile, visiblement fragile. Il a beau s'acharner religieusement à la salle tous les jours ou presque depuis son arrivée à Tokyo, les muscles peinent à se dessiner sur son corps de lâche. Et bien qu’il soit régulièrement désabusé par ses médiocres résultats, il continue. Il ne lâche pas l'affaire. Sûrement est-ce un manque de mental, d'organisation ou de détermination ? Le coach de sa salle l'a pourtant conseillé à de nombreuses reprises, à force de le voir galérer ; mais il a laissé tomber. Car Kaeng est obstiné et, plus que tout, il déteste qu'on lui dise quoi faire en dehors du cadre professionnel. Il préfère 1000 fois copier l'entraînement du voisin – essayer du moins – en oubliant que lui, il n'est pas dopé comme ce sportif de haut niveau et qu'il suit encore moins la diète stricte qui va avec. Il faut dire que Kaeng ne saurait résister à un macaron, son péché mignon. Et céder son sacro-saint café glacé ? Plutôt crever ! Une chance qu’il ait un bon métabolisme...

Toujours est-il que du haut de son petit mètre soixante-huit, il sait bien qu'il n'impressionne personne. Bien qu’il ne soit pas franchement court sur pattes, personne ne le dira grand pour autant. Il en veut d’ailleurs à son jumeau de lui avoir « piqué des centimètres » avant la naissance. Mais ce qui le complexe le plus, c’est lorsque ses nouvelles petites amies d'un soir, celles qui le payent pour un rencard, lui font remarquer qu'il « avait l'air plus grand sur la photo », quand elles ont commandé ses services. Heureusement, en bon professionnel, il parvient à faire oublier ce détail à la demoiselle ; quand bien même la blessure de l'ego, elle, demeure.

Non, la force de Kaeng, c'est son visage ; et il le sait. Un visage d'ange, de ceux que l’on n'imaginerait jamais avoir fait vivre à ses proches une crise d’adolescence particulièrement difficile. « Mignon », c’est ce que les gens se plaisent à penser. « Petit donc mimi, cqfd. » soufflera-t-il, dépité en son fort intérieur. Si, plus jeune, il s'en offusquait, à force, il s'y est fait. Aujourd'hui, il en joue même ouvertement, de ce faciès innocent à la mâchoire marquée. Pour adoucir ses traits qui pourraient paraître un peu durs, il y a longtemps qu'il a laissé pousser ses cheveux. Finie la coupe courte de l'adolescence et les colorations noires à gogo dans l'unique but de rentrer dans le moule. Désormais, Kaeng affiche fièrement sa tignasse blond clair, héritage dû à une modification génétique de sa mère dans sa prime jeunesse. Une myriade des fils d'or, d'une douceur infinie. Il passe sa vie à se toucher les cheveux et à les remettre en place : c'est sa grande passion. Il les aime beaucoup. Il les aime tant qu’il a dû tester à peu près tous les types de coiffures possibles et imaginables avec sa longueur ! C’est qu’il n’arrive pas à se décider, tout lui va si bien ! Ainsi, s’il y a bien une partie de son anatomie dont il prend particulièrement soin, ce sont ses cheveux. Il lui arrive pourtant de temps en temps de se lasser de son blond naturel. Dans ces moments-là, il se teint en châtain foncé, s'imaginant aussi craquant qu'un joli carré de chocolat fondu sur une fraise acidulée... Après quoi, il revient toujours à sa couleur naturelle. Tou-jours.

Pour revenir à son visage, il est joliment formé. Des sourcils fournis mais parfaitement entretenus, comme taillés sur mesure, surplombent des yeux gourmands au fond desquels se déhanche le démon de la luxure. De temps en temps, il les maquille ; mais très légèrement. Le maquillage, il en use mais n’en abuse jamais : ce serait trop criard, pour ne pas dire laid ! Se faisant, il camoufle religieusement (et un peu malgré lui) ce petit grain de beauté sous son œil gauche. La faute revient à son anticerne, trop couvrant. Hélas, il estime en avoir besoin pour cacher les traces de ses nuits d’angoisse... Finalement, sous ce long nez droit, vaguement insolent, sa bouche t'invite à faire connaissance. Des lèvres pleines, sempiternellement arquées vers le ciel. Vois-tu, il n'est pas du genre à faire la gueule; il en souffrirait plus que la personne en face. Bouder, tout au plus, et encore, ça ne dure jamais longtemps.

L’autre partie de son corps qu’il aime particulièrement, ce sont ses mains: son outil de travail secret ! Car s'il excelle dans son travail d'assistant, son vrai talent, il est plus subtil. Il réside dans ses mains agiles, aux doigts de fée tout aussi capables de réaliser un bijou raffiné que de combler tes désirs les plus indicibles... Parlant de désir, il a cédé aux siens à de nombreuses reprises ! Car si l’aiguille n’a jamais encré sa peau jusqu’à ce jour, elle l’a toutefois transpercé plusieurs fois déjà. Ses piercings les plus évidents sont pendus à ses oreilles : deux à chaque lobe, un à l’hélix droit. Toutefois, il en possède de plus discrets que seuls ceux l’ayant vu dans son plus simple appareil récemment auraient pu repérer. Certains devineront sûrement celui caché dans sa nuque, quelques centimètres sous la naissance de son cuir chevelu. Il s’est également fait faire un piercing vertical à la jonction entre ses clavicules et un second sur son aine droite. Le petit dernier, très récent, est un piercing sur son téton gauche. Et si son esprit fertile lui réclame de continuer à se trouer la peau, rêvant tout particulièrement d’un petit nouveau juste sous son œil droit, il essaye de se calmer… Ça ferait mauvais genre et ça l'embêterait de se tirer une balle dans le pied sur le plan pro' pour de telles futilités.

Quant aux vêtements, en dehors du costume qu'il revêt sempiternellement pour aller travailler, il n’y fait pas trop attention. Il se fait confiance pour piocher dans son dressing des tenues qui sauront le mettre en valeur en toute circonstance, quand bien même les styles diffèrent grandement d'un jour à l'autre. Cependant, s’il y a bien deux éléments qu’il a en horreur quand il croise quelqu’un dans la rue, ce sont bien les crocs et les baggys ! « Tellement inesthétique… » Mais alors face au combo, clairement, il change de trottoir. Surtout si les couleurs sont fluo: il y a des limites à la torture visuelle tout de même !
Moins sage que mon image.
Si tu venais à le croiser en soirée, tu remarquerais à quel point Kaeng est un mec sociable. Loin d’être renfermé, il est ce genre de type qui papillonne de groupe en groupe au cours de la fête, qui s’incruste et parvient en un tour de main à accaparer l’attention de ses pairs. Excellent orateur, il sait captiver l’attention. Véritable bout en train, il a toujours une blague sous le coude, un mot gentil, un compliment ou encore une anecdote plus ou moins cocasse à raconter pour briser la glace. A moins que ce ne soit son charisme qui fait de l’effet aux invités ? Allez savoir. En tous cas, il ne faut pas s’étonner s’il termine la soirée avec une flopée de nouveaux numéros dans son répertoire.

Mais ne vous méprenez pas : s’il aime parler, il aime tout autant écouter. Fidèle et dévoué, il se rendra toujours disponible pour ses proches, s’appliquant à être une oreille attentive et bienveillante à tous leurs malheurs. Car Kaeng est gentil. Kaeng, c’est l’ami que tout un chacun rêverait d’avoir. A la fois compatissant quand il le faut et capable de t’entrainer avec lui dans son quotidien mouvementé s'il sent que tu as besoin de te changer les idées ! Il faut dire que le jeune homme abhorre la routine. Le petit train-train quotidien « métro-boulot-dodo », c’est vraiment pas sa tasse de thé café ! Il s’ennuie trop facilement pour supporter une vie aussi monotone. On pourrait alors imaginer que son métier doit le rendre chèvre... Mais ceux qui pensent ça n'ont pas conscience d'à quel point ses activités sont variées et nécessitent une adaptabilité à toute épreuve, surtout au sein d'un grand groupe ! Dynamique et volontaire, il s’adapte à toute situation, sa curiosité le poussant à tester beaucoup de choses qu’il fait ensuite partager à ceux qui lui sont chers. Cela dit, les jours où son travail alimentaire devient barbant, il lui reste toujours celui qui sort de la norme pour pimenter son quotidien. En étant ami ou petit ami à louer, chaque jour est une nouvelle aventure ! Une nouvelle personne à découvrir. Un nouveau cadre dans lequel vivre des expériences. Non, il n’aurait pas pu trouver de métiers plus palpitants.

Attention toutefois : s’il t’accorde autant d’attention, ce n’est pas seulement parce qu’il t’aime bien. C’est surtout parce qu’au fond de lui, il en a besoin. Il a besoin qu’on le regarde. Il a besoin qu’on s’occupe de lui pour se sentir exister. Au fond, Kaeng, il a surtout terriblement besoin d’être apprécié, ou mieux encore : aimé. La faute à ce fichu complexe d’infériorité qu’il a entretenu à l’égard de son frère, considéré comme l’homme « parfait ». La faute à sa maladie, qui l’a longtemps défini aux yeux des autres, au point de lui faire perdre petit à petit son estime personnelle. En un mot : Kaeng donne le change. S’il paraît assuré, au fond, il a surtout besoin d'être rassuré. Hypersensible, il peine parfois à gérer ses émotions et cumule plus d’angoisses intérieures que tu ne pourrais l’imaginer. Pourtant, il nie ses problèmes. Il préférera jouer la carte de la dérision pour fuir ses émotions et faire bonne figure plutôt que de passer pour un faible.

