— Just Married —
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Je suis: neutre.
Époux/se : Atsushi Nao ♥
Autre: Merci Hanz pour le kit ♥ Merci Chul pour le vava ♥ Merci Eliott pour le vava et le magnifique dessin des Nao ♥ Vous êtes des perles ♥
Yua Nao

Yua INOGASHIRA
Je veux être comme l'air; indomptable, libre, insaisissable, mais nécessaire.

![]() | Généralités Nom ;; Inogashira 井之頭 Prénoms ;; Yua. Le kanji ‘’Yu’’ 結 signifie lien, alors que le Kanji ‘’A’’ 愛 signifie amour et affection. Ce prénom se prononce Yoo-a. Age ;; Yua a pointé le bout de son nez à l’année du chien 狗, en 2090 sous le zodiaque du bélier, un 5 avril. Elle est venue au monde dans la ville d’Osaka à 00:35, alors que la lune se trouvait au premier croissant de son cycle. En 2114, elle souffle donc ses 24 bougies. Genre ;; C’est une femme. Origines ;; Japonaise et caucasienne (mais ne connais pas l’origine exacte) Activité ;; Depuis la fin de ses études secondaires 高等学校 (kōtōgakkō) à 18 ans, Yua s’est mise sur le marché du travail et enchaîne les boulots ici et là, à la recherche de sa vocation. Contrairement à la plupart, elle refuse catégoriquement d'adhérer à la relation toxique qu’entretiennent les Japonais avec leurs emplois. Selon elle, il faut travailler pour vivre, mais jamais ne devrait-on vivre pour son travail. Elle considère qu’en général, un employé aura un taux de réussite plus élevé s’il aime réellement ce qu’il fait et qu’il est heureux de se présenter au travail. C'est pourquoi il est important pour elle de trouver un métier qui la passionne. Après tout, l’emploi est une partie intégrante de la vie d’un adulte. Si un jour il fallait qu’elle courbe l’échine et qu’elle se retrouve dans une entreprise pour plaire aux normes sociales imposées en tant que salarywoman, elle ne se le pardonnerait pas. Malheureusement, puisque Yua est une jeune femme impulsive et volatile, ses champs d’intérêt changent presque aussi souvent que les saisons et avec eux, le désir de changer d’air. C’est pour cette raison qu’entre l’âge de 18 à 24 ans, Yua a enchaîné pas moins de six emplois: Exploitante de manège à Universal Studio, traductrice pour une petite compagnie d’animation japonaise, serveuse dans un maid café, caissière dans un konbini, femme de ménage pour une compagnie de Tokoshu seiso (Lonely death cleaner)... Bien qu’ils n’aient rien en commun, une chose les unit: leur incapacité à garder la jeune femme plus d’une année. Aussi vite s’est-elle impliquée, aussi vite s’est-elle désintéressée. À l’heure actuelle, elle travaille pour une compagnie qui offre ses services dans la ‘’location d'humains'’. Que ce soit pour des personnes isolées qui recherchent un ami le temps d'une journée, des aînés qui n'ont pas vue leurs petits enfants depuis un moment et qui aimeraient combler le vide ou même encore des touristes un peu curieux qui aimeraient avoir de la famille au Japon le temps de leur visite, la compagnie offre des plans adaptés qui sauront plaire à quiconque. Leur service ne s'arrête pas là. Ils sont aussi employés pour participer aux funérailles de gens qui ont peu de proches pour pleurer leur perte. La compagnie est ouverte aux demandes, mais reste ferme quant à la légalité de leurs services et ne voit aucun problème à refuser une demande qu'ils considèrent inadéquate. Yua a mis le pied au sein de cette compagnie au milieu de l'année 2112 et y travaille depuis, ce qui fait de cet emploi son plus stable à ce jour. Or, dernièrement, la jeune femme semble faire de l'oeil à son bar à chats préféré, le Neko ni koban, mais elle ne trouve pas sage de postuler à l'endroit qu'elle considère être son havre de paix. Elle poursuit donc sa carrière auprès de sa compagnie, pour le moment. Sexualité ;; Est-ce réellement important ? Après tout, l’Incontestable est absolu et n’a que faire d’une simple préférence sexuelle. Cependant, si curiosité oblige, Yua semble avoir une attirance plus marquée pour les hommes que les femmes, mais pas exclusive. Avatar ;; Poppy Wilkes du Webtoon Midnight Poppy Land Règlement ;; Validé - Michiko Chemin ;; Moh… Ça fait un moment, quand même, alors c’est un peu flou. Le forum était dans mes favoris, mais je n’avais simplement pas fait le saut avant aujourd’hui. Commentaire ;; Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat. //SBAFF// Blague à part, c’est un beau forum que vous avez là. J’espère que la communauté est tout aussi belle et que je vais m’y plaire. |
The wound is not your fault, but the healing is your responsability
Lorsqu’elle met les pieds dans son nouvel appartement, l’excitation que ressent Yua monte d’un cran. C’est une nouvelle aventure qui l'attend et elle se sent prête à foncer tête baissée dans celle-ci. Dès son arrivée, elle pose les yeux sur son environnement. Elle regarde à gauche, puis à droite et même en haut. Ses yeux vagabondent de tous les côtés alors qu’elle cherche à se familiariser avec l’endroit. Alors qu’elle se rapproche du salon, un bruit s’apparentant à une porte qui s’ouvre semble provenir du fond du couloir. Sa curiosité piquée, elle tourne la tête pour connaître la cause du bruit et se retrouve face à face avec un grand ténébreux. Son regard est froid, sa posture; fermée. Son corps, quant à lui, est encore ruisselant de la douche dont il vient à peine de sortir et la seule chose qui obstacle cet homme à une nudité absolue se trouve à être une petite serviette blanche qui s’agrippe tant bien que mal à ses hanches ciselées. Devant une telle scène, trois choix se présentent à Yua.
Les choix se bousculent dans la tête de la jeune femme qui, décidément, ne sait pas vers lequel se pencher. Devrait-elle faire ce qu'elle a envie de faire ou devrait-elle agir de façon à ce que leur mariage démarre du bon pied ? Ah et puis tant pis ! Si elle gaffe, elle n'aura qu'à faire mieux après. Après tout, ils ne sont qu'au commencement de leur relation. Décidée, elle s'apprête à prendre une action lorsque soudainement, elle sent une main se poser sur la base de sa nuque. Sans douceur, le casque de réalité virtuelle qui était confortablement posé sur sa tête se fait arracher de son support, éjectant brutalement Yua de sa fantaisie.
- Mais qu'est-ce que…!?
- C'est ce que j'aimerais savoir, répond son frère de trois ans l'aîné alors qu'il regarde l'écran de télévision avec une certaine lassitude.
- C'est un otome game ! Je viens tout juste d'être mariée à Tatsuya…! Tu vois, dans ce jeu-là, Tatsu est contre le mariage. Il est un peu rebelle et du coup, le but du jeu c'est d'arriver à le faire tomber amoureux de mon personnage avant qu'il fasse le con et qu'on soit dans le trouble… Du coup -
Ça y est. Elle est partie. Oh qu’il aurait dû se taire… Il sait pourtant qu’une fois qu’elle est lancée sur un sujet qui la passionne, Yua peut rebattre les oreilles de n’importe qui pendant des heures. Il déconnecte complètement. Il décide de la laisser radoter, alors que ses yeux déambulent sur les murs du petit studio de sa sœur. Sur ceux-ci sont accrochées plusieurs photos soulignant des évènements marquants de la famille Inogashira. Fetu s’en approche et commence à les observer de plus près. Le plus vieux cliché affiché date des six ans de Yua. Pas étonnant, puisqu’il s’agit du moment où Yua est passé d’orpheline à adopter.
- Fetu, tu m'écoutes ?
- Mhm ? Ouais.
- C'est quoi, ça ? demande-t-elle en pointant le panier rempli de fruits et de légumes.
- Papa m'a demandé de t'emmener ça. Il voulait être sûr que tu prennes soin de ton alimentation. Il m'a dit qu'il s'inquiétait parce qu'il sait que tu détestes cuisiner… Et il faut croire qu'il avait raison de s'inquiéter, ajoute-t-il en regardant la table placée devant la télévision sur laquelle se trouvent plusieurs emballages de mets déjà préparés provenant des supérettes du coin.
- Quel père, Fetu ? questionne Yua avec un certain sarcasme.
- Papa Manuia.
La réponse n'a rien d'une surprise. La fille se lève enfin de son sofa et approche son frère pour le libérer du panier, s'éloignant pour aller déposer les fruits plus loin. Fetu en profite pour observer les photos de nouveau. Du bout des doigts, il vient caresser cette première photo de famille. Sur le cliché, on peut voir la petite Yua qui se tient timidement devant la caméra, au côté de son nouveau frère ainé. Manuia, un grand homme mixte noir et Samoan est à genou derrière les enfants, une main posée sur les épaules de chacun d'entre eux, les enlaçant affectueusement alors qu'un sourire béat vient étirer la commissure de ses lèvres. À leur côté, se tenant droit et impassible, se trouve Takeshi, son mari Japonais.
Takeshi est un homme d'affaires accompli et couronné de succès qui priorise son travail et la réussite avant tout. Il est un Japonais modèle en tout sens. C'est un homme qui se soumet aux règles établies et qui considère honorable de pouvoir appuyer l'idéologie de l'Incontestable. Après tout, Takeshi est un homme qui vit selon la logique. Il comprend pourquoi de telles mesures ont vu le jour en 2053 et il est résolu de participer activement à sa réussite, pour le Japon. Même si pour ce faire, il doit sacrifier sa sexualité. C'est pourquoi, malgré son hétérosexualité, lorsqu'il est marié à Manuia, un athlète naturalisé dans le but d'avoir une carrière prospère au Japon, il ne faillit pas aux tâches qui sont attendues de lui.
