Kyuiro Kiseki - Hajime !

Il est né en novembre, ce qui fait de lui un piquant et passionné scorpion, au caractère à la fois fort à l'extérieur et sensible à l'intérieur. Il est né à Tokyo dans une petite maison à la décoration traditionnelle. À l'époque, sa mère est femme au foyer, tandis que son père machiste travaille dans une entreprise de publicité en tant que graphiste. Si l'or ne coule pas à flots, ils ne vivent pas non plus dans la pauvreté. Alors qu'il est en bas-âge, sa mère s'occupe énormément de lui, c'est un enfant couvert d'attentions et d'affections, elle l'emmène souvent au parc, où il rencontre ses deux copains de toute une vie, Eikichi et Nasa, qu'il fréquente encore vingt ans plus tard.

La situation se corse, un peu comme dans toutes les familles, lorsqu'il rentre à l'école et ramène des mauvaises notes. Très vite, ses parents sont convoqués par les professeurs, il ne s'entend avec personne et n'écoute pas les cours. C'est un très mauvais élève. Lui, il dit que c'est chiant et qu'il préfère jouer dehors avec ses copains. Or, pour son père, Kyuiro jette le déshonneur dans la famille. Dès lors, celui-ci se montre très sévère dans son éducation et accuse sa femme d'avoir été trop tendre, trop gentille, que c'est une incapable. Les disputes vont s'enchaîner, sous la supervision de l'Incontestable. Plus la machine cherche à résoudre les conflits du couple, plus ils se disputent, tout ça sous l'œil d'un Kyuiro enfant qui s'enferme dans sa chambre et se cache les oreilles dans ses coussins pour ne pas écouter les grosses voix de ses parents. Bien sûr, ses notes ne s'améliorent pas.

Pendant des mois, ses parents se disputent et ne font plus que le minimum, cela semble être un cycle infernal qui ne connaît pas de fin, jusqu'au jour où la milice vient, non par pour ses parents, mais pour emmener les voisins en camp de redressement ,afin de les punir d'avoir désobéis à l'Incontestable. Un exemple très fort qui rappelle à ses parents ce qu'il en coûte de désobéir. Suite à cela, les relations se sont apaisées entre eux. Cela le traumatise assez fort de voir les soldats armés toquer à la porte des voisins et de les voir aussi apeurés, alors que le système doit être normalement parfait et construit pour le bien de la population, l'image de la milice qui débarque chez eux avec des armes ne le quitte pas. Seulement, dans la maison autrefois si remplie d'amour, la tendresse et l'affection n'existent plus, toutes les deux troquées par la froideur de parents qui ne se regardent pas et qui font le concours de celui qui a raison. S'insinuent en lui les prémices de l'idée que l'Incontestable ne soit pas aussi infaillible que ce que le gouvernement prétend. Il grandit en nourrissant cette réflexion que l'Incontestable serait différent que ce que racontent les discours élogieux sur la machine à la télévision et à l'école, que les miliciens ne sont pas forcément là pour les aider et les protéger.

Il finit ses premières années à l'école et termine son cursus en s'intéressant plus aux jeux vidéos, aux filles et aux potes qu'à ses cours. Adolescent, il entre à l'école supérieure avec un an de retard, ce qui est assez rare au Japon pour être mentionné. Par contre, cette même année, il fait des résultats au-delà de toutes les attentes. Car cela a du sens pour lui d'étudier, pour retrouver ses amis en classe, il devient très studieux pendant une année. Ainsi, pour que l'écart entre lui et ses potes ne se creuse pas plus, il commence à étudier à cette époque. À cause de ses parents, il traîne plus dehors que chez lui, c'est qu'il n'apprécie pas d'être chez lui et de passer du temps avec ses parents.

Par ailleurs, un jour, en rentrant de l'école, il voit un gamin de son école se faire agresser par deux gamins d'une autre école et décide d'aider le garçon. Avant de se jeter dans la mêlée, il prend une vidéo de l'agression avec son téléphone, s'ensuit une bagarre assez violente où les quatre enfants se roulent à terre et se donnent des coups, jusqu'au moment où Kyuiro casse le nez d'un autre enfant d'un coup-de-poing au visage. Alors que l'adolescent en sang menace de le dire à ses parents et de porter plainte, Kyuri montre la vidéo pour lui aussi avoir de quoi menacer l'autre adolescent. L'histoire ne prendra pas plus de proportion de ce côté-là.

Cependant, il se trouve que le grand-frère du gamin qu'il a aidé est un boxer professionnel. Quelques jours après la dispute, il propose à Kyuiro de passer à la salle pour venir donner quelques coups dans un punching-ball. À partir de là, c'est la naissance d'une amitié et d'une histoire d'amour pour le monde de la boxe. Peu à peu, il va décrocher de l'école allant même jusqu'à abandonner les études directement après l'équivalent du lycée au Japon. Au lieu d'étudier à l'université, il préfère se consacrer et donner toute son énergie à la boxe.