Est-ce à dire qu’il est manipulateur alors ? Eh bien… oui et non. Oui car, comme tout bon joueur d'échecs, Kaeng est calculateur. Il réfléchit toujours à quelles actions mettre en œuvre afin d'obtenir ce qu'il désire. C’est le genre de gars qui a trois coups d'avance sur toi, même quand tu fais de ton mieux pour lui tenir tête ou lui échapper. Continue surtout, il adore ça. La victoire n’en est que plus savoureuse quand l'adversaire se débat. Et non, puisqu’il aime profondément l’Humain. Avec toutes ses failles, ses facettes plus sales. Tout comme il ne rejette pas les livres de seconde main. Lecteur assidu, il trouve un charme fou à ces livres à la couverture usée, passée. Tant pis si certaines pages ont été cornées, pliées, chiffonnées, gribouillées ou encore déchirées… Si le contenu de l’ouvrage satisfait sa soif de mots, c’est que ça en valait la peine, pas vrai ? Sache donc que lorsqu’il s’intéresse à toi, Kaeng est tout ce qu’il y a de plus sincère. D’une certaine manière, il t’offre un bout de son cœur en venant vers toi. Ce n’est pas parce qu’il en retire un bénéfice personnel que forcément, il ne te considère pas ; après tout, ne faisons-nous pas tous un peu cela ?

Cependant, je comprendrais que tu aies des doutes sur son honnêteté. Pour un peu que tu aies eu vent de sa réputation de dragueur invétéré, ça ne serait pas surprenant. Effectivement, Kaeng est un séducteur. Un sacré don juan même. Il aime plaire et convoiter les beaux jeunes hommes qui croisent sa route. Et plus que ça, il se soumet volontiers aux plaisirs de la chair. La faute à ce manque d’affection dont il souffre, ça. N’ayant pas supporté de voir tous ces gens, qui étaient aux petits soins pour lui quand sa maladie était visible, s’éloigner une fois que le traitement a été efficace, il a ressenti un grand vide en lui. C’est pour cette raison qu’il collectionne les amis, qu’il passe un temps fou chaque jour à répondre à chaque message pour entretenir la flamme, en bon accro à son téléphone.... Mais ce genre de petites choses, ça ne lui suffit pas.

Alors il va chercher plus, il s’en donne les moyens. Car il ne demande que ça : donner son affection à quelqu’un qui pourrait lui donner la sienne en retour. Qu’en est-il de ses amours dans ce cas, me demanderas-tu ? Oh, il a eu plusieurs relations sérieuses, tout comme il a brisé bon nombre de cœurs... Le souci, c’est que Kaeng a besoin de liberté. Or le couple, quand bien même ça le fait secrètement rêver, il voit surtout ça comme une entrave à son existence. Et le mariage, n’en parlons pas : une vraie prison ! Là-dessus, c'est du vécu ! Ainsi, depuis qu'il a retrouvé sa liberté, Kaeng finit toujours par tromper son amoureux du moment ; que ce soit tôt ou tard, même si son cœur déborde de sentiments à son égard. Infidèle, volage, Kaeng est un véritable cœur d’artichaut qui cumule les crushs. Tant qu’il a déjà entretenu plusieurs relations en même temps, n’y voyant aucun mal puisqu’il savait que l’Incontestable le forcerait à la fidélité un jour. Cela dit, pour être déjà passé à la casserole une fois, il espère bien ne plus jamais recevoir de lettre rose de sa vie !

Mais s’il n’a pas de problème à rompre lui-même avec ses copains quand il les trouve trop chiants ou castrateurs, il ne supporte pas quand c’est lui qui se fait quitter. En effet, Kaeng n’accepte pas le « non » quand il souhaite quelque chose ; ou alors très difficilement. D’ailleurs, il croit souvent avoir la sainte parole, être toujours celui qui a raison. Tu auras peut-être remarqué d’ailleurs que rien n’est de sa faute au détour de ces quelques mots... Voilà donc son plus gros défaut. Evidemment, il s’en mord régulièrement les doigts : s’il était parfait, ça se saurait. A cause de cela, il faut toujours que quelqu’un lui ouvre les yeux quand il a dit ou fait quelque chose de mal. Son ego l’empêche de se remettre en question tout seul. Hélas, ça ne l’empêche pas de se sentir mal derrière. Il est capable de passer des jours, des semaines sans comprendre où il a merdé, noyé sous les émotions négatives, tout ça parce qu’il croit, encore une fois, avoir eu raison.

Alors oui, tu auras le droit de l’appeler Caliméro à l’occasion.
Ce serait un juste retour des choses.
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Personnage tiré d'un manga/anime/jeu-vidéo/série

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Kaeng Mabuchi
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• 16 Août 2091



« Aller les enfants, mettez-vous devant l’arbre. On va vous prendre en photo tous ensemble pour fêter vos retrouvailles ! »

C’est avec l’entrain de la jeunesse que ton frère jumeau et ta cousine s’élancent en direction du magnolia champaca qui domine le fond du jardin de tes grands-parents Thaïlandais. Mais, toi, tu traines des pieds. Tes petites mains sont plongées au fond des poches de ton bermuda et tu donnes de temps en temps de petits coups de pieds rageurs dans le chemin gravillonné qui vous mène à l’arbre en question. Papa te dit d’arrêter ça. Donc tu arrêtes, mais tu n’en penses pas moins.

Tant bien que mal, tu finis par te placer à côté de Team, ta cousine s’étant assise devant vous. Tu lui jettes un regard torve, soupirant en constatant qu’il a grandi depuis la dernière photo que vous avez prise ainsi. Vous avez beau être jumeaux, il te dépasse déjà en taille. Il sourit déjà de toutes ses dents à ton oncle alors que ce dernier n’est qu’en train d’installer son matériel, en bon passionné de photo. Tu ne le comprends pas. Comment fait-il pour être aussi détendu, aussi heureux après ce que vous avez appris il y a quelques jours ?!

« Regardez-moi, les enfants. »

Tu serres les dents avant de regarder face à toi. Les adultes sont tous là, vous envoyant des sourires attendris et bienveillants. Tes perles de jais avisent plus particulièrement tes parents, ces deux hypocrites. Ceux qui ne sont même pas fichus de faire semblant de s’aimer devant vos familles éloignées. Y’en a toujours un pour tirer la gueule et, cette fois, c’est ton père qui la fait. Tel père, tel fils il paraît.

« Kaeng ! Fais-moi un sourire ! » appelle ton oncle.

Mais cette fois, tu ne t’exécutes pas. Au contraire, tu lui tiens tête. Tes petits bras dénudés se croisent sur ton poitrail maigrelet et tu fusilles tes parents du regard ; plus précisément ta maman.

Il y a quelques jours, on t’aurait présenté comme un petit garçon souriant et plein de vie. Mais ça, c’était avant que maman ne déclenche un cataclysme dans ta vie d’enfant. En effet, juste avant de prendre vos sempiternelles vacances d’été dans ta famille Thaïlandaise, elle vous a annoncé que dans quelques mois, vous allez déménager. La raison ? Mutation professionnelle pour passer un cap dans sa carrière. Dans le fond, rien de surprenant. Ta mère a beau être une femme adorable, elle a toujours été carriériste. Même à la maison, tu ne comptes plus le nombre d’heures qu’elle a passé au téléphone ou sur son ordinateur pour régler des soucis administratifs liés à son travail au sein de la prison de Kumamoto.

« Va jouer avec ton frère, chaton. Maman est occupée. »
« Attends, Kaeng. Maman parle de choses importantes avec le monsieur. »
« Bon, Kaeng. Tu ne vois pas que maman travaille ?! Va te brosser les dents tout seul ! Tu es grand maintenant ! »


Tant de paroles et d’attitudes maladroites qui, à chaque fois, jetaient un froid sur ton cœur de garçonnet. Et pourtant, à chaque fois, tu revenais.

Mais pas cette fois.

D’ailleurs, il n’y a pas qu’à maman que tu en veux. Papa n’est pas en reste. Toi qui espérais bêtement qu’il prendrait votre défense et inciterait votre mère à rester sur votre île natale, tu as vite déchanté. Futur héritier de la firme Mabuchi – quand papi Kôsuke partira au ciel –, il a le privilège de pouvoir exercer dans n’importe laquelle des boutiques et ateliers de la marque. Et comme il y a des boutiques Mabuchi dans toutes les grandes villes du Japon et que maman a eu la « chance » d’être affectée dans une prison proche d’une de ces grandes villes, ça arrange papa.

Mais si tu pouvais concevoir que ta mère était presque autant mariée à son travail qu’elle ne l’a été à ton père par l’Incontestable, et que ce dernier est un tel ours en dehors de sa famille que déménager à l’autre bout du pays ne lui fait pas peur, jamais tu n’aurais cru que ton propre frère, ta propre moitié accepterait la situation aussi facilement. A lui aussi, tu lui en veux. Tu croyais au moins avoir un allié dans ton cercle familial… Mais non. Quand tu as pointé le fait que vous allez devoir vous refaire des amis, que vous ne connaîtrez rien ni personne là-bas, il t’a souri avec aplomb.

« Les amis de Kumamoto, on peut les appeler ou leur écrire des cartes postales comme quand on part en vacances ! Et on s’en refera plein des copains, tu verras ! »

Toi, t’en doutes.
Tu veux pas quitter tes amis.
Tu veux pas quitter Kumamoto.
Tu veux pas déménager parce que maman veut gagner plus d’argent.
Vous en avez déjà plein de l’argent ! Ça servirait à quoi d’en avoir plus ? A retapisser vos toilettes avec des billets de 10.000 yens ?!

« Kaeng, ton oncle t’a demandé quelque chose alors fais un effort ! S’il-te-plait ! »

Tu forces donc un sourire ; ou plutôt tu grimaces. A la base, c’était pour montrer ton mécontentement. Mais au bout d’un moment, ce n’est plus seulement pour ça.

Subitement, tu ressens comme des fourmillements sous ta peau, sur le côté gauche de ton visage. C’est d’abord discret, comme si une veine se tapait une danse endiablée juste en-dessous de ton œil. Des petits spasmes anodins… Qui ont fini par s’intensifier et s’étendre sur du côté droit de ton visage, au point de finir par te déranger.

« Bon, Kaeng ! T’as pas bientôt fini ton cirque ?! »


Hélas, non.
Car ce jour-là, j’ai fait ma première crise tonico-clonique.
C’est ce jour-là qu’on a découvert le premier indice de mon épilepsie.