Peu de temps après leur mariage, Takeshi propose à Manuia d'avoir recours à une mère porteuse pour offrir à l'Incontestable ce qu'il veut réellement ; un enfant. Manuia n'a pas de mal à accepter à la simple condition qu'il soit le donneur de sperme, considérant que la mère porteuse sera fort probablement japonaise. De cette façon, ils ont la possibilité de mettre au monde un enfant mixte qui se rapproche de l'identité des deux parents. Takeshi n'y voit aucune objection et les deux hommes procèdent avec les démarches, sans savoir que neuf ans plus tard, un autre enfant va s'ajouter au tableau, sous l'ordre de l'Incontestable.
Je n'étais pas un choix. Je n'ai jamais été un choix et je n'ai jamais eu le choix. Je suis né dans ce monde contre mon gré, sans avoir la chance de donner mon opinion à savoir si, réellement, j'avais envie de m'embarquer dans une si longue aventure. Ma mère ne voulait pas de moi. Suis-je le résultat d'un accident ? Une romance d'été à l'étranger avec un homme qui avait conquis le coeur esseulé de cette jeune femme japonaise à la recherche de réconfort. Un bagage qu'elle ne voulait pas traîner au moment de recevoir sa lettre rose. Une vision qu'elle n'arrivait pas à endurer.
Alors, pourquoi Yua ? Pourquoi amour et liaison ? Est-ce un message ? Suis-je le lien entre deux amants secrets qui n'auront jamais pu voir leur amour fleurir? Est-ce que la vue de mon visage de bambin faisait ressurgir des émotions et des souvenirs qu'elle voulait enfouir ? Ou… est-ce que je me fais des scénarios et au fond, il s'agit simplement d'un nom comme un autre sans signification profonde ?
Est-ce que je veux vraiment savoir…?
Abandonnée par ma mère alors que mes pères sont forcés de m'adopter sous l'ordre d'une machine… Ai-je vraiment une place au sein de cette planète ?
Un rire tonitruant fait sursauter Yua alors qu’elle s'apprête à couper une pomme pour elle et son frère.
- T’es malade !? J’ai presque poignardé ma main à cause de toi !
Elle regarde en direction de son aîné et le voit se bidonner devant une photo.
- Bon sang, j’avais oublié ta phase gothic-lolita. C’était au même moment que tu as commencé à t’intéresser au kaidan* 怪談, aux mangas d’horreur et tous ces trucs-là, non ?
- Oui, marmonne Yua tout en continuant de couper le fruit.
Fetu ricane alors que les souvenirs refont surface.
- Tu étais vraiment un paquet de trouble, plus jeune, tu le sais, ça ? Je me souviens que tu inventais des histoires pas possibles lorsque tu arrivais en retard à l’école. Tu dormais pendant les cours et ça, c’est quand tu ne faisais pas le pitre devant la classe.
Tout ce que je voulais, c'était l'attention de nos pères. Je voulais être prise en charge. Je voulais me sentir encadrer, savoir que j'étais importante pour eux, et ce même si ça me coûtait une punition ou deux.
- Mais maintenant que j'y pense… Ça n'a pas duré bien longtemps. Tu n'es jamais devenue une étudiante modèle, mais tu étais dans la moyenne, au moins. Et puis… tu étais plutôt impressionnante sur scène.
- Tu… es venu à mes représentations de théâtre ? s'enquit-elle
- Bah oui. Nos pères étaient trop occupés pour venir, mais… je n'allais quand même pas manquer les représentations de ma petite soeur préférée.
- Je suis ta seule sœur, Futa, dit-elle avec l'ombre d'un sourire, cette fois. La nouvelle agissant comme un baume sur son cœur.
Lorsqu'elle était plus jeune, Yua avait démontré de l'intérêt pour plusieurs matières. Elle cherchait toujours à essayer quelque chose de nouveau, mais elle ne s'engageait jamais complètement. Elle aimait la musique et chanter, mais elle n'aurait pas été capable de lire les notes de musique. Elle était excellente en théâtre, mais elle n'essayait pas de faire des exercices de respirations et elle ne suivait pas de cours particuliers, après l'école. C'est pour cette raison que lorsqu'elle avait dit à son père Takeshi qu'elle aimerait être chanteuse ou actrice il avait répondu en lui disant que c'était une cause perdue d'avance et qu'il valait mieux revoir ses objectifs de vie. Ce à quoi elle avait enchaîné en mentionnant qu'elle aimerait, dans ce cas, se tourner vers une carrière de vétérinaire. Après tout, son amour pour les animaux n'avait rien de nouveau et à une multitude d'occasions elle avait tenté d'emmener les chats errants qui croisaient sa route chez elle, pour finalement se buter à un refus total d'adoption de la part de ses parents. Tout cela, c'est sans parler des pigeons qu'elle nourrissait en chemin vers l'école et l'attention qu'elle portait en général aux animaux. Certainement, le métier de vétérinaire serait convenable. Encore une fois, son père ne mâcha pas ses mots. Si elle voulait être vétérinaire, il fallait qu'elle montre des résultats académiques adéquats. Or, bien qu'elle ne soit pas cancre, elle n'avait rien du génie de son frère. Considérant le sujet clos, Takeshi se contenta d'ajouter cette phrase qui allait rester à jamais marquée au fer rouge dans le cœur de la fille.
- On a eu une belle enfance, quand même, tu ne trouves pas ? Ce n'est pas tout le monde qui a la chance de voyager comme on l'a fait. Si ce n'était pas des compétitions de papa et des voyages d'affaires de notre autre père, on n'aurait probablement pas eu cette chance.
- Oui. La fille s'approche avec un bol dans lequel se trouvent les quartiers de pomme, offrant des baguettes à son frère pour pouvoir partager cette petite collation. C'est un peu grâce à tous ces voyages et l'entêtement de papa Manuia à nous forcer à apprendre l'anglais que j'ai réussi à décrocher un job de traductrice d'anime.
- C'était un bon boulot. Si tu n'avais pas déménagé à Tokyo, tu aurais pu le garder, c'est dommage, vraiment.
- C'était nécessaire. Après Shukumei, j'avais besoin d'un nouveau départ.
Un silence s'installe.
La famille Inogashira n'avait jamais connu de réel drame. Ils semblaient immunisés. Ils étaient plutôt spectateurs de ceux-ci. Lorsque le Big bang kiss survenu, en février 2108, Yua était sur le point de graduée et son attention était dirigée vers le processus d'embauche d'Universal Studio plutôt que sur les médias en général. Elle connaissait l'existence des Incontrôlables, après tout, elle ne vivait pas sous une roche, mais elle n'avait jamais été particulièrement intriguée. D'autant plus que son père Takeshi, qui suivait de près tout ce qui pouvait être relié à ce groupe terroriste, avait mentionné qu'il renierait quiconque dans la famille oserait se montrer en faveur de ce mouvement. Autre que l'implication active de son père, la famille n'avait pas été impactée directement. La même chose pouvait être observée durant le system error. Malgré l'arrêt des ordres reçus, Takeshi avait insisté pour poursuivre la vie telle qu'ils la connaissaient. La famille se plia à sa volonté, non sans se poser des questions. Questions dont les réponses prirent deux mois à surgir, sous la forme d'une conférence de presse. Puis, il y eut l'épidémie, qui avait frappé fort, mais contre toute attente, la famille s'en était sortie sans même un petit signe d'infection. Il y avait eu plus de peur que de mal, comparativement à bien d'autres individus qui ne partageaient pas la chance des Inogashira. Si Soosaku avait été l'un des événements les plus marquants pour Yua, il n'était rien comparativement à Shukumei. Bien que personne n'ait eu une puce défaillante au sein de sa famille , ce fut la première fois de sa vie que Yua se questionna réellement sur l'efficacité de l'Incontestable. Elle n'avait jamais contesté le système auparavant, mais cette fois-ci, bien qu'elle n'ait rien dit à ses pères, par peur de représailles le doute avait été semé. Soudainement, même si seules les puces avaient été touchées, l'Incontestable ne lui paraissait plus aussi fiable. Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de continuer de se conformer au gouvernement lorsqu'il fût temps de recevoir sa nouvelle puce. Ils étaient chanceux, les Inogashira, en général, mais ce ne fut pas le cas pour Shukumei.
Les détails sont flous et pourtant si vivides à la fois. Elle se souvient de la voiture qui fait des tonneaux et du bruit de la pluie qui tombe sur la ferraille, alors que mère nature se déchaîne sur le Japon. Elle se souvient de l'ambulance, de son frère qui crie hystériquement, des hôpitaux remplis et de la peur qui la prend à la gorge quand elle voit les nouvelles. Ce jour-là, elle pensait mourir. Ce jour-là, pendant un instant, elle a cru à la fin du monde. Cependant, ce dont elle se souvient le plus, c'est la douleur et le sentiment de défaite lorsque le docteur lui annonce que ses blessures auront un impact permanent sur sa vie. Les fractures au niveau des jambes et de ses côtes guériront sans problème de même va pour ses quelques égratignures. Le vrai souci se trouve dans son dos, deux hernies discales qui prendront six mois à réhabiliter, mais qui laisse Yua avec un dos fragilisé et des douleurs qui peuvent revenir en tout temps. Et ses parents qui ne sont nulle part en vue. Partis en voyage, ils ne reviennent qu'à la fin de celui-ci alors que leur fille a déjà été déchargée de l'hôpital. De toute façon, son frère qui était conducteur n'avait pas de blessures majeures, il pouvait bien s'occuper de la fille le temps qu'ils reviennent.