En un an, il participe à ses premiers matchs et en gagne beaucoup. Il se montre rapide, mais surtout extrêmement puissant et résistant. Son poing a la puissance d'un rocher. On le surnomme "Le prodige de la boxe". En l'honneur de ce surnom, il ne cessera de s'entraîner durement jour et nuit et de tout faire pour vivre de sa passion. Après quelques années en amateur, il passe professionnel l'année même où les incontrôlables font leur apparition sur Internet.

Un an plus tard, il participe au Big Bang Kiss et manifeste avec les gens dans la rue. Il protège les manifestants de la violence des milices et se sert de ses talents, et de sa force pour protéger le grand nombre, mais surtout pour porter haut les pancartes et slogans des Incontrôlables. Suite à des confrontations aussi directes, mais sans jamais nettement lever la main sur un milicien, Kyuiro est enfermé pendant un mois où il se soumet aux mauvais traitements avec une résilience exemplaire pour ne pas mourir. Il a peur et en devient docile. Il ne s'écoule pas un mois avant qu'il sorte du Centre.

Encore un an plus tard, il est membre du groupe et participe au festival Ansuburu. Mais cette fois-ci, avant que ça ne dégénère, il quitte les lieux et se fait oublier, toujours par crainte des miliciens et des représailles. Aussi, il décide à contrecœur de quitter le groupe après le festival, choisissant de favoriser sa passion à ses idéaux. Il renonce à lutter de façon frontale contre le système pour l'instant.

Il fait partie des chanceux que le Tsunami n'a pas engloutis en se faisant faucher la vie. Il y a survécu et sa famille également. Sa maison s'est retrouvée sous les eaux, mais franchement, il s'estime être chanceux et ne pas avoir à se plaindre. Les premiers jours, il s'occupe de remettre en état son logement, au moins partiellement, pour pouvoir y vivre. Ensuite, il apporte son aide aux victimes, surtout à ses voisins. Après que le choc soit passé, il loge chez lui pendant quelques semaines des rescapés afin d'aider ceux qui sont devenus sans-abris. Comme il n'est pas marié et qu'il n'est plus en relation avec les Incontrôlables, il ne sait pas pour les bugs de la machine et croit à la version officielle.

Puis vient ce que personne n'attend, ce que personne ne pense possible, la déconnexion de l'Incontestable. Au début, il pense que c'est l'œuvre d'irréductibles rebelles, il se sent libéré et espère voir un monde nouveau fait de libertés se mettre en route. Il déchante très vite. Durant cette période, il rend visite à ses parents pour observer de lui-même ce qui est entrain de se dérouler. Il se conforte dans ses avis, dans ses idéaux en pensant que l'Incontestable ne l'est pas autant qu'on le croit. Pour lui, c'est bien la preuve qu'il n'est pas fou et que le gouvernement ment. Malheureusement, deux mois plus tard, à l'annonce du ministre de l'intérieur, il croit à la déclaration, qui semble logique. Il croit vrai que la déconnexion de l'Incontestable est un test pour vérifier les avancées du projet débuté cinquante ans plus tôt. Il est très déçu de l'apprendre et est frappé par des nombreux doutes. Peut-être aurait-il vu une seule anomalie ? Peut-être qu'il se trompe depuis le début ?

Durant l'été deux mille cent onze, il est de ceux qui pensent que c'est le gouvernement qui a créé l'épidémie pour détourner l'attention de l'Incontestable et continuer à aveugler la population. En effet, s'il doute que l'Incontestable est faillible, pour autant, pendant deux mois la vie fut possible autrement que par des ordres donnés par l'intermédiaire d'une machine, et pour lui c'est très important de le souligner. Mais l'épidémie tua avant d'avoir du recul sur cette potentielle nouvelle vie de libertés. Il est porteur sain.  Comme il est sain, il n'est pas concerné pas Soosaku et participe au recensement.

Cela dit, un point de non-retour est franchi. Entre tout ce qui s'est passé et les excès du gouvernement, des violences de la milice aux centres de redressement, il pense à présent dur comme fer que quelque chose ne va pas dans le pays et qu'il est nécessaire d'y remédier. Un jour, il aura le courage de se battre.

En deux mille cent douze, il participe pour la première fois au championnat de boxe du japon. Après des combats aussi spectaculaires que géniaux, il termine vingtième. Ne restant pas sur sa défaite, il s'entraîne encore plus durement. Il continue de participer tous les ans et finit deuxième du championnat deux ans plus tard, ce qui ne concrétise pas encore son rêve, mais ce qui le rend connu chez les amateurs de boxe au Japon.

Aujourd'hui, il vit seul avec son chien et ne parle plus à ses parents, surtout du fait qu'ils ne l'ont jamais encouragé dans la voie de la boxe et qu'ils n'ont fait que le rabaisser par rapport à ses choix. Au moins, il a su prouver que c'est lui qui a raison et qu'on peut s'épanouir autrement que par l'école. De plus, avoir rendu illégal le mouvement des Incontrôlables lui paraît être un aveu de totalitarisme de la part du gouvernement et renforce encore plus sa conviction : lutter est un devoir civique. Cependant, il s'est éloigné du mouvement pour ne pas entacher sa carrière en tant que boxer.