Après ça, mes souvenirs sont flous. Je me souviens avoir vu ma main gauche se mettre à trembler, puis se tordre dans tous les sens. Je me souviens de cet élan de peur qui m’a assailli, de mes yeux qui se sont exorbités sous l’effroi… Avant de se révulser complètement. Une vague de douleur m’a inondé le corps. Mes muscles se sont tendus à l’extrême. Au point que je ne parvienne plus à tenir en équilibre et que je tombe tout raide en arrière. Mais une fois au sol, ce n’était plus juste ma main qui tremblait, mais mon corps tout entier. J’étais là sans être là. Conscient tout en étant inconscient. Je ne voyais plus rien, mais j’entendais des sons. Des cris, des exclamations de peur et d’angoisse autour de moi. Mais je les entendais de très, très loin. Comme si nous n’étions pas dans le même espace, comme si nous étions séparés par une cloison. C’est un sentiment très étrange. Mais dans ces moments-là, ce qu’il y a de pire, c’est la douleur. Elle pulsait dans mes muscles tétanisés. C’était si fort que j’avais l’impression que chacune de mes cellules criait au supplice.

Ce jour-là… j’ai cru mourir.
Mais ce que j’ignorais, c’est que ce serait loin, très loin d’être le seul jour où j’aurais cette pensée à cause d’une crise.

Ça n’a pas duré très longtemps. Une minute, peut-être ? C’est la moyenne. Par la suite, Team m’a dit qu’à voir, même quand on est préparé psychologiquement, ça parait durer une éternité. Et je veux bien le croire car, lorsque je suis revenu à moi après cette première crise, j’avais l’impression d’être dans un autre monde. Il y avait un goût de fer dans ma bouche… Un liquide que j’ai avalé directement car c’était désagréable, sans même réaliser qu’il s’agissait de mon propre sang car, à cause de mes mouvements saccadés, je m’étais mordu sévèrement la langue et l’intérieur de la joue. J’étais à nouveau capable de respirer. Tout doucement… Mais j’étais épuisé. On aurait dit que j’avais fait la course d’un bout à l’autre de la plage et que mes forces m’avaient quitté sur la fin.

Il m’a fallu un peu de temps pour réaliser que maman avait mis ma tête sur ses genoux. Elle pleurait à chaudes larmes au-dessus de moi, sa tristesse tombant sur mon visage pâle. A côté, Team n’était pas dans un meilleur état : il osait à peine me toucher malgré son envie de me montrer qu’il était là. Peut-être avait-il peur, à ce moment-là, de déclencher la même chose que moi. Spoiler alert : il n’a jamais déclenché la moindre crise en vingt-sept ans d’existence. En un sens, heureusement pour lui que nous sommes faux jumeaux et qu’il a été épargné par ce défaut de fabrication. Ou s’il en a fait, elles n’avaient pas la même ampleur que les miennes, et je ne les ai pas remarquées. J’ai beau le jalouser sur bien des points, ça m’aurait fait de la peine pour le coup de partager cette maladie avec lui.

Je peinais à réaliser ce qu’il se passait. J’entendais juste Papa crier sur quelqu’un au téléphone pour faire venir une ambulance au plus vite. Ma famille avait blêmi et se tenait à distance. Au fond, j’entendais ma grand-mère beugler :

« Il est possédé, cet enfant ! Possédé !! C’est pas d’une ambulance dont il a besoin, Sôichirô ! C’est d’un exorciste ! »

Des paroles qui, aujourd’hui encore, sont marquées au fer rouge dans ma mémoire.




{…}



• 15 Juillet 2094




« Vous savez, Mabuchi-san, mon fils n’arrête pas de parler du vôtre ! Il parait que Team est très apprécié à l’école et qu’il aide tous ses petits camarades quand ils ne comprennent pas quelque chose en cours. »
« Oui et, si je ne me trompe pas, c’est le premier de la classe d’ailleurs, n’est-ce-pas ? »


Caché derrière la porte du salon, tu entends ta mère glousser. Elle est fière. Ça se sent dans sa voix. Tu as beau ne pas la voir, ainsi adossé contre la porte du salon, tu sais déjà qu’elle bombe la poitrine devant les mères de vos camarades de classe. Elle les a invitées pour le thé aujourd’hui. Toi, tu t’es rendu compte que tu n’as pas montré la note du dernier examen à maman. Pour une fois, tu es parvenu à avoir une bonne note : un joli 75 sur 100 ! Aussi, au lieu d’aller jouer au foot avec tes petits camarades dans le jardin, tu as choisi d’aller récupérer ta copie pour la montrer à maman. Mais en entendant cette discussion, tu n’oses pas rentrer. Si toi tu arrives de temps en temps, à force d’efforts, à obtenir des notes correctes, Team, lui, n’en a littéralement aucun à fournir. A croire que les réponses lui viennent d’elles-mêmes devant la copie ! Alors, face aux éloges que reçoit ton frère, ton semblant de fierté s’essouffle aussi vite qu’il est monté.

« Oui, son père et moi en sommes très fiers. D’autant qu’il est très autonome : il ne nous demande jamais d’aide ! Quand il bloque quelque part, il fait des recherches lui-même jusqu’à trouver la solution ! » Elle fait une pause, sûrement pour siroter son thé ; verveine menthe. « Il est très jeune et pourtant très mature… Je suis sûre qu’il ira loin dans la vie ! »

Tu jettes un œil par l’interstice de la porte. Ses invitées sourient poliment, mais tu te doutes de ce qu’elles pensent : quelle présomption ! Tu as beau aimer ton frère très fort – et réciproquement –, s’il y a bien une chose qui t’horripile et vous éloigne, c’est à quel point lui est « parfait » comparé à toi. Et d’ailleurs, pour contrebalancer l’orgueil de ta mère, l’une des mamans s’empresse de te rappeler à son bon souvenir, son visage se parant d’une fausse empathie :

« Et votre autre garçon… Kaeng, c’est bien ça ? Est-ce qu’il va mieux ? Cela fait longtemps que mon petit Tooru ne m’a plus parlé de ses crises d’épilepsie. Vous avez trouvé un traitement ? »

Ton cœur frémit. Tu ouvres discrètement la porte. Juste assez pour pouvoir voir l’expression du visage de ta mère… Tu la vois s’éteindre. Son sourire disparait instantanément et ses traits se crispent en une mine contrite. Elle baisse la tête, acquiesçant doucement.

« Oui, cela fait quelques mois maintenant qu’il a un nouveau traitement. Mais ça n’a vraiment pas été facile d’en trouver un efficace. Beaucoup des premiers que l’on a testé n’ont pas marché. Quand il n’y était pas allergique ! Pour celui-ci, il réagit bien… Pour l’instant. Les crises semblent sous contrôle mais son suivi continue, afin de s’assurer que tout soit normal. » Elle déglutit, peinée. « Mais pour tout vous dire… Je ne dors pas beaucoup depuis qu’il a commencé ses crises. »

Ton cœur se serre. Tu sais ce qu’elle va dire : que tes crises, elles n’arrivent pas seulement de jour, mais aussi la nuit. Et depuis que ça t’est arrivé en plein sommeil, tu dors très mal – pour ne pas dire que tu as fait des insomnies infantiles terribles. Ce qui, évidemment, ne t’aide ni à prévenir tes crises ni à récupérer après coup. Tu fatiguais tellement que maman a décidé que tu recommencerais à dormir avec tes parents, comme quand tu étais tout petit. Leur lit étant très grand, il y avait une petite place pour la crevette que tu es. Ce n’est que comme ça, en t’endormant avant ta maman, ta main plongée dans la sienne que tu réussissais enfin à t’endormir avant que ton père vous rejoigne ; ordre de l’Incontestable oblige. Mais, hélas, ça a amputé pas mal d’heures de sommeil à ta mère cette histoire. Elle a beau essayer de faire bonne figure, elle semble au bout du rouleau. D’ailleurs, heureusement qu’elle a appris à camoufler ses cernes jusque par terre à coup de correcteur, sinon, elle qui tient tant à son image ferait de la peine à voir.

Mais son image, elle se fissure quand, au terme de son récit, elle se met subitement à sangloter :

« Parfois, j’aimerais juste qu’il aille bien. Qu’il n’ait jamais été malade… »

Sur cette pensée maladroite, ton cœur se brise. Ta copie, tu la roules en boule rageusement. T’en fais une boulette de papier que tu envoies valser dans le couloir. Et tu quittes les lieux au pas de course, retenant tes propres larmes. Arrivé dans le jardin, tu dépasses ton frère et ses copains pour filer récupérer ton vélo. Et tu roules, tu roules dans le quartier. T’as besoin de te défouler après ce que tu as entendu.

T’as la rage. T’as tellement la rage d’être le vilain petit canard de la famille, celui qu’on ne définit que comme le « jumeau malade », celui « qui n’a pas de chance » celui qui « cause des soucis à sa famille ». Ils croient quoi ? Toi aussi, tu voudrais être « normal » ! Tu demandes que ça même ! Et pourtant, même maintenant que tu as un traitement, on continue de ne te définir que par ta maladie.

Et ça te pèse.
Ça te pèse énormément.



{...}



• Mars 2105



« J'y crois pas ! »
« Shhh ! Moins fort, tu vas rameuter l'infirmière ! »
intimes-tu a ton frère, malgré ton manque cruel d'énergie.