- Bref, un peu de thé ?
- Oui, ce serait sympa.
Yua se dirige vers la partie cuisine de son petit studio et prépare le thé.
- Pourquoi aller vivre à Toyko, Yua ? Je comprends que tu aies eu envie d’un nouveau départ, mais tu ne nous as jamais réellement expliqué. Après l’accident, tu es restée quelques mois à la compagnie de traduction, puis du jour au lendemain, tu as tout lâché, malgré que les patrons aient été super accommodants vis-à-vis ta condition et t'aient presque supplié de rester avec eux. Tu as pris quelques mois off pour ta réhabilitation et puis après que nos pères t’aient payé un voyage en Corée pour ta majorité tu es revenu et tu as simplement foutu le camp. Ça fait quoi…
- Depuis mai 2110.
- Quatre ans, déjà… tu t’ennuies pas de la maison, parfois ? Tu as eu ton nouveau départ et tu vois bien que ça ne mène à rien. Tu accumules les boulots depuis que t’es arrivé ici. Tu en es à combien, là ?
- Quatrième, répond Yua les dents serrées alors qu’elle apporte une tasse de thé vert infusé à son frère.
- Quatre !? Mais comment c’est possible en si peu de temps ?
- La compagnie de nettoyage pour laquelle je travaillais était trop exigeante physiquement. Mon dos ne le supportait pas. Les tâches allaient finir par me blesser. J’aimais beaucoup ce job, j’étais heureuse de pouvoir offrir mes respects à ces gens morts seuls, mais mon corps ne supportait pas la charge.
- Tu as un point, mais les autres, alors ?
- As-tu déjà travaillé dans un café maid ? T’as une idée du nombre de mecs louches qui passe par là ? dit-elle, un frisson lui parcourant l’échine au souvenir de certains d’entre eux. Je ne me sentais pas à l’aise. Pour ce qui est du konbini, c'était seulement un petit boulot temporaire le temps que je trouve quelque chose de réellement intéressant. Je te ferais remarquer que je travaille dans ma nouvelle compagnie depuis septembre 2112.
- Ah ouais, le truc qui permet aux gens de louer une soeur ou je sais pas trop. Chouette comme taf’
- Tu sais pas à quel point ça fait du bien aux gens. Tu te rends pas compte à quel point certains d’entre nous se sentent seuls. C’est valorisant de savoir que je fais du bien à quelqu’un. Que je suis utile. En plus, ce boulot-là, c’est un peu comme du théâtre. Je dois jouer la comédie. Faire un rôle. C’est ce qui se rapproche le plus d’une carrière d’actrice, pour quelqu’un comme moi.
Elle le sent, la conversation est sur le point de prendre une mauvaise tournure.
- Alors c'est un jeu pour toi ? T'avais un boulot relativement bien à Osaka, mais tu pouvais pas te contenter de ça, non, il fallait que tu fasses ça à ta tête. Tu sais c'est quoi ton problème, Yua ? C'est que tu es une gamine qui veut seulement avoir du plaisir. Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. T'es ici à Tokyo à faire ce que tu veux, pendant que c'est moi qui me retrouve avec la pression de nos deux pères. Pendant que tu te la coules douce, je dois jouer à monsieur parfait. Tu penses pas que j'en ai marre, moi aussi ?
La tasse de thé tremble entre les mains de la fille. Comme à chaque fois qu'elle fait face à une confrontation, elle est incapable de parler. Les mots se bousculent dans sa tête, mais rien ne sort. Elle se mord l'intérieur de la joue cherchant à garder son calme.
- Fetu… je crois que ce serait mieux que tu retournes à ton hôtel. On peut se voir demain. On ira manger du sukiyaki… La nourriture à Tokyo n'arrive pas à la cheville d'Osaka, mais c'est un bon restaurant quand même… Si tu veux on ira flâner au Don Quijote du coin. On discutera, demain. Mais là, je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête pour le moment.
- T'es sérieuse là ?
- Oui… Sors, s'il te plait.
- Putain, Yua. Si je dis tout ça, c'est parce qu'on s'inquiète pour toi. On -
L'homme arrête de parler et observe l'expression sur le visage de sa sœur. Il soupire bruyamment et passe une main dans ses cheveux.
- D’accord. Demain. Essaie quand même d’appeler papa Manuia ce soir. Il dit que ça fait quelques semaines que tu n’as pas donné de nouvelle. Je te dérange pas plus longtemps avec ton mari.
Fetu dépose sa tasse de thé sur la table et se lève, saluant sa sœur à demi mesure avant de passer la porte d’entrée. Elle le regarde fermer derrière lui avant de poser ses yeux sur l’image statique de son mari virtuel.
Ce soir-là, Yua monte sur le toit de son immeuble à la recherche de confort dans les étoiles, malheureusement les lumières de la ville l'empêchent de profiter pleinement des astres qui tapissent le ciel et seule la lune brille fièrement, réchauffant le coeur de la jeune femme de son halo jaunâtre. Elle pose son casque audio sur sa tête et fait défiler sa liste de lecture à la recherche de la chanson parfaite. Elle finit par arrêter son choix sur une chanson du groupe Lost in our mind (L.I.O.M). La voix de Kai résonne dans les écouteurs et fait manquer un battement de cœur à Yua. Que paierait-elle pour qu'un homme comme Kai remarque son existence ?
Elle reste ainsi, sans bouger, laissant la musique faire son travail. Son cœur est déjà plus paisible qu'il y a quelques heures, mais la chanson touche à sa fin et elle a besoin que ce moment dur plus longtemps. Encore une fois, elle défile la liste de lecture à la recherche d'une autre chanson provenant du même groupe. Elle finit par mettre ‘'Theatre''*. Cette fois, c'est la voix de Angel qui se fait entendre. Peu à peu, Yua joint la chanson, elle chante sur le toit comme si personne dans le monde ne pouvait l'entendre.
Sa voix est juste. Sa voix est belle. Elle n’a peut-être pas l’étoffe d’une star, mais elle ferait définitivement tourner les têtes à une soirée karaoké. Si elle avait su travailler assez fort, aurait-elle pu, elle aussi, avoir une place au sein d’un groupe qu’elle considère comme sa famille ? Est-ce qu’elle aurait pu être l’ange de sa propre bande ?
Elle ferme les yeux. Soudainement, elle est sur scène devant des centaines de personnes. Elle se tient debout sous les feux des projectiles et tend la main vers ses admirateurs alors qu’elle chante pour eux et pour elle, aussi.
La chanson tire à sa fin et avec elle, la fantaisie de la brunette. Elle ouvre les yeux lentement, fixant le ciel, un peu plus longtemps. Elle ne pourrait jamais être une personne influente, importante et admirée comme Angel, mais ce n’est pas grave. Tout va bien. Tout ira bien. Yua finira bien par trouver sa propre vocation, son utilité dans ce monde. Ce n’est qu’un creux. Demain sera mieux. Après avoir rencontré son frère, elle ira faire un tour au café Neko ni koban et passera du temps avec ses félins préférés, elle sera rechargée et prête à foncer de nouveau.
Oui, demain est un nouveau jour, une nouvelle aventure.
Alors elle attend demain.
* L’action qui consiste à réciter des histoires associées aux esprits et l’occulte.
* Chanson tirée du groupe ‘’Icon for Hire’’.
1. Détourner les yeux en se confondant en excuses.
2. Profiter du moment pour l’embrasser. Après tout, la glace est déjà brisée.
3. Rester planté sur place comme une idiote en le fixant, sans mot.
2. Profiter du moment pour l’embrasser. Après tout, la glace est déjà brisée.
3. Rester planté sur place comme une idiote en le fixant, sans mot.
Les choix se bousculent dans la tête de la jeune femme qui, décidément, ne sait pas vers lequel se pencher. Devrait-elle faire ce qu'elle a envie de faire ou devrait-elle agir de façon à ce que leur mariage démarre du bon pied ? Ah et puis tant pis ! Si elle gaffe, elle n'aura qu'à faire mieux après. Après tout, ils ne sont qu'au commencement de leur relation. Décidée, elle s'apprête à prendre une action lorsque soudainement, elle sent une main se poser sur la base de sa nuque. Sans douceur, le casque de réalité virtuelle qui était confortablement posé sur sa tête se fait arracher de son support, éjectant brutalement Yua de sa fantaisie.
- Mais qu'est-ce que…!?
- C'est ce que j'aimerais savoir, répond son frère de trois ans l'aîné alors qu'il regarde l'écran de télévision avec une certaine lassitude.
- C'est un otome game ! Je viens tout juste d'être mariée à Tatsuya…! Tu vois, dans ce jeu-là, Tatsu est contre le mariage. Il est un peu rebelle et du coup, le but du jeu c'est d'arriver à le faire tomber amoureux de mon personnage avant qu'il fasse le con et qu'on soit dans le trouble… Du coup -
Ça y est. Elle est partie. Oh qu’il aurait dû se taire… Il sait pourtant qu’une fois qu’elle est lancée sur un sujet qui la passionne, Yua peut rebattre les oreilles de n’importe qui pendant des heures. Il déconnecte complètement. Il décide de la laisser radoter, alors que ses yeux déambulent sur les murs du petit studio de sa sœur. Sur ceux-ci sont accrochées plusieurs photos soulignant des évènements marquants de la famille Inogashira. Fetu s’en approche et commence à les observer de plus près. Le plus vieux cliché affiché date des six ans de Yua. Pas étonnant, puisqu’il s’agit du moment où Yua est passé d’orpheline à adopter.
- Fetu, tu m'écoutes ?
- Mhm ? Ouais.
- C'est quoi, ça ? demande-t-elle en pointant le panier rempli de fruits et de légumes.
- Papa m'a demandé de t'emmener ça. Il voulait être sûr que tu prennes soin de ton alimentation. Il m'a dit qu'il s'inquiétait parce qu'il sait que tu détestes cuisiner… Et il faut croire qu'il avait raison de s'inquiéter, ajoute-t-il en regardant la table placée devant la télévision sur laquelle se trouvent plusieurs emballages de mets déjà préparés provenant des supérettes du coin.
- Quel père, Fetu ? questionne Yua avec un certain sarcasme.
- Papa Manuia.
La réponse n'a rien d'une surprise. La fille se lève enfin de son sofa et approche son frère pour le libérer du panier, s'éloignant pour aller déposer les fruits plus loin. Fetu en profite pour observer les photos de nouveau. Du bout des doigts, il vient caresser cette première photo de famille. Sur le cliché, on peut voir la petite Yua qui se tient timidement devant la caméra, au côté de son nouveau frère ainé. Manuia, un grand homme mixte noir et Samoan est à genou derrière les enfants, une main posée sur les épaules de chacun d'entre eux, les enlaçant affectueusement alors qu'un sourire béat vient étirer la commissure de ses lèvres. À leur côté, se tenant droit et impassible, se trouve Takeshi, son mari Japonais.
Takeshi est un homme d'affaires accompli et couronné de succès qui priorise son travail et la réussite avant tout. Il est un Japonais modèle en tout sens. C'est un homme qui se soumet aux règles établies et qui considère honorable de pouvoir appuyer l'idéologie de l'Incontestable. Après tout, Takeshi est un homme qui vit selon la logique. Il comprend pourquoi de telles mesures ont vu le jour en 2053 et il est résolu de participer activement à sa réussite, pour le Japon. Même si pour ce faire, il doit sacrifier sa sexualité. C'est pourquoi, malgré son hétérosexualité, lorsqu'il est marié à Manuia, un athlète naturalisé dans le but d'avoir une carrière prospère au Japon, il ne faillit pas aux tâches qui sont attendues de lui.
Peu de temps après leur mariage, Takeshi propose à Manuia d'avoir recours à une mère porteuse pour offrir à l'Incontestable ce qu'il veut réellement ; un enfant. Manuia n'a pas de mal à accepter à la simple condition qu'il soit le donneur de sperme, considérant que la mère porteuse sera fort probablement japonaise. De cette façon, ils ont la possibilité de mettre au monde un enfant mixte qui se rapproche de l'identité des deux parents. Takeshi n'y voit aucune objection et les deux hommes procèdent avec les démarches, sans savoir que neuf ans plus tard, un autre enfant va s'ajouter au tableau, sous l'ordre de l'Incontestable.
Je n'étais pas un choix. Je n'ai jamais été un choix et je n'ai jamais eu le choix. Je suis né dans ce monde contre mon gré, sans avoir la chance de donner mon opinion à savoir si, réellement, j'avais envie de m'embarquer dans une si longue aventure. Ma mère ne voulait pas de moi. Suis-je le résultat d'un accident ? Une romance d'été à l'étranger avec un homme qui avait conquis le coeur esseulé de cette jeune femme japonaise à la recherche de réconfort. Un bagage qu'elle ne voulait pas traîner au moment de recevoir sa lettre rose. Une vision qu'elle n'arrivait pas à endurer.
Alors, pourquoi Yua ? Pourquoi amour et liaison ? Est-ce un message ? Suis-je le lien entre deux amants secrets qui n'auront jamais pu voir leur amour fleurir? Est-ce que la vue de mon visage de bambin faisait ressurgir des émotions et des souvenirs qu'elle voulait enfouir ? Ou… est-ce que je me fais des scénarios et au fond, il s'agit simplement d'un nom comme un autre sans signification profonde ?
Est-ce que je veux vraiment savoir…?
Abandonnée par ma mère alors que mes pères sont forcés de m'adopter sous l'ordre d'une machine… Ai-je vraiment une place au sein de cette planète ?
- Extrait du journal intime de Yua -
Un rire tonitruant fait sursauter Yua alors qu’elle s'apprête à couper une pomme pour elle et son frère.
- T’es malade !? J’ai presque poignardé ma main à cause de toi !
Elle regarde en direction de son aîné et le voit se bidonner devant une photo.
- Bon sang, j’avais oublié ta phase gothic-lolita. C’était au même moment que tu as commencé à t’intéresser au kaidan* 怪談, aux mangas d’horreur et tous ces trucs-là, non ?
- Oui, marmonne Yua tout en continuant de couper le fruit.
Fetu ricane alors que les souvenirs refont surface.
- Tu étais vraiment un paquet de trouble, plus jeune, tu le sais, ça ? Je me souviens que tu inventais des histoires pas possibles lorsque tu arrivais en retard à l’école. Tu dormais pendant les cours et ça, c’est quand tu ne faisais pas le pitre devant la classe.
Tout ce que je voulais, c'était l'attention de nos pères. Je voulais être prise en charge. Je voulais me sentir encadrer, savoir que j'étais importante pour eux, et ce même si ça me coûtait une punition ou deux.
- Mais maintenant que j'y pense… Ça n'a pas duré bien longtemps. Tu n'es jamais devenue une étudiante modèle, mais tu étais dans la moyenne, au moins. Et puis… tu étais plutôt impressionnante sur scène.
- Tu… es venu à mes représentations de théâtre ? s'enquit-elle
- Bah oui. Nos pères étaient trop occupés pour venir, mais… je n'allais quand même pas manquer les représentations de ma petite soeur préférée.
- Je suis ta seule sœur, Futa, dit-elle avec l'ombre d'un sourire, cette fois. La nouvelle agissant comme un baume sur son cœur.
Lorsqu'elle était plus jeune, Yua avait démontré de l'intérêt pour plusieurs matières. Elle cherchait toujours à essayer quelque chose de nouveau, mais elle ne s'engageait jamais complètement. Elle aimait la musique et chanter, mais elle n'aurait pas été capable de lire les notes de musique. Elle était excellente en théâtre, mais elle n'essayait pas de faire des exercices de respirations et elle ne suivait pas de cours particuliers, après l'école. C'est pour cette raison que lorsqu'elle avait dit à son père Takeshi qu'elle aimerait être chanteuse ou actrice il avait répondu en lui disant que c'était une cause perdue d'avance et qu'il valait mieux revoir ses objectifs de vie. Ce à quoi elle avait enchaîné en mentionnant qu'elle aimerait, dans ce cas, se tourner vers une carrière de vétérinaire. Après tout, son amour pour les animaux n'avait rien de nouveau et à une multitude d'occasions elle avait tenté d'emmener les chats errants qui croisaient sa route chez elle, pour finalement se buter à un refus total d'adoption de la part de ses parents. Tout cela, c'est sans parler des pigeons qu'elle nourrissait en chemin vers l'école et l'attention qu'elle portait en général aux animaux. Certainement, le métier de vétérinaire serait convenable. Encore une fois, son père ne mâcha pas ses mots. Si elle voulait être vétérinaire, il fallait qu'elle montre des résultats académiques adéquats. Or, bien qu'elle ne soit pas cancre, elle n'avait rien du génie de son frère. Considérant le sujet clos, Takeshi se contenta d'ajouter cette phrase qui allait rester à jamais marquée au fer rouge dans le cœur de la fille.
Tout ce que tu dois faire, c'est t'assurer de ne pas être un fardeau pour la famille et tout ira bien.
- On a eu une belle enfance, quand même, tu ne trouves pas ? Ce n'est pas tout le monde qui a la chance de voyager comme on l'a fait. Si ce n'était pas des compétitions de papa et des voyages d'affaires de notre autre père, on n'aurait probablement pas eu cette chance.
- Oui. La fille s'approche avec un bol dans lequel se trouvent les quartiers de pomme, offrant des baguettes à son frère pour pouvoir partager cette petite collation. C'est un peu grâce à tous ces voyages et l'entêtement de papa Manuia à nous forcer à apprendre l'anglais que j'ai réussi à décrocher un job de traductrice d'anime.
- C'était un bon boulot. Si tu n'avais pas déménagé à Tokyo, tu aurais pu le garder, c'est dommage, vraiment.
- C'était nécessaire. Après Shukumei, j'avais besoin d'un nouveau départ.
Un silence s'installe.