Ça, c'est la réaction de ton jumeau en apprenant que la crise d'épilepsie que tu as déclenchée en cours il y a quelques minutes, elle était plus ou moins préméditée. « Plus », car ça fait quelques temps maintenant que tu as arrêté ton traitement sans avis médical… En espérant précisément re-déclencher une crise. Et « Moins » car, de fait, tu n'avais aucune idée d'à quel moment ça tomberait. Or, c’est tombé au beau milieu du cours de Japonais. Team te dévisage donc, la bouche grande ouverte. Ses yeux crient ce qu'il pense avant même qu'il ne parvienne à formuler ses mots un ton en-dessous. Le timbre de sa voix reste désapprobateur :

« T'es malade, Kaeng ! Après le temps qu'il nous a fallu pour que tu trouves un traitement adapté, toi, tu décides sur un coup de tête de l'arrêter ?! »

Sans mot dire, tu roules des yeux au plafond. Qu'est-ce qu'il faut pas entendre… A l’écouter, on dirait que ce sont tes parents et lui qui sont malades ! Mais aux dernières nouvelles, c'est toi qui as subi ces années de recherches pour ton traitement ! C'est toi qui enchaînais les crises d'épilepsie, parfois même plusieurs en une journée et jusqu’en pleine nuit ! C'est toi qui as testé les traitements et ajusté les doses pendant un bon moment afin d'avoir des médicaments adaptés, qui te permettraient de vivre une vie normale ou presque sans les effets secondaires terribles que les premières pilules te provoquaient ! Non, ni ton frère ni tes parents n'ont idée du calvaire que ça a été pour toi d'être un enfant épileptique. Entre ça et les mutations professionnelles de ta mère qui vous ont forcé à déménager à plusieurs reprises, tu n'as jamais réussi à garder des relations fortes avec tes anciens amis avant le lycée.

Y'a de quoi aussi : c'est impressionnant une crise. Ça fait peur ! Ta grand-mère ne se gêne d’ailleurs pas pour vous le rappeler en vous vendant un exorciste de son quartier à chaque fois que vous l’appelez. Et peut-être a-t-elle raison, dans le fond ? A chaque crise, ton cerveau s'emballe. Ton corps devient fou et, souvent, tu finis par te faire mal si ton frère ne veille pas à ce que tu sois à l'abri et que tu ne te mordes pas la langue. Aujourd’hui encore, et malgré le temps qui a passé, il a eu les bons réflexes. A ceci près qu’il était rouillé et qu’il n'a pas pu empêcher ton front de s’entailler contre ton bureau quand tu es tombé.

Team soupire.

« … C’est à cause de ton ex, c’est ça ? »
« C’est pas mon ex. »
bougonnes-tu. « On est… On est juste en pause, c’est tout. »
« Mh. C’est pas ce que j’ai cru entendre. »


Tes mâchoires se serrent. Son petit ton condescendant à la « je-sais-tout », ça te les brise. Aussi tu te redresses sans prévenir dans le lit pour lui montrer ton désaccord :

« On peut savoir ce que ça veut di- ?! »

Hélas, ton grognement fait un flop. Car à peine t’es-tu assis qu’une douleur lancinante t’attrape la tête en mode sauvage. Tu grimaces, portant une main fébrile à ton visage. Team réagit vite. Il a l’habitude de tes sautes d’humeur. Il t’attrape donc fermement par les épaules pour te forcer à rester allongé le temps que ton esprit redescende.

« On dit que tu l’as trompé. Voilà c’qu’on dit ! »

Tu souffles un rire désabusé.

« Tromper... Tout de suite les grands mots… »
« Donc, tu n’as pas couché avec un autre gars ? »


Tes yeux se perdent sur la mine sérieuse de Team avant de bifurquer, sous la culpabilité qu’il te fait ressentir.

« Si. »
« Donc tu l’as trompé. »
acquiesce-t-il pour lui-même.
« Non. J’ai juste couché avec un autre gars parce qu’il me tournait autour et qu’il était pas dégueu’, c’est tout. »

Ton jumeau ourle un sourcil.

« Et pour toi, ça n’est pas trompé peut-être ? »
« Non, parce que je suis pas amoureux de ce type. »
soutiens-tu. Tes iris se plantent avec détermination dans ceux de ton frère, bien décidé à remettre la vérité en lumière. « J’ai juste couché avec lui ! Il n’a jamais été question de sentiments entre nous. C’est juste du cul pour du cul, rien de plus ! »
« Non, mais tu t’entends, sérieux ? Kaeng… Tu aimes ton mec mais tu le trompes. C’est quoi cette logique ? Personne ne fait ça ! »
« Eh bien moi, si ! D’accord ?! Si c’est pour finir comme papa et maman à plus regarder leurs tablettes que de se regarder dans le blanc des yeux au petit-déjeuner, ouais, je préfère tromper mon mec. Parce que rien me dit que dans quelques jours, quelques mois, quelques années, je finirais pas marié à quelqu’un que je détesterais. Ou à quelqu’un avec qui je ne pourrais pas coucher ! »


Team n’a, pour une fois, pas le temps de rétorquer quoi que ce soit. En effet, l’infirmière reparaît avec tout le nécessaire pour soigner ta plaie. Docilement, tu te laisses faire, observant ton frère se renfrogner dans son coin. Il semble moins acerbe qu’au début de votre discussion. Parce qu’il a capté le sous-entendu. C’est ta crainte la plus palpable depuis ton coming out : finir marié à une femme, alors qu’elles ne t’ont jamais attiré. Sur son visage contrit, tu vois les émotions se succéder : colère sourde, mine sévère, soubresaut d’empathie, doute, tristesse… Vous en avez déjà parlé. Lui aussi t’a confié qu’il le prendrait mal, s’il finissait marié à un mec. Mais à cette hypothèse, Team n’y croit pas. Il croit dur comme fer au fait que l’Incontestable vous trouvera les personnes idéales, comme vous le rabâchent la propagande. Qu’elle ne s’aventurerait pas à remettre en question vos orientations sexuelles respectives.

Toi, t’as des doutes. De sérieux doute en ce qui concerne le bien fondé de l’Incontestable. Vos parents n’ont rien d’un couple. Ils ne sont que des colocataires, qui se sont retrouvés affublés de la responsabilité de deux nouveaux nés il y a quelques années. Voilà ce qu’ils sont. Et c’est pas le genre de choses qui te font rêver pour un mariage. Mais tout ça, Team ne le voit pas. Il fait l’autruche. Pour lui dont le couple serait digne de faire la première page de la gazette numérique de votre lycée, ta logique peine à faire son bonhomme de chemin. Il est fidèle, lui. Il se donne à 100% à l’être aimé. Envisager une relation libre comme toi tu la vois, c’est hors de sa portée. Mais toi, tant que t’es pas marié, tu t’accordes une petite marge de manœuvre de 5%, que ça plaise ou non.

Des petits pourcents que tu regrettes parfois, comme en ce moment, c’est vrai. Car ce n’était pas ton frère que tu t’attendais à avoir à ton chevet à l’infirmerie… C’était lui. Mais lui, peut-être qu’il n’est pas prêt non plus à comprendre… Le temps vous est compté pourtant, tu le sais. Car dans quelques semaines à peine, vous serez diplômés. Dans quelques semaines, si tu n’arrives pas à recoller les morceaux avec Mun-Hee, c’est la vie étudiante qui se chargera de vous séparer…



{…}



• 17 Décembre 2105

Des rires montent dans l’habitacle. Team est plié par les bêtises que tu lui racontes concernant ta journée de cours. Une journée comme une autre dans vos vies d’étudiants brillants. Lui en journalisme, toi en management.

L’ambiance est au beau fixe ce soir. Il faut dire que tu es de particulière bonne humeur ces derniers temps. Pas parce que tu t’épanouis à la fac. Pas parce que tu flirtes allègrement avec tous les BG qui passent à ta portée depuis que tu as compris que tu ne pourrais pas reconquérir ton ex. Pas parce que tu kiffes ton job étudiant. Non... Ta satisfaction du moment est bien plus terre à terre. Bien plus pernicieuse aussi, pour qui serait capable de lire ton esprit. Car si tu es si heureux en ce moment, c’est uniquement parce que pour une fois dans ta vie, tu as battu ton frère sur un point. Et pas des moindres : il y a quelques semaines, tu as obtenu ton permis. Ce n’est pas le cas de Team. Lui aussi l’a passé, le même jour que toi de surcroît. Mais il a perdu ses moyens. Son instructeur lui a fait payer.

Depuis, t’es fier. Comme un coq ! Pas seulement d'avoir obtenu ce document attestant que tu n'es pas un danger public sur la route. Tu l’es car, cette fois, ce n’était pas Team le premier. Il ne faisait pas « mieux » que toi. Pour une fois, c'est toi qu'on a regardé. C'est toi qu'on a félicité. Pas lui. Juste toi. Et rien que ça, c'est gratifiant. Tu l’as surclassé là-dessus et ça, tout le monde l’a reconnu. La preuve avec cette sublime Lexus noire que tu conduis présentement. Petit cadeau de tes parents. Un cadeau passé sous le nez de Team et que tu bichonnes avec autant d’attention depuis que tu l’as reçue que tu ne prêtes de l’intérêt à ta petite personne dans le miroir. Cette voiture, c’est une extension de ta personne. Alors, il faut en prendre soin en conséquence.

Il va sans dire que d’ici à ce qu’il puisse repasser son permis, tu prends un plaisir jouissif à jouer les taxis pour ton frère. Si Team ne semble pas réaliser l’impact que cela a sur toi, pour toi, c’est une façon de t’assurer que ton frère n'oublie pas que, cette fois, il ne t’était pas supérieur. Que tu serais tout à fait capable de renverser la tendance aux yeux de vos parents s’il s’avérait à baisser sa garde.

Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Votre trajet se termine donc devant le manoir de vos parents. En pénétrant dans l’entrée, vous continuez de vous chamailler. Comme deux ados qui peinent à grandir, à rentrer pleinement dans l’âge adulte. Du moins, c’était ce que vous faisiez jusqu’à arriver au salon, où vous réalisez que vous n’êtes pas seuls. Là, l’ambiance est glaciale. Le premier élément qui vous saute aux yeux est la présence de votre mère, déjà rentrée du travail alors qu’elle y passe littéralement sa vie. Le second est de trouver vos parents assis côte à côte sur le canapé en velours côtelé, la mine grave. Le cigarillo de ton père fume entre ses doigts. Il répand dans la pièce une odeur âcre et entêtante, vous informant que ce n’est certainement pas son premier de la journée. Etonnant de voir que votre mère ne relève pas, elle qui a horreur de le voir fumer à l’intérieur… D’ailleurs, en y regardant de plus près, elle sirote elle-même un verre d’une des bonnes bouteilles de vin de sa cave personnelle. Tout ceci n’a strictement aucun sens.