La famille Inogashira n'avait jamais connu de réel drame. Ils semblaient immunisés. Ils étaient plutôt spectateurs de ceux-ci. Lorsque le Big bang kiss survenu, en février 2108, Yua était sur le point de graduée et son attention était dirigée vers le processus d'embauche d'Universal Studio plutôt que sur les médias en général. Elle connaissait l'existence des Incontrôlables, après tout, elle ne vivait pas sous une roche, mais elle n'avait jamais été particulièrement intriguée. D'autant plus que son père Takeshi, qui suivait de près tout ce qui pouvait être relié à ce groupe terroriste, avait mentionné qu'il renierait quiconque dans la famille oserait se montrer en faveur de ce mouvement. Autre que l'implication active de son père, la famille n'avait pas été impactée directement. La même chose pouvait être observée durant le system error. Malgré l'arrêt des ordres reçus, Takeshi avait insisté pour poursuivre la vie telle qu'ils la connaissaient. La famille se plia à sa volonté, non sans se poser des questions. Questions dont les réponses prirent deux mois à surgir, sous la forme d'une conférence de presse. Puis, il y eut l'épidémie, qui avait frappé fort, mais contre toute attente, la famille s'en était sortie sans même un petit signe d'infection. Il y avait eu plus de peur que de mal, comparativement à bien d'autres individus qui ne partageaient pas la chance des Inogashira. Si Soosaku avait été l'un des événements les plus marquants pour Yua, il n'était rien comparativement à Shukumei. Bien que personne n'ait eu une puce défaillante au sein de sa famille , ce fut la première fois de sa vie que Yua se questionna réellement sur l'efficacité de l'Incontestable. Elle n'avait jamais contesté le système auparavant, mais cette fois-ci, bien qu'elle n'ait rien dit à ses pères, par peur de représailles le doute avait été semé. Soudainement, même si seules les puces avaient été touchées, l'Incontestable ne lui paraissait plus aussi fiable. Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de continuer de se conformer au gouvernement lorsqu'il fût temps de recevoir sa nouvelle puce. Ils étaient chanceux, les Inogashira, en général, mais ce ne fut pas le cas pour Shukumei.
Les détails sont flous et pourtant si vivides à la fois. Elle se souvient de la voiture qui fait des tonneaux et du bruit de la pluie qui tombe sur la ferraille, alors que mère nature se déchaîne sur le Japon. Elle se souvient de l'ambulance, de son frère qui crie hystériquement, des hôpitaux remplis et de la peur qui la prend à la gorge quand elle voit les nouvelles. Ce jour-là, elle pensait mourir. Ce jour-là, pendant un instant, elle a cru à la fin du monde. Cependant, ce dont elle se souvient le plus, c'est la douleur et le sentiment de défaite lorsque le docteur lui annonce que ses blessures auront un impact permanent sur sa vie. Les fractures au niveau des jambes et de ses côtes guériront sans problème de même va pour ses quelques égratignures. Le vrai souci se trouve dans son dos, deux hernies discales qui prendront six mois à réhabiliter, mais qui laisse Yua avec un dos fragilisé et des douleurs qui peuvent revenir en tout temps. Et ses parents qui ne sont nulle part en vue. Partis en voyage, ils ne reviennent qu'à la fin de celui-ci alors que leur fille a déjà été déchargée de l'hôpital. De toute façon, son frère qui était conducteur n'avait pas de blessures majeures, il pouvait bien s'occuper de la fille le temps qu'ils reviennent.
- Bref, un peu de thé ?
- Oui, ce serait sympa.
Yua se dirige vers la partie cuisine de son petit studio et prépare le thé.
- Pourquoi aller vivre à Toyko, Yua ? Je comprends que tu aies eu envie d’un nouveau départ, mais tu ne nous as jamais réellement expliqué. Après l’accident, tu es restée quelques mois à la compagnie de traduction, puis du jour au lendemain, tu as tout lâché, malgré que les patrons aient été super accommodants vis-à-vis ta condition et t'aient presque supplié de rester avec eux. Tu as pris quelques mois off pour ta réhabilitation et puis après que nos pères t’aient payé un voyage en Corée pour ta majorité tu es revenu et tu as simplement foutu le camp. Ça fait quoi…
- Depuis mai 2110.
- Quatre ans, déjà… tu t’ennuies pas de la maison, parfois ? Tu as eu ton nouveau départ et tu vois bien que ça ne mène à rien. Tu accumules les boulots depuis que t’es arrivé ici. Tu en es à combien, là ?
- Quatrième, répond Yua les dents serrées alors qu’elle apporte une tasse de thé vert infusé à son frère.
- Quatre !? Mais comment c’est possible en si peu de temps ?
- La compagnie de nettoyage pour laquelle je travaillais était trop exigeante physiquement. Mon dos ne le supportait pas. Les tâches allaient finir par me blesser. J’aimais beaucoup ce job, j’étais heureuse de pouvoir offrir mes respects à ces gens morts seuls, mais mon corps ne supportait pas la charge.
- Tu as un point, mais les autres, alors ?
- As-tu déjà travaillé dans un café maid ? T’as une idée du nombre de mecs louches qui passe par là ? dit-elle, un frisson lui parcourant l’échine au souvenir de certains d’entre eux. Je ne me sentais pas à l’aise. Pour ce qui est du konbini, c'était seulement un petit boulot temporaire le temps que je trouve quelque chose de réellement intéressant. Je te ferais remarquer que je travaille dans ma nouvelle compagnie depuis septembre 2112.
- Ah ouais, le truc qui permet aux gens de louer une soeur ou je sais pas trop. Chouette comme taf’
- Tu sais pas à quel point ça fait du bien aux gens. Tu te rends pas compte à quel point certains d’entre nous se sentent seuls. C’est valorisant de savoir que je fais du bien à quelqu’un. Que je suis utile. En plus, ce boulot-là, c’est un peu comme du théâtre. Je dois jouer la comédie. Faire un rôle. C’est ce qui se rapproche le plus d’une carrière d’actrice, pour quelqu’un comme moi.
Elle le sent, la conversation est sur le point de prendre une mauvaise tournure.
- Alors c'est un jeu pour toi ? T'avais un boulot relativement bien à Osaka, mais tu pouvais pas te contenter de ça, non, il fallait que tu fasses ça à ta tête. Tu sais c'est quoi ton problème, Yua ? C'est que tu es une gamine qui veut seulement avoir du plaisir. Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. T'es ici à Tokyo à faire ce que tu veux, pendant que c'est moi qui me retrouve avec la pression de nos deux pères. Pendant que tu te la coules douce, je dois jouer à monsieur parfait. Tu penses pas que j'en ai marre, moi aussi ?
La tasse de thé tremble entre les mains de la fille. Comme à chaque fois qu'elle fait face à une confrontation, elle est incapable de parler. Les mots se bousculent dans sa tête, mais rien ne sort. Elle se mord l'intérieur de la joue cherchant à garder son calme.
- Fetu… je crois que ce serait mieux que tu retournes à ton hôtel. On peut se voir demain. On ira manger du sukiyaki… La nourriture à Tokyo n'arrive pas à la cheville d'Osaka, mais c'est un bon restaurant quand même… Si tu veux on ira flâner au Don Quijote du coin. On discutera, demain. Mais là, je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête pour le moment.
- T'es sérieuse là ?
- Oui… Sors, s'il te plait.
- Putain, Yua. Si je dis tout ça, c'est parce qu'on s'inquiète pour toi. On -
L'homme arrête de parler et observe l'expression sur le visage de sa sœur. Il soupire bruyamment et passe une main dans ses cheveux.
- D’accord. Demain. Essaie quand même d’appeler papa Manuia ce soir. Il dit que ça fait quelques semaines que tu n’as pas donné de nouvelle. Je te dérange pas plus longtemps avec ton mari.
Fetu dépose sa tasse de thé sur la table et se lève, saluant sa sœur à demi mesure avant de passer la porte d’entrée. Elle le regarde fermer derrière lui avant de poser ses yeux sur l’image statique de son mari virtuel.
Ça fait deux mois. Deux mois qu’on ne s’est pas parlé, moi et papa… Mais j’imagine que pour lui, le temps n’a pas paru aussi long.
Ce soir-là, Yua monte sur le toit de son immeuble à la recherche de confort dans les étoiles, malheureusement les lumières de la ville l'empêchent de profiter pleinement des astres qui tapissent le ciel et seule la lune brille fièrement, réchauffant le coeur de la jeune femme de son halo jaunâtre. Elle pose son casque audio sur sa tête et fait défiler sa liste de lecture à la recherche de la chanson parfaite. Elle finit par arrêter son choix sur une chanson du groupe Lost in our mind (L.I.O.M). La voix de Kai résonne dans les écouteurs et fait manquer un battement de cœur à Yua. Que paierait-elle pour qu'un homme comme Kai remarque son existence ?
Elle reste ainsi, sans bouger, laissant la musique faire son travail. Son cœur est déjà plus paisible qu'il y a quelques heures, mais la chanson touche à sa fin et elle a besoin que ce moment dur plus longtemps. Encore une fois, elle défile la liste de lecture à la recherche d'une autre chanson provenant du même groupe. Elle finit par mettre ‘'Theatre''*. Cette fois, c'est la voix de Angel qui se fait entendre. Peu à peu, Yua joint la chanson, elle chante sur le toit comme si personne dans le monde ne pouvait l'entendre.
Sa voix est juste. Sa voix est belle. Elle n’a peut-être pas l’étoffe d’une star, mais elle ferait définitivement tourner les têtes à une soirée karaoké. Si elle avait su travailler assez fort, aurait-elle pu, elle aussi, avoir une place au sein d’un groupe qu’elle considère comme sa famille ? Est-ce qu’elle aurait pu être l’ange de sa propre bande ?
Elle ferme les yeux. Soudainement, elle est sur scène devant des centaines de personnes. Elle se tient debout sous les feux des projectiles et tend la main vers ses admirateurs alors qu’elle chante pour eux et pour elle, aussi.
What happened to the girl who could overlook the world ?
She never gave a second thought to what the other people thought
What happened to the dream of rejecting the routine ?
‘Cause they never worked for me.
I’m gonna burn this theater down and pray to God for the strength to help me face the crowd
I wanna live like I lost the script and scream every line like ‘’This is it!’’
She never gave a second thought to what the other people thought
What happened to the dream of rejecting the routine ?
‘Cause they never worked for me.
I’m gonna burn this theater down and pray to God for the strength to help me face the crowd
I wanna live like I lost the script and scream every line like ‘’This is it!’’
La chanson tire à sa fin et avec elle, la fantaisie de la brunette. Elle ouvre les yeux lentement, fixant le ciel, un peu plus longtemps. Elle ne pourrait jamais être une personne influente, importante et admirée comme Angel, mais ce n’est pas grave. Tout va bien. Tout ira bien. Yua finira bien par trouver sa propre vocation, son utilité dans ce monde. Ce n’est qu’un creux. Demain sera mieux. Après avoir rencontré son frère, elle ira faire un tour au café Neko ni koban et passera du temps avec ses félins préférés, elle sera rechargée et prête à foncer de nouveau.
Oui, demain est un nouveau jour, une nouvelle aventure.
Alors elle attend demain.
* L’action qui consiste à réciter des histoires associées aux esprits et l’occulte.
* Chanson tirée du groupe ‘’Icon for Hire’’.
Jack of all trade, master of none
Cependant, elle doit se rendre à l'évidence...
C'est une enfant, Yua. Une grande enfant. La tête dans les nuages de jours, dans la lune de nuit. Elle est incapable de garder les deux pieds sur terre. Présente de corps, mais pas d'esprit. Si cela fait d'elle quelqu'un de distrait, elle peut au moins se vanter d'avoir de l'imagination à revendre. Elle aime se perdre dans ses pensées et dans ses rêves éveillés. Si ça peut être incommodant pour ses proches, elle, elle n'y voit aucun problème. Ça ne vient pas perturber son travail et c'est tout ce qui devrait compter.
Elle est professionnelle. Lorsqu'il est temps de travailler, elle donne tout ce qu'elle peut donner. Le seul hic, c'est qu'elle doit aimer ce qu'elle fait. Du moment qu'elle perd l'intérêt, elle perd sa capacité de se surpasser.
Yua est régi par ses émotions et ses envies. Quand elle aime, elle aime trop. Quand elle s'intéresse, elle s'intéresse pleinement. Quand elle est triste, le monde s'écroule. C'est ainsi depuis sa jeunesse. La seule émotion qu'elle arrive à garder en veille est la colère. Elle est comme un volcan actif dont on ne connaît pas la date d'éruption. À tout moment, la goutte d'eau de trop pourrait faire déborder le vase, mais jusque-là, elle tient bon. C'est surtout parce qu'elle n'aime pas les confrontations. Si son visage est un livre ouvert et trahit chacune de ses émotions, sa tête, elle, ne coopère pas de la même façon. Elle en a des choses à dire, Yua, mais lorsque c'est le temps de se vider le cœur ou quand c'est le temps de parler d'elle, elle bloque. Les mots se bousculent, elle oublie comment communiquer, les murs se forment et elle se retire.
Dans ses beaux jours, Yua est énergétique, elle pourrait conquérir le monde. Elle devient une tornade incontrôlable qui veut tout accomplir. Aller monter le mont Fuji ? Elle est prête. Faire un voyage à l'improviste en Égypte ? Elle est déjà sur le site pour acheter les tickets. Aller camper à Aokigahara ? Depuis le temps qu'elle voulait y aller !
Elle a horreur de l'ennui, il est son pire ennemi. L'ennui rend malade. L'ennui nous force à faire face à notre solitude et nos maux. De toute manière, avec ses mille et un projets, elle n'a pas le temps de s'ennuyer. Elle veut tout découvrir, tout essayer. Quand elle découvre une nouvelle passion et qu'elle s'en intéresse assez, elle démontre un savoir-faire dans celle-ci. Le problème, c'est qu'elle change presque aussitôt. Elle ne polit jamais les nouvelles aptitudes qu'elle acquiert. De même, va pour les connaissances. Si elle a une multitude de connaissances, celles-ci sont limitées. Elle est bonne dans tout ce qu'elle désire entreprendre, mais elle n'est jamais excellente. Au contraire, si quelque chose l'ennuie, elle sera complètement incompétente, même si elle essaie avec ardeur de réussir.
Même si ses goûts et intérêts changent fréquemment, elle a des invariables. La marche, les randonnées en montagne, la musique et les animaux en sont quelques exemples. Pour autant qu'elle puisse bouger, elle est heureuse.
Yua, c'est une fille un peu loufoque qui attend les orages avec impatience pour pouvoir sortir et danser sous la pluie. C'est celle que vous allez voir prier dans un temple, même si un jour sur deux elle remet en question ses croyances des dieux Shinto. C'est une jeune femme qui agit maintenant et regrette plus tard.
Elle est pure, Yua. Elle aime ce qui est beau, mais sa vision de la beauté va plus loin que le charnel. Pour elle, la beauté se trouve dans les histoires, le passé d'une personne, dans les échanges et dans les sourires. C'est une femme empathique qui veut aider son prochain et qui est bonne à l'écoute, mais n'est pas bonne pour être écouté.
Et dans ses jours moins glorieux?
Ces jours-là, la flamme dans le cœur de Yua est faible. Elle est amorphe et méconnaissable. Elle qui habituellement saute partout, reste cloitrer sur son divan pour regarder la télévision d'un air vide, perdu dans des pensées qu'elle n'aimerait mieux pas avoir. Heureusement, ses mauvais jours sont rares et brefs.
Au final, Yua n'est vraiment juste qu'une gamine maladroite qui ne sait pas ce qu'elle veut.
En résumé, elle est : rêveuse, gaffeuse, spontanée, curieuse, naïve, distraite, impulsive, volatile, indécise, empathique, émotionnelle, excentrique, secrète, nomade moderne
C'est une enfant, Yua. Une grande enfant. La tête dans les nuages de jours, dans la lune de nuit. Elle est incapable de garder les deux pieds sur terre. Présente de corps, mais pas d'esprit. Si cela fait d'elle quelqu'un de distrait, elle peut au moins se vanter d'avoir de l'imagination à revendre. Elle aime se perdre dans ses pensées et dans ses rêves éveillés. Si ça peut être incommodant pour ses proches, elle, elle n'y voit aucun problème. Ça ne vient pas perturber son travail et c'est tout ce qui devrait compter.
Elle est professionnelle. Lorsqu'il est temps de travailler, elle donne tout ce qu'elle peut donner. Le seul hic, c'est qu'elle doit aimer ce qu'elle fait. Du moment qu'elle perd l'intérêt, elle perd sa capacité de se surpasser.
Yua est régi par ses émotions et ses envies. Quand elle aime, elle aime trop. Quand elle s'intéresse, elle s'intéresse pleinement. Quand elle est triste, le monde s'écroule. C'est ainsi depuis sa jeunesse. La seule émotion qu'elle arrive à garder en veille est la colère. Elle est comme un volcan actif dont on ne connaît pas la date d'éruption. À tout moment, la goutte d'eau de trop pourrait faire déborder le vase, mais jusque-là, elle tient bon. C'est surtout parce qu'elle n'aime pas les confrontations. Si son visage est un livre ouvert et trahit chacune de ses émotions, sa tête, elle, ne coopère pas de la même façon. Elle en a des choses à dire, Yua, mais lorsque c'est le temps de se vider le cœur ou quand c'est le temps de parler d'elle, elle bloque. Les mots se bousculent, elle oublie comment communiquer, les murs se forment et elle se retire.
Dans ses beaux jours, Yua est énergétique, elle pourrait conquérir le monde. Elle devient une tornade incontrôlable qui veut tout accomplir. Aller monter le mont Fuji ? Elle est prête. Faire un voyage à l'improviste en Égypte ? Elle est déjà sur le site pour acheter les tickets. Aller camper à Aokigahara ? Depuis le temps qu'elle voulait y aller !
Elle a horreur de l'ennui, il est son pire ennemi. L'ennui rend malade. L'ennui nous force à faire face à notre solitude et nos maux. De toute manière, avec ses mille et un projets, elle n'a pas le temps de s'ennuyer. Elle veut tout découvrir, tout essayer. Quand elle découvre une nouvelle passion et qu'elle s'en intéresse assez, elle démontre un savoir-faire dans celle-ci. Le problème, c'est qu'elle change presque aussitôt. Elle ne polit jamais les nouvelles aptitudes qu'elle acquiert. De même, va pour les connaissances. Si elle a une multitude de connaissances, celles-ci sont limitées. Elle est bonne dans tout ce qu'elle désire entreprendre, mais elle n'est jamais excellente. Au contraire, si quelque chose l'ennuie, elle sera complètement incompétente, même si elle essaie avec ardeur de réussir.
Même si ses goûts et intérêts changent fréquemment, elle a des invariables. La marche, les randonnées en montagne, la musique et les animaux en sont quelques exemples. Pour autant qu'elle puisse bouger, elle est heureuse.