« Papa, maman …? Qu'est-ce qu'il se passe ? » s'interroge Team en arrivant à leur niveau.
« Vous en faites de ces têtes... » renchéris-tu, les mains dans les poches. L’encoche d’un sourire éclaire ta face angélique avant que tu ne leurs lances une boutade : « Vous avez reçu vos lettres de divorce ou quoi ? »

Face à ce ton blagueur qui ne semble pas de rigueur, Team te corrige d’un franc coup de coude dans le bras. Une grimace déforme tes traits et tu commences à te le frotter pour estomper la douleur. Ton père braque alors un regard mauvais sur ta personne ; de ceux qui te clouent sur place. De ceux qu’il n’est pas habitué à t’adresser.

« Ne dis pas de sottises, veux-tu ? Si ça existait, ça se saurait ! »
« Ton père a raison, Kaeng. On ne rigole pas avec ces choses-là ! »
approuve sévèrement ta mère, avant de s’enfiler une gorgée carmine.
« Désolé... »

Ils ont raison. Si les divorces existaient, vos parents auraient été les premiers à l'être. C'est certain. Pas qu’ils s’engueulent à longueur de journée ou que l’un lève la main sur l’autre, non ! Cependant, ils n’ont rien à voir avec ces couples amoureux qu’on vous montre régulièrement à la télé. Ils ne l’ont jamais été. Et aucun d’eux n’essaye de faire d’effort pour ne serait-ce que faire semblant d’être une belle petite famille heureuse et unie… Du moins, pas en dehors des soirées mondaines auxquelles vous êtes parfois forcés d’assister. Dommage que rien de tout cela ne soit réel…

Hélas, tu n'es pas tombé loin avec ton histoire de lettres de divorces. Car, l'instant d'après, ce sont bien deux lettres que ta mère vous désigne sur la table du salon. Deux lettres roses.

« Votre père les a trouvées ce matin en se rendant à son bureau… Elles sont à vos noms, les garçons. »

L’information est offerte avec des pincettes, d’une voix terne et vacillante. Celle que votre mère prend quand elle a un petit coup dans le nez, mais où elle fait bonne figure. Noie-t-elle son chagrin de voir ses deux fils quitter le nid d’un coup ? Ou bien s’inquiète-t-elle de vos réactions ? Difficile à dire. Toujours est-il qu’elle n’obtient aucune réponse, sinon cette stupeur manifeste qui se peint sur vos traits. Vous n'étiez pas prêts. Vous étiez loin d’imaginer finir mariés si jeunes. Vous pensiez plutôt hériter d’un mariage tardif, comme vos parents. Quelque chose qui vous permettrait d'expérimenter, de vivre vos vies pleinement avant que l'Incontestable ne décide de vous unir à quelqu'un d'autre. Mais la machine en a décidé autrement.

Comme à son habitude, Team ouvre la marche. Sa belle assurance reléguée au placard, seul le bruit du papier de son enveloppe déchire le silence. Ça t'arrache un frisson, t'incite à en faire de même sous la pression. Histoire de ne pas être trop à la traîne, de ne pas montrer ouvertement que cette lettre, tu n’as qu’un désir en ce moment : la jeter dans le foyer de la cheminée qui crépite, juste à côté. Comme tout un chacun ici, tu essayes de donner le change, malgré tes mains moites. Tes iris timides cherchent entre ces lettres élégamment calligraphiées l’endroit où est supposé se cacher ton futur bonheur. Aussi, tu retiens ton souffle. Et pour la première fois de ta vie, tu pries. Tu espères t’être trompé depuis le début sur l’Incontestable. Tu croises les doigts pour que Team ait eu raison : que la machine t’ait trouvé l’homme parfait pour toi et qu’elle ait juste décidé de t’offrir son présent avec un peu d’avance.

Pourtant, en lisant le nom de la personne qui t'est promise, tes derniers espoirs s’envolent. Figé devant le papier, tu as la désagréable sensation que ton cœur s’est arrêté de battre. Littéralement. Comme si les aiguilles de ton horloge interne venaient de s’arrêter sous le choc de la nouvelle. Et, en soit, peut-être est-ce le cas.

A côté de toi, Team feint l'engouement. Mais tu le connais par cœur. Tu remarques sans mal que dans sa voix faussement reconnaissante, se mélangent deux émotions plus sincères : la tristesse et le soulagement. Tristesse de n’avoir visiblement pas découvert le nom de sa petite amie du lycée entre ces lignes, mais celui d'une certaine Aoi. Tristesse de devoir se préparer à une rupture des plus compliquées, en particulier car, tout comme toi, c’est à Tokyo que la machine a décidé de l’envoyer rejoindre sa dulcinée. Mais tu notes du soulagement, aussi : car c'est bien à une femme que l’Incontestable l’a uni.

Bien qu’encore brisé par ce que tu viens de lire, tu relèves brièvement les yeux. Tes parents félicitent platement le futur journaliste, arborant des sourires de façade, comme ils savent si bien le faire. Comme ils sentent que Team en aura besoin aussi, pour surmonter l’épreuve de sa future rupture. Pourtant, ton frère camoufle ses émotions et se tourne vers toi. Tu le sens désireux de partager sa joie, et toutes les autres émotions qui l’assaillent avec quelqu’un.

« Et toi, frérot ? Comment il s'appelle mon futur beau-frère ? »

Tes iris anthracite se plantent sur lui… C’est là que Team et sa bienveillance horripilante se prennent un mur. Du genre béton armé, impossible à exploser. Car tu le foudroies d'un regard qui en dit long sur le contenu de ta missive.

« Elle s'appelle Mina. »

Le sourire de Team retombe. Celui de tes parents avec. Et ton cœur, que tu croyais mort, se met à hurler dans ta poitrine. Hurler à en crever. Tant que ça en fait trembler tes côtes. A moins que tu ne sois passé sur le mode vibreur ? Ou que ce mariage vient de casser quelque chose en toi ? En y regardant de plus près, il n’y a pas que tes côtes qui tremblent. Ton menton tremble. Tes mains tremblent. Ton corps ton entier se met à trembler comme jamais. Bientôt, tes yeux brûlent. Ta gorge se noue. T’as envie de chialer. De crier. De péter des trucs. De prendre ta merveilleuse voiture et de foncer dans le premier arbre qui passerait !

Dans ta tête, dans ton cœur, c’est l’apocalypse.
Et tu ne sais fichtrement pas comment calmer la tempête qui s’annonce.

Lorsqu’au terme de longues minutes d’un silence tendu, Team veut te dire quelque chose, tu le coupes brutalement en lui envoyant ta lettre à la figure. Lettre qui doit être bien froissée après avoir passé un temps certain entre tes doigts crispés et moites. A coup sûr, ça va encore dire que tu en fais toute une scène, que tu t’emportes pour rien. Mais qu’importe ! Vu ce qu’il vient de te tomber sur la tronche, t’estimes avoir pleinement le droit de jouer la drama queen cette fois !

Tu tournes donc résolument les talons avant de monter les escaliers en trombe. Tu vas jusqu’à t’enfermer dans ta chambre. Du moins, c'était ce que t'espérais. Malheureusement, c’était sans compter ce pot de colle qui te sert de frère. Inquiet, Team t’a suivi à la trace, dans l’espoir de pouvoir te tempérer. Aussi arrête-t-il la porte que tu claquais du plat de la main avant de pénétrer dans ta chambre. Là, seulement, tu exploses.

« Kaeng, attends- »
« Non, Team ! Non ! J’peux pas attendre là, j’peux plus ! C'est fini ! »
« Ecoute, je- »
« Si toi tu prends bien d'être marié à une autre qu'à ta meuf, grand bien te fasse ! Mais moi, j'peux pas ! J’peux juste pas ! »


La pique était gratuite, oui. Tu le vois bien à cette expression outrée qui peint ses traits. Par chance, il comprend qu’il ne te fera pas entendre raison par la force cette fois. Peut-être parce que tu commences à faire les cent pas dans ta tour d’ivoire, tel un lion en cage ; ce que tu es un peu devenu ce soir, il faut le dire. Team lève les mains en signe d’apaisement.

« Calme-toi... »

Tu piles. Ta silhouette longiligne fait volte-face vers la sienne. Et tu l’incendies :

« Me calmer ?! Mais comment tu veux que j'me calme, putain ?! Dans quel monde tu vis pour me demander une chose pareille ?! Je suis marié à une femme, Team ! Une gonzesse ! Tu sais c'que ça signifie ou faut que j'te fasse un dessin ?! »

Tête basse, Team se tait. Il sait très bien ce que ça veut dire. Tu n'as jamais été attiré par les femmes. Tu ne les as même jamais vraiment regardées. Ton pire cauchemar vient de devenir réalité, voilà les faits. Putain de prophétie auto-réalisatrice ! Vu la situation, les souvenirs de quelques mois plus tôt te reviennent, amers. Les larmes affluent sur tes joues, balayant ton fond de teint comme si tu n’avais rien mis ce matin. Alors, t’en profites pour régler tes comptes avec ton frère. Quitte à devoir déménager une nouvelle fois loin de tout avec une parfaite inconnue, autant crever cet abcès que tu n’as que trop laissé grandir depuis la fin de votre dernière année de lycée.

« Après tout c'que tu m'as dit... Après ce que tu m'as foutu à la gueule quand on était au lycée, quand j'ai trompé Mun-Hee... Après m'avoir fait culpabiliser pendant des mois pour penser différemment de toi... T'as vu le résultat ?! Ose me dire que j’avais tort maintenant ! Qu’on rigole ! » éructes-tu, entre deux sanglots.
« Je savais pas, Kaeng. Je pouvais pas savoir… » bredouille Team, d’une toute petite voix, ses propres larmes dévalant sur ses joues.
« Je m’en fous que tu pouvais pas savoir !! T’es mon frère, bordel ! T’es mon frère et tu m’as pas soutenu ! T’as même pas essayé de comprendre, d’envisager que, peut-être, le monde n’était pas aussi parfait que toi, tu l’imagines !! » Tu renifles, l’air te manquant sous le coup de l’émotion « Quand j’avais besoin de toi, t’étais pas là. T’étais pas là… T’es jamais là quand j’ai besoin de toi, putain. Y’en a toujours que pour toi… »

Ton chagrin prend de l’ampleur. Tu réalises que finalement, ce n’est pas seulement cette histoire avec Mun-Hee que tu mets sur le tapis, mais bien des années de vie dans son ombre. A nouveau, tu te sens petit garçon face à ce frère « parfait », idéalisé par le monde entier. Tu te sens à nouveau esseulé, abandonné, laissé sur le côté. Et ça fait un mal de chien. A tel point que quand Team s’approche, ouvrant les bras pour te consoler, tu le repousses fermement.