Yua, c'est une fille un peu loufoque qui attend les orages avec impatience pour pouvoir sortir et danser sous la pluie. C'est celle que vous allez voir prier dans un temple, même si un jour sur deux elle remet en question ses croyances des dieux Shinto. C'est une jeune femme qui agit maintenant et regrette plus tard.
Elle est pure, Yua. Elle aime ce qui est beau, mais sa vision de la beauté va plus loin que le charnel. Pour elle, la beauté se trouve dans les histoires, le passé d'une personne, dans les échanges et dans les sourires. C'est une femme empathique qui veut aider son prochain et qui est bonne à l'écoute, mais n'est pas bonne pour être écouté.
Et dans ses jours moins glorieux?
Ces jours-là, la flamme dans le cœur de Yua est faible. Elle est amorphe et méconnaissable. Elle qui habituellement saute partout, reste cloitrer sur son divan pour regarder la télévision d'un air vide, perdu dans des pensées qu'elle n'aimerait mieux pas avoir. Heureusement, ses mauvais jours sont rares et brefs.
Au final, Yua n'est vraiment juste qu'une gamine maladroite qui ne sait pas ce qu'elle veut.
En résumé, elle est : rêveuse, gaffeuse, spontanée, curieuse, naïve, distraite, impulsive, volatile, indécise, empathique, émotionnelle, excentrique, secrète, nomade moderne
Parfaitement imparfaite
Ce jour-là, Yua emprunte une ruelle qu'elle n'a pas l'habitude de prendre pour retourner chez elle. Elle marche d'un pas rapide et passe devant une bande de voyous qui traîne-là le temps de fumer une cigarette. L'un d'entre eux regarde en direction de la fille, l'observant de haut en bas avant de sourire en coin et de siffler à son intention.
La fille, interpellée, tourne en direction du garçon, leurs yeux se croisent un instant avant qu'elle ne tourne la tête de nouveau pour poursuivre son chemin.
- P'tain… si ses yeux étaient des katanas, je serais un homme mort, j'vous dis. Tsk.
Ce que le voyou ne sait pas, c'est que le visage de Yua, au repos, est naturellement froid. La plupart des gens qui croisent son chemin pourraient croire que c'est une femme inamicale, distante et austère. Cependant, s'il avait la chance de la voir à ce moment précis, alors qu'elle s'éloigne de la ruelle, il aurait remarqué le rose qui est venu teinter ses joues et les petites étoiles qui font maintenant briller ses iris noisette alors qu'un petit sourire niais étire la commissure de ses lèvres. Elle court presque pour rentrer chez elle, comme si elle tentait de fuir cette situation embarrassante. Lorsqu'elle arrive à son appartement, elle se rue sur son miroir plein pied.
C'est moi qu'il sifflait, non ?
Elle regarde l’image que lui renvoie le miroir. C’est vrai qu’elle est plutôt bien habillée, contrairement à ce qu’elle met d’habitude. Elle ne porte pas souvent attention à son linge, sauf lorsqu’elle travaille. Elle a l’habitude de porter des leggings noirs avec un chandail ample. Sa combinaison gagnante; le confort avant tout. Aujourd’hui, pour faire changement, elle avait décidé d’enfiler une paire de jeans moulante et un chandail adapté à sa taille qui rehaussait ses formes généreuses.
Non, ce n'est pas possible que ce soit moi… Je suis petite et trapue.
Elle observe la fille qui se tient devant elle. Cette jeune fille qui mesure à peine 152 centimètres pour 56 kg. Même si elle est mixte Japonaise et blanche, sa génétique blanche est prédominante. Elle n’a pas le petit gabarit d’une Japonaise moyenne. Sa poitrine imposante est bien soutenue par des hanches larges. Lorsqu’elle retire ses jeans, Yua se permet enfin de relâcher les abdos, laissant son petit ventre protubérant faire son apparition. Elle aimerait bien avoir un corps de rêve comme dans les médias sociaux, mais son amour de la nourriture rend cette tâche ardue. Elle a donc appris à s’aimer avec ses petites imperfections.
Ou… peut-être qu’il trouvait que j’avais l’air exotique ?
Cette fois, elle regarde son visage. Petit visage arrondi qui lui donne des airs de gamine. Elle regarde ses longs cheveux brun pâle attachés en queue de cheval dans lesquels elle trouve parfois un ou deux fils d'argent qu'elle s'empresse d'arracher à l'aide d'une pince. Ses sourcils épais encadrent bien ses grands yeux en forme d'amande, dont la paupière double trahit des origines étrangères. Ses lèvres charnues et rouge écarlate viennent créer un contraste à sa peau laiteuse et rehaussent son air enfantin lorsqu'elle fait la moue. Elle n'est pas hideuse, mais elle est loin d'être une beauté à couper le souffle. Elle sait très bien qu'elle n'a pas le physique qui fait tourner les têtes. Cependant, elle doit se rendre à l'évidence...
Il n'y avait personne d'autre que moi, dans cette ruelle… C'est vraiment moi qu'il sifflait. Bon sang.
Yua s'éloigne du miroir pour sauter dans le lit, sur le ventre.
- C'est la première fois que quelqu'un… me siffle comme ça. J'aurais peut-être dû arrêter et lui parler…? Ah… mais qu'est-ce que je raconte.
Comme une adolescente qui vit son premier amour, Yua agrippe un oreiller pour le porter à son visage, l'enlaçant de toutes ses forces alors qu'elle tourne sur le dos, battant de l'air avec ses pieds. Elle est en euphorie totale.
Aujourd'hui, un inconnu l'a fait sentir belle.
La fille, interpellée, tourne en direction du garçon, leurs yeux se croisent un instant avant qu'elle ne tourne la tête de nouveau pour poursuivre son chemin.
- P'tain… si ses yeux étaient des katanas, je serais un homme mort, j'vous dis. Tsk.
Ce que le voyou ne sait pas, c'est que le visage de Yua, au repos, est naturellement froid. La plupart des gens qui croisent son chemin pourraient croire que c'est une femme inamicale, distante et austère. Cependant, s'il avait la chance de la voir à ce moment précis, alors qu'elle s'éloigne de la ruelle, il aurait remarqué le rose qui est venu teinter ses joues et les petites étoiles qui font maintenant briller ses iris noisette alors qu'un petit sourire niais étire la commissure de ses lèvres. Elle court presque pour rentrer chez elle, comme si elle tentait de fuir cette situation embarrassante. Lorsqu'elle arrive à son appartement, elle se rue sur son miroir plein pied.
C'est moi qu'il sifflait, non ?
Elle regarde l’image que lui renvoie le miroir. C’est vrai qu’elle est plutôt bien habillée, contrairement à ce qu’elle met d’habitude. Elle ne porte pas souvent attention à son linge, sauf lorsqu’elle travaille. Elle a l’habitude de porter des leggings noirs avec un chandail ample. Sa combinaison gagnante; le confort avant tout. Aujourd’hui, pour faire changement, elle avait décidé d’enfiler une paire de jeans moulante et un chandail adapté à sa taille qui rehaussait ses formes généreuses.
Non, ce n'est pas possible que ce soit moi… Je suis petite et trapue.
Elle observe la fille qui se tient devant elle. Cette jeune fille qui mesure à peine 152 centimètres pour 56 kg. Même si elle est mixte Japonaise et blanche, sa génétique blanche est prédominante. Elle n’a pas le petit gabarit d’une Japonaise moyenne. Sa poitrine imposante est bien soutenue par des hanches larges. Lorsqu’elle retire ses jeans, Yua se permet enfin de relâcher les abdos, laissant son petit ventre protubérant faire son apparition. Elle aimerait bien avoir un corps de rêve comme dans les médias sociaux, mais son amour de la nourriture rend cette tâche ardue. Elle a donc appris à s’aimer avec ses petites imperfections.
Ou… peut-être qu’il trouvait que j’avais l’air exotique ?
Cette fois, elle regarde son visage. Petit visage arrondi qui lui donne des airs de gamine. Elle regarde ses longs cheveux brun pâle attachés en queue de cheval dans lesquels elle trouve parfois un ou deux fils d'argent qu'elle s'empresse d'arracher à l'aide d'une pince. Ses sourcils épais encadrent bien ses grands yeux en forme d'amande, dont la paupière double trahit des origines étrangères. Ses lèvres charnues et rouge écarlate viennent créer un contraste à sa peau laiteuse et rehaussent son air enfantin lorsqu'elle fait la moue. Elle n'est pas hideuse, mais elle est loin d'être une beauté à couper le souffle. Elle sait très bien qu'elle n'a pas le physique qui fait tourner les têtes. Cependant, elle doit se rendre à l'évidence...
Il n'y avait personne d'autre que moi, dans cette ruelle… C'est vraiment moi qu'il sifflait. Bon sang.
Yua s'éloigne du miroir pour sauter dans le lit, sur le ventre.
- C'est la première fois que quelqu'un… me siffle comme ça. J'aurais peut-être dû arrêter et lui parler…? Ah… mais qu'est-ce que je raconte.
Comme une adolescente qui vit son premier amour, Yua agrippe un oreiller pour le porter à son visage, l'enlaçant de toutes ses forces alors qu'elle tourne sur le dos, battant de l'air avec ses pieds. Elle est en euphorie totale.
Aujourd'hui, un inconnu l'a fait sentir belle.
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Personnage tiré d'un manga/anime/jeu-vidéo/série
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<div class="infobulle1">• [b]Poppy Wilkes[/b] {Midnight Poppy Land} [i]est[/i] [url=https://www.just-married-rpg.com/u3627]Yua Inogashira[/url]<span><img src="https://i.postimg.cc/Kz11246D/forum-avatar.png"></span></div>
Yua Nao

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Hanz Asuka

Hey bienvenue Yua ! (ce prénom trop chou) C'est bien d'avoir sauté le pas
J'vais traîner dans le coin si tu permets. Curiosité hautement piquée. Hâte de la découvrir !

J'vais traîner dans le coin si tu permets. Curiosité hautement piquée. Hâte de la découvrir !

Hanz Asuka

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Wutai Sato

Bienvenue sur JM !
Olala, mais quel suspense ! On a hâte d'avoir quelques traits de caractère et l'histoire de cette mystérieuse Yua.
(Par contre, je crois qu'il va y avoir un souci avec l'avatar, car Yoru/Asa Mitaka est pris par notre tumultueuse Rakiel !
Ou alors, je me plante ?! (Dans ce cas-là, sorry ! >_<))
Bon courage pour la rédaction de la fiche.


(Par contre, je crois qu'il va y avoir un souci avec l'avatar, car Yoru/Asa Mitaka est pris par notre tumultueuse Rakiel !

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Wutai Sato

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Seung Heon Kang-Ishizawa

Heyllo !
Bienvenue ici et bonne rédaction ! :)
Bienvenue ici et bonne rédaction ! :)
Seung Heon Kang-Ishizawa

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On se connait, je crois?
Bienvenue!
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Tora Kanashisa

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Autre: Merci Hanz pour le kit ♥ Merci Chul pour le vava ♥ Merci Eliott pour le vava et le magnifique dessin des Nao ♥ Vous êtes des perles ♥
Yua Nao

@Hanz Asuka Merci beaucoup de l’accueil ! J’espère qu’elle sera à la hauteur et que tu ne seras pas déçu après coup, haha.
@Wutai Sato Merci ! Désolé pour le suspense, j’essaie de faire vite
Il y avait effectivement un problème avec l’avatar. Lorsque j’ai cherché dans les avatars pris, j’ai seulement cherché pour ‘’Yoru’’. Je n’étais pas au courant que Yoru s’appelait aussi Asa Mikata. Heureusement, une personne super sympathique m’a écrit en MP pour m’avertir ! Et si je n’avais pas eu le MP, je vois que quelqu’un d’autre était là pour me sauver d’une gourde. Merci beaucoup !
@Nathaniel Valiant Merci beaucoup !
@Tora Kanashisa Je crois même que dans un univers parallèle, nous sommes très très proches, oui
Merci de l'accueil, mari d'une autre vie !
@Wutai Sato Merci ! Désolé pour le suspense, j’essaie de faire vite

Il y avait effectivement un problème avec l’avatar. Lorsque j’ai cherché dans les avatars pris, j’ai seulement cherché pour ‘’Yoru’’. Je n’étais pas au courant que Yoru s’appelait aussi Asa Mikata. Heureusement, une personne super sympathique m’a écrit en MP pour m’avertir ! Et si je n’avais pas eu le MP, je vois que quelqu’un d’autre était là pour me sauver d’une gourde. Merci beaucoup !
@Nathaniel Valiant Merci beaucoup !
@Tora Kanashisa Je crois même que dans un univers parallèle, nous sommes très très proches, oui

Merci de l'accueil, mari d'une autre vie !
Yua Nao

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Michiko Nakashima

je vous surveille pour mon autre moi, tous les deux
Pas grand chose à redire, sois la bienvenue parmi nous et amuses toi bien

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Pré-validation par Michiko
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci.

Parle en #c176c1
Michiko Nakashima

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Époux/se : Kiyohi Nanase
Autre:
Makoto Nanase


Tu es validé(e) !
Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !
N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.• De réserver votre avatar ; Réservation avatars si le code n'a pas été ajouté à la fin de votre fiche
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici !

• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites.

& Surtout, AMUSEZ-VOUS !

Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits

- Spoiler:
- Ce qu'ils ont dit
:
- [22:06:43] Luz E. Alvadaro : "Le RP plus une passion, une profession" "Makoto Nanase 2017"
- Le plus beau compliment
:
- Le plus beau compliment
- Merci Karlito
:
- Merci Oz
:
- Ce qu'ils ont dit
Makoto Nanase

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