« Me touche pas, j’veux pas t’voir ! Dégage... Dégage !! »



{…}



• 15 Octobre 2109



Une tension commence à monter dans tes épaules. L’agacement te gagne. Si tu n’avais pas besoin de ton ordinateur pour travailler, quelque chose te dit qu’il aurait déjà fait un joli vol plané par la fenêtre de ta chambre, quand bien même ce n’est pas sa performance à lui qui serait à remettre en cause. Depuis que Shukumei s’est abattu sur Tokyo, tous les employés de l’entreprise dans laquelle tu travailles sont contraints au télétravail, le temps que les bureaux soient réhabilités. Une situation qui, dans le fond, ne te poserait pas de problème si le foutu intranet de ton entreprise ne ramait pas sévèrement… Et si tu ne devais pas te coltiner ta femme et ses sautes d’humeur, bien évidemment. Si tu ne peux qu’éprouver de la gratitude à ce qu’elle et toi ayez survécu à la vague sans trop de problèmes vu les circonstances, le fait qu’elle ne puisse plus travailler pour une durée indéterminée, ça, ça ne t’aide pas à te concentrer sur tes tâches administratives. Et d’ailleurs, la voilà qui pousse un nouveau cri depuis l’autre bout de l’appartement.

« Kaeng ! »

Tu roules des yeux vers le plafond, ignorant cet appel. Elle t’a tellement appelé ces derniers jours que tu ne fais même pas attention à la stupeur qui résonne dans sa voix. Tu t’imagines qu’elle s’ennuie encore, qu’elle a besoin d’attention. Attention que tes dossiers en cours réclament plus fort que ta femme ! Du moins, c’est ce que tu pensais avant qu’elle ne débarque dans la chambre.

« Kaeng, regarde ça ! »
« Non, Mina. Je ne regarderais pas. »
marmonnes-tu entre deux tentatives de connexion.
« On a été divorcés. » lâche-t-elle dans un souffle.

Ton cœur déraille. L’espace d’un instant, tes doigts se suspendent au-dessus du clavier. Mais qu’est-ce qu’elle va encore inventer …? Déstabilisé par cette blague que tu n’avais pas vue venir, tu finis par pouffer de rire, avant que tes doigts ne se remettent à caresser habilement ton clavier.

« Ahah. Elle est bonne celle-là. T’en as d’autres des comme ça ? »
« J’suis sérieuse, Kaeng ! Je joue pas, là ! »


Cette fois, c’est le bourreau de travail en toi qui reprend la main quand tu réponds :

« Moi non plus, figure-toi. J’ai d’autres problèmes à gérer qu’un di- »

Ta phrase s’arrête net à l’instant où la belle brune plaque un papier sur l’écran de ton ordinateur. Tu sursautes, tes mains quittant le clavier sous le coup de l’émotion. Tes anthracites dévient pour plonger dans les violines de celle qui partage ta vie depuis près de quatre ans maintenant. Elle te fusille du regard.

« Lis ça ! Et ose me dire que j’suis assez tordue pour imaginer un truc pareil ! »

Sa détermination te fout le doute. Si Mina est très caractérielle, elle n’en demeure pas moins une personne juste. Elle ne t’embêterait pas pour des bêtises quand tu travailles ; enfin sauf quand tu sacrifies trop d’heures de sommeil à son goût et qu’elle flippe à l’idée que tu t’endormes sur ton ordi plutôt que dans votre lit, s’entend. Mais vous n’êtes pas dans ce cas de figure. Alors, tu te renfrognes. Tu attrapes ce fameux document sans entrain, afin de l’analyser. Mais plus tu lis, plus tes rides d’expression se dissipent au profit d’une stupeur manifeste. Ton cœur se met à battre de façon erratique.

« C’est quoi ce… »
« Ah ! Tu vois ?! J’suis pas folle ! C’est bien un papier de divorce, ça ! »


T’en sais rien. T’en as jamais vu. Tu pensais même que ça n’existait pas, tant le sujet est chasse gardée. Alors, que ça tombe sur toi, sur Mina et toi… C’est un coup de massue. Les émotions se bousculent dans ta tête. Tête qui te tourne dangereusement tout à coup.

« Je… Je sais pas. » Tu secoues la tête pour t’empêcher de succomber à la panique qui te gagne les entrailles. « F-Faut qu’on vérifie. C’est… C’est pas normal. »

Déposant le papier sur le bureau à côté de toi, tes doigts tapotent voracement sur ton clavier pour accéder au site du gouvernement. Mina s’appuie sur tes épaules, cherchant à lire en même temps que toi. Tes recherches commencent. Frénétiques. Désespérées. Tu sais pas quoi penser de tout ça. Après toutes ces années de vie commune. Après que cette fille en tous points différente de toi t’ait mené au centre de redressement en guise de première rencontre pour finalement, au fil du temps, devenir la personne dont tu es le plus proche sur cette Terre… Tu ne sais pas comment tu prendrais le fait d’être divorcé, de retrouver ta liberté. Tu n’oses même pas y penser. Tout comme tu n’oses pas penser à la honte intersidérale que tu ressentirais de devoir annoncer à ta famille que l’Incontestable vous a divorcé, après toutes ces années.

Ça, ce serait pire qu’un tsunami.

Est-ce une punition à retardement pour votre participation active à la manifestation du Big Bang Kiss ? Est-ce que tous les autres participants se retrouvent dans votre situation, à faire les mêmes recherches que vous ? Tu ne sais pas. Tu n’as gardé aucun contact, tu n’as pris aucun contact parmi la foule, et encore moins avec les membres des Incontrôlables qui y étaient dispersés. Mina et toi avez pris part à la manifestation pour le symbole plus que par réel désir de voir le règne de la machine se terminer. Ou plutôt, ta femme a su trouver les arguments pour te convaincre de manifester avec elle. En première ligne, la torture bi-mensuelle que la machine t’inflige depuis votre mariage. Oh, on a bien essayé de te faire croire que, peut-être, tu n’étais « pas aussi gay que tu le pensais ». Mais à tous ceux qui ont eu ces idées-là, ton mariage a prouvé le contraire. Car Mina est belle. Elle est sexy et charmante. Malgré vos différences et vos engueulades ponctuelles, vous vous entendez diablement bien. Même en tant que gay, tu peux noter le feeling qu’il y a entre vous. Malheureusement pour elle, pour vous, tu n’as aucune attirance physique pour elle. Et ce n’est pas après des années de vie commune que tu vas en développer.

Tu l’affectionnes en tant que personne, oui.
Elle est désormais l’équivalent d’une meilleure amie pour toi, oui.
Mais il n’y aura rien de plus entre vous. Vous en avez parfaitement conscience.

Tes recherches t’amènent sur un communiqué officiel et quelques sites d’infos, plus ou moins officiels pour certains. Apparemment, vous n’êtes pas les seuls à avoir reçu cette mystérieuse lettre. S’il s’agit bien d’un document envoyé par le gouvernement, ce dernier se montre rassurant en vous avertissant qu’il s’agit d’un bug temporaire et que les techniciens de la machine s’affairent à réparer ça. Tu découvres par ailleurs que quelques cas de mariages atypiques, de plus de deux personnes, ont fleuri sur le web. En lisant tout cela, un léger soulagement te gagne : vous n’êtes pas vraiment divorcés. Un souffle fébrile s’enfuit de tes lippes.

« Apparemment, c’est un bug. »
« Tss. Mais quelle machine de merde ! »


Mina se détache de tes épaules. Elle commence à faire des allers et retours dans votre chambre, vociférant sa haine toujours plus profonde contre l’Incontestable. Et tu peux la comprendre. Toi aussi, t’as eu peur… Aussi, t’espères prochainement recevoir un papier, quelconque, qui t’informerait que ce foutu document de divorce disposé à côté de ton ordinateur n’était qu’un fake… Et que bientôt, vous pourrez retrouver votre vie de couple marié. Aussi caduque soit-il.

« Pour le meilleur et pour le pire », hein…



{…}



• 3 Novembre 2109




« Alors ça y est… On est vraiment divorcés… »

Le murmure de ton ex-femme tombe dans la nuit d’encre de Tokyo. Tu n’y réponds pas. Tu ne peux tout simplement pas. Car tu ne sais pas quoi dire. Ce terme, « divorce », il t’est difficile à assimiler. Encore plus puisqu’il est supposé te concerner. Depuis que vous avez reçu vos lettres, tu te demandes ce que tu as fait de mal pour que vous en arriviez là. Pour toi qui as toujours fait de ton mieux pour que ce mariage marche, malgré vos désaccords réguliers avec Mina, l’échec est de taille. Dire que tu as toujours respecté la machine, en particulier pour avoir offert à ton frère le mariage dont il rêvait avec ton adorable belle-sœur. Dans ta tête, une seule pensée perdure A quoi ça nous a servi, tout ça ? Toutes ces années à se battre pour faire fonctionner ce mariage ? Tu comprends pas. Et tu sais que tu ne seras pas le seul à ne pas comprendre, quand ton entourage sera au courant.

Vautrés sur les transats de plage que Mina avait installé en cachette sur le toit de l’immeuble l’été dernier – toit où vous n’êtes pourtant pas supposés vous rendre –, vous sirotez vos bières en silence depuis des heures. Les cadavres de bouteilles s’accumulent à vos pieds, mais tu n’en as cure. Depuis que tu as pris connaissance de votre avis d’expulsion, il n’y a plus d’échappatoire. Plus de doute possible. Mina a raison, vous êtes vraiment divorcés. Sans quoi on ne chercherait pas à vous virer de chez vous comme des malpropres pour reloger les Tokyoïtes sinistrés par la vague. Ton esprit, embrumé par l’alcool, peine toutefois encore à imprimer l’information.

Tu réalises que tu as été dans le déni, en voyant passer que « tous les bugs ont été réparés » sur le site du gouvernement et dans les médias. Et dire que tu as scruté ta boîte aux lettres dans l’indicible espoir de recevoir une nouvelle lettre rose t’unissant à Mina… T’espérais pouvoir réparer cette erreur et repartir sur de bonnes bases avec elle. Mais à la place, c’est un avis d’expulsion que tu as trouvé.

C’est donc ça, votre récompense pour avoir scrupuleusement suivi les ordres ces derniers jours, de peur de revoir la milice toquer à votre porte ? Tu comprends pas. T’es en colère. T’es triste. Et t’es perdu, aussi, surtout. Complètement perdu.

C’est étrange. Tu ne t’attendais pas à ressentir de telles émotions face à ton divorce. Au début de votre mariage, vous en rêviez même ! Quand la pression était trop forte entre vous, vous blaguiez sur le sujet pour faire redescendre les tensions. Vous vous imaginiez coucher avec de parfaits inconnus, dormir dans leurs bras pour une nuit, ne pas vous voir pendant des jours sinon pour vous envoyer des selfies et des vidéos de vous faisant la fête jusqu’à pas d’heure… Pourtant, aujourd’hui, ton cœur est loin d’y être, à la fête. Mina elle-même n’est pas des plus guillerette. Elle n’a pas souri une fois depuis que vous avez reçu le papier sur tes genoux.

« Kaeng… Tu vas faire quoi maintenant ? »

Sa voix, emprunte d’une douceur qui ne lui ressemble pas, te fait mal. Tu avales une nouvelle gorgée de ta bière.

« Je sais pas… » réponds-tu sans la regarder. D’une voix éteinte, tu poursuis : « J’suppose que j’vais devoir emballer mes affaires et demander à mon frère de m’héberger quelques temps. Le temps de retrouver un endroit où vivre. »
« … Tu t’vois vraiment vivre avec monsieur parfait et sa femme en cloque ? »
grommelle-t-elle.

Tu pouffes de rire. Non. Clairement pas. Tu n’imagines guère cohabiter avec leur petit couple. Néanmoins, avec Mina, Team est la seconde personne qui t’es la plus proche à ce jour. Dans tous les sens du terme. Lui aussi, il a été envoyé à Tokyo par la machine. Alors, ce serait pratique de crécher chez lui. Tu as beau avoir fait la gueule à ton frère pendant quelques temps après ton mariage, vos rapports se sont vite remis. Comme toujours. Ainsi, te sachant dans la galère, Team ne te refuserait pas l’hospitalité. De surcroit si tu as été divorcé : il a bien conscience lui, des efforts que tu as fourni pour que ce mariage tienne. Mais ce n’est pas pour autant qu’être confronté tous les jours à ce que Mina et toi n’aurez jamais – un couple heureux, une famille – te réjouit. Ni que l’idée d’afficher à un membre de ta famille l’échec de ton mariage t’emballerait. Mais bon, t’es pas le seul à qui ça pose problème, pas vrai ?

Ta tête dodeline mollement en direction de la belle brune.

« C’est pas comme si j’avais le choix… » marmonnes-tu. « Et toi ? Tu vas faire quoi ? Tu vas retourner vivre avec ton père ? »

Ses traits trahissent son inquiétude. Pour toi, pas pour elle. Elle sait que malgré ta tchache naturelle, tu te permettrais jamais de déranger les quelques potes que tu t’es fait par ici pour loger chez eux. T’as beau être avenant, t’es pas sans gêne pour autant.

« … Ma grand-mère m’a prévenue que le locataire de l’un de ses appartements avait été marié. Il doit partir demain. Alors… »
« T’as prévenu ta grand-mère ? »
relèves-tu, surpris.

Elle hausse une épaule.

« Faudra bien leur en parler un jour, alors… »
« Je vois… »


Sans rien ajouter de plus, tu avales le fond de ta bière. T’aurais dû t’en douter. Mina étant parfaitement contre le système en place, il était logique qu’elle en informe son entourage à peine votre divorce serait-il confirmé. T’aurais juste préféré qu’elle s’abstienne de le faire tant que vous vivez encore sous le même toit. C’est déjà assez dur comme ça pour toi ! Cela dit, une éclaircie vient subitement illuminer ton âme morose :

« … T’as qu’à venir vivre avec moi si tu veux. »

Tes sourcils se haussent, tu dévisages la brune comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague.

« Quoi … ? Tu m’proposes une coloc ? »
« Ouais, un truc comme ça. »
acquiesce-t-elle en se redressant sur son transat pour te regarder fixement. « Ça fait des années qu’on vit ensemble, Kaeng. Et même si on n’est pas toujours d’accord, même si tu m’rends chèvre avec tes petites manies de diva, on s’entend super bien. J’vois pas pourquoi ça fonctionnerait pas. »
« … Parce que ça ferait jaser ? »
contres-tu, à demi convaincu.
« Les autres, on les emmerde. » tranche-t-elle. « J’m’en fous de c’que les autres pensent. Tout c’que j’vois, moi, c’est que si du jour au lendemain, on vit plus ensemble, si on fait plus rien ensemble… ça va m’faire un vide. Et j’déteste ça. »

Ton cœur frémit. Tant par la proposition que par le sous-entendu que tu perçois. Mina n’est pas des plus loquaces en ce qui concerne les sentiments. Mais ses mots, ils te touchent en plein cœur. Aussi finis-tu par lui adresser un sourire tendre.

« D’accord… Va pour une coloc alors. »
« Cool. »
« Mina ? »
« Mh ? »
« Moi aussi je t’aime. »


Ses traits prennent une teinte carmine avant qu’elle ne détourne la tête.

« T-Ta gueule ! »
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• 26 Décembre 2111




« Retire ce que tu viens de dire ! »
« Certainement pas ! Ton frère est un crétin, un point c’est tout ! »
beugle Mina en pointant un index assassin sur l’écran de votre télévision.

Sur le petit écran de votre salon, la bouille angélique de ton jumeau apparaît. Comme à son habitude, Team affiche une neutralité professionnelle. Il présente un reportage avec l’assurance des journalistes du 20h, ceux qui sont dépêchés sur place pour parler des événements de l’actualité. Ce soir, il aborde un sujet sensible, épineux : celui de la chasse à l’homme. Un sujet qu’il traite et re-traite fièrement au JT depuis qu’il en est question. Mais si ton ex-femme s’insurge contre ton frère, toi, ce sont les images qui illustrent son petit reportage te font froid dans le dos. Voir des miliciens en patrouille ou lancer une action pour aller récupérer les « criminels » qui oseraient vouloir quitter le pays ou se terrer quelque part sous une fausse identité, ça réveille de douloureux souvenirs chez toi. Souvenirs que Mina doit avoir elle aussi, bien qu’elle soit trop remontée face à l’hypocrisie de la situation de Team pour y prêter attention.

« Est-ce qu’il a seulement conscience de ce que des gens comme moi donneraient pour avoir une puce défectueuse, hein ?! A sa place, j’aurais quitté ce pays de tarés depuis longtemps, c’est moi qui te l’dis ! »
« Tu ferais pas ça. Jamais t’abandonnerais ta famille. »
grommelles-tu en t’installant aux côtés de Mina avec ton paquet de popcorns tout juste sorti du micro-ondes.
« Ah ouais ?! Tu veux parier ?! »

Un éclair passe dans les yeux de ta meilleure amie. Un doute te taraude. Finalement, t’en es pas si sûr que ça. Si Mina se plie en quatre pour son père et sa grand-mère, avec ses désirs d’évasion, rien ne te dit qu’elle n’aurait pas sauté sur l’occasion. Contrairement à toi, outre sa famille, elle n’a pas d’attache particulière à Tokyo. C’est une femme libre et indépendante. Beaucoup plus indépendante que vous deux réunis ! Alors recommencer de zéro quelque part ne lui ferait certainement pas froid aux yeux.

Toutefois, la situation de ton frère est bien différente de la sienne. Jamais il n’aurait fait une chose pareille. Abandonner femme et enfant pour se créer une nouvelle identité dans un autre pays, ça aurait été hors de sa portée. En totale inadéquation avec sa dévotion pour la société nipponne. Il était logique qu’une fois déclaré « mort » sur l’ATAI alors qu’il était en pleine forme, Team aille se faire recenser ! Surtout qu’en tant que journaliste, il était très au fait de ce qu’il se passait. Plus au fait que toi, et certainement que n’importe quel japonais ! De lui-même, une fois son « avis de décès » officialisé sur les réseaux, il a déduit à postériori que la fièvre et les délires qu’il a subi cet été étaient certainement des signes avant-coureurs que sa puce était défectueuse. Et il avait raison. Cependant, son choix de se faire recenser pose problème à Mina.

Toi, tu ne le jugeras pas pour ça. Bien que tu cauchemardes encore à l’idée de te retrouver marié pour la seconde fois depuis ton divorce, tu n’aurais pas quitté le bercail non plus. Pas parce que tu approuves le système, non. L’expérience sociale sur les couples mariés et les nombreux bugs signalés tant des puces que de la machine en elle-même ont fini de t’ouvrir les yeux quant au fait qu’il y a un sérieux problème dans ce pays. Néanmoins, tes doutes sur le bien-fondé de l’Incontestable ne suffisent pas à te donner envie de renier ta patrie. A la place de ton frère, t’aurais tout simplement pas osé.

Après toutes ces années à trimer pour te faire une place digne de ce nom dans la société japonaise, ce serait du suicide social de partir maintenant ! D’autant plus maintenant que tu as été recruté par Goldsky, l’un des actionnaires majoritaires des bijouteries Mabuchi : une aubaine pour tes ambitions professionnelles ! Si tu te sentais bien dans ton ancien travail, tu rêvais de plus grand. De beaucoup plus grand. Alors, quand tu as vu que Goldsky recrutait de nouveaux assistants managers, tu n’as pas hésité longtemps avant de postuler. Et ça a payé. Désormais, tes objectifs sont clairs : faire tes preuves, étendre ton réseau et grimper les échelons. Sans compter qu’on ne va pas se mentir : depuis ton divorce, tu t’es jeté à corps perdu dans le travail. Tant chez Goldsky que ton job étudiant de l’époque, que tu n’as pas cessé et qu’au contraire, tu développes en ouvrant autant de créneaux pour tes clients que tu as de temps libre.

Travailler t’évite de penser, de ruminer.
A ton divorce, à toutes ces choses étranges qui se passent au Japon ces dernières années…

Le seul hic dans tout cela, c’est ta coloc et ses remises en question perpétuelles sur le gouvernement en place :

« Après tout ce qu’on a fait pour lui et sa femme quand la machine a redéconné ! Après avoir été aux petits soins pour monsieur quand il est tombé malade ! Après lui avoir amené des corbeilles de fruits et gardé son gosse ! »
« Ne mélange pas tout, tu veux ? Tout ça n’a rien à voir avec le fait que mon frère se soit fait recenser. »
grognes-tu.
« Bien sûr que si ! Il a subi de plein fouet les erreurs de notre système ! Comment il peut être aussi aveugle ?! Il aurait dû être l’un des premiers à se questionner sur le fait que notre gouvernement a un problème !! »

A ceci, tu n’arrives à rien répondre. Car elle n’a pas tort. Aoi et lui étaient paniqués, lorsque leurs moniteurs se sont éteints. A tel point qu’ils ont vécu quelques temps chez vous avec ton neveu, le temps que les choses reviennent dans l’ordre. A tel point que c’est chez vous qu’il a attrapé cette fameuse fièvre qui l’a fait hospitaliser. Contrairement à toi, Team a toujours eu une santé de fer, alors le voir tomber gravement malade cet été, ça t’a fait peur. Vraiment peur… Par chance, il s’en est remis. Mais ça n’a pas été le cas de tout le monde, à ce que tu as lu. Autant dire que quand tu as vu cette notification comme quoi ton frère était décédé, tu as appelé Aoi en 4e vitesse ! Mais non, il allait bien. Ce n’était qu’un bug de la puce. Un de plus dont votre famille a écopé.

Et dire qu’à côté de ça, mes parents sont toujours aussi mariés et malheureux ensemble… Tu parles d’une équité !

« Bref. Tout ça pour dire que je jure sur la tête de Brioche que ton frère ne remettra plus les pieds chez nous jusqu’à nouvel ordre ! »

Le shiba inu de Mina redresse la tête vers sa maîtresse à l’évocation de son nom. Sa jolie frimousse penche sur le côté avant que sa queue ne frétille doucement. Toi, tu mastiques un popcorn, t’impatientant de pouvoir voir ce film que vous attendez depuis tout à l’heure. T’aurais vraiment pas dû parler de la puce de Team à Mina. Ça t’apprendra à ne rien cacher à ton ex-femme, tiens !

« Je te signale que je paye la moitié du loyer. Aux dernières nouvelles, c’est aussi mon appartement. Alors si Team et sa famille veulent passer, ils passeront. »
« Mais- »


Tes doigts fourrent un popcorn dans la bouche de ton ex-femme pour l’empêcher de parler. Tu embrayes :

« Team a beau être insupportablement parfait et ne pas partager les mêmes idées que nous… ça reste mon frère. Et je l’aime. »

L’image du concerné disparait enfin de votre écran au profit de la bande annonce de votre film. Il devrait commencer d’ici quelques minutes, le temps parfait pour que la belle à tes côtés ne se calme. Aussi, après quelques bruits étranges que tu mettrais sur le compte de grognements, Mina finit par soupirer. Elle se colle ensuite contre toi. Vous avez beau être divorcés, certaines habitudes de couple restent. Ainsi, lovée contre toi, sa tête sur ton pectoral et ton bras reposant sur sa taille, tu sens les tensions dans se corps redescendre doucement. A tel point qu’au bout d’un moment, elle te choure une poignée de popcorn :

« Tu lui diras de pas m’adresser la parole jusqu’à nouvel ordre alors… Sinon j’l’étripe. »
« Je lui transmettrais. »
acquiesces-tu, un petit sourire aux lèvres.



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*sort le popcorn* Troublemaker ♦ Kaeng 2794187138 Troublemaker ♦ Kaeng 4222599891

Mun : hell no 😱

Moi je suis contente de voir enfin sa bouille Troublemaker ♦ Kaeng 901032552 ET J'AI TELLEMENT HÂTE DE DÉCOUVRIR SON HISTOIRE AHHHHHHHHHHH !!!!!!!  Troublemaker ♦ Kaeng 1984817200  Troublemaker ♦ Kaeng 1984817200  Troublemaker ♦ Kaeng 1984817200

Rebienvenue avec ce loustic Troublemaker ♦ Kaeng 297054555
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Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits Troublemaker ♦ Kaeng 1647638966

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J'ai tellement hâte de découvrir son histoire ! (Et de te donner mon avis en détail par MP, une fois que tu auras fini tout ça !  Troublemaker ♦ Kaeng 1f601 )

Comme tu le sais, je suis déjà impressionnée par toutes ses activités.
Et, bien évidemment, toujours aussi fan de ta plume. *n'a pas peur du +2aucasoù* (Mais ça m'a fait bien rire.^^)

Bienvenue à ce nouveau compte et bonne rédaction !   Troublemaker ♦ Kaeng 1f499


Wuwu : *se souvient de ce joli blond au speed-dating et, surtout, du beau brun qui l'accompagnait*  Troublemaker ♦ Kaeng 1f60f  Troublemaker ♦ Kaeng 2728
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Eeeeet me revoilà avec un petit "up" pour signaler que la fiche est officiellement terminée. Kaeng est prêt à passer à la casserole. Troublemaker ♦ Kaeng 231803046

Mun-Mun • blblbl merci pour la hype (et le first) choupi ! T'es trop mignonne ! ♥ Troublemaker ♦ Kaeng 2310585803 En espérant que son histoire te plaise autant que Mun-Mun plait à Kaengourou Troublemaker ♦ Kaeng 3473897349 /pan

Mako • Oui ? Troublemaker ♦ Kaeng 3766924225 Fais pas cette tête-là, j'ai dû faire la même avec Shôji: à une scène prêt, ça rentrait dans deux posts maiiiis... Troublemaker ♦ Kaeng 3182035657 (pis j'trouverais pas esthétique de foutre un bout de l'histoire dans le 1er post avec tout le reste, de trancher dedans en mode sauvage puis de revenir dans le post d'après Troublemaker ♦ Kaeng 517494357 )

Wuwu • Vouiii le voilà enfinnnn ! Troublemaker ♦ Kaeng 1362171446 Merci pour l'accueil ohlàlà, ça fait chaud au coeur. 😊 J'espère que son histoire te plaira aussi (ou du moins, t'aidera à comprendre le personnage Troublemaker ♦ Kaeng 4115966937 ). Eh oui, Kaeng est un couteau-suisse humain Troublemaker ♦ Kaeng 4115966937 (mais tu verras dans l'histoire que c'est pas anodin qu'il se surcharge d'activités comme ça. Je serais pas étonnée qu'il finisse par avoir un souci quelconque en RP qui le forcerait à ralentir à un moment ou à un autre Troublemaker ♦ Kaeng 517494357 (btw c'est vraiment pas un grand influenceur non plus donc ça va, il en fait pas son métier x)) ) Et merci pour la plume ohlàlà ♥♥

Kaeng: *se souvient également du charmant BG bicolore qui lui était malheureusement passé sous le nez à un certain speed-dating* 😏 ✨
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Hyunjiiin !! Aaah bon courage pour cet énième compte (les dramas ça donne toujours plein d'inspi je peux que valider) Troublemaker ♦ Kaeng 2432113367
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J'allais m'attaquer à ton dossier, mais Arisa a déjà mis son joli nez dedans!
Du coup, je te souhaite la bienvenue avec cette nouvelle tête!

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ ◆ ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

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Haku • Le seul est Hyunjin-ique Troublemaker ♦ Kaeng 2837704232 okjesors Merci pour l'accueil, Haku. ♥ Au plaisir de se croiser au détour d'un RP ✨ (hein oui ! c'est risqué les dramas !!)

Kohaku • Ahah, la speedy gonzales de la modération a encore frappé (pourtant t'es hyper rapide aussi 😱 ). En tous cas merci d'avoir voulu te pencher sur la fiche et merci pour l'accueil, ça fait plaisir. ♥
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Il a quoi contre les crocs ? Arisa la tchoin
Mais comme j'accepte les opinions de chacun, même les plus erronées, je te valide. Troublemaker ♦ Kaeng 3738386923

Ce doit être ta troisième fiche que je corrige, à force on connait la musique, juste la couleur rouge du dialogue de la maman fait mal aux yeux mais c'est tout.
Il manque le lien de ton profil dans le code de la réserve d'avatar, je le rajouterai moi !

Bon drama Troublemaker ♦ Kaeng 2984341854

Tu es validé(e) !

Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !

N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici ! ♥
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites. ♥

& Surtout, AMUSEZ-VOUS !
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Cherche pas, il a pas d'goût cet homme. Troublemaker ♦ Kaeng 333119183
Merci pour cette (3e) validation ohlàlà !! ♥ Troublemaker ♦ Kaeng 3912395661 Et zut, j'étais persuadée d'avoir tout vérifié jusqu'au code de l'avatar, my bad. Je ferais plus attention s'il y a une prochaine fois. Troublemaker ♦ Kaeng 128457956
Bon j'avoue je m'attendais plus à ce que ce soit la couleur de Kaengourou qui te brûle la rétine au lieu de la maman mais bon ! :')
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